Hollande Ouille a ajouté
à la longue liste des calamités dont il a accablé le pays, d'avoir
fait passer une très mauvaise nuit à Saucisson-Pinard.
Etait-ce le discours de
Wagram que le présidenticule a fait ce 8 septembre en laissant
penser à la cour médiatique servile qu'il s'agissait d'une annonce
de candidature à la prochaine présidentielle, ou était-ce cette
blanquette de veau servie au dîner qui ne passait pas, toujours
est-il que Saucisson-Pinard eut du mal, ce soir là, à trouver le
sommeil.
Tout au long de la
soirée, il s'était dit que, décidément, Hollande Ouille
multipliait les signes d'un manque de lucidité quasiment
pathologique. D'abord en croyant qu'il était capable de remplir la
fonction présidentielle, en se présentant comme candidat en 2012,
alors qu'il n'avait jusque là, montré aucune qualité en quoique ce
soit. Puis en ne s'apercevant pas à quel point il était ridicule
aux yeux de tous, dans cet exercice. Et enfin en espérant pouvoir
être réélu alors qu'il bat, haut la main, tous les records
d'impopularité. Comment peut-on être autant déconnecté des
réalités ? se demandait Saucisson-Pinard. Il se drogue ?
Dans quel pays imaginaire vit-il ? Dans sa tête, se voit-il en
Père Noël, dopé au Prozac, et habitant à Disneyland ?
Et puis tout d'un coup,
Saucisson-Pinard se trouva devant son écran télé. Médusé, il
regardait un reportage en direct sur France 2. La voiture noire
présidentielle de Hollande roulait, découverte, sur les
Champs-Elysées, à très petite vitesse, au milieu des hourrah et
des vivas. Une foule en liesse hurlait sa joie. La police, débordée,
avait fort à faire pour contenir des milliers de badauds qui se
pressaient gaiement autour de la voiture présidentielle. La
Marseillaise chantée à tue-tête saluait le passage du véhicule.
Non, ce n'était pas
possible, se disait Saucisson-Pinard. Etait-on déjà au lendemain du
second tour de la présidentielle de 2017 ? Non, les Français
n'ont quand même pas réédité leur connerie de 2012 ? Non,
dites-lui que ce n'est pas possible... !
Saucisson-Pinard était
trempé de sueur, livide.
Les caméras de la régie
de France 2 zoomaient sur certaines personnalités présentes aux
abords du cortège. On voyait très distinctement la Tartine au Brie
quasiment hilare. Au passage, Saucisson-Pinard apprit ce que la maire
de Lille faisait de ses vieux vêtements : elle les mettaient.
Un gros plan montrait le
ministre de l'Intérieur Cazevide, généralement plutôt austère,
arborer un large sourire. Saucisson-Pinard se surprit à remarquer,
qu'après l'hommage, en Notre-Dame de Paris, rendu au prêtre de
Saint-Etienne du Rouvray assassiné par ces deux racailles arabes,
c'était juste la deuxième fois qu'il le voyait rire...
Des plans plus larges
survolaient « la plus belle avenue du monde » où
grouillait une foule exultante, brandissant des drapeaux bleu blanc
rouge. On distinguait dans le tintamarre des klaxons, des cris de
joie et des pétards, des slogans d'espoir : « tout ira
mieux maintenant ! » proclamaient des pancartes. Des
farandoles se formaient spontanément. Il y avait même des gens qui
dansaient.
Saucisson-Pinard n'en
croyait pas ses yeux et ses oreilles. Comment les Français
pouvaient-ils être cons à ce point ? Alors que tous les 14
juillet du quinquennat avaient vu le passage du présidenticule
Flanby ponctué de sifflets et de quolibets, Saucisson-Pinard était
incrédule devant le spectacle que lui offrait le service public de
France 2.
Puis soudain, une caméra
zooma sur la voiture noire présidentielle.
Saucisson-Pinard se
détendit d'un coup : un cercueil trônait sur la plate-forme
arrière, avec les lettres FH dorées sur le couvercle. Avec un
profond soupir et un sourire béat aux lèvres, Saucisson-Pinard
cessa de se crisper sur ses draps, et trouva enfin, apaisé, un
profond sommeil...