Le 7 février dernier,
Macreux a réuni la fine fleur de l'Etat-Major de l'Armée Française
à l'Ecole de Guerre, pour la gratifier d'un discours fleuve et
verbeux dont il a pris l'habitude, et qui semble bien être l'apanage
des dictateurs des républiques bananières.
Saucisson-Pinard ne se
serait pas apesanti sur ce verbiage s'il n'avait pas révélé, ou
plutôt, confirmé, le cas très préoccupant de la personnalité de
ce président illégitime et de plus en plus mal à sa place, et,
plus grave, le danger qu'il représente pour la défense de la
France.
Dans ce discours, il
s'est d'abord posé en chantre des démocraties qui seraient, selon
lui, les seules dans le monde à défendre l'Ordre, les « règles
du jeu », le principe du Droit International et à « respecter
la signature des engagements internationaux ». Le moins qu'on
puisse dire est que cette posture est sacrément culottée, à la
lumière des interventions catastrophiques des démocraties
occidentales au Moyen-Orient, spécifiquement en Irak, en Libye et en
Syrie, au mépris des règles de l'ONU. N'est-ce pas Macreux lui-même
qui s'est permis d'aller bombarder la Syrie, sans aucun mandat
international, en réplique à une prétendue attaque au gaz sur des
civils par le régime de Bassar El Assad, attaque qui s'est avérée
par la suite être une manipulation médiatique opérée par des
djihadistes ?
Les démocraties ont
cette croyance arrogante de détenir le meilleur des systèmes
politiques possibles et par complète absence d'empathie, elles
veulent à toute force l'appliquer à toute la planète, notamment à
des pays qui, culturellement, ne respectent que l'autocratie d'hommes
forts, à l'image des pays arabes par exemple.
Dans le cas de Macreux,
le propos est d'autant plus abusif que son parti de pantins et
lui-même s'assoient avec une belle désinvolture sur les principes
mêmes de la démocratie, comme l'actualité nous le démontre
quasiment chaque jour.
Puis Macreux évoque
l'impératif, pour la France, de ne dépendre d'aucune organisation
supranationale. Ah ? Et l'OTAN, c'est quoi ? Ne serait-ce
pas une organisation supranationale, dont les directives sont issues,
au surplus, directement de Washington ? Mais alors, serait-ce
l'annonce d'un retrait de la France de l'Organisation du Traité de
l'Atlantique Nord ? Bah non, puisque le même Macreux affirme à
peine plus tard dans son discours qu'il est de l'intérêt de la
France de continuer à être membre de cette organisation : ou
comment affirmer le tout et son contraire dans le même propos.
Probablement une nouvelle illustration du principe du « en même
temps »...
Puis Macreux assène son
auditoire de sa marotte favorite : l'Europe. L'Europe, l'Europe,
encore l'Europe, toujours l'Europe. L'Europe jusqu'à ce que le
vocable lui-même finisse par faire vomir. Macreux parle de l'intérêt
de la France et de l'Europe comme si ces intérêts étaient
forcément convergents. Comme si les intérêts de politique
étrangère de Malte était ceux des pays baltes. Comme si la
position de l'Estonie était similaire, vis à vis de la Russie par
exemple, à celui de la France ou de l'Espagne ! Comment peut-on
à ce point se déconnecter des réalités dans le seul but d'obéir
à une lubie ?
On atteint le comble de
l'hypocrisie lorsque Macreux se demande benoîtement pourquoi les
pays européens ne sont pas prêts à inscrire la défense dans leurs
priorités budgétaires et à faire les sacrifices nécessaires pour
cela ! C'est le même Macreux qui a poursuivi dès la première
année de son mandat, la politique de baisse du budget de la Défense
qu'avait menée son prédécesseur Hollandouille. C'est le même
Macreux qui met un point d'honneur (si on peut utiliser en
l'occurrence ce terme...) à obéir aux injonctions de son Europe
chérie qui commandent à tous les pays membres de se serrer la
ceinture budgétaire ! Poser cette question devant un auditoire
de hautes personnalités militaires qui, depuis des années, tirent
la sonnette d'alarme d'un manque criant de finances pour développer,
voire même seulement pour entretenir, leur matériel, relève de la
provocation gratuite.
Macreux a le culot de
poursuivre dans la provocation en affirmant que « pour
construire l'Europe de demain, nos normes ne peuvent être sous
contrôle américain, nos infrastructures, nos ports et aéroports
sous capitaux chinois... » Après avoir vendu Alsthom aux
Américains, l'aéroport de Toulouse à un Chinois et mis l'Aéroport
de Paris en vente au plus offrant, il fallait oser tenir un tel
propos.
Macreux en rajoute une
couche en dénonçant les « pays du Sud » de l'Europe qui
ont privatisé certaines de leurs infrastructures au bénéfice de
puissances étrangères. Or c'est très précisément à cause des
contraintes de l'UE dont il est un des plus fidèles petits soldats,
que ces « pays du Sud », dont la France, ont dû se
départir d'une partie de leur patrimoine stratégique, comme par
exemple la Grèce, qui a dû vendre le port du Pirée aux Chinois...
