« A
la recherche de l'optimisme - La France est le pays le plus
pessimiste d´Europe et, à l´échelle mondiale, nous arrivons
avant-derniers. Pour ne pas se laisser happer par la sinistrose
hexagonale, la réalisatrice a décidé de partir à la recherche de
l´optimisme. »
Tel
est l'émouvant constat de LCP, le site de l'Assemblée Nationale, le
canal de l'Assemblée. Et telle est la généreuse mission dont se
charge cette réalisatrice Blanche Cabanel, brave petite soldate du
politiquement correct : combattre le pessimisme du Français et
lui redonner confiance en l'avenir.
Mais
où donc le Français trouve-t-il matière à pessimisme ?
Il
est vrai que la situation économique du pays est plus préoccupante
que jamais. Jamais les prélèvements fiscaux n'ont été aussi
importants, atteignant désormais près de 47% du PIB, record mondial
des pays développés.
Pour
autant, la dette du pays est abyssale et les services publics n'ont
jamais été aussi mal rendus. Et paradoxalement, les fonctionnaires
n'ont jamais été aussi nombreux si on cumule fonction publique
régionale et nationale.
En
bref, le Français n'a pas le beurre, mais il n'a pas non plus
l'argent du beurre, pas plus qu'il n'a le sourire de la crémière.
Examinons
les fonctions régaliennes de l'Etat. Les hôpitaux sont à l'agonie,
la police se plaint de locaux vétustes, de matériel dépassé et
défectueux, elle pâtit d'être en sous-effectif. L'Armée voit son
budget en diminution, ce qui la conduit à ne pas pouvoir entretenir
correctement son matériel. Une partie seulement de ses véhicules,
avions, hélicoptères ou navires est opérationnelle. Son matériel
informatique est dépassé. Elle n'est plus en mesure de répondre
aux missions qui sont les siennes.
Une
bonne partie de la Justice est corrompue, dépendante du pouvoir
politique, lui-même dépendant des puissances d'argent. Une majorité
de Français n'a plus confiance dans cette Justice largement
politisée, et au vu de ses décisions largement imbibées du
principe de « deux poids deux mesures », on ne peut pas
lui en vouloir de cette défiance.
L'Education
Nationale quant à elle, est devenue une gigantesque usine à
crétins. L'ignorance des lycéens est encyclopédique. Le
baccalauréat est distribué comme des confettis à un carnaval. Son
niveau est très largement inférieur à celui du certificat d'étude
des années cinquante qui sanctionnait la fin du cursus scolaire
primaire d'élèves de onze ans...
La
couverture ferroviaire du territoire n'est plus assurée. Seuls les
trajets TGV aux tarifs prohibitifs sont privilégiés aux dépens des
territoires ruraux qui sont désormais abandonnés.
La
Poste délivre de plus en plus mal le courrier, pour de plus en plus
cher et elle achemine à peine, désormais, les colis qu'on doit
aller chercher le plus souvent en points relais.
La
France perd son industrie à un rythme effréné. Et celle qui
survit doit se délocaliser pour garder un peu de compétitivité.
L'agriculture aussi est en crise. Le nombre de paysans est en
perpétuelle diminution, et ceux qui demeurent sont en grandes
difficultés économiques qui en poussent beaucoup au suicide.
Mais
pourquoi le Français serait-il pessimiste ?
C'est
vrai qu'il voit son niveau de vie baisser depuis maintenant plusieurs
décennies. Il sait que son emploi, quand il en a un, est désormais
précaire. Sa retraite est menacée car il sait que le régime actuel
de répartition n'est plus viable. Alors qu'un seul revenu par foyer
dans les années soixante suffisait à faire vivre honorablement une
famille, deux revenus désormais s'avèrent très justes pour les
classes moyennes, et largement insuffisants pour les classes
inférieures.
Le
Français le plus lucide et le mieux informé sait qu'on est à la
veille d'une crise bancaire d'ampleur inégalée, qui pénalisera
immanquablement son épargne durement constituée.
Mais
il n'y a pas que l'économie dans la vie. Il y a aussi la culture.
Mais
où donc le Français trouve-t-il des raisons d'être pessimiste ?
La
peinture contemporaine française est un naufrage, la musique aussi.
Que restera-t-il de l'art français contemporain dans les siècles à
venir ? Où sont les Victor Hugo, les Renoir, les Berlioz
d'aujourd'hui dont on se souviendra demain dans le monde
entier?
