Pourquoi ce blog?

Jamais l’emprise du politiquement correct sur l’Information n’a été aussi forte. Naguère subtil, il est aujourd’hui omniprésent et ne s’embarrasse même plus de sauver les apparences. Il s’affiche comme un véritable terrorisme intellectuel : non seulement il monopolise la pensée sociale et politique, son expression, mais il se permet de sanctionner, éventuellement judiciairement, tous écarts et ceux qui les commettent. Les petits soldats de la Pensée Unique, journalistes, animateurs tv ou radio, se pressent au p ortillon de l’accès aux tribunes médiatiques et c’est à celui qui affichera avec le plus de zèle sa soumission au dogme.
Ce blog a pour très modeste ambition de pointer du doigt ces attentats terroristes de la Pensée et dénoncer les personnes publiques qui les commettent, consciemment ou inconsciemment.
Si vous cherchez à lire l’actualité sous un autre angle que celui que vous imposent la tv, les magazines, la radio, la presse ou le quidam-perroquet de la rue, lui-même matraqué par ces médias, ce blog est pour vous… et attend vos témoignages !
Si les propos de ce blog vous choquent, vous pourrez ainsi mesurer à quel point vous avez été formaté par la Pensée Unique… et apprécier le degré d’urgence que vous avez à vous dépolluer l’esprit.

dimanche 26 juin 2016

Monsieur Smith quitte le Club.



L'homme au chapeau melon s'approcha du comptoir de l'accueil de l'hôtel particulier somptueux qui abritait le Club des Usagers Ereintés, familièrement appelé sous son acronyme UE.

- Bonjour Monsieur Juncker, dit-il au préposé galonné du comptoir.
- Bonjour Monsieur Smith, que puis-je faire pour vous ?
- Eh bien voilà, je souhaiterais résilier mon inscription au club.
- Résilier votre inscription ? répéta en écho le Juncker en question, éberlué.
- Yes, c'est cela.
- Ah, mais ça ne va pas être possible.
- Comment ça, pas possible ? On ne peut pas quitter un club quand on le désire ?
- Après quarante trois ans ? mais vous n'y pensez pas !
- Bah si, justement.
- Mais pourquoi donc voudriez-vous nous quitter ?
- Parce que je trouve que les contraintes y sont bien supérieures à l'agrément qu'il procure.
- Mais enfin, je vous ferais remarquer que vous y avez déjà des avantages que n'ont pas vos pairs : vous n'êtes pas tenu d'utiliser les jetons du club et pouvez utiliser les vôtres, vous avez le parking gratuit, pouvez disposer d'un salon qui vous est réservé alors que tous les autres membres sont tenus de laisser le leur ouvert à tout le monde...
- Oui, je sais, mais je veux partir quand même.

Monsieur Smith se pencha alors un peu plus vers son interlocuteur, et lui glissa à mi-voix, sur le ton de la confidence :
- En fait, c'est surtout ma femme et mes enfants qui veulent qu'on quitte votre club...

 Monsieur Juncker leva les yeux au ciel et sur le ton de la commisération :
- Bah pourquoi vous leur demandez leur avis ? Mon pauvre ami, mais si on devait demander l'avis de chaque membre de la famille, où irait-on, je vous le demande !

 Il fit un petit signe de la main invitant Monsieur Smith à se rapprocher encore davantage et lui glissa à l'oreille:
- Tenez, vous connaissez Monsieur Dupont ? Vous voyez ? Le petit bouffi à tête de simplet ? Eh bien, l'autre jour, il m'a confié qu'il pensait bien que sa femme et ses enfants seraient désireux de partir aussi. Mais croyez-vous qu'il va s'en assurer ? Bien sûr que non ! Croyez-moi, faites comme lui!
- Non, sorry, il faut que je tienne compte des désirs de ma famille.

Monsieur Juncker prit un air pincé.
- De toutes façons, ce n'est pas possible, on ne quitte pas le Club UE, c'est strictement interdit.
- On m'a parlé d'un article 50 du règlement qui prévoit pourtant la possibilité d'une résiliation de l'inscription...

Monsieur Juncker, à contre-coeur, sortit un énorme livre d'un placard, le jeta sur le comptoir avec dédain et commença à en tourner les pages en soupirant. Au bout de cinq minutes de recherche, il concéda du bout des lèvres :
- Bon, peut-être. Mais je vous préviens, si vous partez, c'est pour toujours ! Et ça sera tant pis pour vous. Je vous le dis, vous le regretterez.

Il ajouta perfidement :
- Et le Club fera tout pour que vous le regrettiez ! Vous perdrez votre job, finirez pauvre comme lui (Job), des nuages de criquets s’abattront sur votre maison, vous attraperez la peste, le choléra et les oreillons, deviendrez impuissant et votre télé tombera en panne!

Monsieur Smith prit un air buté et répondit :
- Je vais en parler à ma femme et à mes enfants. Je vous confirme notre décision le 24 de ce mois.
 Il tourna les talons et s'éloigna.

