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Ce Macreux, quel boute-en-train!!! |
En ce jour de Janvier
2020, Macreux avait réuni la fine fleur de la Macronie en Marche
dans un salon de l'Elysée. Il ouvrit les débats en ces termes :
« Bonjour, je vous
ai réunis ce matin, pour un brainstorming un peu particulier !
Nous devons montrer aux
Français, que, au delà de ses talents de gouvernement, la Macronie
sait rire. Aussi, je vous propose de faire preuve de créativité et
d'imaginer, à l'occasion de cette pandémie de coronavirus qui va
déferler de Chine directement sur notre sol, des gags qui feront
pleurer de rire notre brave peuple. Il saura ainsi se souvenir, une
fois que cette épreuve sera passée, que nous avons su garder notre
sens de l'humour en ces temps difficiles, afin de l'aider à
surmonter les petits problèmes qui vont découler de cette épidémie,
avec le sourire. Nul doute qu'il nous en saura gré. Allez, je vous
écoute. »
Un ange passa.
« J'attends. »
dit le président en tapotant son bureau.
La mère Buzyn se risqua
la première.
« Je pourrais par
exemple annoncer publiquement que les chances que le coronavirus
atteigne la France, sont très minces ? Et que de toutes
façons, nous serions absolument prêts à affronter le fléau ?»
« Parfait. C'est un
bon début ! » encouragea le président. « Allez, je
vous montre la voie : je pourrais dire qu'il serait inutile de
fermer les frontières parce que le virus n'a pas de passeport ! »
« Oh c'est bon,
ça ! » fayota le sinistre de l'Intérieur. « Le
virus n'a pas de passeport ». C'est excellent, comme image ! »
Le président enchaîna :
« et huit jours plus tard, j'annoncerai que les frontières de
l'Europe pourraient se fermer ! »
« Super ! »
réitéra le même fayot. « C'est de l'humour à étages !
Excellent ! »
Ainsi encouragée, la
po'te pa'ole du gouve'nement, la Siconne Ndiaye se lança :
« Et moi, je
pou''ais di'e que mett'e un masque, c'est un geste t'ès technique,
compliqué, et que moi, pa' exemple, je ne sau'ais pas le fai'e ! »
« Aaah ! »
apprécia le chef d'Etat en souriant. « Je savais que je
pouvais compter sur vous, Siconne ! »
L'Egraineur en Chef des
Statistiques Morbides, accessoirement Directeur de la Santé, le
dénommé Salomon, se lança à son tour.
« Je pourrais
insister soir après soir pour dire que porter un masque est
complètement inutile si l'on a pas un diplôme de médecine en
poche. Qu'est-ce que vous en pensez ? »
« Pas mal, ça,
l'histoire du masque qui ne fonctionne que pour les soignants »
approuva Macreux.
Une voix sortit de
dessous une grande casquette.
« On pourrait
interdire aux Français de circuler en vélo pour faire de l'exercice,
au prétexte d'un risque de propagation du virus entre
cyclistes? »
« Ouais. Mais je
suis sûr que vous pouvez faire mieux, Monsieur le Préfet de
Paris. » répondit le président en guise d'encouragement.
«Et aussi interdire les
sports de plaisance. Pour qu'un kite-surfeur ne puisse pas contaminer
le skipper solitaire sur son bateau qu'il croiserait, par exemple »
enchaîna la grande casquette.
« Ouais »
répondit Macreux peu convaincu. « C'est original, mais comment
pourriez-vous argumenter votre gag pour le rendre plus percutant ? »
Un éclair d'enthousiasme
jaillit de dessous la casquette :
« Je pourrais
justifier la mesure en disant qu'il faut réquisitionner les forces
de sauvetage en mer pour le secours des malades du coronavirus ! »
« Très bon, ça.
Dire que la SNSM pourrait venir en renfort des soins contre le
Covid-19, c'est trop drôle ! » reconnut le président.
Ne se sentant plus
d'avoir été ainsi reconnu par le président pour son humour, la
casquette continua : « Et je dirai que s'il y a des
personnes atteintes par le virus qui se retrouvent en réanimation,
c'est bien fait pour elles, parce qu'elles n'avaient qu'à bien se confiner ! »
« Pas mal non plus,
ça » apprécia le chef de l'exécutif.
Le premier sinistre, qui
voyait que l'humour par création d'interdictions était apprécié
par le président, s'y mit aussi :
« Je pourrais
restreindre les heures où les Parisiens seraient autorisés à faire du jogging
pour rompre la monotonie du confinement. En interdisant par exemple
le jogging entre 10H le matin jusqu'à 19H le soir. Comme ça, il y
aura une plus grande concentration de joggers sur un minimum de
temps ! D'autant qu'avec le couvre-feu de 22H jusqu'à 5H du
matin... »
« Ah oui, c'est
bon, ça ! Vouloir limiter le nombre de personnes dans la rue en
restreignant les heures où il est possible de sortir, c'est
drôlement malin, ça !! » apprécia Macreux.
