Pourquoi ce blog?

Jamais l’emprise du politiquement correct sur l’Information n’a été aussi forte. Naguère subtil, il est aujourd’hui omniprésent et ne s’embarrasse même plus de sauver les apparences. Il s’affiche comme un véritable terrorisme intellectuel : non seulement il monopolise la pensée sociale et politique, son expression, mais il se permet de sanctionner, éventuellement judiciairement, tous écarts et ceux qui les commettent. Les petits soldats de la Pensée Unique, journalistes, animateurs tv ou radio, se pressent au p ortillon de l’accès aux tribunes médiatiques et c’est à celui qui affichera avec le plus de zèle sa soumission au dogme.
Ce blog a pour très modeste ambition de pointer du doigt ces attentats terroristes de la Pensée et dénoncer les personnes publiques qui les commettent, consciemment ou inconsciemment.
Si vous cherchez à lire l’actualité sous un autre angle que celui que vous imposent la tv, les magazines, la radio, la presse ou le quidam-perroquet de la rue, lui-même matraqué par ces médias, ce blog est pour vous… et attend vos témoignages !
Si les propos de ce blog vous choquent, vous pourrez ainsi mesurer à quel point vous avez été formaté par la Pensée Unique… et apprécier le degré d’urgence que vous avez à vous dépolluer l’esprit.

mardi 28 mai 2019

Adhésion au club.





Toc toc !

- Oui ? C'est à quel sujet ?
- Bonjour Monsieur,
- Bonjour, que puis-je pour vous ?
- Je viens vous proposer d'adhérer à notre club.
- Ah oui ? Et de quoi s'agit-il ?
- Ben, c'est un club super ! Et l'adhésion est quasiment donnée !
- De combien est-elle ?
- 20 milliards d'euros par an.
- Ah, quand même !
- Oui, mais en échange, vous recevez des avantages !
- Ah bien, vous m'avez fait peur ! Et de combien, ces avantages ?
- 11 milliards d'euros d'avantages !
- Ah ? Je paye 20 milliards de cotisations, mais ne reçois que 11 milliards d'avantages ?
- C'est tout à fait ça ! Mais ce n'est pas tout ! En plus, on s'occupe de tout !
- C'est-à-dire ?
- C'est-à-dire, que vous n'avez plus à décider de rien de ce qui vous concerne, le club s'en occupe pour vous !
- Comment ça ?
- Ben, le club décide de ce que vous devez faire, quand vous devez le faire, comment vous devez le faire.
- Mais si ce que demande le club ne m'arrange pas... ?
- Ah bah, ça, c'est dommage, parce que c'est le club qui décide. Y a pas possibilité de faire autrement.
- Bon. Vous pouvez me donner un exemple ?
- Ben par exemple, le club vous interdira de fabriquer des produits considérés comme dangereux.
- C'est bien normal !
- Oui, mais le club vous obligera à acheter ces mêmes produits dangereux à d'autres, qui ne sont pas du club.
- Ah oui, quand même !
- Tenez, un autre exemple, le club a un de ses membres qui s'escrime - on se demande bien pourquoi - à le quitter. Eh bien, il va falloir vous augmenter la cotisation, pour pouvoir continuer à payer les organisateurs du club. C'est qu'ils sont plutôt chers, les organisateurs du club...
- Mais ils contribuent bien aussi financièrement au fonctionnement du club, je suppose, les organisateurs ?
- Euh non, eux, ils ont un statut spécial qui les en dispense...
- Mais on les choisit nous mêmes, les organisateurs ?
- Non, enfin... vous en choisissez certains, mais ceux que vous choisissez n'ont aucun pouvoir, et ceux que vous ne choisissez pas et qui s'auto-désignent entre eux, ont tous les pouvoirs.
- Ça paraît bigrement tentant, tout ça ! Un autre exemple ?
- Ben, le club va vous demander de payer une nouvelle contribution pour le ramassage des ordures.
- Oui, mais si le club ne crée quasiment pas d'ordures par rapport à tous ceux qui ne sont pas dans le club ?
- Ça ne fait rien, il faudra la payer quand même, cette nouvelle contribution !
- Quoi d'autre ?
- Ben, le club va vous demander de laisser votre porte ouverte 24 heures sur 24, et d'héberger des SDF chez vous.
- Des SDF du club ?
- Non, des SDF qui ne sont pas du club !
- Ah !!
- Le club vous demandera de les héberger, de les nourrir, de les soigner, de les mettre à l'école. A vos frais, évidemment.
- C'est cher ?
- Très cher. Faut dire qu'en plus, ces SDF sont un peu perturbateurs. Ils peuvent vous chaparder vos bibelots, éventuellement violer votre femme et votre fille. Il n'est pas exclu qu'ils vous imposent la façon de vivre qu'ils avaient avant de venir chez vous. Ils peuvent vous dire comment vous devez vous habiller, ce que vous devez manger ou ne pas manger, quand vous devez prendre vos repas, ou ne pas les prendre, ça dépend. Tout ça...
- Eh bien, c'est terriblement tentant, votre club !!
- N'est-ce pas ? Vous signez ?
- Ben oui !
- Bien ! Très bonne décision ! Signez là ! Appuyez bien fort, il y a un carbone.
- Voilà !
- Ah, j'oubliais ! Sachez qu'il est strictement interdit de quitter le club ! Quand on y entre, c'est pour la vie ! Et si vous tentez d'en sortir quand même, le club a les moyens de vous le faire payer...
- Bien, c'est compris.
- Dites, une question, maintenant que vous avez signé : vous seriez pas un peu con, par hasard ?
- Ben, si, il paraît. On me le dit souvent. Mais j'ai une excuse ! Je suis électeur de la République En Marche !


