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Toute ressemblance avec un président ayant promis de redonner de la dignité à la fonction présidentielle, serait fortuite. |
Saucisson-Pinard propose
à un cinéaste en panne d'inspiration, un scénario de film. Un film
thriller de politique-fiction.
Ça se passe dans un pays
imaginaire d'Europe. Disons d'Europe de l'Ouest. C'est l'histoire
d'un candidat à une élection présidentielle qui aurait tout pour
lui : jeune, bien de sa personne, style « gendre idéal »,
bien né, énarque, banquier, introduit dans le milieu des affaires.
Bref la marionnette idéale pour défendre les intérêts de
l'Oligarchie ; laquelle Oligarchie saurait mettre les médias
qu'elle possède, c'est-à-dire la quasi-totalité des médias de ce
pays imaginaire, à sa disposition pour sa campagne électorale.
Tout pour lui ? Non,
pas tout à fait. Il lui manque encore l'expérience électorale –
il n'a jamais été élu à quoique ce soit- il lui manque aussi un
parti pour le soutenir, ne serait-ce que financièrement, pour sa
campagne.
Pourtant, ces carences ne
s'avèrent pas rédhibitoires car le candidat qui a presque tout pour
lui, est élu.
Et le plus beau, c'est
que ce candidat sans parti, quasiment inconnu du grand public, sans
fortune personnelle, serait élu sans même provoquer
d'interrogation, pourtant légitime, dans le peuple. Et quand on
précise « sans fortune personnelle », ça serait même
tellement vrai que, bizarrement, on ne trouverait nulle trace des
deux millions d'euros que le nouveau président élu aurait gagnés
en commissions lors de sa dernière année de banquier. En tous cas,
le fisc n'en aurait trouvé aucune.
Comment ? Tout ça
vous paraît un peu tiré par les cheveux ? Bon, d'accord, mais
on est dans une fiction, n'est-ce-pas ? On a donc le droit, dans
un film, de prendre quelques libertés avec la vraisemblance.
Ce président aurait donc
presque tout pour lui ? Vraiment ? Non, bien sûr, toute
médaille a son revers. Vous pensez bien que s'il n'y avait pas ce
revers, il n'y aurait pas d'histoire, pas de film.
Alors voilà : le
personnage serait homosexuel et cocaïnomane. Or, être homosexuel
reste un handicap dans l'image lisse qu'on doit présenter, même en
2017, à l'électeur et l'électrice moyens de ce pays européen
fictif. Heureusement, il se trouve que l'individu serait marié à
une femme assez âgée pour être sa mère, ce qui présente deux
avantages : elle apporte évidemment, de par son sexe, une
caution d'hétérosexualité, et son âge permet au nouveau président
d'avoir une certaine distance par rapport à cette compagne qui
aurait pu être encombrante si elle avait été du même âge.
Car, voyez-vous, pour ce
qui est de ses partenaires, le président les aimerait plutôt
jeunes, beaux, et si en plus ils sont noirs, c'est encore mieux. Ces
préférences ne collent pas vraiment avec l'image du jeune président
idéal qu'on peut se faire, mais si on reste discret et si on
bénéficie du soutien médiatique qui ne raterait jamais une
occasion de mettre en avant son épouse officielle, ça devrait le
faire.
Quant à son penchant
pour la cocaïne, là encore, la discrétion est de mise. Et si
l'épouse veille au grain, tout devrait bien se passer.
Et ça aurait pu
effectivement bien se passer.
Mais ça ne se passe pas
si bien.
Encore une fois, si tout
devait bien se passer, il n'y aurait pas d'histoire à raconter.
Car le portrait du
candidat qui présentait si bien, aurait été complet si on n'avait
pas omis de préciser qu'il était incompétent. Franchement
incompétent. Universellement incompétent, pourrait-on dire, pour
reprendre une de ses marottes rhétoriques qui en appelle sans cesse
à l'universel, en bon mondialiste qu'il est. Que cela soit en
politique étrangère, en politique économique, en politique
sociétale, le fiasco est partout.
Il se serait fait fort
d'être le redresseur d'une Europe fédéraliste en panne. Mais
l'Union Européenne se disloque de toutes parts. La Pologne, la
Hongrie, l'Italie font bande à part, la Grande Bretagne quitte le
club, l'Allemagne prend ses distances avec lui. Il est ridicule quand
il rencontre le président américain, il est atone quand il
fréquente le président russe, il se ridiculise quand il parle à
l'ONU.
