L’Elysée s’est mis à nous faire
un cirque jamais vu dans la Cinquième République, autour de cette photo
officielle, versant dans un culte
de la personnalité que ne démentirait pas le régime de Kim Jung Un de Corée du
Nord.
Tout y était : fuite
savamment organisée avant le jour J, puis inauguration avec découvrement du
portrait de Flanby 1er devant le parterre du tout-Paris médiatique
extatique. Tous les journalistes présents ont reçu leur copie dédicacée de la
photo du Leader Maximo, du Soleil de la Nation, du Grand Protecteur du Peuple,
du Guide Suprême, du Leader Eclairé, de la Vérité faite Homme, de Sa Grandeur Illuminée, de Son
Excellence Sublimée.
Le journal Libération, toujours
en tête quand il s’agit d’activer la brosse à reluire sur son vénéré candidat,
a même mis ce portrait en couverture de son numéro de mardi: il faut lui
reconnaître ça, il n’a pas peur du ridicule, le Demorand.
Enfin, dans le cadre du service
après-vente, invitation devant d’innombrables micros empressés, du photographe
Raymond Depardon qui expliquait en long en large et en travers tous les menus
détails du shooting, de la pose, du choix final du cliché. Nikos Alliagas n’a
pas hésité sur Europe 1 à parler d’ « événement majeur», le fait
que le photographe en question vienne parler de son œuvre dans sa chronique
matinale du mardi 5 juin ! Comme quoi, s’occuper trop longtemps de la
superficialité de l’information dans une émission people comme « 50 mn
inside », finit par perturber sérieusement le sens des réalités et de la mesure.
Dans toutes les interviews,
systématiquement, le journaliste en charge de la manipulation du citoyen de
base, faisait remarquer : « monsieur Depardon, il paraît que vous
avez fait ce cliché gratuitement ?! ». Et le grand philanthrope de
préciser, ou plutôt de rectifier : « je n’ai en effet pas demandé mes
droits sur ce cliché ».
Traduit du politiquement correct en français courant, cela signifie
qu’il s’est vraisemblablement fait payer sa prestation – ce qui est bien
normal- (combien ? voilà qui aurait été de la vraie information, mais pas
un seul journaliste n’a osé poser la question), mais il a
« généreusement » abandonné ses droits d’auteur sur le cliché, ce qui
est encore heureux, vu qu’il va y en avoir un exemplaire dans chaque mairie de
France et de Navarre.
On se demandera quand même si
c’était bien opportun de confier ce travail à un photographe déjà célèbre qui a
son avenir derrière lui, et s’il n’aurait pas été plus adroit de faire appel à
un jeune professionnel, histoire de lui donner un coup de pouce pour sa
carrière… Hollande Ouille aurait ainsi donné un contenu à son projet de
« contrat de génération »… Raté.
Saucisson-Pinard va peut-être en
surprendre plus d’un, mais il a trouvé la photo bonne.
Très bonne même.
Si, si. Sérieusement.
Je n’ai pas dit belle, j’ai dit
bonne.
Elle est en effet extrêmement
riche de symboles, et on sait que Hollande Ouille a la faculté rare de nous
nourrir de symboles comme personne, même si la plupart du temps, il ne le fait
pas exprès. Le post du 16 Mai dernier sur sa prise
de fonction nous avait déjà signalé ce talent.
Le format choisi pour cette
photo, d’abord : un format carré. Ça doit bien faire un demi-siècle qu’on
ne fait plus de format carré en photo. Nous sommes à l’époque du 16/9e,
et Hollande Ouille choisit un format carré, c’est dire son attachement aux
vieilles recettes qui n’ont plus cours, un peu comme ses recettes économiques
socialistes. Raymond Depardon, ce photographe septuagénaire, sans doute doué
jadis mais apparemment un brin dépassé aujourd’hui, nous a sorti ce format
désuet qui me rappelle celui du petit appareil photo Kodak Scarlet de mon
enfance. La compréhension du monde par les socialistes procède de la même
désuétude. On a échappé de peu au sépia.
Personnellement, je trouve un
avantage à ce format carré : je me dis que si les maires qui vont devoir
garnir leurs mairies de ce portrait, réutilisent le cadre rectangulaire habituel
réservé pour accueillir la photo présidentielle, celle-ci paraîtra plus petite,
et on verra moins de l’auguste face du Simplet.
Le décor choisi est également le
bon. Lui faire le portrait dans la bibliothèque de l’Elysée comme pour certains
de ses prédécesseurs, aurait été incongru: Hollande Ouille n’a certes rien d’un
intellectuel. Donc le placer dehors me convient bien. D’autant qu’on va être de
plus en plus nombreux à trouver que sa place n’est vraiment pas à l’Elysée,
donc dehors est juste parfait. En plus, on a un peu l’impression qu’il en part,
il y a un côté réjouissant quasiment subliminal. Voire, espérons-le, prémonitoire.
La pose : si Hollande Ouille
n’est pas un intellectuel, ce n’est pas non plus un homme d’action. Et ça, le
photographe l’a bien compris et l’a bien rendu.
J’imagine le dialogue :
Flanby : - « Euh,
msieur le photographe, … je fais quoi… euh, avec mes mains… je sais pas… euh…
msieur, je sais pas quoi faire… euh avec mes mains...euh… »
Raymond Depardon: - « oui, ça, on sait. Ben, laissez les pendre, ça ira… »
Flanby : - « euh… bon…
d’accord, alors…. »
Et le voilà donc les bras
ballants; dans toute l’expression de l’inaction qui a marqué l’essentiel de son
expérience professionnelle passée. Bien vu l’artiste !
Mais là où Depardon a
remarquablement compris son sujet, c’est en traduisant la faiblesse de
l’engagement patriotique du locataire de l’Elysée : dans la fadeur des couleurs du drapeau
français, surexposées au point d’être quasiment invisibles, vaguement reléguées
dans le coin supérieur (gauche, évidemment). Avouez que symboliquement, c’est
très fort de la part de l’artiste !
Le choix de cette photo est donc
judicieux car ses composantes reflètent parfaitement les caractéristiques de
son sujet. L’affubler d’un nez
rouge de clown aurait pu aussi être une option explicite, mais bon, ne soyons pas trop gourmand.
Format d’un autre âge, pose
lymphatique du sujet, pas d’expression patriotique, le tout évoque davantage le
poster d’un Relais & Château et de son gérant que la photo d’un Président
de la République Française. Reste à espérer que ce relais soit le plus court
possible, et que le Château ne soit pas restitué en état de ruine trop avancé par le
gérant.
Je propose une nouvelle photo officielle, mieux, un portrait officiel :
RépondreSupprimerhttp://static.h16free.com/wp-content/uploads/2012/06/president-des-bisous.jpg
Je sais, c'est loin dans le temps tout ça, mais cher SP ( permettez moi cette familiarité), vous avez oublié a propos du drapeau français, l'innocente petite blague de Raymond Depardon qui en faisant poser le drapeau national dans le sens de la longueur en fait un drapeau... Hollandais
RépondreSupprimerVous avez tout à fait raison, bien vu! Cette présidence est une vraie farce, on le savait dès le début. Mauvaise farce, certes, mais bien réelle, hélas!
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