Son entourage nous avait prévenu, Hollande Ouille allait faire un discours qualifié de très important à l'occasion de la foire de Châlons-en-Champagne. Un discours officiellement « important », ça ne se refuse pas. SP s'est donc donné la peine d'examiner avec minutie ce discours. Conclusion : ce discours de foire fut en effet assez foireux.
Pour
mieux vous en convaincre, Saucisson-Pinard vous propose le vrai texte
du discours, juste agrémenté de la pensée présidentielle qui va
avec. En italique, le discours, en gras, la pensée.
Madame
et Messieurs les ministres,
Monsieur le maire,
Monsieur le
président du conseil régional,
Monsieur le président du conseil
général,
bla bla bla,
Je
veux d'abord vous remercier pour l'accueil qui m'est fait. Certes
j'avais pris mes habitudes, c'est la troisième fois en effet que je
viens ici à la foire de Chalons, mais, cette fois-ci, je viens comme
président de la République.
J'en
reviens toujours pas moi-même d'avoir été élu , dites donc!
J'ai jamais rien foutu durant ma vie politique, et là, je suis
président de la république. C'est fou, non ?
J'en
avais fait la promesse, ce n'était pas la plus difficile à tenir.
Mais ma présence est aussi un symbole, c'est-à-dire d'abord de
reconnaître ce qui est fait sur ce territoire et d'être accueilli,
rendez-vous compte, au Capitole, rien que cela, et dans un nouveau
parc d'expositions c'est une rencontre qui devait avoir lieu.
Oui,
parce que, les inaugurations, c'est encore ce que je fais le mieux !
Je
suis aussi attentif, savoir qui seront les prochains invités à la
foire de Chalons puisque comme candidat j'y ai été reçu 2 fois, ça
m'a conduit là où vous savez,
eh
oui ! Moi, président ! Incroyable, je vous dis !!
j'aurai
donc un œil particulièrement rivé sur les prochaines inaugurations
de la foire.
Mais
je suis ici aussi et surtout pour reconnaître ce qui se fait en
Champagne Ardennes, deuxième région agroalimentaire de France, bla
bla bla
Un
peu de brosse à reluire, ça fait pas de mal.
Vous
êtes aussi une grande région industrielle, avec une production
reconnue, celle de la fonte, avec des pôles de compétitivité,
notamment dans l'économie verte, première région éolienne, avec
aussi des innovations considérables en matière de méthanisation,
un pôle de compétitivité sur les matériaux innovants, vous êtes
l'une des régions les plus exportatrices, voilà le sens de ma
présence parmi vous, adresser à ce territoire effectivement un
message de confiance.
Je
suis donc venu vous dire ce que vous savez déjà, et mieux que moi,
puisque c'est vous qui vivez ici !
Et
pourtant, votre région souffre, rencontre des difficultés et les
salariés m'en ont parlé tout au long de cette visite de stand en
stand. Beaucoup m'ont exprimé à la fois leur attente, leur
espérance et parfois même leur colère : ceux qui ne sont pas payés
depuis des mois, comme à Sodi Medical, et qui attendent tout
simplement l'exécution de décisions de justice ; ceux qui craignent
pour leur emploi, notamment dans le groupe GHM ; et puis aussi celles
et ceux qui expriment leur frustration par rapport à des attentes
accumulées en termes de pouvoir d'achat. Oui, j'ai entendu aussi les
PME, les artisans qui se battent chaque jour, qui font front dans un
contexte difficile et qui demandent un soutien et surtout une liberté
pour que leurs efforts ne soient pas entravés. J'ai entendu les
élus, de toutes sensibilités, me dire combien ils étaient à la
fois prêts à se mobiliser et en même temps inquiets sur leur
possibilité d'accéder au financement.
Là,
c'est pareil, je vous répète ce que vous m'avez dit vous-même, et
je sais que ça vous fait une belle jambe !
