Avachi sur le dessus de son bureau, la tête appuyée sur les deux mains jointes à plat, Darmanin est dans la contemplation de son nouveau jouet : un boulier à boules suspendues. D'un doigt, il soulève la boule de droite qu'il laisse retomber sur les boules centrales, et seule la boule de gauche se trouve propulsée, pour revenir percuter les boules centrales, qui, sans bouger, propulsent à leur tour la seule boule de droite. Le ministre ne s'en lasse pas, littéralement passionné.
Tac-tac-tac font les boules dans le silence de cathédrale du bureau du ministre.
Tout à coup, la porte s’entrouvre et la tête de Simone, la secrétaire, passe dans l’entrebâillement.
- Monsieur le Ministre ?
- Oui, quoi ? répond Darmanin distraitement, tout à son jeu.
- Une église vient d'être incendiée à Nantes. Le coupable est un immigré rwandais clandestin. Il a été arrêté.
- Et alors ? dit Darmanin avec agacement. Voyez pas que ch'uis occupé ?
- Bah, c'est pour que vous soyez informé, Monsieur le Ministre !
- Merci. Je suis informé maintenant ! répond Darmanin toujours subjugué par le balancement des boules.
- Je vous dis ça, Monsieur le Ministre, parce qu'on est depuis quelques années sur un rythme de 20 églises catholiques brûlées par an et trois actes de profanations anti-chrétiennes par jour !
- Vous savez, Simone, qu'en me donnant ces statistiques, vous me faites penser à notre maître à penser à tous, au LR ?
Simone soulève les sourcils, interrogative.
Darmanin poursuit, le regard toujours rivé sur son boulier:
- Chichi disait, avec classe : « Ça m'en touche une sans faire bouger l'autre ! »
Simone lève les yeux au ciel et referme la porte.
Le tac-tac-tac continue de meubler l'atmosphère du bureau ministériel. Maintenant, ce sont deux boules de droite que le ministre laisse heurter la boule centrale qui répercute l'inertie sur les deux boules de gauche, ce qui a pour effet, en retombant, de propulser les deux boules de droite.
Puis la porte s'ouvre à
nouveau.
- Monsieur le Ministre ?
- Quoi encore ? bougonne Darmanin en étouffant un bâillement.
- On nous informe que le mur d'un centre culturel islamique a été tagué à Rennes.
Darmanin saute sur sa chaise comme s'il avait reçu une décharge électrique.
- Un tag ! hurle le ministre.
- Oui !
- Un tag ? Sur un site musulman ?
- Oui, Monsieur le ministre !
Un large sourire éclaire le visage du ministre. Darmanin resserre son nœud de cravate, se précipite sur sa serviette ministérielle vide et s'exclame :
- J'y vais ! Simone, faites préparer le jet ministériel. Convoquez la Presse. Dites au chauffeur de préparer la limousine, destination la base aérienne de Villacoublay. Je veux quatre motards devant, quatre motards derrière, et deux gardes du corps. Prévenez le préfet de mon arrivée. Convoquez la Presse. Je veux une limousine avec quatre motards devant et quatre motards derrière, à mon atterrissage à Rennes. Contactez la Police Nationale, la Gendarmerie, le RAID, la DRSD, et la DGSI. Convoquez la Presse. Réservez-moi une table au meilleur restaurant de Rennes...
Simone l'interrompt.
- Mais Monsieur le Ministre, les restaurants sont fermés pour cause de confinement sanitaire !
- Voyons Simone, les tables clandestines ne sont pas faites pour les chiens ! A quoi pensez-vous ? Et dites à ma femme que je ne déjeune pas à la maison ce midi. Prévenez Sophie que je ne viendrai pas la viol... la sauter cet après-midi ! Et convoquez la presse. Envoyez-moi par mail mon discours N° 3656 version « coup de lèche aux muzz ». Vous m'y glissez quatre « heures les plus sombres de notre Histoire », six « solidarité avec les musulmans de notre pays», trois « valeurs républicaines », neuf « extrêêêême-drouatte » et huit « nauséabond ». Et n'oubliez pas de convoquer la Presse !
La porte du bureau claque sur la sortie en trombe du ministre. Les boules du boulier s'immobilisent. Le courant d'air fait s'envoler du bureau une feuille de papier qui tombe sur le parquet. C'est un bulletin de salaire ministériel. Avec un nombre à cinq chiffres en bas de colonne.
En votant comme des andouilles, nous n'avons récolté que les andouilles que nous méritons. Maintenant, il est trop tard. Du moins jusqu'aux prochaines législatives ou présidentielles. Bien entendu, en disant "nous" plus haut, je parlais en général de la population bien formatée. En attendant, nous sommes condamnés à voir la France se liquéfier sous les renoncements lâches de nos Daladier actuels.
RépondreSupprimerMoussa Darmanin est un très bon ministre de l'intérieur, il sait parfaitement lécher les musulmans, il a ça dans le sang!
RépondreSupprimerAmitiés.
Et en plus,ça doit vraiment être comme ça que ça se passe !
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