Deux hommes portant la kippa étaient accoudés au même comptoir, à quelques mètres de la scène. Ils avaient tout entendu. A l'adresse de Monsieur Juncker, ils ricanèrent.

- Z'en faites pas, Monsieur Juncker, la famille Smith ne quittera jamais le Club, dit l'un d'entre eux, celui qui portait une chemise blanche. Monsieur Bazar de l'Hôtel du Léman, BHL pour les intimes, appelé ainsi parce qu'il avait quelques intérêts sur les rives du lac sus-nommé, avait l'assurance de celui qui sait tout sur tout mais aussi sur le reste.
- Bazar a raison, ajouta son acolyte, un rouquin débraillé qui avait eu la délicatesse d'accorder la couleur de ses cheveux à celle de ses opinions politiques.
- Vous le savez, Monsieur Juncker, je connais bien la famille, surtout les petits enfants, que j'aime tout particulièrement.

Monsieur Juncker savait, effectivement.

Le roquemoute continua :
- Eh bien, je suis prêt à parier que jamais la famille Smith ne décidera de quitter le Club. Croyez-moi, je suis un expert que Europe 1 consulte et écoute chaque matin, c'est vous dire si je m'y connais !

Monsieur Juncker, tout en se demandant au nom de quoi ou de qui ces deux énergumènes se permettaient de lui donner leur avis, maugréa :
- On verra bien. Mais si la famille Smith s'en va, ça risque de donner des idées à d'autres.

 Et comme se parlant à lui-même :
- On dit du mariage qu'il est comme une ville assiégée : ceux qui sont dehors veulent y entrer, mais ceux qui sont dedans veulent en sortir. Il semble bien qu'il en soit de même de notre Club...

mercredi 22 juin 2016

Les Macheprot: rendez-vous en terre inconnue, la civilisation.



Train du Tiers-monde/Rue de Saint-Pétersbourg
Monsieur et Madame Macheprot, Français de souche, étaient persuadés, bercés par des décennies de litanies politico-médiatiques, qu'ils avaient le bonheur d'habiter un pays béni des dieux et jalousé par le reste du monde. Ils étaient supposés être « heureux comme Dieu en France » comme disent, (ou disaient...) les Allemands : « wie Gott in Frankreich leben ». Bien sûr, ils savaient que la France connaissaient quelques problèmes de chômage, mais après tout, « qui n'en connait pas, dans les pays développés, n'est-ce pas ? ».

Et puis, cette immigration arabe n'était-elle pas une chance pour la France ? Si les médias ne manquaient aucune occasion de le claironner, c'est que ça devait être vrai. La France allait mieux s'en sortir que ses concurrents parce que précisément, elle allait bénéficier des richesses apportées par une autre culture. La culture musulmane, en l'ocurrence. D'ailleurs, la France n'avait-elle pas tiré partie, récemment, au cours du XXe siècle, des apports exogènes d'autres cultures ? Italienne, espagnole, polonaise, par exemple. Et puis, si le pays connaissait quelques problèmes d'insécurité, de pauvreté, c'était forcément le lot commun de nos voisins européens. Sûrement.

Et enfin, la France avait l'immense privilège d'être abritée sous le toit à trois pans de cette Europe : Communauté Européenne, monnaie Euro et Espace Schengen. Toit devant lequel des pays faisaient la queue pour tenter de s'y abriter. C'est bien la preuve que sa situation était enviable, non ? Il fallait être inconscient comme des Britanniques qui ne faisaient de toutes façons rien comme tout le monde, pour, ne serait-ce qu'à l'occasion d'un référendum, songer à quitter cette Europe. Et nos meilleurs économistes quasiment unanimement, prédisent une catastrophe économique pour la Grande Bretagne s'il lui prenait l'envie d'un Brexit. Car bien évidemment, en dehors de cette Europe fédérale, il n'y a point de salut. Et dire que les Helvètes ignorent cet axiome basique, ces idiots...

Et puis en ce début de juin, Monsieur et Madame Macheprot entreprennent, pour une huitaine de jours de vacances, de visiter les pays baltes à l'occasion d'une croisière sur la mer baltique. Norvège, Suède, Finlande, Russie et Estonie sont au programme.

Au retour de leurs escales, ils constatent très vite qu'ils avaient oublié ce qui pouvait encore exister : des villes développées, civilisées, propres et sûres. Des transports en commun en état impeccable, parfaitement fréquentables. Des couloirs de métro qui ne sont pas des coupe-gorges. On n'y crache pas, on n'y fait pas de vacarme, on n'y fait pas la manche, on n'y trouve pas des pseudos musiciens pour vous soutirer une pièce. Les voyageurs sont disciplinés, il n'y a pas de resquilleurs. Dans les rues où ne traînent ni SDF, ni barbus en djellaba, ni belphégors, ni vendeurs à la sauvette, des voitures récentes dénotent un niveau de vie confortable, même en Russie. Et de toute évidence, la Norvège et la Suède ne semblent pas trop souffrir de se passer de l'euro et d'avoir gardé leur monnaie nationale !

