Pourquoi ce blog?

Jamais l’emprise du politiquement correct sur l’Information n’a été aussi forte. Naguère subtil, il est aujourd’hui omniprésent et ne s’embarrasse même plus de sauver les apparences. Il s’affiche comme un véritable terrorisme intellectuel : non seulement il monopolise la pensée sociale et politique, son expression, mais il se permet de sanctionner, éventuellement judiciairement, tous écarts et ceux qui les commettent. Les petits soldats de la Pensée Unique, journalistes, animateurs tv ou radio, se pressent au p ortillon de l’accès aux tribunes médiatiques et c’est à celui qui affichera avec le plus de zèle sa soumission au dogme.
Ce blog a pour très modeste ambition de pointer du doigt ces attentats terroristes de la Pensée et dénoncer les personnes publiques qui les commettent, consciemment ou inconsciemment.
Si vous cherchez à lire l’actualité sous un autre angle que celui que vous imposent la tv, les magazines, la radio, la presse ou le quidam-perroquet de la rue, lui-même matraqué par ces médias, ce blog est pour vous… et attend vos témoignages !
Si les propos de ce blog vous choquent, vous pourrez ainsi mesurer à quel point vous avez été formaté par la Pensée Unique… et apprécier le degré d’urgence que vous avez à vous dépolluer l’esprit.

vendredi 26 octobre 2012

Un jour prochain... au Tribunal...


    
 - Monsieur François, venez à la barre, jurez-vous de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, levez la main droite et dites « je le jure ».

- Je le jure !

- Alors Monsieur François, dites à la Cour pourquoi vous êtes ici, devant nous, aujourd'hui.

- Ben voilà, c'est l'histoire de mes relations avec le plaignant.

- Qui est pour vous le plaignant, un parent ?

- Non, Monsieur le Juge, pas un parent. Mais nos deux familles ont eu depuis longtemps des relations conflictuelles. Même qu'un de mes aïeux a fini par foutre son pied au cul à l’aïeul du plaignant. Je vous parle de ça, Monsieur le Président, ça fait longtemps !

- Pas de digression, Monsieur François, et venez-en au fait, et à vos relations avec le plaignant.

- Ben, voilà, le plaignant et moi on a restauré ensemble une villa. Lui y a mis un peu de travail, et moi beaucoup de travail et beaucoup d'argent.

- Oui et alors ? demande le Juge

- Ben, à un moment donné, le plaignant, quand les travaux étaient quasiment finis, il a prétendu que cette villa était à lui tout seul.

- Ah, bon, et qu'est-ce que vous avez fait alors ?

- Ben, rien. Je suis parti et je la lui ai laissée.

- Pourquoi ?

- Ben, j'avais mauvaise conscience..

- Ah!... Et après ?

- Ben après, quelques années plus tard, le plaignant est venu chez moi pour me demander l'hospitalité.

- Pourquoi ? Puisqu'il avait, du coup, un « chez lui » d'après ce que je comprends !

- Ben, j'sais pas trop, mais apparemment, quand je suis parti de la villa qu'on avait retapé ensemble, la villa, il l'a pas trop entretenue et elle a commencé à se dégrader sévèrement !

- Et alors, comment avez-vous répondu à sa demande d'hospitalité ?

- J'ai dit « d'accord », d'autant que c'est vrai que, chez moi, j'avais pas mal de boulot, un peu d'aide m'aurait pas fait de mal... Et puis, j'aurais eu mauvaise conscience à refuser..

- Bon, et alors, qu'est-ce qui s'est passé ensuite ?

- Ben après quelques années, il m'a demandé s'il pouvait inviter aussi sa femme et ses enfants à le rejoindre chez moi.

- Qu'est-ce que vous avez répondu?

- Ben, j'ai dit oui !

- Pourquoi ?

- Ben, j'avais mauvaise conscience...

- Et après ?

- Après, j'ai eu un peu moins besoin de lui, au niveau de ma maison et de son entretien. D'autant que le boulot qu'il faisait pour moi, c'était pas tout à fait ça, côté qualité.

- Bon, admettons. Alors, qu'est-ce que vous avez fait ?

- Ben, rien ! répond Monsieur François, un peu penaud.

- Pourquoi ne lui avez-vous pas demandé de rentrer chez lui ?

- Ben, j'avais mauvaise conscience...

- Et après ?

