Voilà ce que pourrait donner un dialogue-résumé du fameux « couple franco-allemand » sur ces dernières années. Imaginez la voix de Macreux pour les propos de la France, celle de Merkel/Scholz pour ceux de l'Allemagne.
La France : - Dis, Allemagne de mon cœur, tu m'aimes, hein ?
L'Allemagne : - Was ? Ach ! Ya, ya... Tis-moi, ton énerchie est fraiment trop pon marché ! Afec tes Zentrales nukléaires, tu me fais ein konkurence fûr mein Industrie. Za ne peut pas turer comme ça !
- Mais qu'est-ce que tu proposes, mon Allemagne chérie ?
- Ach, tu pourrais fermer kelkes zentrales nukléaires. Moi, ch'ai fermé les miennes parce ke mes ékolos m'ont mis la pression für za. Et ch'ai mis plein d'éoliennes partout pour kompenser. Ça fait de peaux champs de fentilateurs, et c'est très choli !
- Fermer mes centrales nucléaires ? Mais c'est là que je suis la meilleure ! Comment je vais faire, moi, sans centrale nucléaire pour avoir de l'électricité ?
- Ach, tu fas faire comme moi ! Plein de fentilateurs partout !
- Ah bon, t'es sûre ?
- Farpaitement ! Il le faut, parce gue c'est pon pour l'Europe !
- Ah bah si c'est bon pour l'Europe, alors d'accord. Et puis après tout, c'est ça, la vie de couple. Il faut savoir faire des concessions !
- Was? La fie de koi ?
- Ben, la vie de couple ! Nous sommes un couple, non ? Nous sommes le couple franco-allemand que le monde entier envie, non ?
- Ach, za !? Ya, ya... le couple franco-allemand... wonderbar ! Ha ha ha ha ha !
- Ben, pour quoi tu ris ? Nous ne sommes pas un couple ?
- Yawohl, zi tu le tis, nous zommes un couple. Enfin, zurtout tôa !
- Bon, mon amour, c'est d'accord, je vais fermer les centrales nucléaires, puisque tu me le demandes. Et je vais acheter plein d'éoliennes aux chinois pour compenser.
- Zuper, fais comme za !
…
- Mais dis moi, mon Allemagne chérie, quand il n'y a pas de vent, je fais comment pour avoir de l'électricité ?
- Z'est ton proplème, za ! T'as qu'à mettre des panneaux zolaires partout.
- Je veux bien, mon Amour, mais je me demande où je vais bien pouvoir en mettre. Je n'ai pas forcément la place...
- Tu n'as k'a prûler quelques kilomètres-carrés en Chironde cet été. Tu n'auras k'à tire que c'est à kause du réchauffement klimatique, et puis tu l'auras, ta place pour mettre tes panneaux zolaires !
- Bonne idée, chérie. Je vais acheter plein de panneaux solaires aux chinois.
- T'as k'à faire za. C'est pon pour l'Europe.
- Ah bah si c'est bon pour l'Europe, c'est que tu as raison... Bon, mais dis-moi, mon Allemagne chérie, s'il n'y a pas de soleil et pas de vent, je fais comment pour faire de l'électricité pour mon industrie et pour mes citoyens dans leur vie de tous les jours ?
- Tu kommences à m'emmerter, afec tes kestions ! Komment che fais, moi, pour mein Intustrie, tu krois ? Che fais chercher tu charpon tans mes mines, et puis z'est tout !
- Ben, mon Allemagne chérie, c'est que des mines de charbon, je n'en ai pas beaucoup ! Et celles que j'ai, il y a longtemps que je les ai fermées !
- Ach so ! Tu n'as k'à les rouvrir. Et puis, moi, je peux t'en fendre, du charbon, s'il t'en manque !
- Oh comme c'est gentil, ça ! Comment je ferais si tu n'étais pas là ? Mais tu es sûre que c'est bon pour l'Europe, ça ?
- Ach, za, c'est très pon pour l'Europe ! C'est même l'Europe qui te le temande !
- Ah bah si c'est l'Europe que me le demande, alors c'est d'accord, évidemment ! … Mais dis-moi, mon Allemagne chérie, ça fait de l'électricité un peu chère pour mon industrie et elle est un peu polluante, non ?
- Peut-être, mais za, z'est la fie, fois-tu ? Et puis komme za, mon intustrie n'est pas désafantagée par rapport à la tienne, z'est l'essentiel, nein ?
- Ah bon, si tu le dis... Et puis si c'est l'Europe qui le veut aussi, c'est que c'est bon, non ?
- Ya, ya... Autre choze : ton EDF, elle est un peu trop performante, nein ? Z'est un peu chênant pour moi...
- Ah oui ? Et alors ?
- Pen, che foutrais créer des zociétés, enfin... che feux tire, l'Europe foutrait créer des zociétés ki achèteraient l'électricité d'EDF à bas prix pour la refentre plus chère afec une belle marche à tous ceux qui en ont pesoin.
- Mais ces sociétés, elles feraient quoi au juste ?
- Zuste za. Acheter pour refentre. Ni production, ni acheminement, rien tu tout. Elles seraient zuste des intermédiaires...
- Ah ? Et c'est bon pour l'Europe, ça ?
- Très très bon fûr mich... euh... che feux tire, très très pon pour l'Europe, pien zûr !
- Bon bah d'accord, alors. On est vraiment un bon couple, hein, mon Allemagne chérie ! On travaille bien ensemble, n'est-ce pas ? C'est un vrai bonheur !
- Ya, ya... un frai ponheur ! Tiens, pendant que ch'y suis. Je penche, enfin, je feux tire, l'Europe penche que za zerait ein ponne itée d'aligner le prix de l'électricité sur zelui du gaz.
- Et pourquoi donc ?
- Parze ke, tu zais, avec cette histoire de l'Ukraine et nos zanktions contre la Russie, za serait nécessaire, pour l'équilibre du marché.
- Mais ça ne va pas rendre l'électricité encore plus chère, ça ?
- Za n'est bas imbossible, aber c'est le brix à payer pour l'équilibre du marché, fois-tu ?
- Mais dis-moi, l'Espagne et le Portugal, ils ne font pas ça, et du coup leur électricité est quatre fois moins chère que la nôtre !
- Ya, ya. Mais Spanien und Portukal, ze ne sont pas des pons européens. Toi, tu feus être un pon européen, nein ?
- Si si bien sûr !! Natürlich, comme on dit chez toi ! Je suis un très bon européen. Nous sommes, nous le couple franco-allemand, d'excellents européens, sans doute les meilleurs de toute l'Europe, non ?
- Ya, ya... tu as raisson, continue comme za, z'est très pien. On te tonneras un tiplôme de pon-européen, tu le mérites tellement... Pon, z'est pas tout za, mais ch'ai une intustrie à faire marcher, môa. Auf Wiedersehen mein naiver Diener!
- Au revoir, mon Allemagne chérie. A très bientôt. Tu me manques déjà...