Le conformisme de nos
médias et leur allégeance au politiquement correct ne cessent
d'étonner Saucisson-Pinard.
Prenons RTL et son
analyse de la situation grecque, diffusée ce lundi 25 janvier, date
du premier anniversaire du mandat de Tsipras.
La journaleuse décrit
par le détail, ce qu'elle consentirait tout juste à appeler le mauvais côté
de la médaille :
- Exode des jeunes, et notamment des jeunes diplômés, ceux qu'on serait tenté de nommer les cerveaux, en tous cas, ceux qui représenteraient l'avenir du pays. Peu soucieux de ne trouver que des jobs de serveur à 200 euros mensuels, ils cherchent leur futur personnel en Europe ou aux Etats-Unis.
- Hausse du chômage
- Plafonnement du salaire minimum
- Effritements successifs des pensions de retraite
- Limitation des retraits d'espèces hebdomadaires à 280 €, ce qui est évidemment sympathique et encourage les Grecs à confier leur bas de laine aux banques.
Autant de constats qui ne
sont pas sans rappeler ce à quoi on assiste peu à peu dans notre France
hollandesque. La Grèce est la boule de cristal qui dévoile notre
avenir proche. Il est néanmoins probable que nombreux seront les
surpris... Amusant.
Mais rassurez-vous,
braves auditeurs, tout n'est pas noir dans le bilan du leader grec.
Jouez hautbois, résonnez musettes, voici les points positifs qui, à
comprendre notre journaleuse, compensent largement ces quelques
inconvénients pécuniaires.
Tout d'abord, Tsipras,
confronté aux réalités économiques, a abandonné son discours
populiste. Saucisson-Pinard rappelle la définition du populisme chez
nos bien-pensants ; quand le peuple est d'accord avec ses
« élites », c'est de la démocratie. Mais quand il est
en désaccord, c'est du populisme. Ne pas confondre.
Il est donc formidable
pour la Grèce que Tsipras soit rentré dans le rang de la
bien-pensance européiste.
Ouf, les grecs vont donc
pouvoir être rassurés. Ils devront bien sûr continuer à se serrer
brutalement la ceinture, mais au moins, on ne leur laissera pas
espérer une autre façon d'envisager l'avenir. C'est la première
bonne nouvelle de ce premier anniversaire de l'accession au pouvoir
du leader d'extrême gauche.
La seconde bonne nouvelle
énoncée par notre petite soldate du politiquement correct de RTL,
c'est la vente du port du Pirée aux Chinois, qui est « en
bonne voie de finalisation ». Formidable. En clair, la Grèce
est en train de vendre ses bijoux de famille, principalement ceux à
portée économique, et c'est un effet assurément positif de
l'action de Tsipras.
A ce compte-là, on se
demande ce que pourrait bien être une mauvaise nouvelle.
Enfin, notre journaleuse
économique de la station périphérique nous garde le principal
bénéfice du mandat de Tsipras pour la bonne bouche : La Grèce
demeure (pour l'instant) dans la zone euro !
Voilà bien
l'essentiel, n'est-ce pas ? La sacro-sainte monnaie apatride, la
déchue de toutes les nationalités, est encore intouchable. Elle
pourra continuer de saigner ses membres les plus fragiles, et les
Grecs devraient saluer avec des flonflons et des larmes de
reconnaissance dans les yeux, cette appartenance au Club. En
continuant de s'acquitter de leur cotisation en se saignant aux
quatre veines, certes, mais quand on aime, on ne compte pas, c'est
bien connu.
Le malade est de plus en
plus faible, il ne se lève plus de son lit. Il perd peu à peu
conscience. D'aucuns diraient qu'il agonise. On vend petit à petit
son patrimoine pour rémunérer ses médecins mais la bonne nouvelle
est qu'on continue de lui administrer des saignées, seule thérapie
officiellement reconnue, d'autant qu'on a bien convaincu le malade de
laisser les autres thérapeutes, non agréés par le Conseil de
l'Ordre Européen, à la porte.
Et nos médias susurrent
avec assurance, à l'oreille du malade et de son entourage familial,
qu'il est entre de bonnes mains...