Pourquoi ce blog?

Jamais l’emprise du politiquement correct sur l’Information n’a été aussi forte. Naguère subtil, il est aujourd’hui omniprésent et ne s’embarrasse même plus de sauver les apparences. Il s’affiche comme un véritable terrorisme intellectuel : non seulement il monopolise la pensée sociale et politique, son expression, mais il se permet de sanctionner, éventuellement judiciairement, tous écarts et ceux qui les commettent. Les petits soldats de la Pensée Unique, journalistes, animateurs tv ou radio, se pressent au p ortillon de l’accès aux tribunes médiatiques et c’est à celui qui affichera avec le plus de zèle sa soumission au dogme.
Ce blog a pour très modeste ambition de pointer du doigt ces attentats terroristes de la Pensée et dénoncer les personnes publiques qui les commettent, consciemment ou inconsciemment.
Si vous cherchez à lire l’actualité sous un autre angle que celui que vous imposent la tv, les magazines, la radio, la presse ou le quidam-perroquet de la rue, lui-même matraqué par ces médias, ce blog est pour vous… et attend vos témoignages !
Si les propos de ce blog vous choquent, vous pourrez ainsi mesurer à quel point vous avez été formaté par la Pensée Unique… et apprécier le degré d’urgence que vous avez à vous dépolluer l’esprit.

samedi 26 janvier 2013

CASSEZ, ASSEZ!!!!!



Une fois de plus nos médias gauchisants, si prompts à donner des leçons à leurs lecteurs, auditeurs, spectateurs, se plantent magistralement dans le traitement d'une information. En faisant leurs unes de la libération de Florence Cassez, en nous rabattant les oreilles de ce retour, en nous abrutissant de commentaires oiseux et d'interviews jusqu'à la nausée, les médias nous démontrent leur manque de lucidité, leur incapacité à jauger l'importance d'une nouvelle, leur inclination à racler le caniveau des bas instincts, leur paresse à traiter en profondeur une affaire.

Faut-il rappeler que Florence Cassez n'était pas une otage enlevée par un quelconque groupe terroriste décidé à mener un chantage contre la France, mais une simple prisonnière de droit commun suite à une décision de justice d'un pays démocratique et souverain ?

Cette décision de justice était éventuellement une faute, certes. Mais si la Justice française avait été exempte d'erreurs, si elle avait été toujours prompte à reconnaître celles, nombreuses, qu'elle a pu commettre, peut-être l'éventuel scandale d'une erreur de la justice mexicaine aurait pu être couverte par nos médias avec autant de zèle. Mais ce n'est évidemment pas le cas.

Peut-être que Florence Cassez est innocente des enlèvements perpétrés par son petit ami kidnappeur local. Sans doute était-elle tout simplement une petite péronnelle fraîchement débarquée de France au Mexique et impressionnée par le pouvoir, par l'argent et par le respect inspiré par la violence d'un chef mafieux. Sans doute s'est-elle crue, de ce fait, au-dessus des lois, dans l'ivresse que ce pouvoir peut donner à une âme naïve. Mais on aura du mal à nous convaincre qu'on peut fréquenter de très près un voyou de cette envergure en ignorant complètement ses activités. Ce genre de complicité, à tout le moins, cette non-dénonciation de malfaiteur, ne méritait sans doute pas soixante ans de prison, mais cela ne fait pas pour autant de Florence Cassez une victime, une sainte ou une héroïne.

Si encore, nos médias français s'était fendus d'une contre-enquête poussée sur cette affaire, ils auraient été en droit d'en exploiter les retombées. Mais ils se sont toujours contentés des mêmes redites : la mise en scène de leurs confrères mexicains dans l'arrestation de Cassez, les multiples recours de cette dernière, les contacts savamment entretenus par les représentants français locaux etc... Mais rien sur le fond. Que l'arrestation filmée de Cassez soit une reconstitution ou pas, ne change rien aux motivations de cette arrestation.

Bien entendu, une telle exploitation médiatique a inévitablement été récupérée par Hollande Ouille avec son air de ne pas y toucher. Accueil au pied de l'avion par le ministre Fabius, invitation à l'Elysée avec accueil sur le perron par la « première maîtresse » de France, et par Flanby soi-même à peine le perron franchi. Et nos télévisions asservies, de filmer l'émouvante scène.