Alors
mon devoir, c'est de dire la vérité aux Français. Nous sommes
devant une crise d'une gravité exceptionnelle, une crise longue, qui
dure depuis maintenant plus de 4 ans et aucune des grandes puissances
économiques, même les émergentes, n'est désormais épargnée, la
croissance ralentit partout et les prix des matières premières, les
céréales, augmentent pour des raisons aussi bien climatiques que
spéculatives, mais aussi le pétrole avec ses conséquences sur le
prix des carburants, tout cela complique encore la donne et la
reprise.
Et
ça, figurez-vous, je le découvre aujourd'hui. J'ai préparé ma
campagne électorale depuis plus d'un an, je suis supposé avoir
préparé mon programme depuis tout ce temps, eh bien, aujourd'hui,
je m'aperçois qu'il y a une crise mondiale, et je suis venu exprès,
ici, à Châlons en Champagne, pour vous l'apprendre !
L'Europe
est la plus touchée, la récession s'y est installée, les plans
d'austérité s'additionnent, sans d'ailleurs que la confiance ne
revienne, et c'est pourquoi, les principales décisions sont
attendues maintenant dans la zone euro.
Et
ça, côté décisions à prendre, avec moi, ils sont pas fauchés
dans la zone euro ! Ils vont pouvoir continuer à attendre
longtemps !
Elles
ont été trop longtemps différées ou reportées, ou annoncées
comme devant enfin conclure un processus quand il n'y avait
finalement qu'une étape de franchie. Je veux que soit rétablie la
croissance et la stabilité en Europe, j'y travaille.
C'est
pas formidable, ça ? Je veux la croissance et la
stabilité, ce qui est extraordinairement original, et je crois bien
être le premier à vouloir tout ça ! Donc, c'est comme si
c'était fait !
Mais
il y a aussi la vérité sur la situation de la France, quelle
est-elle ? Un endettement public qui s'est accumulé bla bla bla,
déficit de notre balance commerciale, bla bla bla chômage augmente
depuis 15 mois consécutivement. Bla bla bla. Ma mission de président
de la République c'est de conduire notre pays pour qu'il fasse des
choix dans le bon ordre, dans le bon rythme et dans la bonne
direction, et c'est au gouvernement, sous l'autorité de Jean-Marc
AYRAULT, de mettre en œuvre ces orientations.
Bon,
d'accord, ça fait déjà plus de quatre mois que je suis aux
affaires, mais bon, ça va, on prend son temps, on va y aller
tranquillou.
Il
y a d'abord l'urgence. L'urgence, c'est l'emploi, d'abord celui des
jeunes les plus éloignés du marché du travail, c'est l'ambition
des Emplois d'avenir qui sont en priorité orientés vers le secteur
qu'on appelle non marchand (les associations, les coopératives, les
mutuelles, les élus)
Oui,
parce que l'avenir de l'emploi, figurez-vous, c'est les mutuelles,
les associations (à but non lucratif, parce que l'argent, bouh,
c'est sale!), et les élus. C'est fou ce que ça fait d'emplois, les
élus ! Regardez : moi, par exemple, j'ai déjà employé
Tierweiller qui a un bureau à l'Elysée, Jospin à qui j'ai confié
une mission bidon emploie sa philosophe de femme Sylviane Agasinski,
et Madame Bachelot recrute son fils pour la même mission bidon...
c'est bien la preuve !
mais
aussi une part vers le secteur privé. J'ai considéré que ce
dispositif devait être engagé sans attendre.
En
tout cas, sans attendre beaucoup plus que les cinq mois déjà passés
depuis que je suis aux affaires...
J'ai
donc convoqué une session extraordinaire du Parlement bla bla bla.
Dès
le début du mois d'octobre seront signées les premières
conventions pour l'embauche de jeunes sans qualification qui sont
massivement frappés par le chômage dans les quartiers ou dans des
zones rurales éloignées de l'emploi, un volet « formation » sera
prévu.
Bon,
je ne sais pas encore à quoi on va bien occuper ces gars-là qui ne
savent rien foutre, ni comment on va les payer, mais l'important,
c'est de signer ces conventions ! Ca occupe déjà les élus,
c'est toujours ça.
