France 2 nous a encore
offert un archétype de propagande gauchiste, comme cette chaîne
publique en a le secret. C'était mardi 29 janvier, en deuxième
partie de soirée, dans un documentaire à prétention économique de
la série Infra-rouge (ce titre annonçant en quelque sorte la
couleur...) intitulé « nos vies discount ».
Avec une Logan Dacia
graffitée « discount » en guise de fil... rouge
(évidemment), le but était de dénoncer les méfaits supposés des
offres discount, présentées comme une déclinaison perverse de
« l'ultra-libéralisme », dans trois
secteurs de l'économie : le transport aérien, l'alimentation
en supérette et la construction automobile en Roumanie.
La première cible du
camarade Frédéric Brunnquell, le réalisateur du documentaire, est
la compagnie aériennne irlandaise Ryan Air et son patron
haut-en-couleurs (mais pas rouge) O'Leary. La couverture du sujet
s'est bornée à une courte interview du patron en question et
l'épanchement complaisant d'ex-employés plus ou moins frustrés de
la compagnie.
L'interview de O'Leary
retient que, selon lui, le commandant de bord d'un avion de ligne
n'est aujourd'hui, ni plus ni moins qu'un chauffeur de taxi (et à
bien y réfléchir, si le propos est provocateur, il n'est pas dénué
de fondement) et que son souci de chef d'entreprise est de payer le
moins de charges sociales possible, afin de maintenir un prix de
revient, et donc un prix de vente, aussi bas que possible.
Visiblement, ce souci est le scandale absolu pour le réalisateur. On
y apprend au passage qu'en Irlande, les charges patronales sont de
l'ordre de 10.75%, alors qu'en Belgique, elles sont de 35%. Le
réalisateur n'est pas allé jusqu'à donner le pourcentage appliqué
aux salaires français, et c'est dommage, cela nous aurait fait rire
(jaune) un peu...
Un des ex-employés
s'offusque que Ryan Air n'aime pas les employés « trop
souvent » malades. On attend avec impatience que Brunnquell
nous trouve un exemple de patron responsable affirmant apprécier un
fort taux d'absentéisme...
Ce même employé nous
explique doctement que si les entreprises se mettent à payer moins
de charges, le produit de celles-ci devra de toute façon être
trouvé par le truchement de l'impôt. A nous, Français, qui avons à
la fois de très fortes retenues salariales ET une forte imposition,
ce raisonnement très politiquement et économiquement correct va
droit au cœur.
Une ex-employée de la
compagnie aérienne low cost se plaint des servitudes et de son
salaire d'hôtesse de l'air, mais on comprend à demi-mot qu'elle
touchait quand même plus de deux fois le smic français, montant
qu'envierait n'importe quelle serveuse de bar...
Bref, le reportage dont
la ligne éditoriale empreinte de mauvaise foi aurait pu être signée
par Mélenchon, veut nous démontrer que le discount aérien est un
parfait exemple d'exploitation de l'homme par l'homme. Il a
malheureusement oublié de rappeler qu'à l'époque, encore récente,
du monopole des compagnies aériennes nationales sur leur sol, les
prix des billets pratiqués étaient exorbitants. Du temps de Air
Inter en France, un simple aller-retour Paris-Nice coûtait un
demi-smic (quand Air Inter n'était pas en grève, bien entendu).
Alors évidemment, le commandant de bord moyen était galonné comme
un maréchal d'empire et en avait quasiment le statut, touchait le
salaire d'un PDG de grande entreprise, et l'hôtesse de l'air était
la cadre supérieur des serveuses de bar, mais si exploitation il y
avait, c'était bien celle du cochon de payant de client. L'exemple
des tarifs pratiqués par le monopole de la téléphonie naguère
confiée à France Télécom est du même tonneau...
Brunnquell et sa Logan
Dacia taguée va ensuite en Allemagne et s'attaque aux supérettes
Aldi et Lidl, en prétendant dévoiler « l'envers du décor ».
- Chers Camarades syndiqués, nous allons vous démontrer que, comme le dit une ex-employée, « c'est cher, le prix bas ! ».
S'ensuit alors, de
longues interviews d'ex-employés nous disant tout le mal qu'ils
pensent de leur ex-employeur. On apprend dans ce « reportage »,
que la politique de ces sociétés est d'éviter l'explosion
salariale, la collectivisation des conflits (à l'heure où en
France, une poignée de branleurs cégétistes bloquent toute une
usine chez Renault et PSA et empêche une majorité d'ouvriers de
travailler et donc de toucher leur salaire, on se demande si ce souci
n'est pas vraiment justifié), et de s'assurer de l'intégrité
morale des employés afin de limiter au maximum la fameuse « démarque
inconnue », en clair, la fauche. En somme, pas de quoi fouetter
un chat, sauf, apparemment pour un gauchiste moyen.
Brunnquell nous confie
aussi avec effarement, que Aldi et Lidl, bénéficie d'une
scandaleuse trésorerie, du fait qu'ils payent à 15 jours ces
marchandises qu'ils vendent cash dans leurs rayons. Il faudrait que
quelqu'un apprenne à Brunnquell que cet état de fait n'est pas
spécifique de la distribution discount. Toutes les grandes enseignes
de grandes surfaces ont pléthore de trésorerie dans la mesure où
elles encaissent cash la vente de la marchandise qu'elles payent à
60 ou 90 jours fin de mois.
Ayant sans doute du temps
à perdre ou une note de frais à remplir, la Dacia peinturlurée va
ensuite en Roumanie. L'occasion de dénoncer cette sous-marque de
Renault.
Quels sont les reproches
dont notre réalisateur désire enrichir son argumentation
anti-discount ? Dacia n'a pas de service Recherche et
Développement ! L'acheteur se consolera facilement de cette
lacune dans la mesure où il sait que son véhicule n'a pas vocation
à être à la pointe de la technologie mais bien au contraire à
profiter de recettes bien rodées et éprouvées.
Puis un employé de Dacia
évoque la différence constatée entre son salaire et celui d'un
employé de constructeur français. Malheureusement sa comparaison ne
va pas jusqu'à évaluer la différence de coût de la vie en France
et en Roumanie !
Un autre se plaint que sa
femme a déposé un nombre conséquent de CV au service embauche sans
jamais obtenir de réponse favorable. On ne doutait pas que cette
anecdote était propre au secteur discount... ou à la Roumanie... !
Le summum de la nullité
de la démonstration qui se voudrait anti-ultra-libéralisme est
atteint dans la conclusion de ce documentaire. « Le discount »,
nous assène le commentaire avec assurance, « formate les
esprits et ne crée pas d'emplois! ». On cherchera en
vain le rapport entre les dénonciations oiseuses dispensées tout au
long du documentaire et cette conclusion péremptoire.
La forme de la
dénonciation est donc complètement bancale, mais plus grave, le
fond repose sur un complet contre-sens ; Brunnquell a cherché
maladroitement à démontrer que le discount était la cause de la
crise, alors qu'au contraire il en est la conséquence. Le discount
n'est jamais que l'illustration de la capacité d'adaptation du
libéralisme entrepreneurial au contexte économique, en dépit des
entraves dressées par l'obscurantisme socialiste.
Bref, ce n'est pas avec
ce genre d'émission propagande qu'on réconciliera les Français
avec l'économie.
L'apothéose vient quand
on lit le générique de fin. On y apprend que cette daube a été
financée par le Programme Média de la Commission Européenne !
En résumé, cette
grossière propagande socialiste est financée par nos impôts et
diffusée sur une chaîne publique elle-même financée par nos
impôts. Elle n'est pas belle, la télé socialiste ?
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