A un journaliste qui lui demandait s'il avait un mea culpa à faire concernant sa politique sanitaire et s'il reconnaissait une « forme d'échec », Macreux a répondu par la négative. Non, il n'a pas de mea culpa à faire. Et concernant l'échec de l'Europe dans la « course au vaccin », non, il n'y a pas d'échec non plus.
Une fois n'est pas coutume, Saucisson-Pinard est d'accord avec Macreux. Ce dernier n'a pas de mea culpa à faire, il n'a aucun regret à avoir.
Certes, la gestion de cette crise sanitaire a été catastrophique dès le début. Cela a commencé avec l'affaire des masques, d'abord inutiles, puis dont il fallait se passer, puis enfin obligatoires. Cela s'est poursuivi avec les frontières conservées grandes ouvertes à tous arrivages, y compris de Chine. Il y a eu l'affaire des tests, d'abord manquants, puis effectués au petit bonheur la chance.
Il y a eu ce confinement général, sans discernement aucun, qui a mis l'économie du pays à genoux. Il y a eu ces privations de liberté avec des mesures burlesques d'auto-autorisation de sortie à se signer à soi-même pour un périmètre et un temps réduits.
Puis il y a eu des couvre-feux imposés. Puis, se sont rajoutés des week-ends de confinement. Il y eut des randonnées et des plages interdites. Puis il était recommandé d'avoir des exercices de plein-air. Entre-temps, il y a eu des fermetures d'écoles. Puis des ouvertures d'écoles.
Il y eut des promesses d'ouvertures de lits de réanimation. Puis, dans les faits, des suppressions de lits. Du coup, il y eut des transferts de malades à travers tout l'hexagone.
Il y a d'abord eu une communication basée sur une morbide comptabilité de croquemort. Puis une communication hésitante, contradictoire, tantôt infantilisante, tantôt agressive, mais toujours culpabilisante.
Le vaccin a été annoncé dès le début comme étant la seule solution au problème, la seule solution digne d'intérêt. On méprisa souverainement toute solution orientée vers des traitements de la maladie. On aurait alors pu penser que le gouvernement allait profiter de ces quelques onze mois avant que les premiers vaccins soient prétendument au point et mis sur le marché, pour mettre en place une organisation bien huilée de la vaccination. Apparemment pas. Qu'on soit pour ou contre la vaccination, on constate que son lancement est un authentique fiasco. Les retards s'accumulent. Par exemple, ce n'est que trois mois après le début de cette campagne de vaccination qu'on se dit : « tiens, si on permettait aux vétérinaires et aux dentistes de vacciner ? ». L'impréparation est manifeste, l'improvisation est quotidienne.
Et il n'est nul besoin d'évoquer la prise en main catastrophique par l'Union Européenne de la gestion sanitaire, qui n'est en outre, aucunement dans ses attributions. Choix des vaccins, quantités commandées, quotas d'exportation, quotas de distribution intra-européenne, répartition des quantités distribuées par pays européen : c'est la confusion à tous les étages.
On constate que Macreux est constamment à la remorque des décisions européennes, lesquelles sont, dans les faits, des décisions allemandes, pour savoir quoi faire à propos de ces vaccins. On se demande alors à quoi sert notre ANSM, l'agence française du médicament.
Résultat global : près de 100 000 morts en France, des ehpads qui n'ont jamais autant mérité l'appellation de mouroirs, une économie exsangue, une dette stratosphérique, des dépressions qui se multiplient dans la population, des suicides en nombre chez les restaurateurs et hôteliers, des stations de ski en pleine déconfiture.
En nombre de contaminations par millions d'habitants, la France est un des pays les plus mal classés, elle est considérée zone à risque par un nombre croissant de ses voisins européens. L'Europe est elle-même la région mondiale la plus touchée.
Selon un institut d'études australien, en termes de qualité de gestion de la crise sanitaire, la France est 73e sur 200 pays étudiés. En ce qui concerne le ratio nombre de vaccinés par millions d'habitants à mi-mars 2021, la France est 53e...
Le bilan est affligeant, tant pour la France de Macreux que pour cette Europe qu'il a plein la bouche.
Mais Macreux n'a pas l'intention de faire de mea culpa. Et Saucisson-Pinard le répète : il a raison.
En effet, si on ne peut pas demander à un poisson de courir à travers champ, à un éléphant de butiner de fleur en fleur ou à une taupe de grimper aux arbres, de la même façon, on ne pouvait pas demander à Macreux de répondre efficacement à ce défi sanitaire. Il n'est juste pas armé pour cela. Il n'a donc pas à s'excuser de ne pas avoir fait ce qu'il est simplement incapable de faire.
Un nain n'a pas de mea culpa à faire pour ne pas être de haute taille. Et Macreux, en termes de compétences présidentielles, est un nain.
Ce n'est pas une surprise. Il est d'une totale incompétence qui va jusqu'à l'incapacité de s'entourer de gens compétents.
L'équation est sans appel : président nul, donc gestion de crise nulle. Il n'y a pas de miracle. On ne fait pas de bonne recette avec des ingrédients pourris.
Un sportif peut avoir des regrets en cas de défaite quand il sait que la victoire était à sa portée. Mais de toute évidence, il était parfaitement illusoire d'attendre de la part de Macreux de la cohérence, de la maîtrise, de l'intelligence, du pragmatisme, de l'autorité bien placée. Sa gestion de la crise sanitaire est à la hauteur du personnage : creuse, prétentieuse, arrogante, erratique et confuse.
En fait, ce mea culpa, c'est le peuple français qui aurait à le faire. Il aurait pu choisir en 2017 un président digne de ce nom. Il a raté cette étape. Il ne peut que s'en prendre à lui-même de s'être fait imposer par l'oligarchie financière et ses merdias et Justice à sa botte, cette marionnette narcissique et superficielle. Il en paye aujourd'hui, hélas, le prix.