on essaie de l'avoir
ailleurs.
La France s'inquiète du
sort des « Français » (les guillemets s'imposent en
l'occurrence) qui sont partis rejoindre les troupes de Daesh et qui se
sont faits capturer.
En fait, quand on lit
« La France s'inquiète », il faut comprendre « les
quelques politichiens qui s'arrogent le droit de parler au nom de
tous les Français, s'inquiètent », car le
Français de la rue se fiche au dernier degré de ce qui peut bien
arriver à ces déchets islamiques.
Au mieux, ce Français
regrettera que la sollicitude de l'Etat français ne s'étende pas au
sort de ses anciens dans des Ehpads surchargés et aux budgets de
fonctionnement en diminution, ou à celui de ses sans-abris.
Mais voilà, la France a
supprimé la peine de mort, (sauf bien sûr pour 212 000 bébés en
devenir chaque année, ses policiers et ses soldats), et l'idée même que ses
ressortissants puissent ne pas bénéficier de cette mansuétude à
l'étranger, lui est insupportable.
Que ces ressortissants,
ou dénommés abusivement comme tels, puisque la grande majorité
d'entre eux ne sont en fait que des Français d'importation ou de
papiers, conchient la France, qu'ils se soient rendus coupables
d'avoir transgressé ses lois, d'avoir combattu des soldats français,
d'avoir torturé, décapité, assassiné sauvagement des civils,
d'avoir violé des femmes, n'a aucune espèce d'importance. Ils
doivent avoir « un jugement équitable » et surtout
échapper à la peine de mort.
Nicole Belloubet, la
sinistre de la Justice au physique de dame-pipi de gare, a affirmé
que la France interviendrait si certaines de ces raclures devaient
être condamnées à la peine capitale suite à leur jugement en Irak.
On pensait que c'était
de la Justice en France dont elle était en charge, mais apparemment,
sa responsabilité s'étend jusqu'à la Justice rendue au
Moyen-Orient. Et si la France a renoncé à l'application de la peine
de mort – sans demander l'avis des citoyens français d'ailleurs,
mais s'il fallait demander l'avis de ces derniers pour des choses
aussi peu importantes, on n'en sortirait plus mon brave monsieur- il
va de soi que les pays étrangers se doivent de partager sa
conception bisounourso-droitdelhommiste de la Justice.
Si donc il prenait aux
juges irakiens l'envie d'appliquer la seule peine véritablement
équitable pour ces « Français », à la hauteur des
faits qu'on leur reproche, et que, de surcroît, leur permet leur
Code Pénal de nation souveraine, notre gouvernement se permettrait
d'intervenir...
On ne dit pas quelle
forme d'intervention il pourrait bien s'agir, mais on peut imaginer
que d'une façon ou d'une autre, cette intervention aurait un coup
financier direct ou indirect, c'est-à-dire se traduirait par une
ponction dans la poche du contribuable français.
Le même jour où on
apprend cette décision d'ingérence délibérée, on entend que
l'Europe de Bruxelles « donne dix jours à la France pour
proposer de nouvelles mesures pour lutter contre la pollution, sous
peine d'encourir une procédure d'infraction qui pourrait entraîner
des pénalités financières. »
N'est-elle pas formidable
cette Europe qui « convoque » un de ses membres comme le
ferait un Proviseur de lycée avec un garnement pris en flagrant
délit de désobéissance?
On constate donc que la
France n'est plus assez autonome pour savoir ce qu'elle doit faire –
ou ne pas faire- pour réduire sa pollution, mais elle le serait
suffisamment pour dicter ce que doit être un jugement de tribunal à
des milliers de kilomètres de là, dans un pays souverain hors
d'Europe !
Est-ce que finalement la
France se serait pas frustrée de sa dépossession de pouvoir sur son
propre destin en Europe, et ne chercherait pas à compenser cette
frustration en tentant d'imposer sa loi en dehors ? Un peu comme
le mari castré par une épouse dominatrice chez lui, qui se mue en
chefaillon tyrannique sur son lieu de travail.
La dame-pipi de la
Chancellerie qui s'est permis cet avertissement a dû estimer qu'il
était temps pour elle d'allumer un contre-feu pour détourner
l'attention de l'incommensurable incompétence dont elle fait preuve
dans le conflit qui l'oppose aux gardiens de prison.
On cherchera vainement la
cohérence qu'il y a à éviter à tous prix une peine de mort
décidée après mûres réflexions par des magistrats, pour des
combattants ennemis qu'on mitraillait allègrement et couvrait de
bombes quelques jours à peine avant leur capitulation.
A moins évidemment que
cette sortie ne cherche juste qu'à donner le change envers nos
bonnes âmes droitdelhommistes à la Toubon : « Françaises,
Français, regardez : certes on ne fait pas trop d'efforts pour
exiger que ces djihadistes soient jugés en France (ça, c'est pour
se ménager l'opinion du citoyen de droite), mais « en même
temps » (comme dirait l'autre), voyez-vous, on leur évitera
la peine capitale (ça, c'est à l'intention du bobo de gauche) ».
Et puis une fois qu'on
sera sûr que la peine capitale ne leur sera pas infligée, il sera
toujours possible, dans quelques mois ou années, de rapatrier ces
« ressortissants » discrètement, quand les Français
regarderont ailleurs.