Elle est quand même bien
louche, cette affaire des attentats de Charlie Hebdo. Chelou, comme
disent les djeunes.
Pourquoi louche ?
Parce qu'elle a réuni des millions de personnes dans la rue
dimanche ?
Non, cela n'a rien
d'étonnant. Car il faut bien le reconnaître, cette manifestation,
pardon, ce défilé était une vraie auberge espagnole : chacun
pouvait y trouver ce qu'il y apportait. D'abord le mot d'ordre
général qui consistait à dire « plus jamais ça »
pouvait difficilement faire débat, hormis dans certaines banlieues
de racailles maghrébines que les médias se sont d'ailleurs bien
gardées de montrer. Donc ce mot d'ordre était au moins aussi
rassembleur que s'il s'était agi de défiler pour demander plus
d'argent, la suppression de tout impôt, de l'amour garanti,
l'essence gratuite, six mois de vacances par an et la retraite à 35
ans, le tout sans rien toucher aux avantages déjà acquis.
Et dans le détail,
chacun y trouvait motif à y participer.
Les bobos étaient
contents de trouver une occasion de montrer leur affliction devant
l'agression du torchon de contre-culture qui a bercé leur jeunesse
estudiantine sur les bancs de fac de Nanterre.
Les Tartuffes gauchos de
la liberté d'expression qui demandaient hier encore la censure de
Zemmour et la mise au pilori du livre de Houellebecq se refaisaient
une virginité morale de tolérance. Une tolérance qui cependant
avait été très discrète chez eux quand l'atteinte à la liberté
d'expression concerna celle d'un dessinateur qui n'était pas de leur
bord :Konk. Konk est un dessinateur féroce, de grand talent,
beaucoup d'humour. Mais certes, il était sans aucune vulgarité, et
surtout de droite. Donc viré de l'Evénement du Jeudi, de Marianne,
du Monde et même du Figaro, par ceux-là mêmes qui se sont
prétendus « Charlie » dimanche. Il faut préciser, il
est vrai, que Konk avait déclaré ne pas forcément prendre pour
argent comptant tous les détails du conte de l'Holocauste, ce qui,
dans notre pays de liberté d'expression paré des lois Pleven et
Gayssot, est assez couillu.
Les gens qui voulaient
bouffer du musulman avaient enfin l'occasion de dénoncer l'islam
sans se faire accuser de racisme.
Les musulmans pouvaient
se démarquer d'une frange médiatiquement encombrante à peu de
frais, certains sans doute en toute bonne foi et beaucoup d'autres
dans l'application d'une taqiya bien comprise (accepte la main qui te
nourrit tant que tu n'es pas en position de la mordre).
Des gens de droite se
félicitaient de faire partie d'une France rassemblée et occupant le
devant de la scène internationale comme aux plus beaux jours de sa
splendeur passée. D'où la mixité étrange dans ce défilé, de
gauchos à tendance anar et de personnes applaudissant les forces de
l'ordre et chantant la Marseillaise.
Donc, non, ce n'est pas
le succès de ce rassemblement qui interpelle.
C'est plutôt la façon
dont tout ceci a été organisé.
Explications :
revenons à la chronologie des évènements.
Mercredi en fin de
matinée, les médias nous apprennent qu'une attaque vient d'avoir
lieu dans l'immeuble qui abrite les locaux, entre autres, de Charlie
Hebdo. Pendant plusieurs heures dans l'après-midi, on ignore encore
le nombre exact d'agresseurs. Dès le lendemain, alors qu'on en est
encore au tout début du développement de cette affaire, des
affichettes imprimées du fameux « Je suis Charlie »
fleurissent partout comme par enchantement, sur un modèle unique.
C'est par millions que ces affiches sont disponibles le vendredi et
samedi qui suivent. Partout dans le monde et dans toutes les
langues !
Des abribus accueillent
le slogan en affiche grand format.
Un spot télé avec une
chanson interprétée par Maxime Le Forestier s'insinue dans les
pages pub des chaînes télé qui sont réservées normalement des
semaines ou des mois à l'avance par les annonceurs.
Mieux : le dimanche
soir, au Golden Globe Awards, de l'autre côté de l'Atlantique, des
stars américaines dont George Clooney arborent un badge « Je
suis Charlie » ! Pas un badge bricolé, non. Un vrai
badge ! Et tout ça dans les 3-4 jours qui suivent la fusillade?
Vous ne trouvez pas ça étrange, bizarre, sidérant, insolite,
singulier, surprenant, incroyable, vous ? Saucisson-Pinard, si !
A ce stade, ce n'est plus
de la réactivité, c'est de l'instanténéité, si vous permettez ce
barbarisme. Bref, très très louche.
L'affaire Charlie est chelou !
N'importe quel
responsable marketing ayant eu à lancer une campagne d'ampleur à un
niveau national, et a fortiori international, sait qu'il lui faudra
des semaines et des semaines pour organiser tout ça. Parce que les
imprimeurs capables de faire face à une telle demande ont besoin de
temps, ne serait-ce que pour s'approvisionner en papier. Parce qu'ils
ont un planning dans lequel ils doivent insérer la demande du
client. Parce que créer un concept de communication ne s'improvise
pas. Parce que la livraison d'affiches dans tous les coins du monde
et leur distribution au consommateur final demandent du temps. Parce
que la réservation d'espaces publicitaires dans les abribus ou à la
télé ne se fait pas à la dernière minute.
