Notre présidenticule
s'est donc payé son petit tour dans la campagne française sans avoir à
enfiler les bottes, en allant sacrifier à ce rituel annuel de la
visite du Salon de l'Agriculture. Comme l'évoque la chanson de Delpech, on dirait que ça le gêne de marcher dans la boue. Hollande
Ouille est venu flatter le cul des vaches et jauger l'état de notre agriculture avec cet oeil connaisseur qui nous épate
tant.
L'accueil qu'il y a reçu
était un peu comme celui dont il a bénéficié il y a quelques
jours à peine à Wallis et Futuna, après avoir généré sa
méga-dose de CO2 si peu COP 21-compatible: il s'y est fait
copieusement enguirlandé. Sauf que à la porte de Versailles, ce
n'était pas avec des colliers de fleurs.
Après des mois de
manifestations des agriculteurs sanctionnant des années de crise,
auxquels son gouvernement a opposé un mépris souverain, il ne
fallait pas qu'il s'attende à un accueil triomphal. Sans fleurs
autour du cou, mais toujours avec son air couillon, il a entendu tout
le bien que les sans-dents des champs ne pensaient pas de lui.
Il faut reconnaître que
nos paysans ont fait preuve d'un remarquable sens du raccourci qui
claque comme un coup de fouet ; preuve aussi d'un esprit de
synthèse à faire pâlir d'envie des étudiants de l'ENA.
En effet, Hollande Ouille
a distinctement entendu dans les anathèmes vociférés à son
endroit, les mots de : « Bon à rien ! Connard !
Démission ! »
Peut-on mieux résumer la
situation qu'à partir de ces trois mots ? Saucisson-Pinard ne
le pense pas. Il y a dans cette formule lapidaire à la fois le
constat symptomatique, le diagnostic et le remède.
« Bon à rien »
est le constat que les Français se font du personnage depuis
maintenant près de quatre ans. Pagnol aurait pu rajouter, par la
bouche de l'oncle du Spountz-Fernandel : non seulement il n'est
bon à rien, mais il est mauvais en tout.
« Connard »
est le diagnostic. Sa justesse le dispute à sa précision.
Effectivement, Hollande Ouille en est un beau, un vrai, sans l'ombre
d'un doute. Il pourrait sans contestation aucune, servir de mètre
étalon à exposer au Pavillon de Breteuil.
Alors bien sûr, il va se
trouver des vierges effarouchées que le terme choquera par sa
rudesse, voire sa trivialité. Elles allègueront que le manque de
respect est ici patent. Mais franchement, est-ce la fonction qui est
visée là, où le personnage qui l'occupe ? De toute évidence,
c'est la seconde hypothèse qui paraît la plus vraisemblable. Et si
la fonction de président de la République, de par sa nature,
bénéficie automatiquement du respect, il revient à celui qui
l'occupe, à gagner ce respect. Et franchement, on aura du
mal à convenir que Hollande Ouille a mérité ne serait-ce qu'un
soupçon de respect. Donc, le diagnostic suit le constat : c'est
« un bon à rien » parce que c'est « un connard ».
Bien vu.
Suit enfin le remède,
implacable, définitif. En tous cas, préalable: la démission. Morte
la bête, mort le venin. Si le « bon à rien »
démissionne, c'est un premier pas vers la solution. Difficile à
contester.
La formule frappe donc
par sa logique. On a affaire à un « bon à rien », parce
que c'est « un connard ». Il faut donc qu'il démissionne.
Saucisson-Pinard ne voudrait pas tomber dans le cliché, mais il
constate quand même que le bon sens paysan n'est pas mort.
Alors certes, les
agriculteurs réunis au Salon de l'Agriculture auraient pu tourner
leur fine analyse avec d'autres mots. Pourquoi pas à la mode
énarque, du style : « Hep, individu ayant prouvé un
déficit de compétence récurrent, vous semblez bien souffrir d'une
difficulté congénitale à opérer de bonnes liaisons neuronales. Il
siérait donc que vous libérassiez dans les meilleurs délais le
fauteuil attaché à votre fonction, afin de permettre à un
remplaçant mieux pourvu, d'opérer d'urgence les manœuvres propres
à répondre aux lacunes que votre incurie laissa prospérer!».
Mais il n'est pas sûr
que le destinataire occupé à déambuler dans les travées au milieu
de ses gardes du corps, eût eu le temps d'entendre tout le propos,
pas plus qu'il n'est certain que les journalistes présents eussent
pu tout comprendre.
Donc, tout compte fait,
« Bon à rien, connard, démission » semble tout à fait
à propos. Et puis, dans notre société de consommation immédiate
où la culture-fast-food impose sa loi, où les victimes de
l'Education Nationale d'aujourd'hui n'ont plus appris à lire, à
disséquer un texte et à en extraire la substantifique moelle, la
formule paysanne d'accueil du présidenticule a le mérite d'être
comprise par tout à chacun, sans distinction de classe sociale, de
sexe, de race, de revenu ou de niveau d'étude.
Et, ce qui ne gâche
rien, elle a l'immense avantage d'illustrer avec rigueur et
précision, ce que pense une immense majorité de Français.
Décidément, Hollande
Ouille a bien fait de venir au Salon de l'Agriculture. On sait
désormais ce qu'on en retiendra.
Delpech la chanson,
RépondreSupprimerLa chanson n' est pas de Cabrel mais de Michel Delpech, mort le mois dernier (Loir et Cher) ;-)
RépondreSupprimerExact, corrigé. Particulièrement maladroite, cette bévue, cette année :-(
SupprimerBon à rien, connard, démission : le constat, le diagnostic et le remède me conviennent. A connard j'ajouterais peut-être "salaud", "vendu" et "cynique", mais ce n'est que mon humble opinion !
RépondreSupprimerCes agriculteurs ne prétendaient pas être exhaustifs dans leurs qualificatifs...
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