samedi 25 mai 2019

Macreux, ce Grand Censeur de notre temps...



"Vous n'avez pas accès à cette page."

Ce 10 mai dernier, Macreux a reçu à l'Elysée Zuckerberg le créateur et patron de Facebook. Mais que peut bien venir faire cet oligarque étranger, qui maîtrise les données personnelles de centaines de millions de citoyens du monde, chez un chef d'Etat, lui-même marionnette de l'oligarchie française, élu grâce à elle, et pour elle ?
Cette rencontre n'est-elle pas en soi très inquiétante ?

Car enfin, Facebook, groupe américain, n'apporte aucune richesse à la France ; ne crée aucun emploi, ne paie pas d'impôt en France.
Officiellement, Macreux plaide pour une régulation, une de plus, qui « imposera (aux réseaux sociaux) plus de transparence sur les moyens mis en œuvre pour lutter contre les contenus haineux, sous peine de sanctions financières ».
Et Macreux se veut être en pole position dans la recherche d'une élaboration de régulation de l'économie numérique au niveau européen. En clair, notre sociopathe narcissique cocaïnomane élyséen se fait l'apôtre d'une censure au niveau européen. Car sous les dehors d'une recherche prétendue de lutte contre la haine, il s'agit bel et bien de freiner la diffusion d'idées et des critiques de la bien-pensance, qui profite aux leaders dits populistes d'Europe, les Salvini, les Orban, les Kurz (chancelier autrichien) et autres empêcheurs de soumettre l'Europe au diktat oligarchique.

Voyez-vous, Macreux ne veut pas simplement imposer sa dictature, il veut aussi être aimé. Il va donc être interdit de haïr ceux qui vous rendent corvéables à merci, de haïr ceux qui restreignent vos libertés, de haïr ceux qui ne tolèrent pas que vous soyez d'un avis différent du leur, de haïr ceux qui vous imposent par la force leur façon de mener la conduite du monde.

Mais alors, la question de savoir ce que vient faire Zuckerberg à Paris, dans ce contexte, reste entière ! La question de fond est d'ailleurs : qui est le consulteur, qui est le consulté ?