La
télé est désormais une arme d'abêtissement général quand elle
n'est pas juste un outil de propagande pour l'idéologie en place.
Ses programmes, de plus en plus entrecoupés de publicités,
elles-mêmes véhicules de propagande de la politique officielle
(promouvant le multiculturalisme, la mixité raciale, l'homosexualité
etc...) oscillent entre exploitation des instincts les plus bas,
déculturation et matraquage d'un politiquement correct imposé.
Cette
idéologie dominante, quelle est-elle ? Elle aspire à faire de
l'homme un simple consommateur-contribuable sans racine, sans
conscience, sans repère historique, sans pouvoir politique.
La
politique, justement. Elle est responsable de ce chaos généralisé.
Elle est d'abord responsable de la perte de pouvoir de celui qu'on
s'obstine encore à appeler « citoyen », alors que ce
vocable ne peut plus s'appliquer à cet être mi-robot mi-zombi qui
n'est plus bon qu'à payer sans rechigner, payer pour enrichir une
caste oligarchique et un Etat qui prend de plus en plus en rendant de
moins en moins.
Son
pouvoir de décision a été cédé sans contrepartie à des
technocrates déconnectés du réel à Bruxelles et Strasbourg,
lesquels n'obéissent plus qu'aux intérêts oligarchiques.
Le
référendum est désormais un article d'antiquité politique juste
bon à se trouver exposé pour mémoire dans un musée d'histoire
ancienne. L'élection est un vaste cirque qui met en scène des
représentants qui ne représentent qu'eux-mêmes.
Comment
se manifeste concrètement le déclin de la politique ? le
Français voit à l'Elysée, pour veiller à son avenir et à sa
sécurité, une arrogante marionnette, manipulée par une poignée de
multi-milliardaires, et entourée de fieffés gredins ou
incompétents, quand ils ne sont pas les deux à la fois.
Parfois
c'est le ridicule qui se surajoute à ces caractéristiques. Quand le
Français voit une Schiappa bête comme un oie, saturer les ondes de
ses déclarations imbéciles ou quand il cherche vainement quelle
peut bien être la compétence d'une grasse keffir en pyjama,
fraîchement naturalisée, qui l'a conduite à se parer de la
fonction de porte-parole de gouvernement, peut-il accorder encore
quelque crédit au politique ?
Le
Français optimiste pourrait trouver que ces clowns donnent une
touche humoristique à la scène politique si par ailleurs il
n'assistait pas à la mise en place insidieuse d'une vraie dictature.
Cette dictature a beau être encore soft, elle n'en présente pas
moins toutes les caractéristiques :
-
au Parlement, les députés ne représentent pas les intérêts de
ceux qui les ont élus. Des lois essentielles sont votées en
catimini, devant une poignée de députés présents, à main levée.
Et si, comme dans le cas du vote pour la PMA, les quelques mains
levées contre la loi sont néanmoins plus nombreuses que celles en
sa faveur, le président de l'Assemblée Ferrand, autre canaille
notoire, décide arbitrairement que la loi est votée. La démocratie
est morte et enterrée.
-
La censure est omniprésente. Les réseaux sociaux Facebook, Twitter
ou Mastodon suppriment des comptes qui ne « conviennent »
pas à la Pensée Unique.
-
La Presse, à 95%, appartient à neuf oligarques. Donc elle
multiplie les mensonges par omission, par occultation des faits,
quand elle ne diffuse pas de vrais bobards pour servir ses maîtres
et leurs intérêts.
-
Les manifestants qui osent protester sont matés avec une rare
violence par une police dont on décharge par ailleurs, du devoir de
lutter contre les vraies racailles de banlieue. Des provocateurs
antifas violents font office de Schutzstaffel (SS) au service du
gouvernement pour discréditer ces mêmes manifestants, aux frais
des commerçants agressés.
-
Des citoyens sont arrêtés « préventivement » et mis
en garde-à-vue pour les empêcher de manifester.
Absence
de démocratie, de liberté d'opinion, d'expression et de
manifestation, presse sous contrôle, violence à l'égard des
opposants : que manque-t-il à ce régime pour ne pas être
qualifié de dictature ?
A
part tous ces menus détails, qu'est-ce qui pourrait bien causer
cette crise de pessimisme chez le Français ?
Sa
perte d'identité peut-être ? Perte d'identité à laquelle les
élites auto-proclamées, politiques, médiatiques et financières
travaillent d'arrache-pied, locataire élyséen en tête.
