On croit parfois que l'évolution d'une société se fait lentement, de façon imperceptible, et que ce n'est qu'à l'échelle de plusieurs années, voire de décennies, qu'on peut percevoir les effets de cette évolution. C'est faux.
Un Extraterrestre qui débarquerait en France et consulterait les nouvelles du jour, aurait une idée assez précise de ce vers quoi va évoluer ce pays.
Prenons à titre d'exemple, les nouvelles d'une seule journée : celle du jeudi 5 juillet. Notre Extraterrestre consulte les journaux de cette seule date et il apprend que :
Rubrique Société : Deux « jeunes » agressent dans un train un adolescent au motif, apparemment, qu'il est juif, et le blessent au point de lui occasionner 10 jours d'invalidité. Bien entendu, les « jeunes » en question, on le découvre subrepticement dans la suite des articles de presse relatant l'affaire, sont des arabes, pardon, des jeunes « d'origine maghrébine ». Ces deux salopards n'étaient pas connus des services de police, et c'est sans doute l'aspect le plus rare de l'anecdote. Maintenant, c'est fait, ils sont connus des services de police. Ils se rendaient au service de recrutement de l'armée pour passer des tests. L'histoire ne dit pas s'ils auraient été effectivement recrutés...
La suite est classique: émotion du côté de la Licra qui est reçue par le ministre de l'Intérieur et demande d'urgence la convocation d'une réunion interministérielle, l'affaire est en première ligne dans la Presse, vives réactions des Pouvoirs Publics et patati et patalère... Il est évidemment permis de se demander, si le fait divers avait opposé un goy blanc à deux racailles arabes, si on aurait fait un tel battage médiatique. On préfère bien sûr interpeller l'opinion publique sur une montée de l'antisémitisme en France, alors qu'il ne s'agit en réalité plus globalement « que » d'une montée des affrontements communautaristes. L'Extraterrestre évoqué au début de cet article, aura vite deviné, à travers ce banal fait divers, les prémices d'une libanisation du pays. Nos Zélites politiques et médiatiques, non. Elles préfèrent déplorer les effets dont elles chérissent par ailleurs les causes (voir article de juin: "Réflexions d'après législatives et motifs de se réjouir").
Rubrique Education : Peillon (Payons?), ministre de l'Education Nationale et notre Super-Ayrault de Premier Ministre, ont lancé ce jeudi à la Sorbonne, une vaste « concertation » sur la refondation de l'école.
Invités à cette concertation, 400 personnes issues des syndicats enseignants gauchistes, des syndicats de parents d'élèves gauchistes, de syndicats étudiants gauchistes et... de chercheurs (sic). La concertation est « inédite » se vante Ayrault. Il déplore que « l'école a été malmenée ces dernières années ».
Il a raison : je remonterais, pour ma part, jusqu'à Mai 1968, et j'écrirais plutôt « mal menée » en deux mots plutôt qu'un un seul. Le naufrage de l'Education Nationale résulte justement d'une vision socialiste qui a prévalu dans la gestion de ce ministère , et ce quel qu’ait été l'orientation politique, droite ou gauche, des gouvernements successifs. Les professeurs, tout obsédés qu'ils sont de leurs petits intérêts corporatistes, ont oublié que leur mission première était la transmission d'un savoir. Ils ont préféré se considérer comme des animateurs de discussion de maisons de la culture. Résultat: ils ont perdu toute autorité, ne transmettent plus un savoir dont ils sont d'ailleurs aujourd'hui eux-mêmes désormais dépourvus. Le fiasco est complet : entre 10 et 20 % des jeunes quittent le système éducatif sans diplôme, et ceux qui en obtenu un, complètement dévalorisé pour la plupart, ne savent rien ou pas grand chose...
Ce sont donc aux pyromanes eux-mêmes qu'on va demander lors de cette concertation pour la refondation de l'école, les moyens d'éteindre le sinistre. Mieux : selon Peillon, 22 ministères vont être impliqués dans ce vaste chantier ! C'est dire si l'issue de ce débat va être formidable.
