Ce premier tour a été la
confirmation de plusieurs points de vue exprimés dans les chroniques
précédentes.
Confirmation que les sondages
sont une drogue pour les médias qui leur sert trop souvent de base de réflexion
aux dépens du fond. (voir chronique : « ces escrocs qui nous
« informent », du 21 décembre dernier.)
De la même façon qu’un comprimé
d’extasy donne le sentiment à son consommateur qu’il est un surhomme, les
sondages laissent aux médias l’illusion qu’ils raisonnent quand ils en
proposent plus qu’un curé peut en bénir. Mais ça reste une illusion, car les
sondages se plantent avec la régularité d’un métronome. Ils se plantent, mais
les sondeurs restent satisfaits de leur boulot. Ce mardi dernier, sur Europe dans
l’émission matinale de Morandini, la Sofres se vantait d’avoir donné les
candidats dans l’ordre ! Avec la débauche d’outils mis en œuvre, si cet
institut n’avait pas été capable de dire que Hollande se plaçait avant Poutou
et Cheminade après Bayrou, on se demande si les commanditaires de ces sondages
n’auraient pas eu le sentiment de se faire avoir dans les grandes
largeurs ! Bref, les sondeurs sont contents d’eux. Ils sont passés complètement à côté du
taux de participation, en la sous-estimant de façon significative. Ils ont
sous-estimé de plusieurs points la performance du Front National, surestimé
d’autant de points celle du Front de Gauche, (décidemment, les Fronts ne leur
réussissent pas!), mais ils sont contents d’eux, et pire, ils continuent de nous
démontrer que pour le second tour, les jeux sont faits!
Les médias nous ont matraqué à
longueur de journée avec leur bienveillance à l’égard de Mélenchon, et avec
leur hostilité tout aussi récurrente à l’égard de Marine Le Pen. Parallèlement,
les sondages ont favorisé le niveau supposé de Mélenchon, et sous-estimé celui
de Le Pen : c’est à se demander qui influence l’autre ; Les médias
influencent-ils les sondeurs, ou est-ce le contraire ?
Dans cette même émission de
Morandini, on apprend que la fourchette d’incertitude couramment admise est de
2 à 3 points. Ce qui, pour un
pourcentage de vote évalué de, par exemple, 20%, représente un écart de plus ou
moins 15%. On peut légitimement se demander si ça vaut le coup d’investir
autant d’argent pour obtenir un résultat aussi peu précis (plus de 400 sondages
ont été commandés pour cette présidentielle !), mais surtout, la bonne
question, posée par Morandini est : selon quels critères décide-t-on, (et
qui le fait ?) de donner le chiffre publiable choisi dans cette fourchette
(de 17 à 23 dans notre exemple) ? La réponse a été très évasive, pour ne
pas dire très confuse. Il semble bien que cette imprécision laisse le champ
libre à toute interprétation, voire manipulation.
Confirmation que la droite est
largement majoritaire en France (56%, et encore, en faisant cadeau à la gauche
de la totalité des voix Cheminade et en lui laissant l’intégralité des voix
prétendument écologistes). Pourtant, on risque de se coltiner un gouvernement
de gauche et d’extrême gauche. Preuve, s’il en est, qu’il y a décidemment un
problème chez nos « élites » politiques de droite. Le piège de la
culpabilisation d’une alliance UMP et FN semble toujours d’actualité. Tant que
l’UMP ne comprendra pas qu’il doit sortir de ce complexe imposé, alors même que
le PS n’en a aucun à l’égard de l’extrême gauche, l’UMP ne s’en sortira pas. Il
n’y aura pas toujours un Sarkozy capable de phagocyter les voix du FN, une fois
tous les quarts de siècle, par hasard.
