- Bonjour Monsieur et
Madame Macron. Asseyez-vous je vous en prie.
- Merci Monsieur le
Proviseur. Vous nous avez convoqué au sujet de notre fils
Emmanuel ?
- Absolument.
- Alors ? Vous en
êtes content, n'est-ce pas ? Il est doué, hein ?
- Heu, justement, c'est
à ce propos que je voulais vous voir. Quand vous nous l'avez amené
là où il est aujourd'hui, c'est en nous le présentant comme
quasiment un surdoué... Un « mozart de la Finance »,
est, je crois, une des expressions que vous avez employée, si je
me souviens bien...
- Oui, et ?
- Eh bien, comment vous
le dire... Ecoutez, on ne va pas se mentir : le produit ne
correspond pas à l'étiquette qui l'habille !
- Comment ça ?
- Eh bien il n'a
jamais, ô grand jamais, fait preuve de capacités extraordinaires,
pour dire le moins, depuis qu'il est ici dans notre établissement.
Mais ce qu'il nous a montré lors du dernier examen intitulé « Cas
de pandémie de coronavirus » est parfaitement à l'opposé
de ce qu'on appellerait une intelligence supérieure.
- Que voulez-vous
dire ? Vous nous faites peur !
-
Pas tant qu'à nous, je vous assure ! Tenez, il a eu en mains le
texte descriptif du cas à traiter en examen, que je viens d'évoquer.
Eh bien, il a donné l'impression de ne pas comprendre de quoi il
s'agissait et n'a donc rien fait. Mais quand je dis « rien
fait », c'est vraiment rien fait. Pendant que ses petits
camarades d'Allemagne, de Corée du Sud, de Chine, de Singapour, de
Taïwan, de Russie se mettait à bosser sur le cas, il est resté là,
hagard, les yeux dans le vide.
Donc
retard à l'allumage.
Quand
enfin il a daigné se pencher sur le devoir, il a refusé tout
bonnement de fermer les frontières ce qui était de toute évidence
le B.A BA de la limitation en amont de la propagation du virus, et ce
qu'ont préconisé d'ailleurs les meilleurs élèves, comme attendu
par les examinateurs. D'où nouveau retard.
Comprenant
enfin dans un éclair de lucidité l'intérêt de fermer des
frontières, il a consenti à fermer, plus ou moins efficacement
d'ailleurs, celles de l'Europe. Décision évidemment tardive. Trop
tardive. Le virus était là. A nouveau un retard donc.
Puis
il a procédé à un confinement général et sans nuance, pour tout
dire, un confinement dénué d'intelligence, un peu comme on le
faisait au Moyen-âge en cas de peste par exemple, confinement établi
initialement jusqu'au 15 avril. Juste deux semaines plus tard, il
prolonge ce même confinement imbécile de carrément un mois
supplémentaire ! Cela dénote-t-il une clairvoyance certaine
d'après vous ? Je continue :
Met-il
en place aujourd'hui un déconfinement progressif en tenant compte
par exemple des disparités régionales observées dans
l'étendue de l'épidémie? Non !
Demande-t-il
un déconfinement ciblé par tranches d'âges et de conditions
physiques, qui limiterait ainsi l'impact économique ? Non !
Propose-t-il
aux hôtels, restaurants, salles de cinéma une ouverture partielle
avec instauration d'une organisation de distanciation minimale, qui
leur permettrait d'atténuer la perte de leur chiffre d'affaire,
voire d'éviter carrément leur dépôt de bilan ? Non !
Et
pourquoi ?
Parce
qu'il n'a pas compris qu'imposer le port de masques en public était
la mesure prioritaire à prendre dès le début. Ce qui aurait
supposé qu'il ait veillé à ce que ces masques soient commandés
dès janvier. Et ce que votre « surdoué » de fils
évidemment n'a pas fait.
Parce
qu'il a été incapable de comprendre que les tests de dépistage
étaient indispensables pour pouvoir distinguer les malades ou
malades en-devenir des bien-portants et ainsi permettre de faire un
confinement ciblé. Ce qui aurait supposé que ces tests aient été
commandés dans les temps. Et bien entendu, cela n'a pas été fait.
D'où autre retard.
Encore
aujourd'hui, il n'envisage les tests de dépistage que pour lever une
ambiguïté en cas de symptômes ! Autrement dit, ce n'est plus
un test de dépistage au sens vrai du terme, mais ce test devient un
simple outil de diagnostic auprès de malades déclarés !
C'est bien la preuve qu'il n'a, là encore, rien compris.
Ces
fautes de compréhension auront pour conséquence un déconfinement
en retard par rapport à celui que les bons élèves préconisent
dans leur traitement de l'examen. Avec toutes les conséquences
sanitaires et économiques que ce retard entraînera.
- Mais... mais …. vous
voulez dire que... notre fils est un...
- Un retardé, oui, je
le crains. Il est clair qu'il comprend les choses bien moins vite
que les autres. Vous constatez que le mot que j'ai le plus employé
dans la description de son traitement de l'examen « cas de
pandémie au coronavirus », c'est le mot « retard ».
Il ne comprend pas tout, loin s'en faut, et quand il comprend,
c'est avec retard. Votre fils est donc bien un retardé. Un
sous-doué, si vous préférez.
En même temps, comme
dirait votre fils, des indices auraient pu vous mettre la puce à
l'oreille. Vous n'avez pas remarqué qu'il ne s'entoure que
d'imbéciles ? En général, les surdoués aiment bien ne
fréquenter que d'autres surdoués avec lesquels ils se sentent en
osmose, au point de se réunir en clubs, comme le MENSA par
exemple. Eh bien votre fils, c'est l'inverse ! Il ne fréquente
que des sous-doués ! Regardez donc le niveau de ses petits
copains, ministres, secrétaires d'état, porte-parole, ou
députés : le degré zéro de la compétence et de
l'intelligence ! Et je ne parle même pas du fait qu'à son
âge, votre fils joue encore au papa et à la maman avec une femme
qui pourrait être sa mère ! Tsst, tsst...
-
Mais qu'est-ce qu'on peut faire, Monsieur le Proviseur ?
-
C'est bien le problème ! A part attendre qu'on fasse un remake
du film « Les sous-doués » pour lui confier le premier
rôle, je ne vois pas ! En tous les cas, il est clair que votre
Emmanuel n'est absolument pas à sa place ici !!
Je me demande comment finira le sous-doué.
RépondreSupprimerAu mieux, il connaitra le même sort que Jean-Marie Messier, un autre Mozart de la finance, à savoir se prendre la porte.
Au pire, cela pourrait tourner au vinaigre, si la police le lache.
En attendant, comme tout énarque, il pratique la défausse :
C'est pas ma faute, c'est la faute aux Chinois.
"se prendre la porte". En lisant rapidement votre commentaire, SP a d'abord cru lire: "se pendre à la porte", ce qui, à la réflexion, serait une issue tout à fait acceptable au problème. A la porte ou à la fenêtre.
SupprimerNon content de nous enquiquiner la vie, en plus il s'arrange pour faire mourir plein de gens...sous-doué sans doute, mais avec un gros sens de l'humour!
RépondreSupprimerAmitiés.