Pourquoi ce blog?

Jamais l’emprise du politiquement correct sur l’Information n’a été aussi forte. Naguère subtil, il est aujourd’hui omniprésent et ne s’embarrasse même plus de sauver les apparences. Il s’affiche comme un véritable terrorisme intellectuel : non seulement il monopolise la pensée sociale et politique, son expression, mais il se permet de sanctionner, éventuellement judiciairement, tous écarts et ceux qui les commettent. Les petits soldats de la Pensée Unique, journalistes, animateurs tv ou radio, se pressent au p ortillon de l’accès aux tribunes médiatiques et c’est à celui qui affichera avec le plus de zèle sa soumission au dogme.
Ce blog a pour très modeste ambition de pointer du doigt ces attentats terroristes de la Pensée et dénoncer les personnes publiques qui les commettent, consciemment ou inconsciemment.
Si vous cherchez à lire l’actualité sous un autre angle que celui que vous imposent la tv, les magazines, la radio, la presse ou le quidam-perroquet de la rue, lui-même matraqué par ces médias, ce blog est pour vous… et attend vos témoignages !
Si les propos de ce blog vous choquent, vous pourrez ainsi mesurer à quel point vous avez été formaté par la Pensée Unique… et apprécier le degré d’urgence que vous avez à vous dépolluer l’esprit.

vendredi 13 mars 2020

"En même temps..."



Sois rassuré, citoyen, Macreux est concentré sur son action...

Ce jeudi 12 mars fut l'occasion pour Macreux de nous asséner pas moins de 26 minutes de discours sur le coronavirus. 26 minutes pour ne pas dire grand chose, du reste, et qu'on pourrait résumer ainsi : la France est touchée par la pandémie (sans blague !), il faut tout faire pour freiner sa propagation (le contraire eut été étonnant) et les lycées, universités, crèches et écoles seront fermés à partir de lundi. Les transports publics (métro, RER, trains de banlieue bondés etc...) en revanche resteront opérationnels. Amusant.
Le reste ne fut que blabla insipide, promesses creuses et passage de pommade sur le Corps Médical dont il a, « en même temps », serré les cordons de la bourse depuis le début de son mandat.
D'ailleurs, cette intervention fut un vrai festival de sa marotte personnelle : le fameux « en même temps ».

Les écoles, les crèches etc seront donc fermées, mais, « en même temps », le gouvernement veillera à l'ouverture de « services de garde » pour que les personnels soignants puisse y caser leur progéniture le temps de leur travail. Des services de garde strictement interdits au virus, on suppose, ce qui les différencie effectivement des simples crèches.

Les rassemblements de personnes seront interdits, mais, « en même temps », les élections municipales sont maintenues. Le Premier Sinistre a d'ailleurs confirmé ce jour que ce seront les rassemblements de plus de 100 personnes qui seront désormais interdits. On suppose donc que les électeurs devront se présenter dans les salles de vote par paquets de 99 personnes maximum, les autres attendant leur tour dans des salles d'attente de 99 personnes au plus. Les électeurs votant électroniquement seront ainsi conviés à apposer leur doigt sur le bouton de leur candidat favori. Pour minimiser le risque de contagion, Saucisson-Pinard conseille donc de choisir le candidat ayant le moins de chance d'être élu, règle de probabilité oblige. Ou de porter des gants.
Macreux n'a pas annoncé que les salles de vote mettraient à disposition du gel hydro-alcoolique. Et comment le pourraient-elles, vu qu'il y a pénurie nationale en la matière, tout comme il y a pénurie de masques après que Macreux ait cru bon d'envoyer notre stock stratégique en Chine en février dernier...

Macreux a aussi précisé ce qu'il ne fallait pas faire : « le repli nationaliste », par exemple, et l'énonciation du mot « nationaliste » fut accompagné d'un rictus comme s'il avait proféré une grossièreté. Car, comprenez-vous, « le virus n'a pas de passeport » (sic), comme nous le précise le professeur Macreux, spécialiste en épidémiologie. Il ne peut donc pas être arrêté à la frontière. Un peu comme les migrants, finalement... C'est d'ailleurs une remarque intéressante que nous fait là Macreux : selon lui, seuls les porteurs de passeport peuvent être arrêtés à une frontière. Cette façon de voir explique finalement bien des choses en matière de politique de protection du territoire et d'immigration...
Mais, « en même temps », Macreux annonce dans la minute qui suit cette mise en garde contre un repli nationaliste, que la France pourra, si les conditions l'exigent, fermer des frontières. Pour se résumer, fermer les frontières ne servirait à rien, mais si l'épidémie s'amplifie, on se résoudra à recourir à une mesure qui ne sert à rien : c'est le côté merveilleux du « en même temps ».

