Dans un salon de l'Elysée. Macreux est en bout de table, avec toute son équipe de conseillers autour de lui.
Macreux : - Messieurs, je vous ai réunis parce que j'ai besoin de vos conseils. J'ai admirablement géré mon déplacement au salon de l'agriculture, qui s'est déroulé à merveille, il y avait une foule monstre tout autour de moi, là-bas. Curieusement, ils étaient tous en uniforme, avec des matraques à la main, mais bon, au moins il y avait du monde. Aujourd'hui, j'ai besoin de capitaliser sur ma popularité, qu'est-ce que vous proposez ?
Un conseiller : - Monsieur le Président, nous pensons tous ici, qu'il n'est pas forcément judicieux de vous hasarder désormais sur le terrain de décisions d'ordre économique ou celui de grandes réformes. Les années passées ont montré que ce n'est pas dans ces domaines que vous avez recueilli le plus d'appréciations. Peut-être devriez-vous donner dans la célébration sociétale? C'est moins risqué, les médias peuvent s'en donner à cœur joie, et ça donne l'impression que vous faites quelque chose.
Macreux : - Merci, mais je ne vous ai pas attendu ! Et l'introduction de l'IVG dans la Constitution, avec tout le tralala que j'ai organisé autour, c'était pas génial, ça ? Tout le monde a oublié les problèmes de nos culs-terreux, du coup !
Un conseiller : - Oui, bien sûr, monsieur le Président. Encore que, la célébration de la mort infligée à des enfants à naître par votre parti qui s'appelle « Renaissance », ça jure un peu, non ?
Macreux : - Attendez, ce n'est pas fini ! J'ai autre chose en préparation. J'ai dans l'idée depuis longtemps de m'occuper des vieux !
Un conseiller : - Ah ! Vous allez enfin étendre le champ des soins palliatifs dans les régions qualifiées de déserts médicaux ?
Macreux : - Bah non ! Qu'est-ce que vous allez imaginer ? Non, je vais faciliter « la fraternité et la solidarité en fin de vie ».
Un conseiller : - Ah ! Faciliter l'euthanasie !
Macreux : - Mais non ! Surtout pas !
Un conseiller : - Le suicide assisté, alors ?
Macreux : - Mais non ! Arrêtez vos grossièretés ! Il s'agit de la solidarité envers le gars qui n'est pas loin de clamser, mais dont la famille (ou éventuellement lui-même) aimerait accélérer les choses. C'est beau, la « solidarité », non ? Ça claque mieux que « euthanasie », et surtout ça coûte bien moins cher que votre « champ de soins palliatifs » !
Un conseiller : - Certes. Il reste évidemment que le parti « Renaissance » qui s'occupe à nouveau de mort, au niveau de la symbolique, ça ne s'arrange pas. Mais cela dit, monsieur le Président, ça vous travaille depuis longtemps, cette histoire d'euthana... euh de solidarité ?
Macreux : - Bah, si vous voulez, je vois que Jean-Mich, euh... Brigitte prend un sacré coup de vieux, ces derniers temps, et par association d'idées...
Un conseiller : - A ce propos, Monsieur le Président, le bruit court que Tucker Carlson serait en train de travailler sur un reportage au sujet, justement, de Brigitte Macron, et il aurait en main, dit-on, de nouvelles pièces à conviction.
Macreux : - C'est embêtant.
Un conseiller : - Bah oui, le sujet commence à être récurrent un peu partout.
Macreux :- En France ?
Un conseiller : - Non, pas en France, on tient les médias en laisse. Mais à l'étranger, on n'a pas trop de maîtrise.
Macreux : - C'est très embêtant.
Un conseiller : - Oui monsieur le Président. Très. Si l'affaire éclate, l'état profond qui vous tient en respect à faire ce qu'il veut que vous fassiez, avec la menace de dévoiler le pot aux roses, n'aura alors plus moyen d'exercer son chantage et il vous lâchera. Et quand il vous aura lâché...
Macreux : - Oui, bon, ça va, je sais, j'ai compris ! Vous pensez que ça peut encore tenir jusqu'à la fin de mon mandat en 2027 ?