Saucisson-Pinard veut
bien que certaines manifestations populaires soient spontanées. Mais
dans le cas présent, ce n'est plus de la simple spontanéité
d'amateurs qui font à la va-vite quelques calicots taillées dans
des draps troués, avec des slogans improvisés divers et variés
peints à grands coups de pinceaux maladroits. On est bien ici dans
une organisation professionnelle qui ne suppose aucun à-peu-près.
Et surtout, une organisation qui a besoin de temps pour s'accomplir.
Et manifestement, entre le mercredi fin de matinée des premiers tirs
de Paris 11e et le badge de Clooney de dimanche à Los Angeles, le
temps n'y est pas. IM-POS-SI-BLE.
Et qui finance tout ça ?
Qui d'autre que l'Etat bien sûr ! Vous n'avez jamais constaté
le temps requis par une Administration étatique pour sortir un
budget, même modeste? Les victimes d'une catastrophe naturelle
que l'Etat s'engage à indemniser « d'urgence » et qui
touchent leurs premiers euros des mois ou des années après les
faits, savent de quoi il est question ici.
Et l'organisation d'une
rencontre internationale de chefs d'états ou de leurs principaux
représentants ? Croyez-vous qu'elle puisse s'improviser au
débotté ? Avec l'intendance que cela suppose, les conditions
matérielles et de sécurité à assurer ? Peut-on croire que
cela puisse se faire comme l'invitation d'un copain de fac qui est de
passage dans le quartier : « tiens, t'es dans le coin ?
Eh bien, passe à la maison, on se fera une bouffe ! Mais à la
fortune du pot, hein ? »
Si la mobilisation des
participants peut sembler joyeusement spontanée, l'organisation qui
est derrière et qui est indispensable pour précisément faire
croire que la mobilisation est spontanée est forcément
professionnelle. Et il lui a fallu du temps. Beaucoup de temps.
Alors la question se
pose. Comment le gouvernement a-t-il pu préparer à l'avance la
réaction à un événement supposé inattendu ?
Mais avant de répondre,
regardons le contexte. Hollande est dans les sous-sol de la
popularité. Même sa majorité se divise, avec les frondeurs en
embuscade. Les élections récentes sont catastrophiques, et celles à
venir s'annoncent cataclysmiques. La population française devient de
plus en plus allergique à son immigration, et surtout à son
immigration maghrébine. Le FN monte chaque jour toujours un peu plus
dans les intentions de vote et gagne en popularité. La politique de
diabolisation à l'égard des Le Pen, malgré les efforts entêtés
des médias aux ordres, fonctionne de moins en moins bien. Pire, le
mouvement anti-islam Peliga lancé depuis octobre dernier en
Allemagne se développe de façon exponentielle, et risque de faire
tache d'huile en France. Ce mouvement est une grosse écharde qui
commence à provoquer une inflammation purulente dans le pied de
Merkel.
Au gouvernement, on
n'aurait rien contre une bonne vieille diversion capable de
rassembler, fût-ce de façon artificielle et provisoire. L'essentiel
étant de gagner du temps pour repousser autant que faire se peut une
échéance qui paraît se rapprocher un peu trop vite à son goût.
Mais attention : rassembler, oui, mais quand même pas jusqu'aux
sympathisants FN qui doivent nécessairement demeurer les parias de
la vie politique française : Faut pas déconner non plus.
Alors, comment prévoir
l'élément déclencheur de cette diversion afin de pouvoir
l'exploiter au mieux ? Boule de cristal ? Tarot ? Marc
de café ? Elisabeth Tessier ? Un peu aléatoire tout cela.
En revanche, si « on »
apprenait qu'un attentat devait être commis, peut-être n'y
aurait-il pas forcément urgence à s'interposer ? Rien de tel
que la désignation d'un ennemi susceptible de menacer la Nation
(Nation dont on retrouve tout d'un coup l'intérêt du concept fort
opportunément) pour rassembler et faire front commun. Ce principe
est vieux comme le monde. Encore faut-il qu'on laisse cet ennemi agir
avant de pouvoir exploiter ses actes.
« On »
apprend donc qu'un attentat va viser le journal satirique, emblème
moribond de la gauche anarcho-communiste et un magasin juif. Peut-on
rêver mieux ?
Bien sûr, on avait eu
récemment l'assassinat par des islamistes de Gourdel, en Algérie.
Mais bon, d'abord c'était en Algérie, pas en France. Et puis
c'était un simple randonneur, un illustre inconnu qui n'avait jamais
dessiné les fesses d'un pape ni transformé un crucifix en objet
obscène. Bref, pas un artiste porteur de la symbolique de gauche
laïque et anti-bourgeoise. Et il n'était même pas juif, ce con.
Aucun intérêt donc.