Ce
changement traduit autant une volonté qu'un engagement, parce que
mon pari c'est que, si la confiance revient dans la jeunesse, c'est
la confiance dans le pays qui, bla bla bla. Ce dispositif, là
encore, permettra de réduire la précarité des moins de 25 ans qui
n'en peuvent plus d'attendre mais aussi, de maintenir dans l'emploi
les plus de 50 ans que dans certaines entreprises, un certain nombre
voudrait voir partir. Bla
bla bla.
Je sais que les entreprises, les grandes comme les petites, sont
prêtes à se saisir de cette belle idée pour l'adapter à la
réalité des situations professionnelles ou sectorielles, c'est le
but de la négociation qui va s'engager.
Bah
oui, les entreprises veulent voir partir les plus de 50 ans, alors
moi, j'arrive avec ma bonne idée qui consiste à leur dire :
« mais non ! Faut les garder ! » et elles
trouvent l'idée géniale ! Heureusement que je suis là, non ?
Agir
pour l'emploi, c'est aussi anticiper les restructurations, les
mobilités, les changements, qui, bla bla bla. Le gouvernement
proposera donc aux partenaires sociaux, là encore, d'engager dès le
mois prochain sur ce sujet décisif une négociation sur la base d'un
document d'orientation qui leur sera présenté le 10 septembre.
Compte tenu de la nette dégradation de la situation de l'emploi, je
suis sûr que les employeurs et les représentants des salariés et
les grandes confédérations syndicales rechercheront ensemble les
solutions les plus équilibrées.
Une
« négociation sur la base d'un document d'orientation » :
woaw, c'est pas une autre idée géniale, ça ? Sûr que la
confiance va revenir avec une telle trouvaille !
Il
y a aussi pour l'emploi, l'enjeu de la formation professionnelle.
Elle doit être utilisée pleinement dans l'éducation nationale,
dans l'apprentissage. Je rappelle qu'il y a encore des métiers où
notre économie souffre d'un manque de main d'œuvre qualifiée ; il
y a aussi des entreprises qui ne donnent pas pleinement leur mesure à
la formation de leurs salariés alors que c'est un véritable
investissement, j'entends que tous les acteurs soient désormais
mobilisés sur cet objectif. Il conviendra de clarifier les rôles de
chacun, ce qui relève des partenaires sociaux pour améliorer le
niveau de qualification des salariés, ce qui relève des Régions et
notamment pour les demandeurs d'emploi et ce qui relève de l'Etat,
assez de cette confusion, de cette opacité, nous avons besoin de
clarté et d'efficacité.
Pour
se résumer, faux con crée des emplois, faux con fasse de la
formation professionnelle, mais c'est un vrai qui vous le dit. Car
personne avant moi, jusque là, n'y avait même pensé !
Mais
le défi que nous avons à relever tous ensemble c'est celui de la
croissance. Le chômage ne sera vaincu que si l'activité reprend,
je
dirais même plus, le chômage ne sera vaincu que si il y a plus
d'emplois ! Quand vous avez besoin d'autres lapalissades,
consultez-moi, j'en ai plein ma besace !
c'est
le combat que je porte depuis mon élection, dès les premiers jours
au G8 avec les pays les plus puissants de la planète, puis au
Conseil européen du 29 juin dernier. Nos partenaires ont compris
(
heureusement que j'étais là pour leur expliquer!)
qu'ils
devaient conjuguer des disciplines budgétaires, par ailleurs
nécessaires, avec le financement de projets concrets sur nos
territoires, bla bla bla.
Mais
il y a aussi ce qui relève de notre propre responsabilité, j'ai dit
qu'il convenait de dire la vérité, la vérité c'est qu'il y a dans
l'économie française des atouts indéniables, des secteurs qui vont
bien, des entreprises qui bla bla bla.
Mais
la vérité c'est aussi de dire qu'il y a des handicaps, bla bla bla.
