Et l'escroquerie, c'est qui? |
L'affaire de Rugy est
exemplaire. Mieux qu'exemplaire, une sorte de cas d'école, une
caricature du régime politique actuel.
Résumons d'abord les
faits. Le ministre Vert de Macreux, en charge précisément de
l'écologie, (un défenseur de la Nature, donc par définition un
brave type, non?...) se trouve sous les feux des projecteurs, accusé
d'avoir, à l'époque où il était président de l'Assemblée
Nationale, donné une dizaines de dîners fastueux, aux frais de la
princesse, bien évidemment (c'est-à-dire aux vôtres).
Les invités ? Des
lobbyistes, des copains, des coquins, des journalistes...
De plus il a bénéficié,
malgré des revenus de l'ordre de 5 000 euros mensuels et outre un logement de fonction sur Paris, d'un logement
social, en Loire-Atlantique.
On apprend aussi au
passage, que dans notre beau pays matraqué par le fisc, un homme
politique touchant ce niveau de revenus, peut se trouver, en toute
légalité, sans qu'il y ait fraude, exonéré d'impôt sur le
revenu, grâce à certaines dispositions propres à son « régime ».
Ce fut le cas de de Rugy en 2015...
Rappelons pour mémoire,
que Saucisson-Pinard a déjà eu l'occasion de présenter de Rugy
dans son Musée de la Filouterie (voir article du 30 août 2018,
« Visite du Musée Macronien de la Filouterie », 2e
partie)
L'affaire est exemplaire,
pour commencer, quant à la conduite des merdias sur cette affaire.
Remarquons que le
scandale n'a pas été rendu public par un titre de la myriade de
médias mainstream qui appartiennent aux seuls neuf oligarques, les
marionnettistes de Macreux, mais par Médiapart. On en conclut donc
que ces merdias ont consciencieusement regardé ailleurs, pour ne pas
porter préjudice à un ministre de Macreux.
Evidemment, maintenant
que l'affaire est portée à la connaissance du public, ces merdias
se trouvent bien obligés de la traiter.
Et l'attitude de certains
d'entre eux est ahurissante de mauvaise foi dans leur opération « il
faut sauver le soldat de Rugy ».
Par exemple, nous avons
Le Parisien (Bernard Arnaud, 5e fortune mondiale) qui offre
complaisamment ses pages à de Rugy sous le titre : « affaires
de Rugy : ce dont on l'accuse, comment il se défend point par
point. » Pour l'analyse critique de la contre-argumentation
bancale de la crapule écolo, le lecteur du Parisien repassera.
Nous avons Le Point
(Arnaud Lagardère, 303e fortune de France) qui déplore cyniquement
que « les scandales d'aujourd'hui ne sont plus ce qu'ils
étaient. »
Pour Le Point, les
dérives de de Rugy sont de la roupie de sansonnet, et pour appuyer
sa démonstration, il évoque ironiquement les affaires des costumes
de luxe de Fillon, les souliers vernis de Aquino Morelle, les
déplacements en jet privé de Joyandet, toutes affaires qui ont
conduit les intéressés à une déchéance ou à une démission. Et
Le Point de balayer d'un revers de main négligent les homards servis
à la table de de Rugy. Le Point oublie juste que les costumes de
Fillon, s'ils ont été éventuellement un outil de corruption – ce
qui reste à démontrer- n'ont pas été payés par le contribuable,
contrairement aux agapes de la table de de Rugy...
Et le raisonnement du
merdia de Lagardère est grosso modo le suivant : il y a
toujours eu des conduites crapuleuses dans la vie politique
française, donc on ne va quand même pas en faire des tonnes au
sujet des quelques dépenses somptuaires d'un ministre ex-président
de l'Assemblée Nationale...
Pour faire encore bon
poids, Le Point ouvre complaisamment ses colonnes à la nouvelle
épouse de de Rugy : « Dîner, travaux... Séverine de
Rugy ouvre les portes de son appartement... » Et voilà que
Madame de Rugy (nouvelle du nom depuis 2017) nous expose que l'hôtel-particulier de fonction (Hôtel de Roquelaure) que
les époux de Rugy occupent, a été refait par leur soins.
Imaginez : «ce logement de fonction était vétuste ».
Pour preuve, « il n'avait pas été repeint depuis 15 ans ! ».
Pauvre ministre qu'on oblige à vivre dans un taudis. Moyennant quoi,
sur les 63 000 euros qui ont été investis (par vous, cher contribuable), il y eut pour plus de 35
000 euros de peinture... Pour un peu, le bon peuple devrait éprouver
de la gratitude à l'égard des de Rugy pour ainsi préserver le
patrimoine national...
Les dîners ? Mais
mon brave monsieur, jamais ô grand jamais ni elle ni son époux de
ministre n'ont eu des exigences ou caprices particuliers. On lui
envoyait par texto des menus et une sélection de bons vins, elle n'a
fait que les accepter !
Pas d'exigence donc. Ah
si ! Elle en reconnaît une : elle a insisté pour que les
bouquets de fleurs soient plus champêtres, moins « mortuaires »...
Ah la brave dame que voilà ! Des bouquets de fleurs champêtres,
c'est le moins que l'épouse d'un ministre écolo puisse faire,
non ?
