Sois rassuré, citoyen, Macreux est concentré sur son action... |
Ce jeudi 12 mars fut
l'occasion pour Macreux de nous asséner pas moins de 26 minutes de
discours sur le coronavirus. 26 minutes pour ne pas dire grand chose,
du reste, et qu'on pourrait résumer ainsi : la France est
touchée par la pandémie (sans blague !), il faut tout faire
pour freiner sa propagation (le contraire eut été étonnant) et les
lycées, universités, crèches et écoles seront fermés à partir
de lundi. Les transports publics (métro, RER, trains de banlieue
bondés etc...) en revanche resteront opérationnels. Amusant.
Le reste ne fut que
blabla insipide, promesses creuses et passage de pommade sur le Corps
Médical dont il a, « en même temps », serré les
cordons de la bourse depuis le début de son mandat.
D'ailleurs, cette
intervention fut un vrai festival de sa marotte personnelle : le
fameux « en même temps ».
Les écoles, les crèches
etc seront donc fermées, mais, « en même temps », le
gouvernement veillera à l'ouverture de « services de garde »
pour que les personnels soignants puisse y caser leur progéniture le
temps de leur travail. Des services de garde strictement interdits au
virus, on suppose, ce qui les différencie effectivement des simples
crèches.
Les rassemblements de
personnes seront interdits, mais, « en même temps », les
élections municipales sont maintenues. Le Premier Sinistre a
d'ailleurs confirmé ce jour que ce seront les rassemblements de plus
de 100 personnes qui seront désormais interdits. On suppose donc que
les électeurs devront se présenter dans les salles de vote par
paquets de 99 personnes maximum, les autres attendant leur tour dans
des salles d'attente de 99 personnes au plus. Les électeurs votant
électroniquement seront ainsi conviés à apposer leur doigt sur le
bouton de leur candidat favori. Pour minimiser le risque de
contagion, Saucisson-Pinard conseille donc de choisir le candidat
ayant le moins de chance d'être élu, règle de probabilité oblige.
Ou de porter des gants.
Macreux n'a pas annoncé
que les salles de vote mettraient à disposition du gel
hydro-alcoolique. Et comment le pourraient-elles, vu qu'il y a
pénurie nationale en la matière, tout comme il y a pénurie de
masques après que Macreux ait cru bon d'envoyer notre stock
stratégique en Chine en février dernier...
Macreux a aussi précisé
ce qu'il ne fallait pas faire : « le repli nationaliste »,
par exemple, et l'énonciation du mot « nationaliste »
fut accompagné d'un rictus comme s'il avait proféré une
grossièreté. Car, comprenez-vous, « le virus n'a pas de
passeport » (sic), comme nous le précise le professeur
Macreux, spécialiste en épidémiologie. Il ne peut donc pas être
arrêté à la frontière. Un peu comme les migrants, finalement...
C'est d'ailleurs une remarque intéressante que nous fait là
Macreux : selon lui, seuls les porteurs de passeport peuvent
être arrêtés à une frontière. Cette façon de voir explique
finalement bien des choses en matière de politique de protection du
territoire et d'immigration...
Mais, « en même
temps », Macreux annonce dans la minute qui suit cette mise en garde contre un repli nationaliste, que la France
pourra, si les conditions l'exigent, fermer des frontières. Pour se
résumer, fermer les frontières ne servirait à rien, mais si
l'épidémie s'amplifie, on se résoudra à recourir à une mesure
qui ne sert à rien : c'est le côté merveilleux du « en
même temps ».
Macreux, parlant des
hôpitaux, services d'urgence et plus globalement de tout ce qui se
rapporte à la Santé, a reconnu que « tout ne peut pas être
soumis aux lois du marché ! « et que « la
Santé n'a pas de prix ». Mais, « en même temps »,
pour obéir aux injonctions de son Europe chérie, il a asséché le
financement des hôpitaux et le manque de moyens perturbe gravement
les services d'urgence au point de jeter à la rue le personnel
soignant en manifestations récurrentes depuis plusieurs mois.
Puis Macreux semble avoir
fait une découverte personnelle qui a bouleversé sa vision des
choses. Il a dit : « Déléguer notre alimentation, notre
protection, notre capacité à soigner notre cadre de vie au fond à
d'autres est une folie. » Formidable, non ? Mais, « en
même temps », Macreux (et l'UE) ont ouvert le marché français, par la
signature de contrats internationaux (CETA, TIPP, JEFTA, Mercosur et
autres) à des produits qui se fichent comme d'un guigne des
contraintes dont son Europe adorée abreuvent les producteurs et
fabricants français.