Pauvres médias français. S'il n'y avait pas eu la neige (en hiver, woaw le scoop!) et Florence Cassez, de quoi auraient-ils bien pu parler ? De quoi auraient-ils bien pu remplir leurs articles, leurs couvertures, leurs temps d'antenne ?

Mesdames, Messieurs les journalistes, foutez-nous la paix avec l'affaire Cassez et faites enfin votre boulot ; ne serait-ce que pour mériter vos 7 650 euros de déductions fiscales que le Sénat socialiste a confirmé en catimini en novembre dernier. A l'heure où la chasse aux niches fiscales est ouverte, cette libéralité du fait du prince dont votre caste est la seule bénéficiaire et dont vous vous êtes bien gardés d'en faire bruyamment l'écho, est déjà scandaleuse en soi. Mais elle ne vous dispense pas, en plus, de ne pas mettre la compétence de la Presse française au niveau de ce qu'elle devrait être dans un pays démocratique occidental du XXI e siècle.

dimanche 20 janvier 2013

Parité, fantasme "progressiste".

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Le gouvernement de Hollande Ouille, par l'entremise de son ministre de l'Intérieur, Manuel Vals, propose un mode de scrutin décrit comme « unique au monde » et qui prévoit l'élection d'un binôme homme-femme de conseillers généraux dans chaque canton. Voilà encore un bel exemple de la bêtise teintée d'arrogance de ceux qui se prétendent « progressistes », à l'instar de la loi du mariage pour tous.

Ainsi donc l'électeur aura la certitude que les deux candidats qu'un parti donné lui proposera, n'auront pas été désignés pour leurs mérites respectifs, mais simplement pour leur sexe, en réponse à une obligation de quota. Il faut dire que les progressistes adorent les quotas. Rien de tel pour eux, que l'uniformisation. Curieux chez des gens qui, par ailleurs, vantent les mérites de la diversité dès lors qu'il s'agit de diluer à toute force ce qui fait la quintessence de la culture française...
Le progressiste ne rêve que d'une société nivelée, (par le bas bien sûr, car c'est bien plus facile que de niveler par le haut), dans laquelle aucune tête ne dépasse. La société idéale du progressiste est peuplée d'individus indifférenciés, où chacun est interchangeable. Quotas donc, quotas pour tout. Pas assez d'homme nourrice ? Il faut un quota. Pas assez de femmes déménageurs ? Un quota.

- Quoi ? Des différences biologiques font que des métiers sont naturellement plus en harmonie avec les qualités intrinsèques d'un sexe plutôt que d'un autre ? Billevesées que cela ! Tout est matière d'éducation ! Tel est le langage des progressistes occidentaux (européens surtout, car les Américains reconnaissent plus volontiers que les hormones sont assez peu réceptives aux principes d'éducation et de culture). Et puis, qu'est-ce que ça veut dire « naturellement » ? quand ils prétendent que la loi doit permettre à deux hommes ou à deux femmes d'engendrer, on voit bien que les lois de la nature sont bien le cadet des soucis de nos progressistes...

Ainsi donc, s'il y a une minorité de femmes en politique, c'est, d'après nos progressistes égalitaristes, à cause d'un blocage exercé par les hommes. Blocage qu'il s'agit de faire sauter à grands coups de quotas.
Il ne leur vient aucunement à l'idée que c'est peut-être parce que la femme, par nature (toujours cette foutue nature...), s'intéresse moins à la politique, et d'une façon générale moins au pouvoir, que l'homme. Il ne leur vient pas à l'idée que quasiment toutes les civilisations, avant même qu'elles n'aient eu des possibilités d'échanges et donc de probabilité de s'influencer les unes les autres, ont mis majoritairement des hommes dans la politique. Comment peut-on croire à cette curieuse coïncidence si tout n'était qu'une affaire d'éducation ou de culture ?

Ils n'ont même pas remarqué que dans toutes les cultures, hormis le cas où l'accès des femmes à la politique est interdit par une religion obscurantiste délibérément versée dans l'asservissement de la femme (l'Islam, pour ne pas la nommer), les femmes qui ont vraiment voulu accéder aux plus hautes marches de la politique, l'ont fait avec succès. Indira Ghandi, Benazir Bhutto, Eva Peron, Margaret Thatcher, pour ne prendre que quelques exemples aux quatre coins de la planète, n'ont pas eu besoin de quota. Il y a en effet un abîme entre interdire une profession à un sexe et lui en favoriser artificiellement l'accès. Nuance qui échappe complètement à nos progressistes, obnubilés qu'ils sont par leur vision dogmatique des choses. D'ailleurs, il faut être bien naïf pour ne pas remarquer que les femmes ont une façon bien plus subtile d'exercer leur pouvoir, qui, bien souvent, les dispense d'être sur le devant de la scène. La sagesse populaire reconnaît que derrière un homme qui réussit, il y a une femme.