On veut nous faire croire que Macreux est celui qui a convoqué Zuckerberg pour l'avertir de ce projet de régulation. Et Zuckerberg joue ce jeu de dupe en faisant savoir qu'il voit cette entreprise française d'un très bon œil, qu'il y est tout à fait favorable. Mais on peut se demander le pourquoi d'une telle compréhension. Qu'est-ce qu'a y gagner ce magnat d'un groupe économique étranger ?
Serait-ce au nom d'une moralité personnelle? On peut écarter immédiatement cette hypothèse. Rappelons-nous sur quelle motivation a été créée l'application Facebook au départ, à l'époque où Zuckerberg était encore étudiant à Harvard. Zuckerberg voulait se venger auprès de certaines filles du campus d'avoir été le « nerd » éconduit dans ses tentatives de drague. Il avait donc créé initialement un système de note jaugeant l'attractivité de ses petites camarades de classe. S'en est suivi l'élaboration plus aboutie de ce qui allait devenir Facebook, non sans avoir trahi au passage, pour son bénéfice unique, ses compagnons geeks auprès desquels il s'était engagé à travailler de concert. On ne peut donc pas dire que Facebook ait été créé, dès le départ, sans un fort parfum de soufre, ce qui en soi, en dit long sur la « moralité » du milliardaire en question. D'ailleurs, par la suite, la carrière de Zuckerberg a continué d'être émaillée de scandales divers, le dernier en date étant cette vente de données personnelles sans autorisation des intéressés, à des groupes commerciaux, ce qui a valu à Zuckerberg d'être convoqué devant le Sénat américain.

La motivation d'une quelconque moralité étant écartée, pour quelle raison Zuckerberg accèderait aux desiderata d'un président d'un petit pays dans lequel il n'a, a priori, aucun intérêt vital. Autrement dit, qu'a à proposer Macreux en échange de son soutien affiché?
Est-ce que le deal ne pourrait pas se résumer de la façon suivante :
« Ecoute, Mark. Voilà ce que je te propose: Un, tu me censures les mal-pensants qui disent rien que du mal de moi et de ce que je fais. Deux, je t'achète les données personnelles de mes concitoyens, ce qui peut s'avérer très utile pour une manipulation toujours plus performante. Trois, en échange, je ferme les yeux sur tes petits problèmes judiciaires et m'engage à faire en sorte que ceux que tu connais dans ton pays ne se propagent pas en Europe. Deal ? »

Ne perdons pas de vue qu'après avoir la Presse écrite, radiophonique et télévisée sous sa coupe, et la Force Publique à son service, les réseaux sociaux sont encore les seuls échappatoires à sa dictature. Echappatoires relatifs comme nous le verrons plus loin dans cet article. Le phénomène des Gilets Jaunes n'aurait jamais pu, ni se développer, ni perdurer aussi longtemps, sans le recours aux réseaux sociaux. Macreux en tire les conséquences : il lui faut soumettre ces réseaux.

Ces réseaux sociaux sont d'ailleurs en passe de tomber à leur tour, sous la main-mise du Système. Aux Etats-Unis, Facebook a commencé son entreprise de censure en fermant des comptes hostiles au Système. L'échec, pour ce Système, que représente l'élection de Trump, lui sert de leçon. Il faut contrecarrer ces espaces de liberté d'expression, qui par essence, lui sont nuisibles.

A l'époque où le pouvoir des politiques, sous-tendu par la volonté du peuple qui les élisait, était le seul qui prévalait, la Constitution américaine avait prévu dès son premier amendement la garantie de la liberté d'expression. Un gouvernement politique ne pouvait, ne peut encore, pas s'opposer à la liberté de dire ce qu'on veut.
Mais l'Oligarchie qui, aux Etats-Unis comme un peu partout dans le monde à l'heure de la mondialisation, s'arroge désormais le Pouvoir, aux dépens des politiques et donc du Peuple électeur, s'affranchit allègrement des obligations de liberté d'expression engagées par cet amendement.

En France, la liberté d'expression n'a jamais été aussi clairement promulguée dans sa Constitution ni même ailleurs. Au contraire, dès 1972, une loi Pleven s'est ouvertement présentée comme une entrave officielle à la liberté d'expression. S'en sont suivies les lois Gayssot, Lellouche, Perben et encore récemment la loi Taubira, qui, toutes, s'inscrivent dans la répression de la liberté de penser et de parler.
La censure que cherche à imposer Macreux dans les réseaux sociaux est donc dans la même veine de cette nouvelle Inquisition contemporaine.