Avouez que la politique
du « en même temps » est bien pratique car elle permet
de dire à peu près n'importe quoi, puisque ce n'importe quoi est
aussitôt équilibré par son contraire.
Macreux, chef d'Etat, et
pour l'occasion, assistante sociale, n'a pas hésité non plus à
donner prosaïquement aux Français, le mode d'emploi de la gestion
de leurs aînés (vous savez, les fameux « cellezéceux »
parmi les plus fragiles): « Je compte sur vous aussi pour
prendre soin des plus vulnérables de nos compatriotes ». C'est
sympa, non ? Mais toujours dans le cadre de son système de
pensée désormais bien rodé, il ajoute aussitôt : « Ne
pas rendre visite à nos aînés. … Écrivez, téléphonez, prenez
des nouvelles, protégez en limitant les visites. » Donc il
s'agit de prendre soin de nos cellezéceux parents âgés, mais, « en
même temps », de le faire de loin...
On vit quand même une
époque formidable, où un chef d'Etat (et des Armées), donc
occupant la fonction la plus haute de la nation, vient nous dire
solennellement dans un discours présidentiel télévisé, qu'il faut
nous laver les mains assez longtemps avec du savon, qu'il ne faut pas embrasser, ne pas serrer de mains
etc... Avouez que vous n'aviez pas pensé à ça quand il s'agissait
de voter en 2017 à une élection présidentielle au suffrage
universel à deux tours....
Evidemment, on peut
considérer que le prestige et la hauteur de la fonction en prennent
un sacré coup dans les gencives, mais, « en même temps »,
n'est pas de Gaulle ou Jaurès qui veut...
Le côté rigolo de cette
intervention réside aussi dans le traitement médiatique qui a
suivi. La flagornerie servile est la règle. Les merdias se sont tout
d'abord extasiés devant le succès d'audience de cette prestation.
Puis les qualificatifs plus élogieux les uns que les autres sont
tombés comme pluie en Normandie, dans un concours de lèche dont la
Presse nord-coréenne ou cubaine pourrait pâlir d'envie :
« allocution historique » (France Inter), « discours
pédagogique » (Le Dauphiné), « discours volontariste »
(Le Monde), « la meilleure prestation télé de Macron depuis
le début du quinquennat » (Europe 1), « Coronavirus, et
Macron devint chef de guerre » (Le Point), « Coronavirus,
le vrai tournant du quinquennat » (RTL), « Face au
coronavirus, père Emmanuel et général Macron » (L'Express).
N'en jetez plus, la cour est pleine.
Il faut les comprendre,
nos chroniqueurs, éditorialistes et journaleux salariés de
l'Oligarchie qui les emploie : ce discours était émaillé de
« union sacrée », de « appels à solidarité »,
de « cohésion de la Nation », et de « Force
d'âme » et encore de « Unité nationale »!
Bref de quoi faire rêver encore un peu, du moins le croient-ils, le
citoyen de base. Mais ce recours à ces vocables ne sont plus que des
couches de cirage qui peinent à redonner un semblant de brillant au
cuir craquelé, racorni et terne, de ce président qui ne fait déjà
plus illusion, trois ans à peine après son élection.
Jaurès a été président ? ;-)
RépondreSupprimerCe n'est plus du cirage mais un maquillage accentuant "en même temps" la laideur qu'il est censé cacher.
SP évoque ces deux personnages pour leur talent d'orateur, pas pour leurs fonctions réciproques. 😉
Supprimer"chef d'Etat (et des Armées)", "discours présidentiel", "élection présidentielle", "prestige et hauteur de la fonction" : tout ce qui précède laisse entendre qu'après, on va mentionner des présidents et non des orateurs. ;-)
SupprimerC'est sans importance : Saucisson-Pinard, vous êtes trop rare. ;-)
Une autre vision du problème sur https://twitter.com/Conflits_FR
RépondreSupprimer(ou sur mon blog où j'en ai repris ce que je crois être l'essentiel à un moment donné)
Le pire c'est qu'on risque de se le traîner jusqu'en 2027! Avec ou sans coronavirus!
RépondreSupprimerAmitiés.
Si seulement on avait à choisir entre coronavirus et macronavirus...!
SupprimerN'oublions pas les coranovirus et conar(d)ovirus !
SupprimerViruses are people too -- un "antispéciste" anonyme.