Tandis que là, c'est le
bingo. Charlie Hebdo aurait été de toutes façons voué à crever
économiquement cette année. Il est temps de tirer parti du
potentiel de valeur que peuvent avoir cet octogénaire libidineux et
ce septuagénaire adolescent très très attardé coiffé à la
Mireille Mathieu. Et effectivement cette valeur, à la Bourse des
actions humanistes, va crever le plafond en atteignant une surcote
inimaginable : dans la même semaine, 2 000 nigérians sont tués
par les islamistes de Boko-Aram sans que nos bonnes âmes
médiatico-politiques n'aient levé un sourcil. Une gamine de 10 ans
est jetée en bombe vivante pour tuer 19 personnes, mais nos médias
ne sont concernés que par la mort de quatre collègues. Pas deux mille. Quatre. Quatre scribouilleurs
porteurs à eux tout seuls, sur leurs épaules cacochymes, du
principe sacré de la liberté d'expression. Car il ne faut pas se
tromper. Toute l'affaire Charlie ne repose que sur ces quatre
personnes. S'il ne s'était agi que de trois policiers, un employé
de maintenance et de quelques autres salariés de seconde zone, la
nouvelle n'aurait fait au mieux qu'une mention dans un ou deux
journaux télévisés du soir.
Que ces projet d'attentat
soient la création de branquignols à la petite semaine n'avait
aucune importance. On ferait ce qu'il faut avec l'aide de médias
complaisants pour les faire passer pour des professionnels de haute
voltige. Et nos journalopes de nous présenter, intervenants après
intervenants, ces dangereux terroristes maniant la kalachnikov comme
personne. Sauf que pour manier un pistolet mitrailleur, il n'y a pas
besoin d'avoir fait l'Ecole Militaire. Le premier crétin venu en est
capable. En revanche pour commettre un attentat sans se faire repérer
avant et pouvoir s'échapper longtemps, cela demande une autre trempe
de candidats.
Et dans le cas présent,
que constate-t-on ? Deux clampins qui se trompent d'adresse,
demandent leur chemin jusqu'à la cible, oublient une carte
d'identité dans un véhicule, ne prévoient aucune stratégie de
fuite, sont obligés de braquer en toute improvisation une première
voiture, puis plus tard une seconde, vont dans l'est de Paris dans
l'Aisne, puis reviennent sur leur pas en Seine et Marne, au terme
d'un cheminement erratique? Des professionnels du terrorisme, ça ?
De qui se moque-t-on ? Un vrai terroriste aguerri peut sortir du
pays et mettre des années avant d'être retrouvé en Amérique du
Sud ou ailleurs. Comme Carlos par exemple.
Et ce Coulibaly qui
manque de tout faire foirer son entreprise en intervenant en toute
improvisation lors d'un banal accident de la circulation alors qu'il
est supposé mener une prise d'otages dans un magasin juif quelques
heures plus tard ? Un professionnel de l'attentat, lui aussi ?
Dans une comédie de Mel Brooks, oui. Pas dans la vraie vie.
Bref, si « on »
avait eu connaissance de ces projets d'attentat et qu' « on »
se soit croisé les bras en se contentant d'observer leur
préparation, puis leur déroulement, ça laissait effectivement du
temps pour préparer l'après-attentat. Son exploitation
politico-médiatique. Il n'est pas impossible qu' « on »
ait aussi un peu aidé en sachant suggérer aux intéressés que ce
mercredi était un jour de conseil de rédaction au grand complet...
Car vu le manque de préparation évident de l'attentat dans ses
autres composantes, on a du mal à imaginer que les frères Kouachi
aient découvert ça tout seul. Quant à une simple coïncidence....
En termes de jeu d'échec,
on appelle cela sacrifier un pion pour faire avancer sa Reine. Ou en
l'occurence, ce Fou d'Hollande. Car enfin, à qui profite surtout ce
massacre ? Les familles des salariés de Charlie Hebdo et celles
des autres victimes de l'hypermarché casher devraient se poser la
question.
Bien entendu, il aurait
été délicat qu'on finisse par capturer vivants ces charlots de
l'affaire Charlie et qu'ils apparaissent publiquement pour les
branquignols qu'ils sont.
Donc, après le siège de
l'entrepôt où ils se sont réfugiés, « on » nous dit
qu'ils sont opportunément sortis pour attaquer les forces de
l'ordre, avant même que ces derniers ne lancent un assaut.
Curieux non ?
Et les tireurs d'élite
du Raid, qui ont eu tout leur temps pour s'installer, se protéger,
ajuster leur position, qui sont capables d'atteindre une pièce d'un
euro à 150 mètres, n'ont pas pu juste neutraliser ces deux
terroristes en leur tirant une balle dans les rotules ou une flèche
hypodermique capable d'assommer un éléphant ? Sans doute
n'ont-ils pas eu une trop grande pression de la part de leur
hiérarchie à garder vivants leur cibles et en même temps, on peut
comprendre leur jouissance à truffer ces salopards de plomb.
En tous cas, la mort des
trois comparses semble bien opportune pour clore à peu de frais ce
qui semble bien pouvoir être une grande machination.