Nous devons faire en sorte que soient traitées aussi les grandes
réformes structurelles, c'est la raison pour laquelle le
gouvernement est à la tâche et que ces réformes devront être
menées avec constance, cohérence et clarté.
Je
vais prendre quelques illustrations ! Pour favoriser l'innovation, le
crédit d'impôt recherche, qui a fait la preuve de son utilité,
sera préservé
Vous
remarquerez que j'ai beaucoup cassé jusqu'à maintenant, surtout ce
qu'a fait mon prédécesseur, mais ça, le crédit d'impôt
recherche, je le préserve : reconnaissez que je bosse dur pour
vous, non ?
et
élargi à l'innovation, bla bla bla. De la même manière, pour
permettre l'accès des entreprises au financement, en prêt comme en
fonds propres, une banque publique d'investissement va être créée
dans les jours qui viennent,
Bon,
je sais pas encore avec quel pognon, vu qu'on en a plus et que les
Français tapent déjà dans leurs réserves pour survivre, mais on
va toujours dire qu'on la crée, et on verra après...
elle
regroupera les établissements existants, mais elle permettra surtout
des avancées majeures, mobilisera de nouvelles ressources - comme
les sommes qui sont déposées sur les Livrets de Développement
Durable dont le plafond a été doublé - ce qui permet de capter une
épargne pour la mettre au service du financement des entreprises. La
banque publique concentrera ses interventions sur les PME et les
entreprises de taille intermédiaire les plus innovantes. Elle sera
aussi un facteur de simplification et d'accélération puisqu'elle
sera déconcentrée sur les territoires et qu'elle travaillera en
cohérence avec les Régions qui seront associées à ces décisions
et à ces orientations. Et cette banque publique, qui aura son rôle,
ne se substituera pas au secteur bancaire, mais il y aura une réforme
des banques pour que soient davantage séparées aujourd'hui les
activités de crédit, de dépôt et les activités de placement
spéculatif.
Bon,
que ceux qui ont compris ce que va faire cette banque et comment elle
va fonctionner, lèvent le doigt ! Personne ? Bon, je
continue...
Enfin,
la France doit résoudre son problème de compétitivité. Depuis 10
ans la France perd des parts de marché, bla bla bla, la France a
besoin de se donner les moyens d'une stratégie productive nationale.
Elle
doit être capable d'investir dans les secteurs les plus porteurs. Je
les ai cités : les énergies, pour la transition écologique,
(les
entreprises engagées dans le photovoltaïque se cassent la gueule ?
bon, c'est possible... mais arrêtez de m'interrompre à tout bout
de champ !)
l'aéronautique,
les matériaux, les biotechnologies, ce que vous démontrez ici dans
votre région. L'Etat doit avoir un rôle d'impulsion, bla bla bla.
Il
y a aussi, puisque je parle de compétitivité, un système de
prélèvement qui fait reposer sur le travail l'essentiel de la
charge ; un système d'exonération de cotisations sociales qui a été
modifié tant de fois dans le passé est devenu aussi illisible que
coûteux et en même temps, indispensable pour les entreprises ; et
en même temps, c'est un système indifférencié, que les
entreprises soient exposées à la concurrence internationale ou
qu'elles soient abritées, qu'elles soient grandes ou petites,
qu'elles créent des emplois ou qu'elles n'en créent pas. Là
encore, dans le cadre de la conférence sociale le gouvernement et
les partenaires sociaux travailleront sur la réforme du financement
de la protection sociale.
C'est
un sujet difficile qui a été tant de fois évoqué, annoncé,
jamais traité, mais moi je n'attendrais pas la fin de mon mandat
pour faire adopter une disposition à l'application différée. Des
choix courageux seront faits en 2013 et ils seront durables, justes
et stables.
