« Y-a-t-il un
pilote dans l'avion ? »
C'est la question que
l'on peut se poser en survolant les infos qui s'enchaînent sans
discontinuer, évoquant toutes un laxisme généralisé.
Les Calaisiens vivent
sous la menace permanente de clandestins qui s'installent de façon
pérenne aux abords de leur ville, comme une tumeur s'accroche à un
organe.
Les agriculteurs ne
s'arrêtent plus de manifester leur découragement devant l'inertie
du gouvernement face à la crise qui les frappent. Les technocrates
de l'Union Européenne, que Le Foll vient de consulter timidement sur
le sujet, viennent de lui répondre : « Une crise de
l'agriculture en France ? Oui, bon, on verra. Plus tard.
Peut-être. On a autre chose à faire. Circule, pépère, y a rien à
voir ! »
Pendant ce temps-là, la
colère s'amplifie et gronde : des voies de communication sont
occupées. Des préfectures, des chambres syndicales sont attaquées,
saccagées. Les agriculteurs sont excédés par les charges
insupportables et le matraquage permanent de contraintes de toutes
sortes, plus ridicules les unes que les autres, comme le dénonce le
sidérant livre « Foutez-nous la paix » d'Isabelle
Saporta, éditions Albin Michel. L'un d'eux pète un câble et
flanque dans l'eau gelée d'un étang une jeune fonctionnaire,
péronnelle de 26 ans venue à 7h30 du matin dans son exploitation,
non pas le contrôler se hâte-t-on de préciser, mais le
« conseiller », lui, le professionnel, dans son métier
de traite des vaches...
Les apprentis tontons
macoutes corses n'en finissent pas de manifester en s'attaquant aux
forces de l'ordre, à coups de cocktails molotov, sous l'oeil
incrédule du téléspectateur continental qui s'interroge sur
l'absence de réplique de ces mêmes forces de l'ordre. Le ministre
de l'Intérieur Cazevide assiste impavide au spectacle, avec le même
désintérêt que s'il se déroulait en Papouasie Nouvelle-Guinée.
Les syndicats de la SNCF
déposent des préavis de grève en plein chassé-croisé de
vacanciers en Rhône-Alpes : « Oui, avec la SNCF, c'est
possible ». Comme d'habitude, les motifs restent vaseux: Ces
nantis de la fonction publique protestent contre des
« bouleversements structurels qui occasionnent des impacts
lourds pour les usagers ». Une grève qui entrave leur retour
de vacances n'étant pas, à l'aune syndical, un « impact lourd
sur les usagers », bien sûr.
Pendant ce temps-là, que
fait Hollande Ouille ? Il se concentre sur la composition
savante d'un remaniement gouvernemental. Savante et grotesque. On
connaît l'aphorisme : ce flic était tellement stupide que même
ses collègues s'en étaient aperçu. Là, c'est pareil. Ce
remaniement est grotesque au point que même les médias par nature
si complaisants envers le pouvoir socialiste, s'en sont aperçu.
C'est dire.
Sauf à la Dépêche du
Midi, pour laquelle ce remaniement est la quintessence même du génie
politique de Hollande Ouille. Peut-être que ce point de vue
s'explique par le fait que ce journal appartient à Baylet, nouveau
ministre fraîchement nommé à l'aménagement du territoire ?
Qui sait ? Nan... tout bien réfléchi, l'indépendance
légendaire vis à vis du pouvoir socialiste en place de nos
journalistes hexagonaux ne pourrait pas le permettre...
D'ailleurs, c'est en
réfléchissant longuement sur le sujet que Saucisson-Pinard a été
brusquement frappé par la clarté aveuglante d'une évidence :
il est finalement hautement probable que les mauvaises nouvelles qui
s'abattent sur le pays avec la régularité d'un métronome, aient
incité notre présidenticule à chercher à nous faire rire, faute
de mieux, pour nous dérider et nous distraire. Il ne peut en être
autrement.