- Après, il m'a demandé de l'argent de poche pour lui, puisqu'il avait moins à travailler chez moi.

- Vous lui avez donné ?

- Ben oui.

- Pourquoi ?

- Ben, j'avais mauvaise conscience..

- Et... 

- Ben après, il m'a demandé de l'argent de poche pour ses femmes et pour ses enfants.

- SES femmes ? s'étonne le Juge.

- Oui, il en a plusieurs, Monsieur le Juge. Dans sa famille, ils en ont toujours eu plusieurs...

- Ah bon ! Et qu'est-ce que vous avez fait ?

- J'ai donné de l'argent de poche à ses femmes et à ses enfants !

- Ben dites-donc, vous êtes généreux, vous alors !

- Il faut vous dire, Monsieur le Juge, j'avais mauvaise conscience !

- Mais ça ne me dit pas pourquoi vous êtes devant cette Cour aujourd'hui !

- Ah mais Monsieur le Juge, c'est parce que, après, il a eu d'autres enfants – pensez, avec plusieurs femmes!- et il a prétendu que ces enfants, je devais les adopter et les considérer comme les miens, qu'ils devaient être des petits François !

- Et qu'est-ce que vous avez dit, Monsieur François ?

- Ben, rien, je les ai, comme qui dirait, adoptés ! J'avais mauvaise conscience...

- Bon, admettons, mais après ?

- Ben après, le plaignant, vu l'ampleur de la smala, il a voulu continuer de vivre chez moi, mais avec ses propres habitudes !

- Mais, intervient le Juge, s'il voulait garder ses habitudes familiales, pourquoi n'est-il pas rentré chez lui ?

- Ben dame, c'est que chez lui, c'est devenu invivable, vous pensez, une villa, quasiment laissé à ses frères qui n'ont fait que l'abîmer, sans y apporter aucun entretien... Et en plus, il n'y aurait pas eu l'argent de poche que je lui donne chaque mois, à lui et à sa nombreuse famille !

- Et c'est quoi ses habitudes ?

- Ben, il foutait rien que se balader en pyjama, en chemise de nuit plutôt. Il passait ses journées à prendre un café à la terrasse du bistrot du coin. Et puis il a dit qu'il avait besoin que je lui réserve une pièce de ma maison, rien que pour lui et sa famille, pour qu'ils y fassent leurs prières, qu'il disait. En fait de prière, quand j'entendais à travers la porte ce qu'il disait, c'était plutôt tout le mal qu'il pensait de moi, de ma famille et de ma façon de vivre. Et qu'il y mettrait bon ordre, qu'il disait !

- Mais vous, Monsieur François, qu'est-ce que vous avez fait, alors ?

- Ben, rien. Je lui ai donné cette chambre supplémentaire qu'il m'a demandée. Sinon, il m'a dit que lui et ses enfants, ils occuperaient mon couloir et qu'il m'empêcherait de passer ! Et puis, vous savez, j'avais toujours cette mauvaise conscience qui me disait qu'il fallait que je le fasse...

- Bon, et c'est tout, comme habitude différente des vôtres ?

- Oh non, Monsieur le Président, c'est pas tout ! Il m'a aussi dit que ma cuisine ne lui convenait pas. Qu'il lui fallait un régime spécial, celui qu'il avait chez lui, dans notre ancienne villa commune !

- Ca, vous savez, Monsieur François, les goûts et les couleurs...

- C'est pas juste ça, Monsieur le Juge, c'est qu'en plus, il fallait que ce régime devienne aussi le mien. Et il fallait manger ceci, mais pas cela, et il fallait que la viande (et pas n'importe laquelle) soit préparée comme ceci, et pas comme cela, et il y avait des boissons auxquelles je n'avais plus droit, et j'en passe, Monsieur le Juge. Et encore, tout ça c'est rien !

- Rien ? S'exclame le Président, abasourdi. Quoi encore ?

- Ben, c'est surtout avec ses enfants qu'il y avait problème. Enfin, nos enfants, euh non, ses enfants, enfin, je ne sais plus moi...

- Quels problèmes ?

- Ben, ses enfants, ils foutaient rien à l'école. Elle était pas faite pour eux, qu'ils disaient. Pourtant, cette école, elle était bien faite pour les miens, d'enfants... Monsieur le Juge!