Oui,
je sais, en 2013 seulement, parce que, voyez-vous, depuis plus d'un
an que j'ai préparé mon élection, et plus de quatre mois que je
suis entré à l'Elysée, je n'ai pas encore eu le temps d'y
réfléchir. Il y a d'abord eu cette histoire de ma copine avec mon
ex, qui m'a bien pris la tête, et puis après, mes quinze jours de
vacances au fort de Brégançon, tout ça, bref, j'ai pas eu le temps
de m'en occuper vraiment. Et puis, moi, je voyage en train, alors ça
me prend plus de temps pour me déplacer, vous savez ce que c'est !
Puisque
je parle de la croissance, il y a l'industrie, il y a l'agriculture,
il y a les services, il y a aussi le bâtiment,
(je
pourrais aussi ajouter l'artisanat, les bouilleurs de cru, les
crieurs de journaux, les vendeurs d'enclumes à la sauvette, tout ça,
parce que j'en connais beaucoup, moi, des secteurs d'activité, mais
je fais court)
c'est
à dire à la fois un besoin social impérieux, se loger, et en même
temps une activité économique qui a un avantage c'est qu'elle n'est
pas délocalisable. Pour se loger généralement c'est ici, sauf
quand on fait le choix d'aller, pour je ne sais quelle raison
d'ailleurs, à l'extérieur pour ne pas payer ses impôts.
(en
même temps, maintenant que j'y réfléchis, c'est peut-être
justement ça, la raison d'aller à l'extérieur: ne pas payer ses
impôts : faudra que je demande à Ayrault.)
Un
des freins à l'investissement immobilier c'est, on le sait, le coût
et la disponibilité des terrains. Un projet de loi est prêt, il
permettra de céder gratuitement les terrains de l'Etat, et les
opérateurs publics aux collectivités locales et aux bailleurs
sociaux qui s'engagent dans des programmes de construction. 110 000
logements entre 2012 et 2016 pourront être créés grâce à cette
mise à disposition des terrains. De la même manière, les
propriétaires privés seront invités à céder plus rapidement
qu'aujourd'hui leur terrain à bâtir.
C'est-à-dire
que je leur demanderai : « pardon, msieur le propriétaire
privé, je voudrais que vous vendiez plus vite votre terrain, parce
qu'il se trouve que j'en ai besoin : d'ailleurs, ainsi, en
vendant plus vite, vous paierez davantage de taxe sur la
plus-value ». Nul doute qu'il sera sensible à ma demande.
Un
programme de rénovation, d'isolation de logements sera lancé dans
le prochain budget pour économiser l'énergie, améliorer le pouvoir
d'achat des ménages
Oui,
un programme de rénovation qui va « améliorer le pouvoir
d'achat des ménages ! » Ne me demandez pas comment, c'est
le rédacteur de mes discours qui m'a conseillé de mettre cette
phrase à cet endroit, il m'a dit que ça ferait bien...
et
créer des emplois dans le secteur du bâtiment.
Beaucoup
d'artisans veulent des règles stables, veulent des règles fiscales
qui puissent être pérennisées pour permettre d'informer tous ceux
qui veulent améliorer l'isolation de leur logement, de pouvoir le
faire dans de bonnes conditions. Le dispositif fiscal sera donc
stabilisé dans cet esprit.
Vous
voyez, quand je ne casse pas et que je ne préserve pas, je
stabilise. Avouez que je me défonce pour vous, non ? Le
changement, c'est maintenant, je vous avais prévenu !
Voilà,
Mesdames et Messieurs, le cap que je voulais fixer : emploi,
croissance, compétitivité.
En
en fixant ce cap, j'exprime toute ma singularité, tant il est vrai
que tous les autres chefs d'état et mes prédécesseurs, ces idiots,
se fixaient des caps de chômage, récession et absence de
compétitivité !