La méthode des quotas n'est pas simplement stupide, elle est aussi injuste. Pourquoi devrait-on favoriser un(e) incompétent(e) au détriment d'un(e) méritant(e) au prétexte qu'il/elle est doté(e) du sexe imposé par le quota ?
Et surtout, c'est une méthode qui ne connaît aucune fin. Quand on aura, par exemple, autant de femmes que d'hommes en politique, on observera éventuellement qu'il n'y en a pas assez issus des « minorités visibles ». Il faudra donc des quotas d'arabes, des quotas de noirs. Trop de femmes politiques blanches ? On refusera des candidatures de blanches pour privilégier des candidatures de couleurs. On s'apercevra alors qu'il y a trop de candidates au physique avenant, ce qui est une profonde injustice pour les moches qui pourraient s'estimer non représentées dans cette société discriminante et aux canons de beauté impérialistes. Il faudra donc un quota de candidates peu gâtées par la Nature. Une jolie candidate noire, quelques puissent être ses qualités, devra donc laisser sa place à une grosse matrone « aux qualités esthétiques en challenge avec les standards du moment ». Et ainsi de suite.

Cette obsession chez le progressiste à imposer une égalité fantasmée au détriment des lois naturelles les plus élémentaires me fait irrésistiblement penser à l'attardé mental cherchant à tout prix à faire pénétrer une pièce de bois cylindrique dans un trou carré, ou un cube dans un trou triangulaire, lors d'un test de QI.

C'est en outre une position bien arrogante. Le progressiste se pose en génie touché par la grâce, qui peut faire fi des tendances implacablement observées durant des centaines de milliers d'années de civilisations diverses. Le monde, le pauvre monde, a attendu tout ce temps le progressiste occidental européen contemporain pour enfin trouver « La Voie » : La seule qui prévaut, celle selon laquelle tout le monde est égal en capacités, en goût, en qualités, en prédispositions. Celle par laquelle rien ne peut différencier les hommes des femmes, si ce n'est ces petits détails anatomiques insignifiants (insignifiants mais par ailleurs bien discriminants, il faut bien le reconnaître, mais le progressiste ne désespère pas d'y remédier aussi un jour prochain).

Saucisson-Pinard se plait à imaginer les historiens du trentième siècle, quand ils se pencheront sur les errements des prétendus « progressistes » gauchistes du XXe et XXI e siècle faisant l'opinion de leur époque. Sans doute se pisseront-ils dessus de rire, quand ils considèreront leur arrogance prétentieuse à vouloir remettre en cause les fondements même de la Nature humaine. A moins que, tout en retenue, ils aient simplement la même commisération amusée que nous avons aujourd'hui à l'égard des Gaulois qui avaient peur que le ciel ne leur tombe sur la tête. Encore que la simple ignorance soit finalement moins ridicule que la suffisance de gens persuadés de leur supériorité. C'est même le ressort comique du Bourgeois gentilhomme ou des Précieuses ridicules. Et franchement, Saucisson-Pinard éprouve, à l'égard des générations futures, quelque honte à être contemporain de ces Bourgeois Progressistes Ridicules.

jeudi 10 janvier 2013

Kakahuzac, Kesako? Cékaka!

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Le cas Cahuzac est une caricature de socialiste gauche caviar comme n'importe quel scénariste voulant dénoncer ces nouveaux apparatchiks contemporains n'oserait même pas en rêver ! Arriverait-il même à l'imaginer, qu'il n'oserait pas s'en servir de peur d'en faire trop pour rester crédible !

Quelques mots de rappel sur le sujet : Jérôme Cahuzac est le ministre délégué au budget de Hollande Ouille, suspecté d'avoir eu un compte non déclaré en Suisse, puis à Singapour. A l'heure où ces lignes sont écrites, rien n'a encore été prouvé et on peut juste supposer que Médiapart, initiateur de l'affaire, n'est pas parti dans cette dénonciation sans biscuit. L'avenir dira ce qu'il en est.

