On peut dire qu'ils sont
gâtés, nos socialauds, pour cette presque fin de campagne
présidentielle. « Presque fin », parce que au train où
vont les choses, avec l'imagination de leurs leaders et celle des
médias qui leur sont inféodés, ils ne sont pas à l'abri d'autres
rebondissements abracadabrantesques d'ici le 7 mai.
Saucisson-Pinard a
d'abord une pensée émue pour les électeurs. Plus précisément
pour ceux d'entre eux qui se sont fendus de deux euros et se sont
déplacés deux fois pour choisir leur candidat final à l'épreuve
de la primaire dite de la gauche et écolos.
C'est vrai que leur
première punition est de de se retrouver avec un pauvre tocard qui
de toute évidence n'a ni la taille requise pour le costume
présidentiel, bien trop grand pour lui, ni même l'étoffe de ce
même costume.
A la décharge d'Hamon,
il faut reconnaître qu'après avoir subi l'élection d'un ravi de la crèche
comme Hollande Ouille, ça peut laisser de l'espoir au premier
clampin venu. Mais quand même.
Leur seconde punition est
aujourd'hui de constater que se retrouvent en tête, pour leurs camps
respectifs, PS officiel et frondeurs, deux candidats qui ont préféré
snober cette épreuve des primaires, à savoir le Macreux et le
Méchancon.
La troisième punition
est, comme annoncé dans l'article du 31 janvier dernier «(Sale)
état des forces en présence » de ce blog, d'être
contraint éventuellement de voter au deuxième tour, pour un
ex-banquier de la banque Rothschild, candidat bénéficiant
ouvertement du soutien des puissances de la Finance. Vous savez,
cette Finance, « ennemi intime » du candidat Hollande
Ouille en 2012... Et assister à ça, est pour Saucisson-Pinard, un
régal qui se savoure comme un bonbon.
Cela étant, cette
perspective reste hypothétique, car rien ne dit que le Macreux sera
au second tour. D'ailleurs, Saucisson-Pinard va se risquer, une fois
n'est pas coutume, à émettre un pronostic. Celui d'un second tour
opposant Fillon à Le Pen, Macreux n'étant que troisième, de peu,
au premier tour, en dépit de sondages manipulateurs. Rendez-vous au
24 avril au matin...
Saucisson-Pinard se base
sur divers indices qui lui font faire ce pari risqué. On constate
d'abord que plus l'échéance approche, plus les médias officiels
deviennent nerveux. Et plus ils sont nerveux, moins ils sont
précautionneux dans la façon dont ils soutiennent leur candidat.
En bref, ils ne cherchent
même plus à sauver des apparences d'impartialité. Les BFMacron,
France 2 et consorts tombent dans une outrance sans limite.
Evidemment, la contrepartie à cette frénésie macronique est
qu'elle ne peut plus échapper au lecteur et au téléspectateur, qui
finit par deviner qu' « on » est en train de les
mener en bateau.
A cet égard, le journal
du soir de M6 le samedi 25 mars dernier est exemplaire.
Un reportage couvrait le
déplacement de Macreux à l'Ile de la Réunion, un autre traitait du
déplacement dans une usine de province de Fillon. Selon le
journaleux de M6 envoyé à La Réunion, Macreux était
formidablement accueilli dans une liesse populaire et bon enfant.
Selon l'autre, Fillon était accueilli par un concert de casseroles
mené par des opposants à sa venue.
Mais on apprend le
lendemain par d'autres sources, hors médias officiels, bien sûr,
que la salle du meeting de Macreux était à moitié vide, qu'aucun
applaudissement n'interrompait l'orateur, et pire, que nombre de
spectateurs désertaient le meeting en plein discours. On apprenait
aussi que les opposants à Fillon, amateurs de batterie de cuisine,
n'étaient qu'une quinzaine de gauchistes, filmés au plus près pour
donner une impression de masse, et que la salle dans laquelle Fillon
s'exprimait après sa visite d'usine était remplie de sympathisants
enthousiastes.
De plus, cette
omniprésence du Macreux dans les médias, le conduit à s'exprimer
devant un auditoire de plus en plus vaste. Et à chaque fois qu'il
ouvre la bouche, il donne au Français une nouvelle occasion de
constater sa vacuité, son vide sidéral et sa propension aux
discours abscons. Bref, le Français découvre peu à peu que le
candidat qu'on lui avait présenté il y a quelques mois comme un
surdoué trans-partis, en rupture avec le Système, est en réalité
complètement flou-à-lier et le pur représentant de ce même
Système.
A être ainsi trop
souvent invité à s'exprimer sur les ondes, avec toute la
spontanéité et l'improvisation que l'exercice suppose, Macreux
affiche aussi son ignorance encyclopédique. Après avoir désigné
la Guyane comme étant une île, Macreux situe Villeurbanne dans la
région lilloise. Visiblement, la géographie n'est pas son fort.
Puis, dans une de ses
sorties lyriques dont il a le secret, il affirme : « Pour
voter la loi de 1905 (sur la laïcité), il a fallu des hommes et des
femmes de gauche et de droite... » Manque de chance, en 1905,
les femmes n'ayant pas le droit de vote, elles ne sont pour rien dans
le principe de la laïcité.
Après sa sortie sur la colonisation
qualifiée de crime contre l'humanité, on constate que l'Histoire
n'est pas son truc non plus. Vous diriez qu'on n'attend pas d'un
président de la république d'être un candidat à « Question
pour un Champion ». Certes, mais sans même souhaiter qu'il ait
un minimum de culture générale (ah c'est vrai ! Macreux
prétend qu'il n'y a pas de culture française... Peut-être
parlait-il de son cas personnel finalement...), quand on se permet de
traiter les Bretons d'illettrés, il y a des bévues qu'il vaut mieux
éviter.
Finalement, plutôt que
d'épouser la Trogneux, sa professeure de Français, il aurait mieux
fait de choisir son professeur d'Histoire-Géo. Avec un peu de
chance, ça aurait été un homme, et cela aurait été tout bénéfice
pour Macreux...
La quatrième punition de
l'électeur socialaud est le bras d'honneur que vient de lui adresser
le petit Caudillo, en faisant fi de sa signature d'engagement à
soutenir le gagnant de la primaire et en déclarant voter pour le
Macreux.
Il faut le comprendre
aussi, le Petit Caudillo. Il sent bien que son avenir avec Hamon est
mal engagé. Et il ne sait rien faire d'autre que « petit
caudillo » : il n'a pas de métier. Et « petit
caudillo », quand on n'est pas dans un ministère, ça ne sert
pas à grand chose.
Et comme il n'est pas
loin de penser comme Saucisson-Pinard quant à l'issue de premier
tour, il n'hésite pas à parer à toute éventualité et se dit prêt
à « travailler » avec Fillon, déclaration faite le jour
même où il annonce voter pour son opposant direct. Ce n'est ni le
manque de culot ni l'honneur qui l'étouffent, le Petit Caudillo. Et
ce grand couillon de Fillon de répondre qu'il est prêt à
collaborer avec toutes les bonnes volontés !
Donc pour se résumer,
Fillon est prêt à travailler avec Valls qui est supposé soutenir
Hamon qui en appelle à un rassemblement avec Mélanchon qui est
soutenu par les communistes.
Il semblerait donc bien
que la véritable alternance à la politique désastreuse de Hollande
Ouille et sa clique de bras cassés ne soit pas forcément assurée
avec Fillon...
Saucisson-Pinard comprend
donc le désarroi de l'électeur socialaud et compatit. Il lui
propose une légère modification de l'emblème du PS :