Les médias nous
informent avec gourmandise et une satisfaction non feinte que le
petit-fils de Chirac « roule » pour Macron. Formidable
nouvelle, non ?
Bon, on ne sait pas
trop qui est ce gugusse dont on ne connaissait même pas l'existence
jusqu'à la parution de cette info, mais c'est rassurant de savoir
qu'un mec qui porte le nom du grand opportuniste de la Ve soutient
et votera Macron. Enfin, on suppose que c'est rassurant, n'est-ce
pas, mesdames-messieurs des médias ?
Mais au fait,
qu'est-ce qu'il fait dans la vie, à part d'être un petit-fils de
son grand-père?
- Il travaille chez
Christie's. Au service Marketing.
- Ah bon ? Il
doit être bardé de diplômes comme les autres experts qui
travaillent à ce niveau, alors !
- Euh... non. Mais son
grand-père lui a transmis « l'Amour de l'Art », en
l'emmenant souvent visiter les galeries du Musée Branly...
- Ah d'accord. Bon, en
fait, il a surtout branlé à Branly et il a plus hérité du nom de
famille de son grand-père que décroché des diplômes en rapport avec son
poste. C'est un peu un pistonné, non ? Non, beaucoup ?
Ah, d'accord !
Et c'est important qu'un
pistonné accorde son soutien et son vote à Macron ?
- …
- C'est ce qu'il me
semblait !
Et l'infirmière qui
change les couches du grand-père, comment vote-t-elle ? Qui
soutient-elle ? On aimerait savoir...
Fillon a dit :
« non, je ne me désiste pas, je reste dans la course de la présidentielle et je vous emmerde ! ». Enfin... à peu près ça.
Du coup, les rats qui
avaient quitté prématurément le navire qu'ils pensaient en
perdition, ré-embarquent dare-dare ; pas même gênés aux
entournures, la course à la gamelle leur retirant toute fierté,
tout sens de l'honneur. A moins bien sûr, qu'ils n'aient jamais été
dotés ni de l'une, ni de l'autre...
Bien entendu, les UDI,
dont l'absence d'engagement fort est quasiment inscrite dans les
gènes, avaient été les plus rapides à se défiler aux premières
bourrasques médiatico-judiciaires. Ils reviennent la queue entre les
jambes lécher les bottes du candidat sarthois, lequel, grand
couillon, leur promet en récompense de leur retour d'enfants
prodigues, 96 circonscriptions.
Mais qui se soucierait
aujourd'hui de l'absence de candidat centriste dans des
circonscriptions en France ?
Et puis il y a le cas
Fenech. Après avoir tenté de faire ré-entrer Ali Juppépé par la
fenêtre et ensuite, faute d'y parvenir, d'imposer Baroin en
remplacement de Fillon, toujours en vain, son avenir immédiat semble
plutôt compromis. S'il comptait sur un poste de ministre de la
Justice que son passé de magistrat et de responsable d'un syndicat
indépendant de magistrats aurait pu lui faire espérer, il doit bien
sentir que c'est mal parti. Eh oui, ça sent le Fenech...! Pourtant,
si sa mémoire peut remonter jusqu'à son histoire personnelle de
2001, il doit savoir mieux que personne ce que c'est d'être mis en
examen pour recel de biens sociaux... Il doit aussi pouvoir se souvenir que parfois, un
mis en examen est relaxé...
Malgré cette résistance
du candidat Fillon, les médias acquis à la cause macronique - c'est-à-dire … les médias - ne désespèrent pas. Leur attention
est toute entière tournée vers la Haute-Couture. Enfin, la
Haute-Couture qui concerne les costumes du candidat Fillon ; des
costumes qui lui auraient été offerts par un ami. Il s'agit quand
même de près de 50 000 euros d'argent privé, imaginez-vous, braves
gens !
Alors vous pourriez
penser que nos médias sont obnubilés par l'argent qui gravite
autour des candidats à la Présidentielle, n'est-ce-pas ?
Vous auriez tort.
Regardez : les 380 000 euros d'argent public dilapidés à La
Vegas par le candidat-en-devenir Macron pour inviter des VIP
susceptibles de le soutenir, alors qu'il émargeait encore comme
ministre des Finances, n'intéressent absolument pas nos médias télé.
