Le nouveau projet de loi concernant la répression de la négation des génocides, avec celui supposé des Arméniens en ligne de mire, est clairement un nouveau pas vers la dictature de la Pensée Unique. D’ailleurs, il y a un signe qui ne trompe pas : bien que le projet soit porté par une députée UMP (dont la circonscription connaît une grande communauté arménienne, mais c’est évidemment un hasard…), il a, pour une fois, le soutien unanime des socialos. Dès qu’il s’agit d’imposer une façon de penser, les socialos répondent présent. Une sorte d’atavisme culturel, chez eux.
Il va donc être interdit d’avoir sa propre interprétation personnelle de l’Histoire, différente d’une version officielle. On se demande d’ailleurs selon quels termes cette version officielle va être écrite, et par quelles autorités ? Quelle sera la légitimité des ces autorités ? Les Historiens ? Mais les Historiens sont-ils toujours d’accord, dans l’espace et dans le temps, sur une interprétation de faits passés ? Bien sûr que non. D’expérience, on voit bien que l’Histoire est sans cesse commentée, revue et corrigée en fonction des modes de pensée du moment, de la culture originelle de l’Historien, de son orientation politique, des découvertes scientifiques.
Et franchement, si le fait historique est indiscutable, complètement évident, quel besoin y-a-t-il à sanctionner sa négation ? S’il me prend l’idée de contester la mort de Jeanne d’Arc sur un bûcher, sur l’argument que je n’y étais pas pour le voir de mes propres yeux, qui mon délire va-t-il gêner ?
On me rétorquera qu’il ne s’agit pas d’un « génocide ». Certes, mais ça ne change rien au problème, car enfin, l’interprétation même du mot génocide est soumis à caution. A partir de combien de morts y-a-t-il génocide ?
Reprenons la définition du mot : « Un génocide est l'anéantissement délibéré et méthodique d'un groupe d'hommes, en raison de sa race, de son appartenance ethnique, de sa nationalité ou de sa religion, dans le but de le faire disparaître totalement."
Un Allemand de la première guerre mondiale qui, dans sa tranchée, ne visait que les Français parce qu’ils étaient précisément français, et n’avait qu’un but, celui de le faire disparaître complètement afin de poursuivre son avancée en terre ennemie, commettait-il un génocide ? Ou réciproquement, un Poilu français, à l’égard d’un Allemand ?
Le massacre de la St Barthélémy, massacre perpétré au nom de la religion catholique contre la religion protestante, est-il un « génocide » ? Il ne me semble pas que ce terme ait été jamais utilisé dans cette occurrence. Un oubli ?
« Faire disparaître totalement ». Le moins qu’on puisse dire est que ces différents génocides auxquels on pense ordinairement, sont des génocides ratés : car il y a toujours des Arméniens, toujours des Juifs. Et pas en voie d’extinction, apparemment…
Et si, en évoquant un génocide, on ne considère que « l’intention » de le commettre, on constate que ce projet de loi vise quelque chose d’encore plus vague, encore plus sujet à interprétation…
Ce projet de loi ne s’inscrit décidément que dans la volonté délibérée d’imposer une façon unique de penser. Le libre-arbitre voit son champ d’action de plus en plus réduit. « Ne vous en faites pas, braves gens, et surtout, ne pensez plus, ON pense pour vous ! »
En Corée du Nord, ils ont un tyran qu’il est obligatoire de célébrer quand il est en exercice et de pleurer quand il décède. En France, il est déjà interdit de ne pas obéir à la Pensée Unique. Bientôt, il sera obligatoire de la vénérer et l’idolâtrer. Ce n’est qu’une question de temps. A quand l’instauration d’un jour férié pour célébrer le génocide arménien, avec défilé et parade militaire sur les Champs-Elysées ?
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