Dans les bureaux d'Europe 1, ce lundi 19 novembre au matin...
- Monsieur le Président,
j'ai l'Elysée au téléphone pour vous. Monsieur Macron voudrait que
votre Conseiller Monsieur Birenbaum soit là aussi. Il veut vous
parler à tous les deux.
- Le Président ? Oui,
passez-le moi tout de suite, mademoiselle !
- Guimier ?
- Oui Monsieur le
Président, je vous écoute. Monsieur Birenbaum est à côté de moi
et vous entend.
- Bon, Guimier, je ne vais
pas y aller par quatre chemins. Ça va pas du tout, votre traitement
des Gilets Jaunes !
- Ah bon ? Mais... je
fais pourtant ce que vous m'avez demandé la semaine dernière!
- Qu'est-ce que je vous ai
demandé, la semaine dernière?
- Ben vous m'avez dit qu'il
fallait se moquer de ces ploucs de province, avec leurs gilets
plastique, minimiser leur nombre...
- Et alors ? Est-ce
que ça a changé quelque chose ? Non ! Vous vous êtes
foutu de leur gueule, alors maintenant, ils sont encore plus remontés
et plus nombreux que jamais ! Vous n'avez pas vu ce qui s'est
passé samedi, ma parole !
- Mais Monsieur le
Président, c'est vous qui...
- Ta gueule, Guimier !
Il faut savoir s'adapter, merde ! Je ne vais pas vous apprendre
votre métier !
Il faut passer maintenant
à la vitesse supérieure !
- La vitesse supérieure ?
- Ben oui, il faut
maintenant diaboliser le mouvement ! Putain, il faut tout vous
dire, vous !
- Le diaboliser ?
- Ben oui ! Les Gilets
Jaunes sont de dangereux extrémistes, racistes, sexistes,
homophobes, des casseurs, des nazis qui dépècent des chatons... je sais pas, moi, soyez
créatif !
- Oui bien sûr,
rassurez-vous, Monsieur le Président, inventer des infos, on sait
faire à Europe 1 ! On ne nous appelle pas EuropIntox pour rien,
hahahaha !
- Vous ferez de l'humour
plus tard, Guimier !
- Vous inquiétez pas pour
ça. J'ai des agents provocateurs un peu partout qui se feront un
plaisir de vous créer des anecdotes. Vous appellerez Castaner qui
vous dira où ça se passera, pour que vous puissiez y mettre vos
envoyés spéciaux.
- Bien, Monsieur le
Président !
- Et puis, vous montrerez
que les Gilets Jaunes affament les Français !
- Comment ça, Monsieur le
Président ?
- Ben, suivez le
raisonnement: il y a des barrages routiers, donc les grandes surfaces
sont moins fréquentées, donc il y a des invendus dans les produits
frais, donc ils doivent être jetés à la benne. Donc d'une certaine
façon, les Gilets Jaunes gâchent de la nourriture, au moment même
où les petits Africains crèvent de faim au Yemen, tout ça... Bref,
vous les culpabilisez à mort. Creusez-vous un peu les méninges, je
vais pas faire votre boulot !
- Oui, bien sûr, Monsieur
le Président !
- Dois-je vous rappeler
que, vu la dégringolade de vos audiences, vous êtes sur un siège
éjectable ?
- Ben, ça, c'est pas
d'hier, si je peux me permettre, Monsieur le Président. Et il se
pourrait que la chute des audiences soit due à une ligne éditoriale
qui ne correspond plus à ce que veulent entendre les gens et que...
- Ta gueule, Guimier! Fais
pas chier avec tes arguments à la con ! Tu ne veux pas que je
m'adresse directement à mon copain Lagardère, ton patron, par
hasard ?
- Non, non, bien sûr que
non, Monsieur le Président...
- Et vous, Birenbaum, vous
m'entendez ?
- Oui Monsieur le
Président, je suis là, je vous écoute.
- Bon, vous m'avez bien
compris, vous connaissez, vous, les intérêts de la Finance,
n'est-ce pas ? Je suis là pour lui apporter certaines
satisfactions, et un blocage de l'activité du pays n'en fait pas
partie. Donc il est essentiel que les Gilets Jaunes arrêtent de me
chier dans les bottes !
- J'ai bien compris,
Monsieur le Président, Monsieur Guimier et moi-même, allons
convoquer immédiatement notre Comité de Rédaction et nos
animateurs pour leur faire passer le message. Pendant que je vous ai,
Monsieur le Président, puis-je vous demander de transmettre mes
amitiés à Monsieur Soros, quand vous le verrez ?
- Volontiers. Je l'ai, au
moins au téléphone, toutes les semaines. Bon, et ne vous en faites
pas pour votre ligne éditoriale : je passe la consigne à tous
vos confrères. Donc vous ne serez en rien original dans votre
nouvelle opération de diabolisation de ces péquenots de Gilets Jaunes. Vous ne ferez
pas tache. Alors, allez-y franco ! Je compte sur vous. La France
compte sur vous ! A la semaine prochaine !
Clic.
Eh ben dites-donc, ça se passe assez bien comme vos espions vous l'ont raconté ! L'ultradroite, Marine, les séditieux, la voix de son maître a parlé, on attend que le petit imbécile nous raconte mardi qu'il a "entendu" mais qu'il ne changera pas, et que pour compenser il crée son Haut conseil de l'environnement ou autre connerie dont les gilets jaunes n'ont strictement rien à talquer. Donc ça va pourrir, il me semble.
RépondreSupprimerTenez-nous au courant de vos écoutes élyséennes.
Je n'y manquerai pas, aussi longtemps que mon micro-espion ne sera pas découvert...
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