- Ca arrive, ça, d'avoir des enfants mauvais à l'école, soupire le Juge, compréhensif.

- Oui, mais non seulement ils foutaient rien à l'école, mais en plus, ils empêchaient les miens de travailler. Ca, c'est sûr, ils étaient pas un bon exemple pour mes enfants. Pensez, les enfants du plaignant, ils allaient même jusqu'à casser la gueule des professeurs !

- Et le plaignant, il disait rien à ses enfants ? s'étonna le Juge.

- Non, rien. En fait, il disait que c'était à moi de m'en occuper !

- Ah quand même ! ne peut s'empêcher de s'exclamer le Juge.

- Et puis ses fils se sont mis à initier mon garçon à la drogue...

- A la drogue !

- Et puis à violer ma fille, aussi !

- Violer votre fille ! Et qu'est-ce que vous avez fait, enfin?-

- Ben rien. Je les ai bien grondés un peu, mais, bon, vous savez, ma mauvaise...

- ...conscience, votre mauvaise conscience, je sais, coupe le Juge, passablement énervé.

- Oh, et puis, ils chapardaient bien un peu dans mon portefeuille aussi, les petits garnements.

- En même temps, vous l'avez quand même un peu cherché, Monsieur François ; à force de me dire « Ben rien !» (le Juge imite alors le ton soumis et plaintif de Monsieur François pour dire « Ben rien ») à chaque fois que je vous demande ce que vous avez fait suite aux demandes toujours renouvelées de votre... « hôte »! Avouez que vous avez poussé au vice ! Bon, mais finalement, tout ça ne me dit pas ce que vous faites devant cette Cour !

- Ben, Monsieur le Juge, un beau matin, j'ai fini par prendre un coup de sang, et j'ai foutu le plaignant et toute sa smala au dehors de ma maison, à grands coups de pied au cul !

- Vous êtes poursuivi par le plaignant pour coups et blessures, Monsieur François ! rappelle le Juge.

- Un coup de pied au cul bien ajusté, ça peut faire mal, Monsieur le Président ! Mais c'est efficace !

- Et votre mauvaise conscience alors ? Elle vous disait pas que c'était très mal ?

- Ah, rigole Monsieur François, ma mauvaise conscience, je lui ai dit de fermer sa gueule, et je lui ai foutu un coup de pied au cul aussi, pendant que j'y étais !

- Bon, bon...j'ai bien enregistré votre déposition, Monsieur François. La Cour va se lever, elle statuera sur votre affaire, et vous fera connaître la semaine prochaine, ainsi qu'au plaignant, Monsieur Aziz Arhab, son verdict.

Monsieur François se retourne vers sa famille qui est derrière lui, dans la salle ; lui décoche un grand sourire. Il se fiche comme d'une guigne de la décision du Tribunal de l'Histoire. Il sait qu'il a agi comme il devait le faire, pour son propre bien, celui de sa femme, celui de ses enfants. Sa famille et lui échangent des regards complices et pleins de bienveillance, ils sont tous sereins de cette paix retrouvée, de cette unité familiale reconstituée. Quelque soit le verdict du Tribunal, la chose est faite : il s'est débarrassé de son « hôte » envahissant, comme l'avait fait avant lui, il y a quelques siècles, son arrière-arrière-arrière-arrière grand-père. Cela n'avait pas été facile, cela ne s'était pas fait en douceur, mais c'était fait ! Et il est sûr aujourd'hui que cela en valait la peine !

3 commentaires:

  1. Le portulan te ment29 octobre 2012 à 17:38

    Bonjour saucisson-pinard,
    attendre du verdict du tribunal qu'il soit le plus clément ne dépendrait-il pas de l'élection de Romney ? Le déchaînement du feu nucléaire ne nous atteindra-t-il pas si le président Obama se laissait aller à adopter le plaignant, comme il le fit dans l'affaire Trayvon Martin ?
    Et le plaignant n'en tire-t-il pas profit ?
    Bon courage à vous
    A bientôt

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  2. Excellent texte à méditer !
    On devrait le faire étudier dans les lycées.
    Ha non c'est vrai en terminale on étudie des textes de rappeurs maintenant, la mauvaise conscience que voulez-vous....

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  3. Si vous apprenez que ce texte est étudié en classe terminale un jour, n'hésitez pas à me le signaler!! Je ne demanderais même pas de droit d'auteur... ;-D

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