Pas plus que les trois millions d'euros qui ont mystérieusement
disparu du patrimoine de l'ex-banquier de la banque Rothschild au
moment où ce dernier est devenu haut-fonctionnaire. Vous voyez bien
que nos médias ne sont pas obsédés par l'argent des candidats.
C'est juste un intérêt pour la Haute Couture, on vous dit...
D'ailleurs cette affaire
d'argent public évaporé sous le soleil de Las Vegas n'interpelle
pas non plus le Parquet National Financier. On l'avait pourtant connu
plus réactif, quand juste au lendemain d'un article paru dans le
Canard Enchaîné, il avait diligenté, toute affaire cessante, une
enquête en priorité absolue. Aujourd'hui, probablement fatigué de
l'effort, ce Parquet (création opportune du père Dodu de l'Elysée)
estime qu'il est urgent d'attendre de plus amples informations pour
enquêter...
Bref, les 'épubliques
bananiè'es af'icaines ont encore à apprendre de leur
ex-colonisateur français, pour ce qui est des manœuvres
politiciennes de basse besogne destinées à conserver le pouvoir en
place.
Il n'y a pas qu'au niveau
politique que la tiers-mondisation de la France est évidente. On
apprend que l'espingouine Anne la Dingo, mairesse de Paris, se voit
contrainte d'entreprendre une vaste campagne de dératisation de la
capitale. Paris serait en effet envahie par les rats.
Elle n'est pas belle, la
vie socialiste ? Confiez la « plus belle ville du monde »
aux socialistes et ils vous rendent moins de vingt ans plus tard une
ville du tiers-monde envahie de rats, de coupe-jarrets et de crève-la-faim. Et on
s'abstiendra d'évoquer le résurgence de maladies qu'on pensait
oubliées et réservées aux bas-fonds de Calcutta...
Au Vénézuela, pays
pourtant doté d'importants gisements de pétrole, quelques années
de régime communiste ont suffi pour voir une partie de sa
population contrainte de fouiller dans les poubelles pour
s'alimenter. Continuons de voter pour des Delanoë et des Hidalgo, et
l'avenir de Paris est tout tracé, avec Caracas en illustration. Et
prenez le camarade Méchancon pour président, et c'est Cuba qu'on
aura au bout du quinquennat, les cigares en moins. (car Fumer tue,
etc etc...). Et franchement, Cuba sans les cigares, c'est quand même
pas de bol...
Les infos télé nous
distillent quasiment chaque jour une petite piqûre de rappel
anti-Trump, histoire de s'assurer que le téléspectateur-pékin
moyen n'oublie pas que le Président américain est un « bad
guy ». Un vilain pas beau.
Rappelez-vous quand
c'était le gentil Obama, tellement beau, tellement noir, tellement
beau et tellement gentil et tellement noir, qui occupait le bureau
ovale, on avait droit à notre petite dose quotidienne de "regardez-comme-il-est-beau-quand-il-danse-et-comme-il-est-charmant-quand-il-chante-et-comme-il-est-gentil-quand-il-embrasse-les-pititzenfants-et-tout-ça".
Aujourd'hui, c'est une
petite dose de "regardez-cette-conseillère-de-Trump-qui-ose-mettre-les-pieds-sur-le-canapé-du-bureau-ovale",
avec une petite dose de "regardez-y-a-un-ministre-du-logement-de-Trump-(qui-est-noir-mais-bon!)-qui-a-quand-même-dit-que-les-esclaves-noirs-étaient-des-immigrés-et-tout-ça".
En revanche, ça
intéresse beaucoup moins nos journaleux de savoir que dès le
premier mois de présidence, les USA de Trump ont connu une
diminution du déficit de 12 milliards de dollars, alors qu'Obama
avait creusé ce déficit de 200 milliards sur la même période en
début de mandat. Et donc, ça ne doit pas intéresser le téléspectateur-pékin moyen.
Pas plus que ça ne doit
l'intéresser d'apprendre que 235 000 emplois ont été créés, rien
que sur le mois de Février aux Etats-Unis.
On ne lui dira donc pas.