Les Macheprots s'étonnent de pouvoir se promener dans les rues à toute heure du jour et de la nuit en toute sécurité. C'est à peine si à Saint-Petersbourg on les prévient d'un risque de pickpockets, qu'ils ne verront d'ailleurs jamais. Et pourtant, ils se font la réflexion que finalement, ils n'ont quasiment jamais vu de présence policière, pas même à Saint-Pétersbourg, contrairement aux idées reçues.

Les Macheprot font aussi connaissance avec un pays qui sait ce qu'est une frontière. Arrivés à Saint-Pétersbourg, ils bénéficient d'un visa de groupe. Pour trois jours. Pas un de plus que nécessaire. Et à condition de passer les nuits à bord de leur paquebot. Le contrôle des passeports se fait à la sortie du bateau comme à son entrée. En revanche, quand ils arrivent en Estonie, pays de la Communauté Européenne et de l'Espace Schengen, ils sont surpris de ne passer par aucun contrôle douanier. Ils auraient pu être ressortissants de Syrie, Irak ou du Yémen, cela aurait été pareil : aucun contrôle de passeport pour pénétrer dans un pays de l'Espace Schengen. Et de là, circuler en toute quiétude partout d'un pays à l'autre. Les Macheprot venaient d'être les témoins abasourdis de ce qui se murmure dans les milieux de droite « populiste » et que ne dénoncent jamais les médias officiels: l'Europe est une passoire, totalement incapable (ou non désireuse?) de protéger ses frontières extérieures.

Matraqués par la propagande officielle qui propulse Paris au rang de « plus belle ville du monde » Monsieur et Madame Macheprot sont sidérés de constater que Saint-Pétersbourg est une ville fastueuse, fière de son passé, formidablement entretenue et riche de trésors architecturaux qui tiennent la dragée haute à la capitale française.
Que cela soit Stockholm, Helsinki, Oslo, Tallinn ou Saint-Pétersbourg, aucune de ces villes n'est enlaidie par des sculptures prétendument contemporaines, snobinardes et authentiquement vulgaires. Ni par des tags d'ailleurs.

Dans tous les pays baltes, les Macheprots sont frappés par une constante : partout les églises chrétiennes, souvent très anciennes, foisonnent. Les croix sont omniprésentes. Aussi, quand à leur retour en France, ils tombent, dans la Presse, sur la réflexion de Frédéric Lefebvre, ex-ministre de Sarko, qui nie les racines chrétiennes de la France et de l'Europe et ose mettre en balance une prétendue part d'identité musulmane, ils se demandent s'il est juste inculte, crétin ou d'une affligeante mauvaise foi collaborationniste. Et ils se demandent ce qu'il serait advenu en 1945 à une personnalité politique qui aurait renié pendant l'Occupation, la spécificité de la culture française et vanté un prétendu pan-germanisme de la France...

Mais tout a une fin, et il faut bien mettre un terme à ce voyage en terre inconnue. Le retour de vacances des Macheprot dans leur mère patrie est rude. Arrivés à Paris Gare du Nord, à la vue de la faune qui y grouille, ils se demandent s'ils n'ont pas fait un voyage dans l'espace-temps : très au sud et très en arrière dans le temps. Bienvenue dans le tiers-monde.

Grève des éboueurs aidant, la capitale est encore plus sale que d'habitude. Médusés, les Macheprots se rendent compte que la racaille est omniprésente. Ils se disent que finalement, ce qui distingue les hooligans anglais ou russes des hooligans français, c'est que les hooligans anglais ou russes sont simplement la lie de leurs sociétés respectives. Mais les hooligans français sont subventionnés par l'Etat, font partie des instances consultatives et donc d'une certaine façon des instances dirigeantes et portent des brassards de la CGT.

Monsieur et Madame Macheprot, revenus au bercail, sont bien obligés d'en convenir : leur pays est en voie de sous-développement. Petit à petit, sans qu'ils s'en soient rendus compte jusqu'à ce jour, la France devient un pays du tiers-monde. Et tout bien réfléchi, pourquoi en être surpris ? A force d'importation incontrôlée de tiers-monde, il est normal que le tiers-monde finisse par imbiber en profondeur le pays hôte. Loin de tirer les immigrés vers le haut, c'est le pays développé qui finit par être tiré vers le bas, entraîné par une masse parasite qui dépasse ses capacités d'absorption.

L'image du syndrome de la grenouille ébouillantée revient à l'esprit de Monsieur Macheprot : quand on plonge une grenouille d'un seul coup dans de l'eau bouillante, elle a un réflexe qui la propulse en dehors du récipient, et elle s'en tire sans trop de dommages. Quand elle est plongée dans l'eau froide et qu'on fait monter la température doucement jusqu'à l'ébullition, elle subit sans réagir et finit ébouillantée. Monsieur Macheprot commence à comprendre qu'il a été cette grenouille pendant longtemps, une grenouille arrachée brièvement, le temps de cette incursion dans les pays baltes, à cette eau française qui montait, à son insu, en ébullition. Et devenait mortelle.