D'où ce remaniement
digne du théâtre de Guignol.
Voilà les indices qui
ont mené Saucisson-Pinard à cette conclusion :
Le rappel du comateux
nantais, le z'Ayrault (de tension), pour s'occuper de la diplomatie
française, par exemple. Cela sonne comme un gag, non ?
La Réforme de l'Etat et
de la Simplification jouait son secrétaire d'Etat gagnant. Il n'est
que Placé. Bon. Mais la bonne nouvelle est que l'ex-vert en
délicatesse avec le Trésor Public pourra désormais faire payer ses
contredanses par le contribuable.
La Fleur illettrée de la
Culture est promptement débarquée de son ministère pour n'avoir
pas suffisamment flatté, paraît-il, le microcosme de nos zélites
culturelles, qui elles, savent si bien flatter la socialie en toutes
occasions. Lui succède une dénommée Azoulay. Il se trouve par un
extraordinaire hasard, que cette nouvelle venue est une bonne copine
de la partenaire sexuelle du moment, du bouffi élyséen. Le monde
est décidément petit...
Des secrétariats d'Etat
improbables sont créés, juste pour votre divertissement : un
chargé de l'égalité réelle! Saucisson-Pinard imagine la scène :
un gus en costume trois-pièces distribuant à la ronde,
pompeusement et avec solennité, au cours d'un cocktail pince-fesses,
sa carte de visite avec comme intitulé «Secrétaire d'Etat à
l'égalité réelle». Dans n'importe quel pays, ce serait un gag,
n'est-ce pas ? Eh bien, en France socialiste hollandesque,
aussi, vous pensez ! On attend avec impatience un secrétariat
d'état de la Fraternité sublimée. Ou un secrétariat d'état à la
Liberté virtuelle. Ah pardon, celui-là, il existe déjà. C'est
même un ministère. On l'appelle aussi ministère de l'Intérieur.
Il y a mieux: Imaginez le
contenu de l'agenda de travail d'un secrétaire d'Etat « de la
biodiversité auprès de la ministre des relations internationales
sur le climat ». Il y a de quoi se marrer, non ?
Le ministère du logement
et de l'habitat durable (libellé qui laisse penser que l'habitat
durable n'est pas un logement...) acquiert avec Cosse (non, non,
chers amateurs de jeux de mots, pas Cosse de haricot, croyez-moi...)
une personnalité de poids. Le quintal, au bas mot. Au moins, on
n'aura pas à changer la taille de l'assise du fauteuil ministériel.
Pour le passage de l'autre verte, la Duflot-de-conneries, le mobilier
avait déjà été prévu en conséquence. Quoi ? J'entends un
brouhaha au fond de la classe: On ne se moque pas du physique des
gens? Mais attendez. Ce remaniement a bien été fait pour faire rire
le brave peuple, non? Vous ne pensez quand même pas que ces
embauches ont été motivées par un souci de compétence, quand
même? Les clowns sont faits pour ça: faire rire. Alors rions.
Croyez-moi, ils se vexeraient si vous les preniez au sérieux.
Ce gouvernement
« resserré » de combat réunit donc 38 ministres et
secrétaires d'état (deux fois plus qu'en Allemagne qui compte 22%
plus d'habitants). 19 hommes et 19 femmes. C'est beau, la parité.
C'est émouvant et rassurant.
Mais Saucisson-Pinard
remarque néanmoins que parmi les femmes, on dénombre 17 brunes pour
seulement 2 blondes. Saucisson-Pinard trouve là un significatif
symbole de discrimination envers les blondes, voire même, envers
cette population féminine déjà par ailleurs l'objet d'histoires
désobligeantes quant à leur capacités intellectuelles, un
véritable ostracisme. Saucisson-Pinard demande donc officiellement
au Premier Ministre et au Président de la République de mettre fin
à cette stigmatisation (là, voilà : avec "discrimination",
"ostracisme" et "stigmatisation" que Saucisson-Pinard a réussi à placer
in extremis, nous avons le trio gagnant de la novlangue
socialo-boboïde) en instaurant la parité entre blondes et brunes au
gouvernement.
