Ce jour-là , dans un amphi de Sciences-Po, Paris.
- Mesdames, messieurs, msieurs-dames et trans, bonjour ! Je me présente, je suis camarade Joseph et aujourd'hui votre professeur de gauchisme. Je sais, Joseph n'est pas un prénom très à la mode, mais je le dois à mes parents en hommage au petit père des peuples, car ils étaient d'authentiques et dévoués staliniens. Mon rôle aujourd'hui est de vous inculquer les valeurs dont nous avons hérité de ce héros communiste. J'ai comme références pour vous donner ce cours de gauchisme, d'avoir portes ouvertes à France Inter, au journal Le Monde, à l'Obs, à Libé, et bien sûr à L'Huma, et en fait, à l'écrasante majorité des médias mainstream français. Votre chance, en étant présent dans cet amphi pour suivre mon cours de gauchisme, est que vous allez pouvoir appartenir au camp du Bien ! Car la gauche est le camp du Bien. Et il est en opposition féroce au camp du Mal, c'est-à -dire à tout ce qui n'est pas de gauche.
Un élève lève la main :
- Est-ce que l'extrême-gauche fait aussi partie du camp du Bien ?
- Quelle extrême-gauche ? Il n'y a pas d'extrême-gauche ! Vous avez déjà entendu un gauchiste évoquer l'extrême-gauche ? Non ! Il n'y a pas d'extrême-gauche ! L'extrême-gauche n'existe pas. Elle n'existe que dans la bouche de la droite. Les gens de droite peuvent, pour se faire bien voir des médias, évoquer l'extrême-droite, ces cons ! Mais jamais les gens de gauche ne parleront d'extrême-gauche. Vous avez donc, dans le monde politique, d'une part la gauche, le camp du Bien, et d'autre part, l'extrême-droite. Rien d'autre. C'est important que vous compreniez et intégriez cette première leçon.
Un autre élève lève la main :
- Mais camarade, ce sont les idées, je suppose, qui sont importantes dans le gauchisme, non ?
- Les idées ? Oui... enfin, les idées, c'était bien d'en avoir dans l'ancienne gauche, la gauche de Michel Onfray. Mais dans la gauche d'aujourd'hui, pour laquelle Onfray est un renégat, c'est surtout les anathèmes et les slogans qui priment sur tout le reste. Puisque nous sommes le camp du Bien, tout ce qui s'oppose à nous est automatiquement du camp du Mal. Et les idées n'ont plus trop de place à occuper. On en revient donc à cette notion de base, essentielle, par laquelle nous avons débuté ce cours. Si vous vous en écartez, vous ne comprendrez plus ce qu'est le gauchisme. Donc, assimilez-la bien.
Le même élève reprend :
- Mais il s'agit bien de s'élever contre la capitalisme et de dénoncer les oligarques qui s'en abreuvent, n'est-ce-pas ?
- Bien sûr ! Le gauchiste est définitivement l'ennemi du Grand Capital !
L'élève poursuit :
- Bill Gates, Schwab, Soros sont donc bien, entre autres, nos ennemis jurés, non ?
- Euh... non ! En gauchisme contemporain, nous ne parlons pas de ces personnes.
- Mais pourquoi ? Il s'agit pourtant d'authentiques oligarques qui ne passent pas pour de grands défenseurs du prolétariat !
- Oui, mais ceux-là nous finan...euh... je veux dire... nous ne les évoquons pas, et en tous cas jamais négativement, parce que ce sont, comme nous, des universalistes. Et l'universalisme, c'est important pour nous autres, les gauchistes. L'universalisme nous commande de ne pas différencier les nations, les peuples. Nous sommes tous des humains semblables, sans racines propres. Nos passés historiques ne doivent pas nous distinguer les uns des autres.
Un élève intervient:
- Les races ne nous différencient pas non plus ?
- C'est un chapitre important que vous abordez là . Il est même essentiel dans le gauchisme. Il y a quinze/vingt ans, nos élites gauchistes ont tenté d'instiller l'idée que les races n'existaient pas. Mais, il faut reconnaître que c'était une idée qui avait du mal à passer. Ils ont donc changé leur kalachnikov d'épaule, et nous avons aujourd'hui une dualité incontournable dans notre discours gauchiste. Il y a les Blancs d'un côté et les « racisés » de l'autre. Ce qui à l'évidence, laisse entendre que les Blancs ne sont pas une race à proprement parler. Les racisés englobent donc tous ceux qui ne sont pas blancs. Africains, asiatiques, arabes, perses, et tous les métissages possibles sont des racisés. D'où la conclusion que les Blancs ne sont pas une race, puisque non « racisés ». Cela permet d'en faire une catégorie à discriminer, ou plutôt à incriminer à toutes occasions, d'en faire la cible de tous les « racisés » réunis en une seule entité.
Pour nous, gauchistes, qui sommes dans le camp du Bien, le « racisé » sera donc toujours prioritaire dans la distribution de notre mansuétude et de notre bienveillance.
Il faut que ce positionnement devienne chez vous une sorte de réflexe, si vous voulez être un bon gauchiste. Tenez, par exemple : si un jeune racisé s'amuse à conduire sans permis, à toute berzingue dans les rues, et fait un bras d'honneur à un flic qui tenterait de lui demander de s'arrêter, il doit bénéficier de votre aimable compréhension. Car il faut bien que ce jeune sans formation ni emploi, puisse se distraire en dehors de ses heures de dealer ou de sentinelle, n'est-ce-pas ? Et si par malheur, le flic qui a le culot de vouloir éviter de se faire renverser, sort son arme et tue ce pauvre jeune racisé, il fait de cette innocente victime de la violence policière, un « ange ». Et nous autres gauchistes, pourrons pleurer sur ce jeune racisé qui aura payé le prix fort du racisme des Forces de l'Ordre à son encontre.