« Tiens, j'ai une
autre idée de gag » poursuivit le président. « Je
commencerai par dire, quand on apprendra que l'Italie est touchée
par l'épidémie, qu'il ne faut pas que les Français s'inquiètent,
et qu'ils n'hésitent pas à sortir se distraire, comme je le fais,
avec Brigitte, en allant au théâtre par exemple. Ou en allant
inaugurer une brasserie parisienne. Et huit jours plus tard, boum,
j'annonce au Vingt Heures, avec des trémolos dans la voix, que nous
sommes en guerre et qu'il faut que tout le monde soit confiné !! »
« Ah, toujours
votre humour en cascades, c'est très fin ! Mais où
trouvez-vous tout ça, Monsieur le Président ? » demanda
en coup de lèche le premier sinistre.
« Mieux !
Ecoutez. Je parle de guerre, mais je fais tout pour que les Français
en me voyant agir, pensent que cette guerre est menée par la 7e
Compagnie des films éponymes. Ça devrait bien les faire rire, ça,
non ? »
Un concert
d'applaudissements de l'assistance salua la suggestion présidentielle.
L'Egraineur en Chef des
Statistiques Morbides enchérit.
« J'annoncerai,
deux mois après le début de l'épidémie en France, que le
gouvernement va passer des commandes de masques. C'est pas mal, non ?
Vous savez, ça fera penser aux Français, à cette histoire du gars
qui décide d'enfiler un préservatif la veille du jour où sa femme
doit accoucher, pour se donner bonne conscience ! Ça aussi ça
devrait faire rire ! »
« Et moi, »
ajouta le sinistre de la Santé qui n'avait pas encore dit mot,
« j'annoncerai comme une formidable performance que, plus de deux mois
après le début de l'invasion du virus sur le sol français, nous
sommes en mesure de faire 20 000 tests de dépistage par jour, quand
les Allemands en font 200 000 dans le même temps. La comparaison des
performances françaises et allemandes, c'est toujours un gag qui
plaît. En plus, le Français calculera, qu'à ce rythme, il faudra
3300 jours pour tester la population française, soit 9 ans... »
Le sinistre de
l'Intérieur poursuivit :
« Un vrai gag
serait de lancer des hélicoptères, dans les Vosges, pour survoler
et repérer des randonneurs isolés qui contrediraient ainsi les
consignes de confinement en se promenant en pleine nature. Vous
imaginez la tête du contribuable qui se mettrait à calculer combien
de masques, de tests de dépistage et de respirateurs on pourrait
se payer, rien qu'avec le coût des heures de vols d'hélicoptères ? »
« Nul doute que ça
le fera rire aux larmes ! » assura le président, en tant
que fin connaisseur des choses financières.
L'adjoint du sinistre de
l'Intérieur, secrétaire d'Etat à l'Intérieur, le dénommé Nuñez,
ne voulut pas être en reste. Il proposa :
« On matraquera,
jours après jours, la population de nos consignes de confinement
absolument impératives, en les menaçant d'amendes exorbitantes en
cas de non-respect. Mais en vidéoconférence réunissant des
préfets, j'informerai ces derniers que le confinement dans les
banlieues de racailles immigrées n'est pas une priorité, et donc
qu'ils pourront regarder ailleurs... Le brave Français de souche,
bloqué entre ses quatre murs, se pliera de rire quand il
l'apprendra ! »
« Excellent !" intervint Macreux.
"Ça me donne une idée : j'irai en banlieue, en
Seine-Saint-Denis par exemple, à Pantin, parce que ce département
sera sans nul doute l'un des plus touchés par le coronavirus puisque
habité majoritairement par des primates qui ne comprendront rien au
principe de confinement. Et j'irai là pour remercier de façon
ouvertement démagogique, les habitants de respecter de façon si
remarquable le confinement. Je serai entouré évidemment de très
près de mes forces de sécurité, sans porter de masque, bien sûr.
Et que croyez-vous qu'il arrivera ? Eh bien, puisque je viens
parler à la population, il y aura forcément attroupement de ces
crétins, curieux de voir en chair et en os, leur président. Vous
imaginez la scène ? En plein confinement imposé, le président
se montrant sur les écrans télé, au milieu d'une foule amassée,
sans masque ? Les Français se pisseront dessus de rire, surtout
ceux qui se seront pris une prune de 135 euros pour avoir oublié
leur papier d'auto-autorisation de sortie pour aller faire leurs
courses alimentaires !! »
A nouveau, l'assistance
applaudit à tout rompre, à l'idée de cette scène irrésistible.
« Bon, on a bien
avancé » conclut le président quand les applaudissements
cessèrent. « Donc je vous
propose de mettre vos gags en
application, mais surtout, continuez à réfléchir aux nouvelles
conneries que vous pourriez dire ou faire, car vous avez compris que
cette crise durera pas mal de temps. Les Français comptent sur vous.
Il faut dédramatiser ce qu'il vont endurer, donc il faut absolument
continuer à les faire rire. Pas de temps mort, soyez créatifs. Moi aussi je
compte sur vous. La séance est levée. »