L'immigration d'une population inassimilable, sans qualification et à
fort potentiel de délinquance, quand elle n'est tout simplement pas
motivée par des desseins politico-religieux impérialistes, est
favorisée, encouragée, dans le seul but de dissoudre la population
de souche dans un magma mondialiste déraciné de consommateurs
serviles et corvéables. C'est le Grand Remplacement à marche
forcée.
Le
Français peut-il trouver refuge dans sa confiance dans les
fondations de sa civilisation ? Même pas. Le progressisme
cherche à nier, contre l'évidence, l'héritage gréco-romain et
chrétien de ses valeurs. Le concept de famille est battu en brèche.
La filiation, le rôle des pères et des mères sont des notions
qu'on cherche à détruire. Même la différenciation sexuelle,
notion pourtant naturelle paroxystique, est niée en tant que norme.
L'être humain devient une entité indifférenciée destinée à
vivre en mode tribal. Il est un hasard de la vie, un hasard
éventuellement assisté par des apprentis sorciers diplômés.
En
bref, le but du progressisme est de démanteler la France et ses
valeurs séculaires, comme on démantèle un bateau en fin de vie sur
une plage indienne pour en extraire de la ferraille qui sera vendue à
vil prix.
Non,
décidément, on se demande vraiment pourquoi le Français fait une
crise de pessimisme !
Et
cette question, en cette période de vœux, est juste obscène.
Que
le Français ne s'y trompe pas : l'année 2020 sera bien
meilleure. Bien meilleure que les suivantes.
Alors
comment, dans son petit film diffusé par le site de l'Assemblée
Nationale et payé par vos impôts, la soldate Blanche Cabanel s'y
prend-elle pour rechercher l'optimisme afin de « ne pas se
laisser happer par la sinistrose hexagonale » ?
Facile :
elle enfile à longueur de commentaires, des poncifs sur l'opposition
rabâchée du pessimisme handicapant versus la vertu de l'optimisme,
avec une naïveté dont on ne sait pas s'il faut en rire ou en
pleurer. La vertu du réalisme, en revanche, n'est jamais évoquée.
Mais
son habileté réside surtout dans le fait que, bien que posant comme
axiome de départ « le Français est pessimiste », elle
ne traite que la moitié du sujet, à savoir « l'homme peut
naturellement verser dans le pessimisme », en oubliant juste
qu'elle était censée parler du cas particulier du Français.
Le
sujet traité dans ce documentaire largement inspiré de la méthode
Coué, pourrait tout aussi bien évoquer le Népalais pessimiste ou
l'Azerbaïdjanais pessimiste. Jamais les raisons objectives du
Français de perdre confiance dans son avenir à lui, habitant du
pays France, ne sont évoquées.
La
Cabanel se permet même, dans le désormais inévitable passage
immigrationniste de toute communication gouvernementale, le luxe de
vanter l'optimisme supposé de l'immigré qui traverse
d'incommensurables épreuves pour atteindre la Terre Promise, une
Europe riche et paisible, et profiter de ses bienfaits. Le message de
ce film de propagande consiste donc à dire au Français :
regardez, vous n'avez pas le droit d'être pessimiste, parce qu'il y
a pire que votre situation. Mais il se garde bien de lui faire
remarquer que si la situation de l'immigré a pour vocation de
s'améliorer, la sienne propre a toutes les chances de continuer à
empirer.
Et
si le riche passager du Titanic qui était en train de danser,
insouciant, il y a encore quelques minutes encore, dans une salle de
bal luxueuse, voit son paquebot faire eau de toutes parts, et pencher
inexorablement vers l'abîme, la Cabanel aura peut-être du mal à le
rendre optimiste au seul motif qu'il y a, dans le même temps,
quelque part dans le monde, un vacancier flottant paisiblement sur un
matelas pneumatique au bord d'une plage.
La
Cabanel, c'est un peu ce veilleur de nuit qui arpente les rues d'une
cité moyenâgeuse en clamant « dormez braves gens, la nuit est
calme et tout va bien », tandis que des envahisseurs sont en
train de monter à l'assaut des remparts de la dite-cité.
Elle
oublie aussi de rappeler que le juif allemand optimiste de 1933 a
fini ses jours à Dachau dix ans plus tard tandis que le juif
allemand pessimiste faisait fortune aux USA.