« Elle a réponse à
tout, mais tout n'est pas une réponse ». Voilà comment un
prétentieux arrogant au micro d'Europe 1 ce dimanche matin, présente
Marine Le Pen, tout fier de sa trouvaille sémantique. Le prétentieux
en question est-il un opposant politique? Un député socialiste ?
Un sénateur UMP ? Un syndicaliste ? Un militant de
Mélanchon ? Non. Rien de tout cela. Un simple journaleux,
animateur d'une émission politique qui « invitait » la
représentante du FN à s'exprimer.
Voilà comment dans notre
France tolérante, diverse et apaisée, un journaliste ose, sans
aucun complexe, afficher délibérément et avec agressivité son
opinion en préambule d'une interview à laquelle il convie la
représentante d'un parti rassemblant plus de 20% des voix.
Le journaleux en
question ? Elkabbach, le caméléon de la politique. Giscardien
sous Giscard, nègre biographe mitterrandien sous Mitterrand,
carpette chiraquienne sous Chirac, vassal de Sarkozy sous Sarkozy et
élevé au rang de commandeur de la Légion d'Honneur sous Hollande.
Elkabbach a fait sienne l'assertion d'Edgar Faure selon laquelle ce
n'est pas la girouette qui tourne, c'est le vent. Et le vent,
Elkabbach y est plus sensible qu'une feuille morte prise dans une
tornade tropicale. Imagine-t-on Elkabbach annoncer l'interview de
Hollande en disant, par exemple : « Il n'a qu'une parole,
et c'est pour ça qu'il la reprend si facilement. » ?
Bien entendu, l'interview
dans le cadre de l'émission d'Europe 1 « Le Grand
Rendez-vous » de ce dimanche, se déroule comme prévu.
Elkabbach a toujours trouvé ses propres questions beaucoup plus
intéressantes que les réponses de son interlocuteur, aussi
longtemps bien sûr que l'interlocuteur en question n'occupe pas
l'Elysée. Aussi, n'arrête-t-il pas de couper la parole, à peine
l'interviewé a-t-il commencé à amorcer un début de réponse, afin
de poser une autre question, encore plus passionnante que la
première, à tel point que Elkabbach s'épate visiblement lui-même
de son audace et de son impertinence, à défaut d'avoir de la
pertinence.
A chaque proposition de
Marine Le Pen, Elkabbach, du haut de sa grande compétence en matière
économique, affirme de façon péremptoire : « ce n'est
pas possible ».
Par exemple, au sujet de
l'écotaxe : Taxer uniquement les camions étrangers pour
l'utilisation des routes françaises que les camionneurs français
ont déjà payés par leurs impôts ?
- Impossible ! rétorque
notre journaleux futur prix Nobel d'économie. « Les camions
étrangers déserteraient alors la France. Ils contourneraient le
pays ! » Voilà le genre de crétinerie énoncée sans
rire par l'ex-président d'Europe 1 et ex-président de France
Télévision.
Quant on constate ce
niveau de caniveau de propos et de raisonnement chez un individu qui
a trusté et occupe encore de hautes fonctions dans l'audiovisuel
depuis quarante ans, on mesure l'étendue de la médiocratie dont la
France est en train de crever.
Suspendre Schengen et
rétablir des frontières ? - Impossible, affirme notre
journaliste expert en géo-politique internationale. 99,9% des pays
du monde ont des frontières, mais d'après Elkabbach, cela est hors
de portée de la cinquième puissance économique du monde.
A la limite, on pourrait
pardonner à notre journaleux-girouette opportuniste d'avoir des
opinions stupides, si seulement il voulait bien les garder pour lui
et laisser son invité(e) s'exprimer et les auditeurs juger par
eux-même de la pertinence de ses propos. Mais c'est là le problème.
Audiard disait : « je préfère les méchants aux cons,
parce que les cons ne se reposent jamais ».
Encore qu'on puisse
appartenir aux deux catégories. La preuve en est dans ce qui suit.