On sait d'ores et déjà que ce ministère de l'Education Nationale va engager 60 000 fonctionnaires supplémentaires, réapprovisionnant ainsi ce véritable réservoir de sympathisants socialistes qu'est cette institution. Or, depuis 1990, pour ne remonter qu'à cette date, les effectifs de professeurs ont considérablement augmenté (807 000 en 1990, 859 000 en 2010, jusqu'à 880 000 à la fin des années 2000...), alors que ceux des élèves n'ont cessé de diminuer sur la même période (800 000 élèves de moins!). Pour autant, on n'a pas assisté à une amélioration des résultats de ce brillant ministère, bien au contraire. Notre Extraterrestre, qui sait compter parce qu'il a un cerveau à défaut d'une carte du PS, aura vite compris que le problème a toutes les chances de s'aggraver encore.
Rubrique Economie : le groupe Doux a été mis en redressement judiciaire en juin dernier. Sept repreneurs potentiels se sont fait connaître et ont déposé un dossier auprès de l'administrateur judiciaire. Mais voilà que le ministère du « Redressement productif », en la personne de Monte-bourre-le-mou, fait savoir que « aucune de ces solutions n'est satisfaisante » et qu'il les trouve insuffisantes ! De quoi je me mêle ? En quoi cet apparatchik de parti, qui n'a jamais travaillé dans le privé, n'a jamais eu aucune responsabilité dans le monde économique, est-il qualifié pour juger qu'une solution de reprise est insuffisante ? Le groupe Doux est une affaire privée, ses actionnaires sont la famille Doux à 80% et BNP Paribas à 20%. Seuls ces actionnaires et les créanciers sont habilités, dans un pays qui n'est pas l'URSS, Cuba ou la Corée du Nord, à avoir voix au chapitre quant à juger si une offre de reprise mérite d'être retenue ou pas. Ce ministère pompeusement appelé du Redressement Productif, - de l'Industrie, en bon français- est juste là pour donner aux entreprises le meilleur cadre législatif et fiscal pour l'épanouissement des entreprises. Pas pour donner des leçons d'entrepreneuriat à des entreprises privées qui n'ont pas attendu cet arriviste de gendre du comte de Antoine de Labriffe, pour savoir ce qu'était une bonne ou une mauvaise offre de reprise.
Notre Extraterrestre, s'il se donne la peine de consulter les dernières affaires où l'Etat s'est mêlé des affaires économiques privées, en France (Lip, chantiers navals, Acier etc..), ou dans les pays à économie marxiste, en conclura que le Groupe Doux est d'ores et déjà condamné, et avec lui, ses salariés et créanciers.
Toujours dans la rubrique Economie : Le gouvernement de Hollande Ouille annonce que le déficit de la Sécurité Sociale se réduit en 2012 moins vite que prévu. Principalement du fait de la crise. Un bon point pour cette extraordinaire clairvoyance de notre Président, touché par la grâce de la lucidité depuis le 6 mai dernier. Bien sûr, cette fine analyse présidentielle ne va pas jusqu'à en tirer les conclusions qui s'imposent, puisque sitôt élu, Hollande Ouille se précipite pour creuser davantage le déficit de la branche retraite en ouvrant les droits à une nouvelle tranche de bénéficiaires à 60 ans, et supprime la franchise de 30 euros demandée aux bénéficiaires sans papiers de l'AME (Aide Médicale d'Etat)... La Commission des Comptes de la Sécurité Sociale énonce : "La poursuite de la réduction des déficits sociaux suppose des apports de recettes substantiels ou un freinage supplémentaire des dépenses." Hollande Ouille a choisi : ça sera aux cons tribuables de raquer ces apports substantiels...
Notre Extraterrestre commence à se demander dans quel pays de tarés il est tombé...
Rubrique Région : la ville de Paris va supprimer la gratuité des transports en commun pour les personnes âgées ou handicapées (les détenteurs de la carte Emeraude). Bon, admettons. Seuls les veufs et veuves de guerre et les anciens combattants de plus de 65 ans continueraient de bénéficier de la gratuité. Cependant, les Verts, qui poussent leur antimilitarisme congénital à son paroxysme, vont déposer un amendement visant à supprimer cette exception. « Mesdames, messieurs, vous avez combattu pour la défense de la France ou avez perdu votre compagnon dans cette défense, mais aujourd'hui, on n'en a rien à foutre, vous paierez comme tout le monde ! Ah mais ! »
En 2012, des anciens combattants ou veuves de combattants de plus de 65 ans, il ne doit pas y en avoir des flopées. L'argument des écolos est donc purement de méchanceté idéologique.