En revanche, prenez le cas d'une jeune Blanche, qui, outre son défaut de ne pas appartenir à la communauté des « racisés », a l'audace d'être une catholique revendiquée, et refuse d'apporter un peu de bonheur sexuel à un migrant racisé en manque. J'attire au passage votre attention sur ce terme de migrant : surtout, n'utilisez pas le mot « clandestin », qui, s'il est sémantiquement exact, est politiquement incorrect, et donc utilisé par les fachos.
Ce migrant racisé, disais-je, vous le comprendrez aisément, doit passer outre ce manque d'empathie et forcer un peu cette raciste à céder à son besoin bien naturel. Et si par pur hasard, cette raciste blanche perd la vie lors de cette transaction, elle ne pourra évidemment pas bénéficier de notre compassion. En fait, toute tentative d'hommage qui pourrait émaner d'individus, par essence d'extrême-droite, sous forme de minute de silence par exemple, devra être perturbée par une action bruyante et souriante de la part de fiers et courageux compagnons gauchistes. Et des affiches avec le portrait de cette raciste, qui voudraient témoigner sur ce petit fait divers anecdotique, devront évidemment être promptement arrachées par nous, gauchistes du camp du Bien. Car une telle démarche de soutien à la famille de cette jeune raciste et égoïste, sera interprétée comme un insupportable acte politique fasciste. Et avec nous, gauchistes, le fascisme ne passera pas ! Répétez avec moi : No passaran !!
Un élève intervient :
- Mais, camarade Joseph, le fascisme, historiquement, n'est-il pas d'essence socialiste ? Benito Mussolini était issu du parti socialiste italien, donc de gauche, non ?
- Oubliez l'Histoire ! Revenez au principe abordé dès l'initiation à ce cours de gauchisme. Nous sommes le camp du Bien. Donc en face, nous n'avons que le camp du Mal. Et pour contrer ce camp du Mal, je vous donne un recours infaillible : une sorte de mot joker, qui vous évite de devoir argumenter, et qui clôt tout débat. Ce mot joker, c'est « fasciste ». Vous pouvez le décliner en « facho », ou en « raciste ». Dans un débat, on vous parle d'intérêt national ? Vous hurlez au « racisme » ! On évoque devant vous le refus d'importer du Tiers-monde un produit qui ne répond pas aux normes de sécurité sanitaire en cours ? D'abord vous corrigez : il n'y a pas de Tiers-monde, il n'y a que des pays « en voie de développement », puis vous criez au « racisme ». C'est très pratique, vous verrez à l'usage. Et la désignation d'un raciste entraîne automatiquement le mot « facho ».
Un élève lève la main :
- Mais un racisme anti-blanc ne risque-t-il pas d'entraîner aussi l'appellation de « facho » ?
- Le racisme anti-blanc n'existe pas. Faire preuve d'une aversion, au demeurant bien naturelle, à l'égard d'un Blanc, ne peut pas être du racisme. Ce ne serait, au pire, que l'expression de la dénonciation méritée du passé colonialiste et esclavagiste des tenants de cette couleur de peau. Si vous êtes vous-même un Blanc, votre positionnement de gauchiste sera interprété comme un acte de repentance de votre horrible ascendance. Cela ne vous dispense cependant pas de profiter de la moindre occasion pour faire acte de contrition, dans vos propos et dans vos participations à des manifestations, en dénonçant votre héritage culturel. Bien entendu, dans ce funeste héritage, vous inclurez la religion chrétienne. Vous aurez donc à cœur d'en moquer les rites et principes, tout en montrant, dans le même temps, le plus grand respect pour son antagonisme, à savoir la religion musulmane, que vous défendrez systématiquement.
Un élève intervient :
- Mais la laïcité n'est-elle pas un principe ancestral du gauchisme ?
- Bon, ça, c'était avant ! Aujourd'hui, il s'agit, par souci d'universalisme, de s'opposer au concept de Nation. Et qui dit Nation, dit héritage culturel, qui dit héritage culturel dit, particulièrement pour l'Europe, religion chrétienne. Le gauchisme doit donc détruire cet héritage religieux. Et l'islamisme a le même but. L'ennemi de notre ennemi est notre ami. Et en plus, notre électorat, maintenant que les prolétaires, ces cons, nous ont quittés pour voter pour les fachos, se trouve dans cette communauté musulmane. On ne peut pas se permettre de la snober.
Bien, nous en avons terminé avec ce premier cours de gauchisme. Comme vous pouvez le constater, ces notions gauchistes sont assez simples à comprendre. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous comptons parmi nos membres les plus connus et les plus actifs, des individus qui n'ont pas un intellect des plus poussés, ni un bagage culturel trop pesant. Et ceux qui en ont un, savent utiliser opportunément les premiers cités pour servir leurs intérêts personnels. Nul doute qu'en suivant scrupuleusement les principes que je vous ai exposés dans ce cours, vous saurez trouver votre place, soit parmi les manipulateurs, soit parmi les suiveurs, selon le niveau de vos capacités intellectuelles. Dans tous les cas, je vous souhaite un bon militantisme.
Pour bien vous faire comprendre et accepter qu'à l'avenir, la société occidentale devra impérativement être métissée et que l'homme blanc y sera désormais minoritaire, l'oligarchie mondialiste vous impose quasiment dans chaque publicité de n'importe quel produit ou service, des peaux noires et cheveux crépus. Cela n'a pas pu vous échapper.