Pourquoi ce blog?

Jamais l’emprise du politiquement correct sur l’Information n’a été aussi forte. Naguère subtil, il est aujourd’hui omniprésent et ne s’embarrasse même plus de sauver les apparences. Il s’affiche comme un véritable terrorisme intellectuel : non seulement il monopolise la pensée sociale et politique, son expression, mais il se permet de sanctionner, éventuellement judiciairement, tous écarts et ceux qui les commettent. Les petits soldats de la Pensée Unique, journalistes, animateurs tv ou radio, se pressent au p ortillon de l’accès aux tribunes médiatiques et c’est à celui qui affichera avec le plus de zèle sa soumission au dogme.
Ce blog a pour très modeste ambition de pointer du doigt ces attentats terroristes de la Pensée et dénoncer les personnes publiques qui les commettent, consciemment ou inconsciemment.
Si vous cherchez à lire l’actualité sous un autre angle que celui que vous imposent la tv, les magazines, la radio, la presse ou le quidam-perroquet de la rue, lui-même matraqué par ces médias, ce blog est pour vous… et attend vos témoignages !
Si les propos de ce blog vous choquent, vous pourrez ainsi mesurer à quel point vous avez été formaté par la Pensée Unique… et apprécier le degré d’urgence que vous avez à vous dépolluer l’esprit.

mercredi 18 février 2015

"Bye bye euro" ou "bonsoir propagande européiste"?



Mardi soir sur la chaîne publique France 5, nous avons eu droit à un morceau d'anthologie de propagande européiste qui valait son pesant de cacahouètes (mais pas plus. Avec des cacahouètes, c'est même plutôt bien payé). Intitulée « bye bye euro » pour attirer le chaland qu'un débat pour ou contre la sortie de l'euro aurait pu intéresser, la docu-fiction aurait mieux fait de s'appeler « bonsoir bourrage de crâne ».

En effet, ce « documentaire fiction », selon l'appellation en incrustation dans un coin de l'écran tout au long de l'émission, partait de l'hypothèse que l'Italie était sortie de l'euro et que la France était sur le point de faire de même. Si le documentaire en question était bien, (pour l'instant), une pure fiction, le débat supposé l'était tout autant, car c'est peu dire que l'orientation de la démonstration était à charge contre cette éventualité d'une sortie de l'euro par la France.
C'est tout juste si face à tous les témoins de la partie civile, la production s'est crue obligée, pour donner le change, d'insérer deux ou trois brefs commentaires de l'économiste Jacques Sapir, auteur d'un livre intitulé « Faut-il sortir de l'euro » et connu pour y répondre par l'affirmative. Ces commentaires étaient cependant, on imagine, choisis parmi les plus insignifiants de son interview, car il fallait attendre le débat qui suivait le documentaire pour s'apercevoir que M. Sapir n'était pas à court d'arguments en béton armé pour justifier le retour à une monnaie nationale et remettre ses inconvénients à leur juste et raisonnable mesure.

En revanche, on eut droit aux interventions multiples et incessantes d'un Attali arrogant, vautré dans son fauteuil, assénant clichés sur clichés, n'hésitant pas à recourir de façon péremptoire et non argumentée à des affirmations plus gratuites les unes que les autres (encore que, quand on dit « gratuites » et qu'on connaît la vénalité du personnage, le qualificatif n'est pas forcément le mieux choisi...) : « La France et ses engagements vis à vis de ses partenaires » (a entendu parler de l'engagement de la France à livrer ses Mistral, l'économiste-écrivain roi de la photocopieuse?), « la France déconsidérée » (un pays est déconsidéré quand il cherche le meilleur de ses intérêts ?, le Japon est déconsidéré quand il profite de la dévaluation de son yen ?), « nous allons couler » (toi le socialo, c'est effectivement bien possible), « chaos politique » (Le conseiller économique du Mythe errant est connaisseur en chaos...), « déchéance absolue » etc etc...

Assez comiquement, la démonstration commençait en énumérant tous les inconvénients que représenterait pour la France la sortie de l'euro opérée par l'Italie.
Rendez-vous compte, chers téléspectateurs paysans, que notre agriculture serait alors fortement concurrencée par une monnaie italienne dévaluée. Les produits de l'agriculture italienne envahiraient notre marché, à vos dépens !
Bien.
Mais alors, est-ce que la France à son tour ne serait pas favorisée par sa monnaie fortement dévaluée (dévaluation largement décrite avec insistance, par ailleurs, avec force d'exemples dans le documentaire), dans son commerce avec les autres pays restant dans la zone euro ?
Ah bah non, parce que là, nos partenaires européens seraient fortement en colère contre nous et mettraient un point d'honneur à nous mettre des bâtons dans nos roues exportatrices.
En résumé, ce qui serait profitable à l'Italie ne le serait pas pour la France ! La sortie de l'euro jouée par l'Italie et la France, c'est un peu, si on comprend bien l'argument, le jeu de pile, c'est l'Italie qui gagne, face, c'est la France qui perd...