Macreux, parlant des hôpitaux, services d'urgence et plus globalement de tout ce qui se rapporte à la Santé, a reconnu que « tout ne peut pas être soumis aux lois du marché ! «  et que « la Santé n'a pas de prix ». Mais, « en même temps », pour obéir aux injonctions de son Europe chérie, il a asséché le financement des hôpitaux et le manque de moyens perturbe gravement les services d'urgence au point de jeter à la rue le personnel soignant en manifestations récurrentes depuis plusieurs mois.

Puis Macreux semble avoir fait une découverte personnelle qui a bouleversé sa vision des choses. Il a dit : « Déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner notre cadre de vie au fond à d'autres est une folie. » Formidable, non ? Mais, « en même temps », Macreux (et l'UE) ont ouvert le marché français, par la signature de contrats internationaux (CETA, TIPP, JEFTA, Mercosur et autres) à des produits qui se fichent comme d'un guigne des contraintes dont son Europe adorée abreuvent les producteurs et fabricants français.

Avouez que la politique du « en même temps » est bien pratique car elle permet de dire à peu près n'importe quoi, puisque ce n'importe quoi est aussitôt équilibré par son contraire.

Macreux, chef d'Etat, et pour l'occasion, assistante sociale, n'a pas hésité non plus à donner prosaïquement aux Français, le mode d'emploi de la gestion de leurs aînés (vous savez, les fameux « cellezéceux » parmi les plus fragiles): « Je compte sur vous aussi pour prendre soin des plus vulnérables de nos compatriotes ». C'est sympa, non ? Mais toujours dans le cadre de son système de pensée désormais bien rodé, il ajoute aussitôt : « Ne pas rendre visite à nos aînés. … Écrivez, téléphonez, prenez des nouvelles, protégez en limitant les visites. » Donc il s'agit de prendre soin de nos cellezéceux parents âgés, mais, « en même temps », de le faire de loin...

On vit quand même une époque formidable, où un chef d'Etat (et des Armées), donc occupant la fonction la plus haute de la nation, vient nous dire solennellement dans un discours présidentiel télévisé, qu'il faut nous laver les mains assez longtemps avec du savon, qu'il ne faut pas embrasser, ne pas serrer de mains etc... Avouez que vous n'aviez pas pensé à ça quand il s'agissait de voter en 2017 à une élection présidentielle au suffrage universel à deux tours....
Evidemment, on peut considérer que le prestige et la hauteur de la fonction en prennent un sacré coup dans les gencives, mais, « en même temps », n'est pas de Gaulle ou Jaurès qui veut...

Le côté rigolo de cette intervention réside aussi dans le traitement médiatique qui a suivi. La flagornerie servile est la règle. Les merdias se sont tout d'abord extasiés devant le succès d'audience de cette prestation. Puis les qualificatifs plus élogieux les uns que les autres sont tombés comme pluie en Normandie, dans un concours de lèche dont la Presse nord-coréenne ou cubaine pourrait pâlir d'envie : « allocution historique » (France Inter), « discours pédagogique » (Le Dauphiné), « discours volontariste » (Le Monde), « la meilleure prestation télé de Macron depuis le début du quinquennat » (Europe 1), « Coronavirus, et Macron devint chef de guerre » (Le Point), « Coronavirus, le vrai tournant du quinquennat » (RTL), « Face au coronavirus, père Emmanuel et général Macron » (L'Express). N'en jetez plus, la cour est pleine.

Il faut les comprendre, nos chroniqueurs, éditorialistes et journaleux salariés de l'Oligarchie qui les emploie : ce discours était émaillé de « union sacrée », de « appels à solidarité », de « cohésion de la Nation », et de « Force d'âme » et encore de « Unité nationale »! Bref de quoi faire rêver encore un peu, du moins le croient-ils, le citoyen de base. Mais ce recours à ces vocables ne sont plus que des couches de cirage qui peinent à redonner un semblant de brillant au cuir craquelé, racorni et terne, de ce président qui ne fait déjà plus illusion, trois ans à peine après son élection.






7 commentaires:

  1. Jaurès a été président ? ;-)
    Ce n'est plus du cirage mais un maquillage accentuant "en même temps" la laideur qu'il est censé cacher.

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    1. SP évoque ces deux personnages pour leur talent d'orateur, pas pour leurs fonctions réciproques. 😉

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    2. "chef d'Etat (et des Armées)", "discours présidentiel", "élection présidentielle", "prestige et hauteur de la fonction" : tout ce qui précède laisse entendre qu'après, on va mentionner des présidents et non des orateurs. ;-)
      C'est sans importance : Saucisson-Pinard, vous êtes trop rare. ;-)

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  2. Une autre vision du problème sur https://twitter.com/Conflits_FR
    (ou sur mon blog où j'en ai repris ce que je crois être l'essentiel à un moment donné)

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  3. Le pire c'est qu'on risque de se le traîner jusqu'en 2027! Avec ou sans coronavirus!
    Amitiés.

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    1. Si seulement on avait à choisir entre coronavirus et macronavirus...!

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    2. N'oublions pas les coranovirus et conar(d)ovirus !
      Viruses are people too -- un "antispéciste" anonyme.

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