Un conseiller : - Hum... pas évident! Et si Trump est élu, étant donné que Carlson est un de ses copains, il vous tiendra, vous et Brigitte, par les couilles. Enfin, je veux dire... qu'il ne vous fera pas de cadeaux. Sans compter que les Français tomberont de l'armoire quand ils apprendront que leur « première dame » est un travelo ! Et là, ça se compliquera sérieusement ! Si je peux me permettre, monsieur le Président, certains d'entre eux ont commencé à lever un sourcil interloqué quand, interrogé sur cette rumeur, vous avez répondu qu'évoquer cette affaire, c'était du machisme teinté de transphobie !
Macreux : - Oui, bon, raison de plus pour multiplier les contre-feux, en croisant les doigts. Tenez, j'ai lancé cette Aya machin chose sur la scène médiatique comme chanteuse à l'ouverture des JO. Un coup de génie, non ? La gauche ne peut pas faire remarquer qu'avec son langage de racaille, son inculture abyssale et son manque total de classe, elle est faite pour représenter la France comme Mathilde Panot l'est pour vanter les vertus d'un menu hypocalorique. Et à droite, il n'y a que les plus courageux pour critiquer ce choix et risquer de se faire traiter de raciste. Et les plus courageux, ça ne fait pas beaucoup de monde ! Alors, je suis fort, ou pas ?
Un conseiller : - Oui, monsieur le Président, vous êtes très fort. Mais nous craignons que ça ne suffise pas à vous mettre à l'abri bien longtemps.
Macreux : - Messieurs, je vous paye un pognon de dingue pour que vous me donniez des idées, et je les attends encore. Heureusement, moi, je réfléchis, et je crois que j'en tiens une. Vous allez me dire ce que vous en pensez. J'ai appris que les travaux de construction de la piscine pour les épreuves de natation sont encore loin d'être finis. C'est vrai ?
Un conseiller : - Heu... oui ! C'est un peu angoissant, à quatre mois des JO...
Macreux : - Bon. Mon idée peut répondre à ce souci aussi.
Un conseiller : - C'est-à-dire, monsieur le Président ?
Macreux : - Ecoutez-moi. Ces JO se profilent comme une catastrophe, n'est-ce-pas ? Alors, imaginez qu'un événement soudain nous oblige à les annuler !
Un conseiller : - Les annuler ? Mais pour quelles raisons ?
Macreux : - Imaginez que pendant la cérémonie d'ouverture, il y ait un terrible attentat.
Un conseiller : - Un attentat ? Mais, monsieur le Président...
Macreux : - Un attentat horrible. Des centaines de morts et de blessés. Un carnage !
Un conseiller : - Mais...
Macreux : - Attendez ! On trouve sur les lieux de l'attentat, des indices, des indices comme... je ne sais pas, moi, comme des roubles, une bouteille de vodka, des papiers écrits en caractères cyrilliques, par exemple. Paf ! Les Jeux doivent être annulés ! Problème de la piscine pas finie, réglé ! Nos services mènent une enquête et qu'est-ce qu'on découvre ? Que Poutine est derrière ce massacre. Les Français sont horrifiés. Ils se rassemblent derrière moi, reconnaissent l'extraordinaire lucidité qui m'avait conduit à tenir mes propos bellicistes d'il y a quelques jours. Il me faut déclarer la guerre à la Russie, les Français m'approuvent, je suis leur sauveur. Et ils oublient tous mes ratages et le sexe de ma femme !
Il ajoute, extatique : La IIIe guerre mondiale commence et je rentre dans l'Histoire !!
Qu'est-ce que vous en pensez ?
Les conseillers se regardent, atterrés, dans un silence pesant...
En réponse modeste à ce matraquage, Saucisson-Pinard vous propose désormais, à chaque fin d'article, comme on le ferait en soutien à une espèce protégée en voie d'extinction, une image de belle blondeur.
Très crédible - ça doit être à peu près ça ! Et avec l'attentat pour faire mourir plein de gens, il n'y a même pas de budget à prévoir pour l'achat de produits létaux, c'est les muzz qui s'en occupent, et ils ont un argent de dingue !
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