Toujours est-il que, avant même qu'un an se soit écoulé depuis que Hollande Ouille se soit retrouvé locataire de l'Elysée, le président benêt se trouve déjà avec un sacré chewing-gum collé à la semelle. C'est vrai qu'un ministre du budget, dont une des missions est précisément de lutter contre la fraude fiscale, accusé d'avoir eu un compte en Suisse, ça fait tâche.

La vedette de ce nouveau feuilleton est un diplômé de chirurgie ayant fait fortune dans les implants capillaires: propriétaire d'une clinique de chirurgie esthétique chic près des Champs-Elysées fréquentée par le Tout-Paris, joueur de golf, heureux propriétaire d'un appartement de 210 M2 avenue de Breteuil dans le VII e arrondissement, assujetti à l'impôt sur les grandes fortunes, membre du Cercle de l'Union Interalliée (club de VIP à près de 8 000 euros la participation annuelle), Cahuzac n'a pas vraiment le profil à fréquenter la fête de l'Huma. De là à imaginer que sa participation à un gouvernement socialiste défriserait certains « camarades » pas mécontents de lui glisser quelques peaux de bananes sous les Westons, il n'y a pas des kilomètres...

Hollande Ouille n'aime pas les riches, c'est du moins ce qu'il a confié dans le creux de l'oreille de la plèbe durant sa campagne présidentielle. Cahuzac ne devrait donc pas partir en vacances avec lui. Il l'a pris néanmoins dans son gouvernement. 
Pour sa grande probité, pour sa grande moralité, peut-être ? 
Raté. Cahuzac a été condamné en 2007 pour avoir employé une femme de ménage au noir. Car, quand on est socialiste soucieux des droits sociaux des braves travailleurs, on n'en est pas moins regardant quant aux charges sociales qui grèvent les salaires à payer. C'est vrai aussi que la brave travailleuse en question n'était pas française. Mais Philippine. En plus, elle n'était même pas en règle sur le territoire français puisque immigrée illégale sans papier ! Ah bah, qu'est-ce que vous voulez, quand on est socialiste, on donne des leçons à tout le monde, du coup, on s'en trouve démuni quand il s'agit d'en appliquer dans sa propre vie...

Mais attention, Cahuzac a été condamné, certes, mais ne s'est vu infligé aucune peine quelconque. Condamné sans peine, cela s'appelle. Et pour faire bonne mesure, condamné sans inscription au casier judiciaire. Ben voyons. Il y a comme ça des petits arrangements entre Justice et camarades socialistes, comme dans l'affaire Thomas Fabius (voir La Justice et son bandeau, article de octobre 2012).
Cahuzac est donc un condamné au casier vierge : à l'instar de son Premier Ministre Super-Ayrault, en somme ! Bref, Hollande Ouille s'est fait une spécialité d'embaucher des repris de Justesse...

Alors, Hollande Ouille, qui n'aime pas les riches, et qui s'était engagé à n'avoir personne autour de lui qui ait été condamné, a embauché Cahuzac pour son engagement sans faille ? 
Encore raté ! Cahuzac a publiquement fait comprendre qu'il ne croyait pas à la pertinence de la taxation confiscatoire de 75% chère au benêt présidentiel. C'est d'ailleurs du bout des doigts qu'il a bâclé sa présentation au Conseil Constitutionnel. Ce dernier a donc renvoyé le paquet au gouvernement avec la mention : « à refaire ». Mieux, cette taxation se devait d'être « exceptionnelle ». Mais Cahuzac, qui n'y croit pas, l'annonce pérenne...

Cerise sur le gâteau, Cahuzac a eu cette semaine une sortie qui vaut son pesant de traîtrise. Sur Europe 1, à la question d'un journaliste lui demandant pourquoi il se croit victime d'un complot, Cahuzac a eu cet aveu sublime : « Il n'est jamais bon d'être un ministre du Budget quand les impôts augmentent autant... ! Il n'est jamais bon de se dire de gauche quand on veut que les comptes soient tenus!» Avec des amis comme Cahuzac, Hollande Ouille n'a finalement pas besoin d'ennemis...