L'Etat
prendra ses responsabilités, bla bla bla, entreprises parce que ce
sont elles qui créent l'emploi et qui investissent. Bla bla bla. Il
y a aussi ce qui appartient aux fonctionnaires, aux agents publics
pour la qualité de nos services publics. Et puis il y a tous ceux,
quelle que soit leur place, quel que soit leur niveau de rémunération
ou de considération, donnent le meilleur d'eux-mêmes bla bla bla
Le
redressement, il ne sera possible que si bla bla bla. Voilà pourquoi
je veux que le gouvernement d'ici octobre apporte des réponses au
problème du financement des collectivités locales, et
l'augmentation de la collecte du Livret A y contribuera, parce que
les sommes qui y sont déposées ne vont pas simplement dans le
logement social mais également dans le financement des collectivités
locales.
En
effet, pour multiplier les nouveaux fonctionnaires des collectivités
locales qui sont la source même de mon électorat, il faudra bien
que vous, les cons tribuables et les épargnants, vous nous donniez
vos sous pour les payer grassement !
Mobiliser
les territoires, c'est donner aux régions la place et la
responsabilité bla bla bla
Dans
le même esprit, avec le Premier ministre, je recevrai les maires et
les présidents des grandes agglomérations qui sont indispensables
bla bla bla, car c'est une bataille, celle de la croissance celle de
l'emploi, celle de la compétitivité il faudra du temps. L'action
que je conduis s'inscrit dans la durée du mandat qui m'a été
confié par les Français. Non pas sur trois mois, pas davantage sur
douze mois, mais sur cinq ans. Et en même temps, il n'y a pas de
jour à perdre. Tout compte. Trop de retards ont été pris.
J'en
sais quelque chose : regardez, vous vous rendez-compte que ça
fait près de 5 mois que j'ai été élu et que je n'ai encore rien
foutu ? C'est pas croyable comme le temps passe !
Trop
d'urgences nous assaillent. Trop de périls nous menacent. Je
prendrai donc les décisions dans un calendrier ordonné, bla bla
bla, le changement c'est une force qui sait où elle va, qui donne
une direction susceptible de rassembler le pays. Chacun devra, à sa
place, prendre sa part du destin de la nation. Oui, il y aura des
efforts à faire, mais ils seront consentis dans la justice. C'est le
sens de la loi de finances que le gouvernement prépare et dont le
Parlement sera saisi à la fin du mois de septembre.
Oui,
je sais, tout est programmé pour plus tard, mais c'est exprès :
moi, j'ai jamais rien foutu réellement dans ma vie professionnelle,
alors aujourd'hui, je me contente de programmer. J'ai remarqué que
c'était plus facile de dire : nous allons faire (ou plutôt,
VOUS allez faire) que … de faire soi-même tout de suite!
Notre
devoir c'est de réduire le déficit. Non pas pour l'idée qu'il
faudrait réduire le déficit en soi, mais parce que c'est la
condition pour maitriser la dette,
Pas
con, hein, ce que je viens de dire !: réduire le déficit pour
maitriser la dette ! Fallait y penser ! Avouez que vous
avez vraiment du pot de m'avoir trouvé !
et
donc pour assurer notre souveraineté. Le sérieux budgétaire, c'est
la condition pour ne pas être dans la main des marchés financiers.
(sans
compter que les marchés financiers, c'est bientôt leur pied qu'ils
vont nous mettre au cul!)
Aujourd'hui
la France, ou plus exactement l'Etat, lorsqu'il lève un emprunt,
acquitte des taux d'intérêt à dix ans d'un peu plus de 2 % et
quand il emprunte pour des périodes plus courtes à 0 %. Alors que
des pays comme l'Italie, comme l'Espagne payent des taux d'intérêt
à 6% à dix ans, voire davantage.
Bon,
d'accord, ça, c'est plutôt grâce à mon prédécesseur, mais
arrêtez donc de m'interrompre !
La
condition, donc, pour garder cette situation, c'est de pouvoir, à la
fois, être sérieux et en même temps respectueux des engagements.
Nous serons donc, pour le budget 2013, amenés à faire des efforts
sur la dépense puisqu'elle sera stabilisée, elle ne progressera pas
; et sur les recettes, sera engagée la première étape de la
réforme fiscale, pour mieux répartir l'impôt entre le travail et
le capital, entre ceux qui ont le plus et ceux qui ont le moins.