Ah si ! UN l'a dit ;
le correspondant de BFMacron aux USA a tweeté : « Trump
fanfaronne : 235 000 créations d'emplois pour son 1er mois, le
taux de chômage qui baisse à 4,7% ». C'est sûr qu'on aurait
aimé que Hollande Ouille trouve l'occasion de « fanfaronner »
sur des performances en créations d'emploi en France...
Malheureusement pour les Français, il n'y a jamais eu matière à "fanfaronner" en quoi que ce soit depuis 5 ans.
Bref, ce n'est pas avec
nos journaleux de la télé qu'on apprendra que la Bourse à Wall
Street enregistre des hausses record depuis que Trump officie à la
Maison Blanche, ou que le taux de confiance des consommateurs américains n'a
jamais été aussi haut depuis ces 11 dernières années.
Une chose qu'on ne peut
pas reprocher aux progressistes bien-pensants, c'est de chercher à
tous prix à nous faire rire. Le gouvernement de Hollande Ouille
lance une campagne publicitaire télé, aux frais du contribuable-
aux vôtres donc- pour nous vendre de la République et sa devise
« Liberté, Egalité, Fraternité » ; des fois qu'on
n'ait bien pas compris la signification de ces trois mots inscrits
au fronton de nos mairies. Que voulez-vous, il est un peu con, aussi,
le téléspectateur. Faut tout lui apprendre...
Ainsi, dans ce spot de
pub, le personnage de BD Titeuf nous enseigne que la Liberté permet
au citoyen de notre belle République tolérante, de dire ce qu'il
veut, même de prétendre s'il en a envie, que la Tour Eiffel est un
alien... C'est beau, la Liberté de parole, non ? Et dans les
minutes qui suivent ce passionnant message publicitaire, le Journal
de 20 heures nous apprend la condamnation par la Justice de Le Pen
pour avoir publiquement dit que les camps de concentration nazis sont
un détail de l'Histoire... Amusant, non ?
Un dernier exemple, pour
la route, sur la façon dont nos médias composent avec l'exigeant
impératif de l'équilibre dans le traitement de l'information sur
les différents candidats à la présidentielle.
Nous le savons, il y a
deux favoris pour cette élection : Fillon et Macron. On ne va
quand même pas citer Marine Le Pen, il ne faut pas charrier non
plus.
Donc on en restera à
Fillon et Macron. Tel est le choix de Challenges, par exemple, qui
choisit cette couverture :
Un gosse de 5 ans saurait,
instinctivement, à la vue de cette photo, dire qui est le gentil et
qui est le méchant. Et on peut estimer que si à 5 ans il le sait,
l'électeur en âge de voter le devinera aussi, non ?
Et si Challenges
appartient au Groupe Perdriel, dirigé par Claude Perdriel,
co-actionnaire de l'Obs avec son copain Bergé soutien de Macron,
c'est juste juste une coïncidence, bien évidemment !
Toujours excellent.
RépondreSupprimerJ-J S
J’adhère en grande partie.
RépondreSupprimerTout ce que vous dénoncez, non sans humour, est effectivement contenu dans cette Une de Challenge qui confine au grotesque.
Quant au chapitre sur les 3 valeurs de la République Française, on touche là à l'idée que se font nos élites de notre capacité de raisonner. L'infantilisation médiatisée pour éduquer nos consciences de citoyens dégénérés.
Le mépris dans toute son expression.
Très bon papier. De mon point de vue...
Merci! Choisir Titeuf comme instructeur civique, c'est vraiment prendre les citoyens pour des "pourris du slip" et de la tête. Comment afficher davantage de mépris envers eux, je ne vois pas...
SupprimerQu'est-ce que c'est agréable de voir les choses se mettre en ordre, tomber dans les bonnes cases avec le bon éclairage... Merci
RépondreSupprimerC'est tout à fait exaspérant, que dis-je, c'est inacceptable... Et pourtant il nous faut accepter ce scandale puisque nous n'avons pas le courage de nous révolter.
RépondreSupprimerLa soumission, voilà ce qu'il nous faut, elle viendra avec la Charia... Patience...
Amitiés.
Qu'est-ce que ce coup de blues, là? Regardez l'Histoire, Nouratin: les Français se sont toujours révoltés brutalement, tout d'un coup, et sans signe annonciateur...
RépondreSupprimerLes Français oui...mais aujourd'hui il n'y en a plus!
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