Ou comment dénoncer les effets des causes qu'on défend par
ailleurs...
On croit ensuite rêver
quand on entend Macreux défendre la souveraineté française :
« Pour que la France soit à la hauteur de son histoire, elle
doit rester souveraine... ». Fort bien. Mais il rajoute
aussitôt l'énormité suivante : « … rester souveraine
ou décider elle-même les transferts de souveraineté qu'elle
consentirait. » Comme si transférer une souveraineté n'était
pas justement la négation même d'une souveraineté. A ce compte-là,
l'esclave pourrait prétendre: « je suis un être libre, j'ai
juste transféré ma liberté à mon maître. »
Et c'est probablement
dans ce souci de garder une France souveraine qu'il réclame à cor
et à cri toujours plus d'Europe, plus d'Europe ! Ou qu'il
vient, par le traité d'Aix-la-Chapelle, de faire rentrer l'Allemagne
dans la gestion de notre Armée ?
Macreux a alors cette
formule creuse, dont il a le secret et qui lui vaut le sobriquet
donné par Saucisson-Pinard : « On coopère mieux quand on
peut décider souverainement de coopérer ! » Cela ne veut
évidemment rien dire, ou alors peut s'appliquer à peu près à
n'importe quoi. « On peut dire de plus grosses âneries quand
on peut décider souverainement de les proférer... »
La réalité est que
Macreux ne décide rien en réalité, puisqu'il n'est qu'un pion
européen manipulé sur un échiquier mondial par des intérêts
oligarchiques qui le dépassent.
Ce que dit ensuite
Macreux prend une importance capitale, voire gravissime, quand on se
souvient que la France a l'arme nucléaire : « Notre
indépendance de décision est pleinement compatible avec une
solidarité inébranlable à l'égard de nos partenaires européens.
Notre engagement pour leur sécurité et leur défense est
l'expression naturelle de notre solidarité toujours plus étroite. »
Autrement dit, l'arme
nucléaire voulue par de Gaulle, créée par les chercheurs français
et payée par le contribuable français devra désormais être le
parapluie, non pas de la France seule, mais de toute l'Europe, quand
bien même les intérêts géopolitiques de ces pays européens
membres ne seraient pas ceux de la France. C'est la confirmation de
ce à quoi tend le Traité d'Aix-la-Chapelle, et dont pourtant nos
médias nous disaient que cette interprétation tenait du
complotisme...
Voilà comment Macreux
défend les intérêts des Français, et comment il conçoit la
souveraineté de la France !! C'est en tous cas un bonne affaire
pour l'Allemagne qui s'est vue interdite de toute possession d'armes
nucléaires par des conventions internationales : bénéficier
de la protection d'une arme qu'elle n'a pas payée mais dont elle
peut se mêler de la gestion !
De Chef des Armées,
Macreux passe au titre de Chef désarmant.
En résumé, dans ce
message adressé aux Français par le truchement d'un discours devant
les plus hauts officiers de l'Etat-Major des Armées à l'Ecole de
Guerre, Macreux vante le contraire de ce qu'il fait, mais confirme
aussi, « en même temps », son allégeance à des
intérêts qui n'ont absolument rien de nationaux.
Alors de trois choses
l'une. Ou Macreux est un menteur patenté, parfaitement lucide d'en
être un. Ou il est de bonne foi et ne sait juste pas ce qu'il fait.
Ou encore, et la troisième hypothèse se verrait vérifiée par
d'autres aspects de sa conduite, son cas relève de la psychiatrie et
nous avons à la tête de l'Etat un schizophrène sévère. Aucune de
ces hypothèses n'est réellement rassurante.
Le plus sidérant est de
voir le silence assourdissant de l'auditoire, justifiant la
réputation de « grande muette » de l'Armée. Alors que
ce président se fait hypocritement le critique de ses propres
agissements et affiche ostensiblement et publiquement une attitude de
traître à la patrie, il aurait dû se trouver, en réponse à ces
provocations, des hauts responsables militaires pour se lever, monter
sur scène, mettre la main sur le paletot de cet usurpateur et le
mettre en geôle dans l'attente d'un procès pour Haute Trahison,
afin de faire une application manu militari – c'est le cas de le
dire- de l'article 68 de la Constitution qui régit le cas de
destitution d'un président en cas de manquement grave à ses devoirs
manifestement incompatible avec l'exercice de son mandat. Dans ces
manquements, figure le comportement personnel de l'individu indigne
de sa fonction.
Quand un peuple n'est
plus écouté, quand les instruments pour se faire entendre,
assemblée nationale, sénat, syndicats, sont dévoyés, quand les
médias sont achetés par une cause contraire aux intérêts de ce
même peuple, il n'y a plus que l'Armée qui peut le sauver en
intervenant, avec un minimum de casse pour le pays. Et pour lui
rendre la parole ensuite. Ça s'est déjà vu.