Facebook est donc déjà collaborationniste de cette politique de censure.
Twitter aussi.
Saucisson-Pinard peut en parler savamment. Son compte vient d'être censuré, supprimé. La raison invoquée fait appel à cette tarte à la crème d'allusion à un discours prétendument « de haine ». En réalité, le tweet incriminé était un simple rappel historique, dans une discussion avec un tiers, de la réalité de l'esclavagisme arabo-musulman qui avait précédé l'esclavagisme occidental, qui l'avait même poursuivi au-delà de la date de l'abolition par les occidentaux, et de plus, s'était exercé dans des conditions de violence sans commune mesure avec celle des négriers « atlantiques ». Bref, un rappel historique aussi factuel qu'irréfutable. Ce tweet fut donc mis par les « modérateurs » de twitter (des équipes payées à vil prix dans des pays du Maghreb, peut-être?) dans la case « discours de haine » et a été présenté comme prétexte à la suppression du compte de Saucisson-Pinard.
Saucisson-Pinard n'est évidemment pas dupe. Ses tweets vont à l'évidence toujours à l'encontre du politiquement correct - si c'est pour refléter l'opinion systématiquement diffusée dans les médias mainstream à longueur de temps, où serait l'intérêt de commenter ?- et sont évidemment critiques des actions du pouvoir macronien en place. Il fallait donc le faire taire.

Si Saucisson-Pinard avait eu le moindre doute sur l'aspect fallacieux du prétexte, il aurait été vite dissipé par ce qui est arrivé ensuite : Saucisson-Pinard a ouvert un compte Mastodon, application qui se présente comme un nouveau concurrent de Twitter.
Une fois ce compte ouvert, Saucisson-Pinard n'a eu le temps de ne faire que deux choses. Pas trois. Juste deux : il a choisi de suivre le compte « du Monde », le journal de l'oligarque Niel, un des marionnettistes de Macreux.
En réponse à ce suivi, Saucisson-Pinard a constaté avec surprise que Le Monde avait demandé à suivre les « pouets » de Saucisson-Pinard (les tweets chez Mastodon sont des « pouets »). Qu'un média comme Le Monde s'intéresse aux opinions confidentielles d'un blog comme Saucisson-Pinard, était lui faire beaucoup d'honneur...
La seconde et dernière chose qu'a faite Saucisson-Pinard sur Mastodon fut de proposer la lecture de son dernier post (« Sur le divan » du 6 mai dernier). Il n'y eut aucun autre pouet d'émis.

L'instant d'après, Mastodon informait Saucisson-Pinard que son compte, ouvert une heure plus tôt, était suspendu, avec la mention que « tous vos pouets et vos fichiers multimédia téléversés ont été supprimés irréversiblement de ce serveur, et des serveurs où vous aviez des abonné⋅e⋅s. ». 
On appréciera au passage l'utilisation bien servile de l'orthographe inclusive...
Cerise sur le gâteau, appuyer sur le bouton « Les politiques du serveur » avec le mince espoir d'y apprendre quelle politique avait bien pu être enfreinte par Saucisson-Pinard pour déclencher cette suppression de compte, conduit à l'affichage laconique d'un « Vous n'avez pas accès à cette page ». Circulez, y a rien à voir ! Mammouth écrasait les prix, Mastodon écrase les dissidences.

Donc pour se résumer, Saucisson-Pinard ouvre un compte Mastodon. Le Monde de Niel, soutien de Macreux, suit aussitôt ce compte, et dès le premier message émis, qui, admettons-le, ne fait pas preuve d'une admiration sans borne pour le locataire élyséen, Mastodon supprime le compte en question.

Saucisson-Pinard ne remerciera jamais assez Mastodon pour lui avoir donné ainsi, aussi rapidement, et de façon aussi évidente, l'illustration de son allégeance à la demande de censure du pouvoir de l'oligarchie macronienne.

S'il fallait encore aux sceptiques, une preuve de la politique dictatoriale de Macreux, la voilà ! A défaut d'être un grand Penseur, Macreux se sera bien dévoilé comme le Grand Censeur de notre temps.

La Résistance n'en devient que plus urgente. En cette veille d'élections européennes, souvenons-nous en.

lundi 6 mai 2019

Sur le divan.