En Economie, la dette
augmente et frise les 100% du PIB, les dépenses de l'Etat continuent
d'augmenter, bien illustrée par la gabegie constatée chez son
premier ministre, la pression fiscale se fait toujours plus pesante,
le chômage continue de croître, le déficit de la balance
commerciale se confirme, l'Etat continue à dilapider son patrimoine
économique, et ce pays imaginaire se paupérise toujours un peu
plus, alors que l'Oligarchie se gave comme jamais.
Socialement, le pays est
envahi par une immigration clandestine et violente, qui bénéficie
pourtant d'avantages divers et variés dont les Nationaux sont
privés. Avec cette immigration, on assiste à un ensauvagement de la
société. La criminalité croît, la Police est débordée, insultée
par ceux-là même qui ont pignon sur rue ou plutôt pignon sur
médias, la Justice est de plus en plus laxiste avec les coupables,
mais intraitable avec les innocents. La crapulerie s'installe partout
où est le pouvoir, dans le gouvernement, au Parlement, dans les
médias. La liberté d'expression est attaquée, la censure
s'installe. Ce pays imaginaire dérive toujours un peu plus vers la
république bananière totalitaire.
Bref, il aura fallu moins
d'un an et demi au nouveau président pour atteindre le taux
d'impopularité que son prédécesseur, nul parmi les nuls, avait
pourtant mis quatre ans à connaître.
La situation du pays est
trop sombre pour être crédible ? Saucisson-Pinard vous
rappelle qu'on est dans un film, une fiction...
Et puis, peu à peu, le
vernis de l'image du président se mettrait à craqueler. Le doute
dans ce qui devait impérativement rester confidentiel, commence
à s'insinuer. La mise en scène du couple présidentiel lors de la
célébration d'une fête nationale artistique au Palais présidentiel, au
milieu d'une bande de racailles noires à tendance pédérastique, à
moitié dévêtus, aurait mis la puce à l'oreille du public
interloqué.
Mais la suspicion d'une
déviance chez le président trouverait de quoi s'établir pour de
bon lors d'un déplacement officiel dans la région des Antilles. Des
images le montreraient à différentes reprises en lien très très
tactile avec des autochtones. On le surprendrait littéralement
enlacé avec des jeunes Noirs, torses nus, dont on apprendrait
accessoirement qu'ils sont des repris de justice. Il se ferait
prendre en selfies avec deux d'entre eux, dont l'un ferait un doigt
d'honneur, l'autre un signe de ralliement de gang.
Et là le spectateur se
pose la question : Mais quelle mouche a donc piqué ce jeune
président-gendre-idéal, à se faire ainsi surprendre dans des
vidéos embarrassantes qui tournent en boucle sur les réseaux
sociaux ?
L'explication serait
donnée sur une autre vidéo dans laquelle on verrait le président
en tête à tête avec trois péquins du coin. Plus exactement, il
aurait en face de lui une femme noire qui, silencieuse, boit ses
paroles, et il serait en conversation avec un deuxième Noir. La
troisième personne est un gamin noir dont le président couvre les
épaules de façon très serrée et peu naturelle. D'ailleurs, il a
beau n'avoir que deux bras, il arrive à tripoter ces trois
personnes, qui au bras, qui aux mains, qui à l'épaule, quasiment en
même temps ! Tactile, on vous dit. Mais ce qui est frappant,
c'est la façon de parler du président : sa prose est saccadée,
hésitante, son regard est fixe, hagard, et il ne cesserait de se
toucher le nez.
Et là, les spectateurs
comprennent : c'est clair. Leur président bien sous tous
rapports est littéralement dé-fon-cé !
Le décalage horaire, la
pression médiatique, l'épisode de son discours récent à l'ONU qui
a été un désastre, les résultats calamiteux de sa politique, ses
appuis qui le lâchent, son ministre de l'écologie d'abord, son
ministre de l'Intérieur ensuite, sa cote de popularité en berne...
Ça fait beaucoup ! En plus, sa mamie faisant office d'épouse
ne l'a pas accompagné dans ce déplacement, elle n'a donc pas été
là pour le surveiller. Alors un bon petit rail de poudre blanche
pour pouvoir faire face à tout cela, est le bienvenu. D'ailleurs, on
rapporterait que le président aurait faussé compagnie quelques
minutes à son service de sécurité, créant un moment de panique
chez les accompagnants.
Pour le spectateur, le
doute n'est plus permis: le président est un homosexuel refoulé et
drogué.
Et les pièces du puzzle
se mettent en place.