Un intervenant allemand va jusqu'à annoncer, sans rire, que si la France se trouve favorisée par sa monnaie dévaluée, alors l'Allemagne redoublera d'efforts pour devenir encore plus compétitive. Comme si l'Allemagne en avait encore largement sous le pied pour améliorer sa compétitivité. Ben voyons.

Toujours dans le registre de la peur à distiller chez nos agriculteurs, il est évoqué la possibilité d'une remise en cause des accords de la PAC en faveur de la France. Bien sûr, il n'est pas fait mention que si la France s'exonérait dans le même temps de toutes les contraintes imposée par Bruxelles sur notre agriculture, un aménagement ou la disparition de cette fameuse PAC ne serait pas forcément ressentie comme une catastrophe par nos agriculteurs.

Et nos produits manufacturés, alors ? Leurs exportations ne s'en trouveraient-elles pas facilitées, avec une monnaie nationale moins surcotée que ne l'est l'euro ? Non plus, braves téléspectateurs moyens. Car on nous affirme par l'entremise du témoignage d'un fabricant de pièces-outils que : (Saucisson-Pinard vous la fait courte), « vous savez, msieurs-dames, quand on parle de made in France, on veut en réalité dire que tout est d'origine étrangère et simplement « assemblé » en France. Alors, vous comprenez, pour faire un prix de revient avec des pièces venant de pays à monnaies diverses et variées, c'est compliqué ! ». C'est à se demander, à écouter cet apôtre, comment il faisait avant 2001 pour faire son business ; et comment font encore la Grande Bretagne, la Suisse, la Norvège ou la Suède, pour ne parler que de pays européens qui ont choisi dès le départ de ne pas profiter de cette bénédiction économique qu'est l'euro.
Car assez étrangement, jamais à aucun moment cette docu-fiction n'évoque ces pays et la façon dont ils s'en sortent, et plutôt mieux que la France, pour chacun d'entre eux, avec leur monnaie nationale...

Non, le documentaire préfère noyer le poisson en inventant l'exemple alambiqué d'un Français qui profiterait de l'existence d'une fiancée en Belgique pour s'adonner à un marché noir de produits électroniques qu'il achèterait dans ce pays (avec son salaire français prétendument dévalué ? Le témoignage inventé de toutes pièces ne rentre pas dans ce genre de détails) pour les revendre avec profit en France sous le manteau...
Le réalisateur de cette œuvre grossière de propagande va jusqu'à faire un procès d'intention machiste aux gouvernants qui se rendraient coupables de cette sortie de l'euro- suivez mon regard- en affirmant qu'ils prendraient uniquement des portraits de femmes célèbres pour illustrer les nouveaux billets de cette nouvelle monnaie « ne valant plus rien », dixit le commentateur. On ne recule devant rien, au service public de la télévision, pas même devant le ridicule le plus achevé.

Pour bien enfoncer le clou et frapper le téléspectateur là où c'est supposé lui faire mal, le documentaire illustre les terribles contraintes budgétaires que la sortie de l'euro impliquerait, en simulant pendant quelques secondes un écran de chaîne télé vide et sans son, portant la simple inscription : « la chaîne 5 ne peut plus émettre faute de financement ». Pour le coup, on se dit que si cette chaîne ne se trouve comme mission que de nous asséner une propagande euro-socialiste aussi grotesque, sa disparition serait plutôt à porter au crédit de cette sortie de l'euro...

Et en guise d'apothéose, de bouquet final, le documentaire ne manque pas d'avoir recours au chantage des mouvements sociaux. Voici le déroulé du raisonnement : on part du postulat que la sortie de l'euro ferait exploser le chômage. (Le postulat n'a absolument pas été démontré auparavant dans le sermon télévisuel, mais on ne va pas s'arrêter sur ce point de détail selon lequel une monnaie supposée faible impliquerait moins de travail disponible, alors que c'est normalement plutôt l'inverse). Davantage de chômage, donc moins de consommation, moins de consommation donc moins d'activité économique, moins d'activité économique, donc moins de rentrée fiscale, moins de rentrée fiscale, donc plus de dettes. Plus de dettes donc moins d'emplois de fonctionnaires, donc plus de mouvements sociaux. Fermez le ban. CQFD. Le raisonnement est imparable. Mais ôtez-moi d'un doute : le documentaire n'est-il pas en train de nous décrire la situation que nous vivons déjà aujourd'hui, alors que la France « profite » précisément de tous les avantages supposés de la monnaie unique ? Foutu argument boomerang qui vous revient dans la figure...