Et notre Extraterrestre de lever les yeux au ciel...
Rubrique Politique étrangère : Paris va accueillir une réunion internationale visant à discuter du sort de Bachar-Al-Assad, le dictateur syrien.
Super ! Sauf que cette réunion est boycottée par les seuls protagonistes susceptibles d'avoir un minimum d'influence sur ce sujet, à savoir la Russie et accessoirement la Chine. Donc, la réunion est avant même son ouverture, un échec. Un de plus pour Hollande Ouille. Ce dernier avait pourtant reçu Poutine récemment à l'Elysée. Ce dernier avait fait remarquer à notre Président néophyte qu'il n'était pas particulièrement pressé d'échanger un dictateur laïc individualiste contre une dictature religieuse susceptible de s'allier avec les autres dictatures islamiques du coin, comme l'Iran, et celles à devenir comme l'Egypte et la Tunisie... Bref, Hollande Ouille est tombé sur un bec.
S'il veut à tout prix se différencier de son prédécesseur Sarkozy, on peut constater que c'est jusqu'à maintenant, parfaitement réussi : sur le plan international, Hollande Ouille rate tout ce qu'il entreprend. Heureusement, il entreprend assez peu, au contraire de Sarkozy, qui avait su rapidement rehausser la place de la France sur la scène internationale. Avec Hollande Ouille, l'image de la France, commence déjà à se flouter. Elle sera très bientôt invisible.
Rubrique Economie : la Cour des Comptes exhorte le gouvernement à prendre des décisions radicales pour endiguer les déficits. En réponse, Hollande Ouille et Super-Ayrault se hâtent de supprimer la TVA sociale, enterrée sans avoir vu le jour. C'est avec beaucoup de précautions oratoires qu'ils envisagent, peut-être, éventuellement, possiblement, hypothétiquement, de songer à pencher plutôt pour une augmentation de la CSG...
La TVA, qui par définition, est proportionnelle à la consommation, est dans l'imaginaire socialiste un impôt injuste. Donc à bannir. La CSG, en revanche, invention socialiste, qui s'applique sur le moindre revenu, c'est-à-dire, exclusivement sur ceux qui travaillent, confient leur capitaux à ceux qui travaillent (les entreprises) ou leur bien immobilier à la location, est un impôt d'autant plus formidable qu'il est réintégré dans les revenus imposables ! Un impôt sur l'impôt donc : il fallait un socialiste français pour penser à une telle perversité ! Plus on paye d'impôt... eh bien, plus on en paye, dirait La Palice.
La CSG a donc tout naturellement la préférence de notre gouvernement. Les Français de base qui ont voté pour Flanby, vont s'apercevoir, dès 2013, sur leur fiche de paie, qu'ils font, à leur grande surprise, partie des riches qui vont devoir payer pour la réduction des déficits. Le Président des bisous va devenir très vite le Président des baisés.
N'en doutons pas, des décisions radicales pour faire rentrer des sous, il y en aura. Tout le monde s'en apercevra bientôt. En revanche, on attend toujours les décisions radicales pour diminuer les dépenses. Pas la moindre à l'horizon. Certes, les salaires des ministres ont été légèrement diminués, mais comme il y a bien davantage de ministres, dans ce gouvernement pléthorique, aucune économie à attendre de ce côté-là.
L'Extraterrestre est conscient que, même sur sa propre planète, quand il y a déficit, il faut augmenter les revenus, mais aussi diminuer les dépenses. Il s'étonne qu'en France, seule la moitié de la solution soit envisagée. Mais il comprend aussi, que contrairement à un ménage, il est plus facile pour un gouvernement de décréter une augmentation de revenus, que de se serrer la ceinture...
Suite dans le prochain article.