Ainsi,
ceux qui ont plus, auront moins, et ceux qui ont moins... eh bien,
n'auront pas plus !
Bla
bla bla
Mesdames,
Messieurs, en venant à la foire de Châlons, je savais que j'allais
rencontrer bon nombre de Français qui allaient m'exprimer leurs
attentes, leurs inquiétudes, leurs espoirs, leurs problèmes, mais
aussi leurs solutions.
Eh
bien, les attentes, qu'ils continuent de les avoir, (c'est sûr, ils
peuvent toujours attendre), les inquiétudes d'aujourd'hui ne sont
rien par rapport à ce qu'elles seront demain, qu'ils continuent
d'espérer, j'y vois pas d'inconvénient, et leurs solutions, qu'ils
n'hésitent pas à me les filer, parce que, comme vous venez de
l'entendre, j'en ai pas l'ombre d'une !
En
venant à la foire de Châlons, je savais que j'allais rencontrer des
acteurs économiques qui se battent et bla bla bla pour adresser un
message au-delà de cette grande foire, de ce capitole qui
m'accueille. Je voulais tracer la voie qui nous attend. Et malgré
les difficultés qui sont là, l'enjeu qui est le nôtre, c'est de
permettre à la France de se relever, bla bla bla.
Trois
principes me guident : la vérité sur la situation, bla bla bla. Le
second principe c'est la justice, bla bla bla. Et bla bla bla, mon
troisième principe c'est la confiance, bla bla bla
Si
nous réussissons à faire partager cette confiance, bla bla bla dans
une cause qui dépasse chacun d'entre nous.
Merci
de m'avoir accueilli, merci pour l'action que vous menez les uns et
les autres, et merci pour la confiance que vous nous apportez.
Ben,
voilà voilà voilà... C'est tout... J'ai rien d'autre à vous dire
dans mon discours important. Des actions concrètes et des
idées? Un bilan de ce que j'ai déjà fait ? Vous rigolez? Vous
me prenez pour Sarkozy ou quoi ? Je vous avais prévenu que
j'étais différent. Des actions concrètes et des idées! Et
puis quoi encore ? Pourquoi pas des mesures qui ont fait leurs
preuves à l'étranger, pendant que vous y êtes !
Vive
la République et vive la France !
Allez,
c'est pas tout ça , mais j'ai un train à prendre, moi !
NB :
Tout ce qui est écrit en italique est rigoureusement authentique !
Comment les Français ont-ils pu élire président de la république,
l'auteur de tant de platitudes et d'idées creuses?? Il faut lire ce
discours et se pincer pour le croire !
C'est ce qui me fiche le plus en rogne, à chaque fois qu'il passe à la télé, je me dit "Ok, pas de préjugés, écoute ce qu'il a à dire avant de critiquer" et à chaque fois c'est la même, je me rend compte que non seulement il n'a strictement rien à dire mais qu'en plus il me fait perdre mon temps. Ce nabot n'apportera rien d'autre que du pire à mon pays.
RépondreSupprimerLa seule solution est de s'affranchir du sérieux de la situation et de prendre le spectacle au second degré. Ce faisant, l'interview que va nous donner Hollande Ouille dimanche prochain a toutes les chances d'être du plus haut comique. Il faut se hâter de rire des choses de peur d'avoir à en pleurer...
SupprimerBonjour "saucisson-pinard",
Supprimerdoctorante en science politique à l'Université Montpellier I (laboratoire CEPEL CNRS), je réalise une thèse sur la blogosphère.
En acceptant de répondre à ce questionnaire (temps estimé : 15 min), vous apportez une aide précieuse à mes recherches.
Vos réponses seront traitées de façon confidentielle.
En vous remerciant,
Voici le lien vers le questionnaire :
https://docs.google.com/spreadsheet/viewform?fromEmail=true&formkey=dHZZSVdhWGxzZjZMbmluTXVWVkFGV0E6MQ