- Bonjour Monsieur Macreux ! Entrez, s'il vous plaît.
- Bonjour Docteur !
- Je vous en prie, allongez-vous ! Alors ? Qu'est-ce qui vous a décidé à venir à ce second rendez-vous ?
- Oh, eh bien, ce n'est pas que j'aie vraiment besoin de ces séances de psychothérapie, vous pensez bien ! Mais j'adore parler de moi en décompressant un peu.
- Vous traversez une période difficile en ce moment ?
- Non, pas vraiment. Tout va bien. Les résultats de ma fantastique politique économique sont là. Je viens de terminer mon Grand Débat de façon triomphale. Les élections européennes se présentent sous les meilleurs auspices avec une tête de liste qui est un vrai avion de chasse. La paix, la sérénité et l'opulence s'installent partout dans le pays. Ma cote de popularité est au firmament. Alors je ne vois pas pourquoi ça n'irait pas !
- Alors ?
- Alors, ça va.... Bon, forcément il y a bien quelques râleurs, ici et là, comme partout. Regardez, ça pourrait être comme au Venezuela où le peuple se soulève et subit une répression impitoyable, avec le recours aux armes de guerre ! Mais ici, non, vous pensez bien, ah ah ah ah ah ah ah !
- Alors ?
- Ben alors ça va... Faut reconnaître que ces quelques râleurs sont des cons. Des vrais cons.
- Ah oui ?
- En fait, ce sont les Français qui sont cons, vous admettrez ! Figurez-vous qu'ils ne sont pas capables de voir la chance qu'ils ont, d'avoir à leur tête un tel génie !
- Ah non ?
- Non. Savez-vous qu'on m'appelle le Mozart de la Finance ?
- Ah oui ? Qui a dit ça ?
- Ceux qui ont fait ma promotion avant les élections présidentielles...
- Qui sont ?
- Une bande de potes à moi, qui ont su voir en moi celui qui allait faire fructifier leur petit bas de laine... D'ailleurs, je suis en train de leur vendre la France par appartements : les secteurs les plus rentables ! Aéroports, autoroutes, Energie, Patrimoine historique, Française des Jeux... Je peux vous en faire profiter, docteur, si vous voulez ! Vous voulez en croquer ?
- Merci, j'y réfléchirai. Mais vous disiez...
- Oui, bref, les Français sont des cons, mais ce sont aussi des faignants.
- Vraiment ?
- Absolument ! Tenez, l'autre jour, j'en vois un, qui se plaint d'être au chômage. Soit-disant qu'il a un diplôme d'horticulture paysagiste... Vous imaginez ? Autant dire rien. Pas d'ENA, pas de Normale Sup, pas même de Sciences-Po, rien quoi. Et je regarde de l'autre côté de la rue et qu'est-ce que je vois ? Une affiche d'offre d'emploi pour faire la plonge dans un restaurant. Eh ben non, ça ne l'intéressait pas, mon faignant ! Pas foutu de traverser la rue pour bosser ! Avouez, il y a des coups de pied au cul qui se perdent, non ?
- Hon hon...
- Vraiment, ces Français sont des cons et des faignants. Et puis il y a quand même aussi beaucoup d'illettrés ! Dans la campagne profonde, vous savez, de l'autre côté du périph, les gueux...
- Les gueux ?
- Pardon ?
- Vous avez dit : les gueux ?
- Ah non, pas du tout !
- Il me semble bien que vous alliez parler des gueux !
- Non, j'ai dit...euh... j'ai dit : les gars ! En province, vous savez, là où il n'y a pas un restaurant 3 étoiles décent, mais plein de ploucs en gilets jaunes fluo qui poireautent aux ronds-points, eh bien, les gueux... euh, enfin, les gars, ne savent ni lire ni écrire ! Et je ne vous parle pas des alcooliques...
Bref, tous ces gens, ils ne sont rien.
- Et vous, vous avez su réunir une équipe performante autour de vous pour mener une politique devant améliorer les conditions de vie de ces cons faignants illettrés et alcooliques?