Elkabbach demande à
Marine Le Pen si elle aurait voté en faveur de Patrick Modiano pour
le prix Nobel de littérature 2014. La présidente du FN ayant
répondu qu'elle ne l'avait pas lu, Elkabbach s'essaye à l'humour en
suggérant : est-ce parce que l'écrivain a su si bien
évoquer la nuit de l'Occupation? Tout en feignant de s'excuser
aussitôt de sa bassesse, avec un pitoyable « j'exagère,
j'exagère ».
Naturellement, Marine Le
Pen a vite fait de lui rappeler que le nom de son grand-père figure
sur un monument aux morts de La Trinité sur mer avec la mention
« mort pour la France ». Ce dont ne peut se prévaloir
Elkabbach, juif pied-noir jugé comme traître à l'Algérie
Française en 1961. Comme quoi la propension de Elkabbach à sentir
le vent tourner et ré-orienter son allégeance ne date pas d'hier et
s'exerçait déjà en reniement de son propre père, qui fit vivre sa
famille grâce à une activité d'import-export en Algérie.
L'interview se termine
sur l'affirmation de Elkabbach : « ne vous trompez pas sur
mes choix personnels ! », comme si le choix personnel d'un
journaliste avait une quelconque importance pour l'auditeur, et
n'était affiché pour autre chose que d'affirmer son appartenance au
clan du politiquement correct et rassurer l'establishment au pouvoir
sur sa fidélité au dogme.
Elkabbach ! A 77
ans, il est largement temps de prendre ta retraite et de laisser la
place à un jeune, plus professionnel, plus consciencieux, et plus
indépendant. Il faut te rendre compte que ton époque est révolue.
Tu n'es plus en phase avec le peuple de France. Tu n'es qu'un
dinosaure qui ne représente plus qu'une génération de
soixante-huitards arrogants et intellectuellement malhonnêtes, et en
outre, responsables du déclin du pays; cette génération que
dénonce avec tant de brio et de lucidité le dernier best-seller
d'Eric Zemmour, « le suicide français ».
Et qu'enfin, tu donnes
une suite favorable à l'injonction de Georges Marchais :
« Taisez-vous, Elkabbach ! »
La vie est toujours mal partagée : il faut que la longévité tombe sur des olibrius de ce calibre! Avec sa voix de batracien enrhumé, sa cervelle de mouton et son talent de chroniqueur pour chiens écrasés, il aurait dû disparaître de la circulation avant même cette rencontre avec Marchais qui lui conféra une notoriété aussi indue qu'artificielle. Manque de pot, un demi-siècle après il est toujours là avec sa grosse légion d'honneur et ses œillères de serviteur zélé de la bien-pensance. Cette interview de Marine Le Pen l'a montré sous son vrai jour : un sale vieux con.
RépondreSupprimerAmitiés.
Ce matin, sur radio-France, le journaliste a introduit l'interview d'un socialiste marseillais en parlant du FN "qui gangrène Marseille". En toute objectivité.
RépondreSupprimerOn espère qu'on lui en sera reconnaissant en haut lieu.
j ai écouté cette ITW et oui Elkabach a été odieux en particulier sa question sur Modiano, j ai même failli en faire un billet.
RépondreSupprimerEn fait on ne trouve pas trace du fameux « Taisez-vous, Elkabbach ! » dans les archives.
RépondreSupprimerMais on peut dire qu'il l'a pensé tellement fort que c'est un peu comme s'il l'avait dit.
Il aurait effectivement dit dans son français folklorique: "me coupez pas la parole", comme il le disait un peu à chaque interlocuteur. Mais en l'occurrence, avec Elkabbach, c'était particulièrement justifié. Et en fait, il pensait vraisemblablement "ta gueule!"...
SupprimerJe ne comprends pas de quoi se plaignent certains... Il aurait pu aller plus loin Elkabbach, en la reprenant sur son grand père soi disant "mort pour la France", genre: http://lebruitdesbottes.com/article/marine-le-pen-son-grand-pere-n-est-pas-mort-pour-la-france
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