Alors, pourquoi Flanby garde-t-il encore Cahuzac au gouvernement ? La réponse est comprise dans la question : parce que c'est Flanby, justement. Certes, Cahuzac n'est pas encore mis en examen, donc la fameuse présomption d'innocence pourrait jouer, (cette présomption d'innocence que la gauche s'était obstinément refusée à accorder à Eric Woerth). Mais ce même Flanby n'avait-il pas affirmé, dans l'affaire de la plainte pour harcèlement sexuel contre George Tron : « quand un ministre est mis en cause, démissionner est la meilleure façon de "préparer sa défense" ?

Enfin, Cahuzac, ministre du budget ayant autorité sur l'administration fiscale, poursuivi pour fraude fiscale, il y aurait quand même, pour un juriste quelque peu regardant sur les conflits d'intérêts, « baleine sous le gravier ». Et Hollande Ouille doit savoir ce qu'est un conflit d'intérêts, puisqu'il disait, il y a neuf mois à peine : « Moi président de la République, il y aura un code de déontologie pour les ministres, qui ne pourraient pas rentrer dans un conflit d'intérêts. »

Pôv Hollande Ouille : Décidément, Cahuzac, roi de l'implant capillaire, va lui faire des cheveux...

Vraiment, ce cas Cahuzac, c'est caca !

samedi 5 janvier 2013

Critique de la Fonction Publique Territoriale : absolument Re-por-tée !


Aurélie Boulet était chargée de mission au sein du Conseil Régional d'Aquitaine, dans le service des affaires européennes et internationales. Rien que de tenter d'imaginer l'utilité d'un tel service dans une administration purement locale est déjà en soi un indice qui en dit long sur la coûteuse bureaucratie qui gangrène le pays.
Mais ce n'est pas le sujet du jour. Il se trouve que Aurélie Boulet, témoin éberluée de l'incommensurable incompétence, du clientélisme, de la gabegie financière, du népotisme, et du ridicule qui règnent à tous les étages de cette administration, écrit sous le pseudonyme de Zoé Shépard en 2010 un pamphlet intitulé « Absolument dé-bor-dée ! ».

Ce livre est un vrai succès de librairie avec ses 400 000 exemplaires. Oui, mais voilà : il n'a pas l'heur de plaire au Conseil Régional d'Aquitaine, présidé par le socialiste Alain Rousset. Aurélie Boulet a pourtant pris soin d'écrire sous pseudonyme, de situer les acteurs sur la scène fictive d'une mairie et non pas au Conseil d'Aquitaine qui n'est jamais cité, pas plus nommément qu'aucun de ses protagonistes. Bref, les situations doivent être tellement bien observées et si précisément relatées que les fonctionnaires mis en cause se reconnaissent dans les portraits dépeints dans le livre ! Aurélie Boulet est identifiée comme auteur du pamphlet et suspendue deux ans pour manquement au devoir de réserve.

Il faut dire que le bilan est accablant pour cette institution locale : secrétaire de service incapable de se servir d'un fax, ou de réserver un vol ou une chambre d'hôtel, un chargé de mission envoie des ordinateurs hors de prix dans un pays d'Afrique dont la population est à 90% sans aucune électricité, un chef de service ne connaît pas un traître mot d'anglais, confond Haiti et Tahiti, un autre passe ses factures de galante compagnie en note de frais de déplacement, la plupart des petits pontes de l'institution passent l'essentiel de leur temps en réunions aussi fumeuses qu'inutiles. Pour Aurélie Boulet, soucieuse de mettre ses compétences au service de la collectivité et d'oeuvrer pour le bien public, le constat est amer. Elle juge que si les 35 heures de travail effectif sont faites par le fonctionnaire territorial moyen, c'est sur une base mensuelle...

Deux ans d'exclusion du service territorial pour celle qui a osé dénoncer les travers coûteux pour les contribuables, d'une Institution livrée aux délires d'une caste de parasites parvenus, aussi inutile que forte de son impunité. Car bien évidemment, Aurélie Boulet fait immédiatement un recours de cette sanction, pour tenter de la faire suspendre, auprès du Tribunal Administratif de Bordeaux. Elle est tout aussi évidemment, déboutée : La Caste des Privilégiés de notre époque est bien protégée par une Justice à ses ordres. En seconde instance, qui statue sur le fond, ce même Tribunal vient de confirmer la sanction d'exclusion sans salaire de deux ans ! Et 1200 euros à verser au conseil Régional d'Aquitaine pour frais de justice !