On a, à ce stade du
film, un premier flash-back.
On se demandait pourquoi
dans l'affaire récente d'une barbouze du Palais Présidentiel,
surprise en train de faire le service d'ordre lors d'une
manifestation, les Autorités politiques faisaient beaucoup d'efforts
pour la soustraire à la Justice et à la commission d'enquête du
Sénat.
On se demandait pourquoi
le Palais ne laissait pas l'incriminé assumer seul ce qui aurait pu
passer pour une inconduite toute personnelle.
On se demandait pourquoi
la perquisition du domicile de la barbouze avait été si molle.
C'était la première fois, de mémoire d'enquêteur, qu'on assistait
à une perquisition remise à une date ultérieure pour cause de
porte fermée.
On se demandait pourquoi
son coffre-fort avait d'abord mystérieusement disparu puis été
retrouvé vide.
Après le visionnage des
images du président en compagnie équivoque, tout devenait plus
clair : la barbouze qui collait aux basques du président tout
en niant être son garde-du-corps, était un témoin ô combien
proche du président. Trop proche, sans doute, de ses turpitudes. Elle
doit en savoir énormément sur lui, sur ses écarts. Peut-être
était-elle même un rabatteur de partenaires sexuels. Peut-être cette
barbouze d'origine marocaine était-elle le fournisseur en poudre
blanche du président ? Peut-être son coffre-fort servait-il
d'armoire à provision d'hallucinogènes et contenait des preuves de
trafic ? D'où l'impérieuse nécessité de mettre ce témoin
gênant à l'abri ; d'où la facilité avec laquelle la barbouze
a pu s'exfiltrer au Maroc, malgré la procédure judiciaire en cours.
La vérité ne peut plus
manquer d'éclater aux yeux des citoyens de ce pays imaginaire.
L'ombre de la menace d'une application d'un article de la
Constitution qui précise les conditions de la destitution du
président, commencerait à poindre à l'horizon.
Comment réagir ?
Comment reprendre la main ?
Il y aurait bien une
solution. Osée, certes, mais efficace. L'essentiel étant de faire
diversion. Et cette solution pourrait apporter la note spectaculaire
au film.
Imaginons que la
mamie-épouse soit la malheureuse victime d'un attentat. Un attentat
d'extrême-droite évidemment. Pas d'un attentat islamique. Ça
serait un beau coup de billard à trois bandes. Première bande :
on supprime une témoin de premier rang, et on écarte donc
l'éventualité de fuites si d'aventure, le couple se séparait en
cours de mandat ; ça s'est déjà vu.
Oui c'est un film de
fiction, mais il n'est pas interdit de puiser dans l'Histoire passée
vraie...
Deuxième bande : le
président veuf éploré serait pris en pitié par le citoyen de
base. Rien de tel pour vous faire remonter une cote de popularité.
Troisième bande :
L'extrême-droite, et la droite nationaliste avec elle, se
trouveraient vilipendées et discréditées par cet acte odieux. Et à
quelques mois d'une élection européenne, ça serait toujours bon à
prendre, pour ne pas dire quasiment inespéré.
Après tout, cet
attentat-spectacle ne devrait pas être plus difficile à mettre en
place avec le concours des médias, que celui d'un prétendu
sauvetage – second flash-back du film- d'un gosse pendu à un
balcon, par un monte-en-l'air athlétique et noir (oui, ça serait
aussi un Noir, pour la cohérence avec le reste de l'histoire),
migrant qui serait passé opportunément là par hasard, sous
l'objectif d'une caméra tout aussi opportunément présente.
D'ailleurs ce migrant « réfugié » aurait fait un bref
aller et retour dans son pays d'origine, le temps de raconter son
exploit à son Président de la République, en tête à tête.
Comment ? Ça, c'est
un peu gros ? Oui, Saucisson-Pinard en a conscience, mais tant
pis, on le garde quand même dans le scénario. C'est la touche
d'humour du script.
Et le film se terminerait
sur la victoire électorale éclatante quelques mois plus tard, des
« progressistes » européistes qui pourraient ainsi
poursuivre leur politique de destruction des nations européennes. La
dernière image serait celle d'Islamistes appliquant la charia dans
les premières grandes villes d'Europe.
La fin est un peu triste,
Saucisson-Pinard vous le concède, mais dans une fiction, on peut
tout se permettre, non ? Et on n'est pas toujours obligé de
faire une « happy end ».
Un réalisateur-lecteur
intéressé par ce scénario est invité à prendre contact avec
Saucisson-Pinard.