A l’inverse, le FN va faire une
erreur historique en ne demandant pas officiellement un report sur le candidat
Président sortant. Car s’il apparaît que la France va devoir subir cinq ans de
Hollande-Ouille /Méchantcon avec leur cortège de dérives financières et
sociétales inévitables (déficits, immigration islamique, droit de vote aux
immigrés, insécurité etc…) juste parce que ce report FN se sera mal fait,
beaucoup de ses électeurs vont se dire que finalement, voter FN, c’est
favoriser la gauche. Et il apparaîtra alors que le seul vote possible pour
s’opposer à la gauche, c’est l’UMP. Et ce raisonnement pourrait bien
s’appliquer dès ces prochaines législatives. La performance de Marine Le Pen à
la Présidentielle aura alors été juste un feu de paille, et le niveau du FN
reviendra aux alentours de 10-12%. La gauche qui ne boudera pas, elle, ses
extrêmes, gagnera les triangulaires. C’est ce qui explique déjà la mainmise de
la Gauche sur la quasi-totalité des Régions, alors qu’elle est globalement
minoritaire.
Confirmation que le Centre
représenté par Bayrou n’existe pas (voir l’article ci-dessous
« Présidentielle 2012, embarras du choix ou choix de l’embarras »).
Avec à peine plus de 9% des voix, l’avenir de Bayrou est à l’image de ses
positions politiques : une impasse.
Confirmation que Flanby est bien
un individu sans tripes, (Aubry était plus cruelle, avant les primaires
socialistes, elle disait « sans couilles »). (voir chronique :
« Hollande, ce sont ses amis qui en parlent le mieux », de mars
dernier).
En refusant les trois débats que
lui proposait Sarkozy, il se montre tel qu’il est : un poltron. Il a beau
argumenter son refus en avançant une question de « tradition » de
débat unique, il ne trompe pas grand monde. La vérité, c’est qu’il sait ne pas
faire le poids, avant ou après régime amaigrissant, face à Sarkozy, qui lui, on
ne peut pas lui retirer ça, a toujours fait preuve de courage dans sa vie.
Pourtant, n’ayant pas de bilan à défendre, hormis celui, bien triste, de la
gestion de la Corrèze, Flanby était a priori en position de force : il n’a
à défendre que son programme face au Président sortant qui lui, peut être
attaqué sur son bilan de quinquennat, en plus de devoir défendre son propre
programme.
Les médias ont très souvent
dénoncé une campagne présidentielle sans envergure (alors qu’ils en sont les
premiers responsables). Mais bizarrement, ils restent sans voix devant cette
attitude du candidat socialiste refusant des débats qui justement,
permettraient de donner du fond à cette fin de campagne. Pressentent-ils que
« leur » candidat n’est pas à la hauteur d’une telle
confrontation ?
H.S.
RépondreSupprimerJe te prends où tu veux ... quand tu veux, avec ou sans tes petits camarades!
http://www.lejournaldepersonne.com/2012/04/h-s/
CLIC : http://www.lejournaldepersonne.com/2012/04/h-s/
La nature a horreur du vide certes mais en revanche une place occupée est difficile à prendre.
RépondreSupprimerOr après une dizaine d'années de présidence UMP on se rend compte que ce parti (qui vote comme le PS à Strasbourg dans 95% des cas) ne fait nullement la politique de droite pour laquelle il a été élu. Il ne sert qu'à établir un cordon sanitaire autour du FN.
Ce parti est toujours réélu au nom du vote utile et du piteux moindre mal qu'il représente.
Il finit à force d'être obsédé par sa lutte contre le FN plus que contre le PS à être le jardin d'acclimatation des idées socialistes.
L'implosion de l'UMP est une clé pour l'émergence d'une droite résistante et patriote.
La pire des chose pour Hollande sera d'être élu, car il est otage d'idées qui le condamne à l'échec. Il faut mettre en oeuvre des conditions d'alternance où la droite nationale aura voix au chapitre, à commencer avec des élus FN aux prochaines législatives afin de changer la teneur des débats...
L'échec de Hollande sera celui du pays, et donc le nôtre avant même d'être le sien personnel. Quant à avoir des élus FN, vous pouvez rêver, mais sans alliance avec l'UMP ou au moins avec sa droite populaire, il n'y en aura pas, pas plus qu'il n'y aurait d'élus communistes sans une alliance avec les socialistes. Le reste n'est que conjecture et illusion.
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