- Bah, oui, vous savez, moi, je suis un leader hors pair ! Je n'ai pas mon pareil pour savoir m'entourer de pointures ! Regardez, pour m'approvisionner en... en... comment dire...enfin, en ce dont j'ai besoin, j'avais trouvé Benalla... Un vrai trésor, ce Benalla. Franchement, je ne regrette pas de l'avoir engagé !
- Oui, d'ailleurs, vous en avez encore un peu là, oui là, sous votre narine gauche...
- Euh, oui.... ça, ça doit être du sucre glace, je viens de manger une pâtisserie... Bref, Benalla était une source sûre et fiable.
- « Etait » ? Et qu'est-ce qui lui est arrivé ?
- Oh rien, trois fois rien. C'est une longue histoire. Heureusement, j'ai mon chauffeur qui a pu le remplacer au pied levé. Bon, il a failli se faire gauler avec son coffre plein de... plein de ce dont j'ai besoin, par les flics lors d'un contrôle de vitesse, mais il a pu se barrer à temps.
- Donc, vous savez vous entourer et vos collaborateurs vous donnent totalement satisfaction ?
- Des cons aussi, je vous dis ! Tous des cons ! Mais ce ne sont pas mes collaborateurs, c'est l'autre, là, qui est chef de gouvernement qui a la responsabilité de choisir ses ministres !
- Vous voulez dire, le Premier Ministre ?
- Oui, enfin... ça me gêne de l'appeler ainsi...
- De l'appeler comment ?
- Premier Ministre. Premier ! S'il est le premier, je suis quoi, moi ? Hein ? Il ne peut y avoir que moi, à la place de premier, non ? Bref, c'est le rôle de... comment s'appelle-t-il déjà, ce con ? Ah oui, Philippe. Gérard Philippe.
- Edouard Philippe ?
- Oui, peut-être. Bref, il n'a que des cons autour de lui !
- Ah là aussi, ce sont des cons ?
- Bah franchement : vous avez vu son ministre de l'Intérieur, Castagnière ? Vous allez pas me dire que c'est une lumière, non ? Et l'autre porte-parole qu'il vient de me dégoter, la Si Conne !
- Sibeth ?
- Oui, peut-être, je ne suis pas tombé loin ! Et l'autre nunuche qu'on voit partout à la télé...
- Schiappa ?
- Vous voyez ? Vous avez tout de suite deviné de qui je voulais parler, avouez que comme courge, elle se pose là ! D'ailleurs, il n'y a pas tromperie sur la marchandise, hein ! Schiappa en italien, ça veut dire cancre...
- Et vos partenaires européens, ils en disent quoi de vos difficultés de recrutement ?
- Oh bah, eux, vous pensez bien, ils sont d'abord éperdus de reconnaissance de m'avoir à leur tête pour diriger l'Europe !
- Ah oui ?
- Absolument. Mais ce sont des cons. Des vrais cons. Je vous jure, je ne suis pas aidé !
- Bien. Monsieur Macreux, nous arrivons au terme de notre séance d'aujourd'hui. Voyez ma secrétaire pour fixer notre prochain rendez-vous. Au revoir, Monsieur Macreux, à bientôt.
- Au revoir, Docteur. Au fait, vous pouvez bien me le dire, à moi...
- Vous dire quoi, Monsieur Macreux ?
- Que vous avez une chance insensée de m'avoir dans votre clientèle...
- Oui, oui, bien sûr, tout à fait... Allez, au revoir !

Puis, une fois la porte refermée sur son visiteur, se parlant à lui-même :
"C'est sûr, y a du boulot, là... Je vais pouvoir envisager la construction de ma nouvelle résidence secondaire rien qu'avec ce patient-là ! Faut que je pense à évoquer son cas à notre prochaine convention de psychanalyse : j'ai là une vraie tête de vainqueur ! Je vais tous les écraser, mes confrères !!"

Il ouvre son cahier et note avec application :
« Le 7 avril 2019, Monsieur Macreux, diagnostic de la première séance confirmé, qui est d'ailleurs le diagnostic de mon confrère psychiatre italien Adriano Sagatori : psychopathie narcissique de niveau ultime. »

https://www.youtube.com/watch?v=NNDgsw39m9s