Evidemment, jamais ô grand jamais, la démonstration ne va jusqu'à imaginer ce qui arriverait aux autres pays de la zone euro si la France la quittait. Il va sans doute de soi, selon le propagandiste, que l'euro continuerait tranquillement son petit bonhomme de chemin sans la France comme il le fait aujourd'hui avec elle.
Pourtant, prenons le cas où une bonne partie des galériens parmi les meilleurs rameurs quittent une galère pour rejoindre un navire plus petit. Si on se plaît à jauger la différence de vitesse existant désormais entre ce petit navire et la grosse galère, il faudrait prendre en compte que cette grosse galère ralentirait forcément du fait qu'elle se verrait privée de certains de ses meilleurs rameurs. Or ça n'effleure même pas le propagandiste pro-euro que si la France (et l'Italie dans le scénario imaginé) quittait la zone euro, celle-ci s'en trouverait alors forcément fragilisée, voire imploserait. S'imagine-t-il que l'Allemagne continuerait à se coltiner quasiment toute seule une zone euro à laquelle seuls des pays profiteurs s'accrocheraient comme des moules à leur rocher ? Un effet boule de neige qui entraînerait d'autres pays pénalisés par l'euro, à en sortir (l'Espagne, entre autres) changerait radicalement la donne, y compris relativement à cet effet supposé fortement dévaluateur du retour à une monnaie nationale...

Après avoir visionné ce documentaire propagandiste, on a le sentiment très net qu'on cherche à nous transmettre le message suivant : maintenant que nous avons été mis de force dans cette zone euro, il est hors de question que nous pourrions, ne serait-ce qu'en rêve, en sortir sans dommage. La zone euro est ce piège à guêpe dans lequel l'insecte peut rentrer facilement, attiré par le sucre, mais dont il lui est impossible de s'échapper. Ou on comprend aussi que la zone euro, c'est un peu comme la Camora. On peut en faire partie et travailler pour elle, mais on ne la quitte pas de son plein gré... vivant...! Chouette club que la zone euro, non ?

Lors du débat qui suivit cette docu-fiction, la question fut posée : la création de l'euro a-t-elle participé à l'augmentation des prix ? La réponse, apportée par un responsable d'une association de consommateur fut la suivante : Grosso modo, l'augmentation des prix a été depuis 2001 de 25%. Mais celle des salaires a été également de 25%.
Content ? Bon.
Mais cette augmentation des prix est globale. Quand on rentre dans le détail, on constate que le prix du M2 du logement à Paris est passé de 3 000 € à 8 000 €, et le prix de la machine à laver a diminué de moitié : dommage qu'on doive se loger tous les jours et qu'on n'achète une machine à laver que tous les 7 ans... Comme le dit l'intervenant en maniant la litote, avec l'euro, les Français ont dû apprendre à gérer différemment leur budget...
Et enfin, la question-bateau qui ne manqua pas d'être posée : avec un franc dévalué par rapport à l'euro, le litre d'essence ne devient-il pas inabordable ? Jacques Sapir rappela que le prix de l'essence à la pompe n'est celui du pétrole raffiné qu'à hauteur de 15%, le reste étant des taxes. Une dévaluation de 20% d'un nouveau franc, ne ferait augmenter le litre d'essence que de moins de 7 centimes d'euro actuel...

Saucisson-Pinard garde la conclusion du débat pour la bonne bouche: Jacques Sapir estime que les chances de survie de la zone euro à la fin de cette année sont minimes...
Et quand on voit la précipitation avec laquelle France Télévision, média au service de l’intelligentsia socialo-européiste, nous assène cette propagande mal ficelée après nous avoir privé de tout débat digne de ce nom sur cette question, on se dit qu'en effet, il semble bien qu'il y ait le feu dans la maison zone euro.

6 commentaires:

  1. Une honte cette émission sur la 5 !
    Des élections arrivent, il faut faire peur... aux "sans-dents"... qu'ils aient peur avant de voter pour un parti "non républicain"...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est tout à fait ça, faire peur et discréditer. Et ça ne fait que commencer, ils sont capables de tout pour se maintenir, faute de pouvoir convaincre sur leur seule politique.

      Supprimer
  2. C'est un principe que nos media officiels appliquent de façon systématique, d'abord on nous pousse à entrer dans le piège à guêpes et ensuite on nous explique pourquoi il nous est impossible d'en sortir. C'est vrai pour l'immigration et ça se confirme avec l'Euro : la démocratie à la française, en somme!
    N'empêche, c'est bien pratique le Service Public, même si ça nous coûte un peu cher...
    Amitiés.

    RépondreSupprimer
  3. merci pour ce "démontage" méticuleux d'une propagande indigne de la part d'une nation qui ose faire la leçon à la Russie....

    RépondreSupprimer
  4. Côté leçons à donner à tout le monde et sur tous les sujets, on ne craint personne...

    RépondreSupprimer
  5. j'ai fait l'effort de regarder la télé pour cette émission qui m'a rappelé le temps de l'enfance , ou quand noel approchant les grands parents nous entretenaient longuement du père noel et de son compagnon l'affreux l'horrible père fouettard ...pour nous voir prendre le camp des obéissants épouvantés par le martinet ..
    nul et complètement téléphoné bâti sur la connerie usuelle (seul chose que la France peut encore exporter tant elle en a )
    la Marina m'a subitement rapprochée de la Marine ...

    RépondreSupprimer