- Monsieur le Président,
il y a un monsieur dans la salle d'attente, plutôt mal fagoté, qui
demande à vous voir.
- Avec des chaussures
rouges ? Ça doit être Castaner, faites entrer.
- Non monsieur le
Président, pas de chaussures rouges, mais un vieil imperméable. Il
dit être de la police.
- De la police ? Bon,
faites entrer.
- Bonjour M'sieur le
Président, excusez mon intrusion, je suis le lieutenant Columbo.
- Ah oui ? Et quelle
raison vous amène ici ?
- Ben, voyez-vous, nous
sommes à la recherche d'un dangereux tyran, qui sévit actuellement.
- Et quel rapport avec moi,
Lieutenant ?
- Oh, pas de rapport,
m'sieur, rassurez-vous, mais vous savez, je suis censé interroger
tout le monde...
- Je comprends, Lieutenant.
- Vous habitez vraiment un
beau Palais, m'sieur ! Y a pas à dire, l'Elysée, c'est quelque
chose !
- Oui, certes. Puis-je vous
aider?
- Oui bien sûr. Vous êtes
bien aimable. Vous auriez une petite idée sur qui pourrait bien
être ce tyran?
- Non. Encore que,
maintenant que vous m'y faites penser... Il y aurait bien ce
Bolsonaro, qui vient d'être élu, au Brésil... D'après ce que j'ai
lu dans la presse française, il s'agirait d'un raciste, sexiste et
homophobe.
- Non, non, m'sieur.
D'abord, je vous ai parlé d'un tyran. Pourquoi faites-vous le
rapprochement d'un tyran avec les qualificatifs que vous me citez ?
- Ben, parce que un tyran
est forcément raciste et sexiste et...
- Non, non, c'est un
raccourci un peu facile, qui peut être fait par des journalistes un
peu limités, mais ça n'a pas de validité historique. Et comme vous
venez de le dire, il vient juste d'être élu démocratiquement, donc
c'est un peu tôt pour le qualifier de tyran, n'est-ce-pas ?
- Oui, bien sûr.
D'ailleurs, je l'ai félicité pour son élection, mais non sans lui
rappeler le respect des principes démocratiques !
- Oui, je sais. Ma femme a
vu ça dans la presse... De toutes façons, le tyran que nous
recherchons est européen. Bon, eh bien, je vais vous laisser
tranquille, alors. Merci m'sieur le Président, au revoir.
- Au revoir, Lieutenant...
(ouf!)
- Oh, j'oubliais...Vous
connaissez bien, vous, ces principes démocratiques, n'est-ce-pas ?
- Euh, oui, bien sûr...
- Alors, j'ai un petit problème qui m'obsède.
- Quel petit problème?
- Ben, j'ai entendu
une réflexion, lourde de sens, qui vous est attribuée.
- Quelle réflexion ?
- Eh bien, vous étiez avec
Erdogan, le président turc. Et vous l'avez complimenté sur sa
résidence à Istanbul et lui avez dit : « un ministre m'a
dit que c'était celle pour le Premier Ministre, avant, mais comme tu
as réglé le problème... ! »
- Et alors ?
- Ben, quand on sait
comment il s'est débarrassé du premier ministre et avec quelle
violence a été réprimé une supposée tentative de putsch, on est
quand même assez loin des principes démocratiques, non ?
- …
- Et vous sembliez plutôt
bienveillant et compréhensif avec Erdogan, en disant ça. Et ce
tutoiement avec un tyran islamiste dénote une proximité plutôt
troublante, non ?
- Je suis un démocrate
convaincu, Lieutenant ! Et vos accusations sont très déplacées,
j'en référerai à vos supérieurs !
- J'en suis désolé,
m'sieur. Mais il y a aussi ces commentaires que vous avez faits lors
de votre déplacement récent en Europe de l'Est.
- Quels commentaires ?
- Ben, il semble que vous
ayez qualifié les dirigeants de Pologne, de Tchéquie et de Hongrie
d' « esprits fous ». Quand on se dit européen
fédérateur, c'est pas très gentil d'insulter ainsi ses petits
partenaires de jeu !
- Euh... vous êtes sûr
que j'ai dit ça ?
- Oh tout à fait sûr,
m'sieur. Il y a de nombreux témoins. Et vous avez même assuré que
ces dirigeants mentaient à leurs peuples.
- Euh...
- Pourtant, ces peuples ont
élu démocratiquement leurs dirigeants, n'est-ce-pas ?
- Sans doute, mais...
- Et en matière de
tyrannie, ils sont plutôt bien placés, après avoir souffert du
nazisme et du communisme, pour savoir ce que c'est, la tyrannie, vous
ne croyez pas ? A ce propos, rappelez-moi avec quelle proportion
des Français vous avez vous-même été élu en 2017 ?
- Je ne sais plus, j'ai été
élu, c'est tout ce qu'il faut retenir.
- Avec moins d'un Français
en âge de voter sur cinq, m'sieur.
- Mais...
- Et croyez-vous que vous
avez été élu pour mettre en place une police politique avec
Benalla à sa tête ? Et une Justice politique pour casser les
reins du RN et de FI ? Ou pour faire fermer des comptes Facebook
et Twitter d'opposants, alors que vous avez la Presse subventionnée à vos pieds ? Ou pour intervenir dans la nomination
de magistrats à votre botte, comme celle du Procureur de Paris, par
exemple ? Ou faire pression auprès du Comité des comptes de
campagne qui refuse bizarrement d'enquêter sur vos dépenses de
campagne présidentielle ? Ou auprès de Bercy qui ne s'étonne
pas de vous voir entrer en campagne avec un patrimoine quasiment égal
à zéro alors que vous avez gagné plus de deux millions d'euros en
deux ans seulement à la Banque Rothschild ?
- ...
- Nan, je ne crois pas,
m'sieur, que vous ayez été élu démocratiquement pour faire tout
cela. En revanche, je sais que j'ai trouvé le tyran que nous
recherchions. Et j'ai plus de preuves que nécessaires pour vous
inculper de tyrannie sur le peuple de France, m'sieur !
Bien vu. Il n'y a plus qu'à trouver des sosies de Peter Falk (malheureusement décédé) et de macrouille (lui, ne l'est pas - sans autre commentaire ...) : le scénario devrait faire un tabac à la téloche ; ne reste plus qu'à trouver une chaîne qui accepte de produire et diffuser, et là, à part TV Libertés, je ne vois pas trop ...
RépondreSupprimerJe ne vois pas non plus. À l'étranger, peut-être? Heureusement que je n'attends pas après, pour vivre..
SupprimerC'est ce qu'on appelle un tyran au petit pied. Il ne fait que surfer sur la vague dictatoriale mollassonne qui nous pourrit la vie depuis quelques décennies.
RépondreSupprimerAmitiés.
On croirait l'entendre, le Colombo ! Drôlement bien vu.
RépondreSupprimer"Oh vraiment, vous êtes trop aimable, m'sieur, ch'ui confus! Quand j'vais raconter à ma femme ce que vous m'avez écrit..."
SupprimerEn plus il tire-Annie ? c'est la Brigitte qui va pas être contente...
RépondreSupprimerJe ne pense pas qu'Annie soit sa tasse de thé. Hannibal, par exemple, aurait davantage de chances d'attirer son attention...
Supprimerou Maurice Genevoix...
SupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimer20/20 !
RépondreSupprimerMagistral!
RépondreSupprimerTrop gentil, merci pour votre commentaire!
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