On remarque aussi que les
handicapés ne sont pas représentés dans ce gouvernement. A moins
bien sûr qu'on prenne en compte les handicapés mentaux qui sont
effectivement bien présents, voire en sur-nombre. Mais par exemple,
les bipèdes sont outrageusement représentés aux dépens des
unijambistes, absents de ces nominations; voilà une piste de
réflexion pour le prochain remaniement.
Bon, évidemment, si vous
pensez aussi aux salaires des clowns, à ceux de tous les
fonctionnaires parasites qui gravitent autour et aux frais en tous
genres qui viennent grever les fonctions et que vous vous dites que
tout cela prend directement sa source dans votre compte en banque via
vos impôts, cela peut tempérer singulièrement votre bonne humeur.
Mais attendez donc la
suite. On se prépare pour éventuellement organiser les Jeux
Olympiques de 2024 à Paris. Et nos zélites jurent, la main sur le
cœur, qu'ils coûteraient la moitié de ce qu'ont coûté aux Rosbeefs
ceux de Londres en 2012. Et donc, qu'il n'y aura pas d'augmentation
d'impôts!
La gestion rigoureuse des
dépenses étant la vertu cardinale de nos socialistes, comme chacun
sait, vous voyez bien qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter.
Alors profitons donc du
moment présent et savourons sans retenue ce remaniement
gouvernemental hilarant, qui n'a d'autre but que de détendre
l'atmosphère.
"La gestion rigoureuse des dépenses étant la vertu cardinale de nos socialistes, comme chacun sait, vous voyez bien qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter."
RépondreSupprimerGestion rigoureuse des dépenses ? Pas ICI en tous cas ! (exemple parmi d'autres..)
Excellent papier, comme d'hab.
J'ai passé un bon moment, malgré le coté désespérant du sujet. Comme vous dites, il est recommandé d'en rire, tant la tentation d'aller s'accrocher par le col à la poutre du garage est latente...
Rions, rions, avant de pleurer ! En attendant, j'ai aimé cette analyse incisive de notre triste situation (qui n'a pas l'air de toucher la majorité de la population, puisqu'elle continue à se précipiter dans les embouteillages pour aller au ski - on oublie ainsi les angoisses qui nous taraudent !)...
RépondreSupprimerIl y a quand même quelque chose qui me chiffonne au niveau de la parité, parce qu'on aurait dû - ce me semble - doubler le poste de premier ministre d'un poste de première ministresse, et graver cette règle dans le marbre à l'occasion de la révision constitutionnelle. Et prévoir en outre d'y placer, une fois sur deux, des hétéros, et la fois suivante, des homos. Faute de quoi, on rate une nouvelle fois l'occasion d'aboutir à une égalité réelle.
RépondreSupprimerBeaucoup d'habilité dans le style et dans les mots. Belle prestation littéraire, c'est du Saucisson-Pinard égal à lui même.
RépondreSupprimerÇa y est! Je vais me mettre à rougir! D'ici à ce qu'on m'affuble du sobriquet "le rouge"... Nan...je crois pas ...!
SupprimerNon,non, il ne faut rien changer ! Néanmoins ce qui suscite la réflexion, au moins chez moi, c'est cet esprit d'analyse qui est toujours en parfaite adéquation avec la réalité. Beaucoup de lucidité.
SupprimerIl n'y a vraiment pas de quoi s'inquiéter, évidemment.
RépondreSupprimerMais quand même, je ressens une vague angoisse.
D'autant que les personnes de petite taille ne figurent pas dans ce gouvernement, ni les victimes de la Thalidomide. Ou bien ?
"Croyez-moi, ils se vexeraient si vous les preniez au sérieux."
Bien vu ^^