Les invités ? Ils
n'invitaient une fois par mois que des gens « qui avaient
quelque chose à leur dire, à leur apprendre, à partager ».
Cerise sur le gâteau de ces niaiseries pathétiques, elle ajoute :
« nous voulions faire entrer la société et ses problèmes à
notre domicile... !!! »
Le comble n'est même pas
que ces propos qui se foutent de la gueule du peuple avec tant de
mépris pour son intelligence, sortent de la bouche de l'épouse,
avocate pour l'occasion, de de Rugy. Le vrai scandale réside dans la
participation active du Point à cette tentative d'enfumage.
Parmi ces invités,
justement, ces
« invités-qui-avaient-quelque-chose-à-dire-à-leur-apprendre-à-partager » :
Jean-Michel Apathie, le suppôt de tous les pouvoirs passés, et bien
entendu du Pouvoir macroniste d'aujourd'hui ; Apathie, qui sévit
encore tout récemment sur Europe 1 (Arnaud Lagardère, cité plus
haut), après avoir été sur BFM (M comme Macron, bien sûr, Patrick
Drahi propriétaire, 8e fortune française), et qui vient de changer
d'écurie pour endosser la casaque de LCI (Martin Bouygues, 30e
fortune française). Figurez-vous que Apathie n'accepte jamais, vous
avez bien lu, JAMAIS, une invitation d'un politique, car,
comprenez-vous, c'est éthiquement discutable pour un journaliste, et
il ne voit pas quel intérêt professionnel il pourrait tirer à
fréquenter l'intimité d'un politique.
Bon.
La seule invitation, la
seule de seule, qu'il ait acceptée, c'est justement celle de de
Rugy. Et paf, c'est justement l'un de ces repas somptuaires qui fait
l'objet d'un scandale politique : avouez que c'est quand même
pas de chance, non ? Faut dire que si Apathie a fait exception à
la règle qu'il s'est imposée, en tant que grand professionnel
intègre et indépendant (arrêtez de ricaner, vous, là au fond,
c'est désobligeant, à force...), c'est parce que son épouse est
copine avec Séverine, l'épouse de Rugy (et accessoirement
journaliste à Gala...), et, bon, faut bien accompagner sa femme,
parfois, dans ses obligations mondaines et patati patata...
Microcosme et entre-soi
politico-médiatique parisien, bonjour !
Monsieur le greffier,
veuillez prendre acte, pour la suite du procès, que Jean-Michel
Apathie regrette aujourd'hui, sur les plateaux télé où il est
obligeamment invité à s'expliquer, d'avoir accepter cette
invitation chez les de Rugy. Il ne le fera plus, c'est promis.
C'est vrai que l'affaire
commençant à sentir le roussi, il est grand temps pour le témoin
Apathie d'ajouter à son statut de corrompu, celui de renégat.
Un appartement social à
loyer modéré pour de Rugy, en dépit de ses revenus de Président
de l'Assemblée Nationale et aujourd'hui de ministre d'Etat ?
Mais rien d'anormal, nous assure Sud-Ouest (Famille Lemoine,
propriétaire du plus gros groupe de Presse régionale en France, qui
possède aussi le gratuit 20 Minutes...) : « Personne n'a
triché, c'est la loi. » titre le quotidien. Les
conditions d'attribution à de Rugy de cet appartement à loyer
modéré sont parfaitement légales, assure-t-il, avec force
témoignages, certains provenant d'un cadre du Crédit Agricole qui
préfère cependant rester anonyme...
Ainsi donc, il est normal
qu'un appartement à loyer modéré échoit en priorité à un
ministre, plutôt qu'à un quidam touchant un salaire modeste.
Comprenez bien, cher citoyen-contribuable, monsieur de Rugy a besoin,
depuis son divorce récent d'avec son ex-épouse, d'un appartement
près de Nantes pour accueillir ses enfants afin d'assurer décemment
sa garde alternée (un week-end sur deux?), alors que lui, obligation
ministérielle oblige, demeure à Paris (dans son hôtel-particulier
de fonction, bien sûr). Un logement social s'impose donc...
Un mot enfin sur la
moralité de ce sinistre ministre. De Rugy vient de licencier
brutalement par décret sa directrice de cabinet au ministère de la
Transition Ecologique, Nicole Klein, préfète, suite à la
révélation par Médiapart selon laquelle elle a bénéficié
pendant douze ans d'un HLM sur Paris (un HLM, une fois de plus, au
bénéfice d'un privilégié de la politique...), alors qu'elle
n'habitait plus la capitale. De Rugy croit ainsi détourner
l'attention publique en sacrifiant une second couteau coupable des
mêmes turpitudes que lui. Bref, la grande classe...
Voilà la France
d'aujourd'hui. Une caste de politiques profiteurs et corrompus
jusqu'à l'os, protégée et défendue par une Presse servile,
possédée par l'Oligarchie qui manipule ces mêmes politiques pour
son seul intérêt. La boucle est bouclée.
Et demain, 14 juillet,
tout le monde, manants compris, fêtera la prise de la Bastille, le
renversement de la Monarchie qui opprimait le peuple, et l'avènement
de la République qui allait rendre à ce dernier, sa liberté, son
honneur et imposer la Justice avec un grand J...
Vive la République, vive
la France !!