Ainsi donc, dans la France de Hollande Ouille et de Taubira, une horde de cégétistes en furie peut se permettre de mettre à sac les bureaux d'une entreprise privée (ou d'Etat, d'ailleurs...), d'une permanence d'un élu UMP (Charleville-Mézières), d'une sous-préfecture (Compiègne) et de s'en prendre physiquement, à l'occasion, à des cadres dirigeants, sans que cela n'émeuve en aucune manière la Justice, ni aucun responsable politique de gauche. Mais si un fonctionnaire dénonce publiquement, sous la forme littéraire d'un pamphlet, les travers d'une administration publique, il est carrément exclu de son poste !
Saucisson-Pinard s'est longtemps demandé à quelle extrémité devait se livrer un fonctionnaire à l'emploi garanti, pour être viré. Maintenant, il le sait.

La Fonction Publique en France est bien devenue cette Nomenklatura, cette nouvelle noblesse d'intouchables, bien au-dessus du reste de la piétaille civile et corvéable, avec la Justice comme ultime rempart contre les imprudents qui oseraient, - ne serait-ce que- la critiquer.

Le plus drôle, si on peut dire, est que les fonctionnaires, pour la plupart, ne récusent pas les faits décrits par Aurélie Boulet. Ils lui reprochent tout bonnement de les divulguer ! C'est dire leur niveau d'inconscience !
Saucisson-Pinard a lu avec intérêt les critiques formulées à l'égard du livre, le plus souvent par des fonctionnaires, sur différents sites. Pour les résumer, leurs propos se résument à dire, « ben oui, c'est comme ça que ça se passe, mais « tout le monde le sait », donc ce n'est pas nouveau, et puis, dans le privé aussi, il y a du népotisme « Julie Depardieu serait-elle actrice si elle ne s'appelait pas Depardieu ? » (curieux comme le mot Depardieu est devenu un exutoire tout d'un coup pour nos bonnes âmes de gauche, l'exemple de Nicolas Bedos aurait pu être avancé, mais non, c'est celui de Depardieu qui est choisi...), dans le privé aussi, il y a des incompétences et patati et patalère... »

Il n'effleure même pas l'idée de ceux qui émettent ces comparaisons, que les travers éventuels des sociétés privées ne pénalisent qu'elles-mêmes et pas la collectivité toute entière, avec de surcroît, la circonstance aggravante que c'est cette même collectivité qui finance grassement les errements de sa fonction publique. Enfin, si des sociétés privées sont gérées comme l'Administration, elles disparaissent, à terme, purement et simplement du marché. Et si l'Etat était géré comme une société privée performante, ça se saurait...

A défaut de contester le fond du pamphlet, les critiques se concentrent généralement sur l'arrogance supposée de l'auteur, comme si c'était de nature à défausser les hauts-fonctionnaires des faits rapportés : « Certes, Monsieur le Juge, je vole, je triche à ne plus en pouvoir, je suis parfaitement incompétent et tout à fait cossard, mais celui qui m'a dénoncé a une verrue sur le nez ! »...

La bonne nouvelle cependant est que Aurélie Boulet remet le couvert avec un nouveau livre intitulé « Ta carrière est fi-nie ! » pour décrire, entre autres, l'univers des placards dorés de la fonction publique où sont reclus les valets-fonctionnaires qui ont déplu à leurs « monarquillons » de chefs de service ou qui n'ont pas montré suffisamment de faculté à se fondre dans le moule d'une fonction publique citadelle de privilèges et de droits exclusifs.

Pour vous en mettre l'eau à la bouche, voici un petit extrait de ce nouveau pamphlet:
« Les doublons dans l'organigramme sont une spécialité maison. Bizarrement, lorsqu'un copain du Don (Monsieur le Maire dans la fiction du livre, le Président du Conseil Régional dans la réalité - note de S-P-) l'appelle pour caser son rejeton, un brillant élément couvert de diplômes (...) il est rare que ledit rejeton se retrouve au bas de la grille indiciaire. En règle générale, comme touché par la grâce administrative, il se pose directement au grade de chargé de mission - pour celui qui a triplé sans l'avoir son BEP - et à celui de directeur pour tous les autres. Le problème est que la plupart des tâches administratives, pour être accomplies, requièrent malgré tout une certaine compétence. Il faut donc embaucher une autre personne. Sa mission? S'acquitter du boulot que la première est incapable de faire. Par conséquent, notre organigramme ressemble à s'y méprendre à une armée mexicaine décadente, sorte de pyramide inversée sur la tête... »

A consommer sans modération.