L'homme entra timidement dans le salon obscur. Il distingua à peine une vieille femme, au fond de la pièce, assise derrière un guéridon sur lequel trônait une boule de cristal.
- Madame Irma ?
- Oui, entrez, n'ayez pas peur !
- Euh oui, je suis...
- Je sais qui vous êtes, Monsieur ! l'interrompit la dame. Approchez-vous et asseyez-vous-là, en lui désignant un fauteuil en face d'elle.
- On m'a vivement recommandé de venir vous voir, parce qu'en ce moment, j'aurais... euh... comment dire, une mauvaise passe, et...
- « En ce moment ? » s'étonna Madame Irma avec un sourire. Vous appréciez la litote, Monsieur ! Ça fait plus de trois ans que vous êtes, pour reprendre votre expression, « dans une mauvaise passe » !
- Vous avez déjà vu ça dans votre boule ? balbutia l'homme en se touchant le nez.
- Je n'ai pas eu besoin de mes talents d'extralucide pour m'en apercevoir. Franchement, je n'ai aucun mérite! N'importe qui pourrait vous le dire ! répondit la vieille femme dans un rire sardonique. Et elle ajouta, avec un éclair de malice dans l'oeil :
- Vous êtes à l'aise dans votre nouvel emploi comme un poisson sur un quai de gare.
- Oui, euh bon... je suis surtout inquiet pour mon avenir et j'aimerais que...
La femme l'interrompit, ses traits s'étaient brutalement tendus et ses yeux se mirent à errer dans le vague:
- Je vois... je vois... énonça-t-elle lentement, le regard perdu dans l'éclair de lumière reflété par sa boule de cristal.
- Oui ? Quoi donc ?
- Je vois un homme.
- Un homme ? Quel homme ?
- Un homme... un étranger.
- Un étranger ? D'où ?
- Un étranger... son nom sonne comme un nom italien.
- Un Italien ?
- Non, il n'est pas italien. Je vois plutôt une bannière, une bannière étoilée.
- Un Américain ? Ah, ça doit être Biden ! Je suis sûrement le premier chef d'Etat qu'il viendra visiter ! commença à s'enthousiasmer le visiteur en se frottant le nez avec un air réjoui et soulagé.
- Non ! Pas lui. Son nom est d'origine italienne et il va venir vous prévenir !
- Me prévenir ? Mais de quoi donc ? commença à s'inquiéter l'homme dont les pupilles se dilataient de plus en plus.
- Je vois, je vois... des menaces de poursuites...
- De poursuites ? Mais des poursuites de quoi, pour quels motifs ?
- Pour divulgation de fausses nouvelles...
- De fausses nouvelles ? Je ne comprends pas... L'homme était visiblement interloqué.
- Je vois... je vois un autre homme. Je vois encore une bannière étoilée.
- Ah oui ?
- C'est l'homme qui vous a envoyé celui dont je viens de vous parler en premier.
- Ah ? Et alors ?
- Et alors, cet homme a piégé ses ennemis, et l'heure de sa vengeance a sonné !
- Un piège ? Quel piège ?
- L'homme a déjoué les fraudes que ses ennemis ont utilisées pour le priver de sa position. Mais il va rendre publiques ces tentatives de fraude et ses ennemis vont être confondus.
- Ah oui ? L'homme se montra brusquement très mal à l'aise. Il n'arrêta pas de bouger sur son fauteuil et son doigt frotta convulsivement sa narine droite.
- Je vois des machines, des machines électroniques... La voyante plissa les yeux dans une intense concentration puis poursuivit:
- Oui, je vois, ce sont des ordinateurs. Ils ont servi dans les fraudes des ennemis de l'homme à la bannière étoilée. Je vois des complicités partout : en Espagne, en Allemagne, au Canada.
- Euh, mais que voulez-vous donc dire exactement ?
- Je vois des enquêteurs partout aussi, à la poursuite d'une foule de complices, des centaines, des milliers peut-être, qui seront accusés d'ingérence dans les affaires intérieures de son pays, ou de haute trahison. Je vois des arrestations en nombre, des fermetures d'entreprises d'influence, de médias, je vois des saisies, je vois des tribunaux spéciaux en charge des procès qui vont être engagés dans une opération de grande lessive.
- Mais, mais... marmonna le visiteur, visiblement très perturbé par les révélations de la vieille femme.
- L'homme, une fois les fraudes dont il a été victime dévoilées à son peuple, se tournera vers la plus Haute Juridiction de son pays. Celle-ci annulera purement et simplement le résultat de la procédure truquée par ses ennemis et chargera une Assemblée de désigner le vrai vainqueur de la confrontation. Et cette Assemblée le désignera, lui, l'homme de la bannière étoilée, et il conservera sa position.
- Euh, oui, bon, mais, moi, qu'est-ce que je deviens, là-dedans ?
- Je vois, je vois... continua la vieille femme sans tenir compte de la question de son visiteur, je vois de l'agitation, je vois des émeutes, des violences dans les rues, consécutivement à la décision de la Grande Assemblée. Mais l'homme enverra des forces militaires pour réprimer ces tentatives de sédition et de putsch.
Le visiteur, inquiet et agacé, revint à la charge :
- Bon, mais moi, personnellement, qu'est-ce qu'il m'arrive ?
La vieille femme sortit brutalement de son état de transe. Tout à coup décontractée, elle assura avec un large sourire :
- Ben, d'abord, vous aurez l'air d'un con, évidemment. Et pour la suite, le premier visiteur dont j'ai commencé à vous parler, vous en dira davantage ! Ça fera 300 euros.
Le visiteur en provenance de la bannière étoilée avec un nom italien: Giuliani?? Pas mal du tout votre article!
RépondreSupprimerÇa aurait pu. Et si c'était Mike Pompeo qui avait visité Macron le 16 novembre?
SupprimerExcellent article
RépondreSupprimerMais c'est vous, le voyant !
Vous vous êtes déguisé en Madame Irma
Bonsoir Monsieur Saucisson Pinard :
RépondreSupprimerDecathlon, que vous aviez retiré de votre liste de boycott, fait de gros efforts pour y être remis.
https://www.fdesouche.com/2020/11/20/interpelle-par-des-militants-dextreme-gauche-decathlon-boycotte-les-creneaux-publicitaires-de-cnews-jusqua-la-fin-de-lannee/
Il faut vraiment "soutenir" cette chaîne de magasins en les réinsérant au milieu des petits camarades de l'entreprenariat soumis.... n'est ce pas ?
Re-bienvenue à Décathlon dans notre liste de marque à boycotter! Quand on est faible et soumis, apparemment, c'est pour la vie!
SupprimerMonsieur Saucisson Pinard
SupprimerA propos de Decathlon (marque qui ne se gêne pas pour faire des leçons de morale aux gueux que nous sommees) : un des héritiers s'était fait saisir son yacht car il faisait travailler les employés de son yacht d'une façon esclavagiste.
Même le très politiquement correct "France 2" s'en était offusqué :
https://www.francetvinfo.fr/france/corse/video-des-marins-se-rebellent-sur-le-yacht-d-une-grande-fortune-francaise_3739821.html
Ce fils du fondateur de cette enseigne donneuse de leçon, pourrait proposer à papa un nouveau slogan: "Décathlon, à fond la schlague!"
Supprimer