Un
matin de la semaine dernière, au 55 rue du Faubourg Saint-Honoré,
Paris.
La
secrétaire entrouvrit la porte, glissa la tête dans
l’entrebâillement et susurra :
-
« Monsieur le Président, votre Conseiller est là ! »
Macreux
se leva brutalement de son fauteuil, comme dans un garde-à-vous et
répondit précipitamment:
-
« Mon Conseiller ? Faites entrer, vite ! »
-
« Salut !» fit l'homme au nez busqué qui pénétra d'un
pas assuré dans le bureau.
-
« Comment ça, « Salut » ? Un peu de
déférence, je vous prie, je suis le Prési... »
-
« Ta gueule ! On n'est pas en public, ici. Alors, tu sais
qui m'envoie, et à qui tu dois d'être dans ce bureau ! »
-
« Quand même, je suis le Président
de la République, quand même... »
grommela Macreux, rouge de confusion.
-
« Assis-toi et écoute ce que j'ai à te dire » rétorqua
l'autre.
« Il
ne t'a pas échappé que ça commence à bouger, dans le pays. Alors
tu vas parler à tes compatriotes. A commencer par ceux sur lesquels
tu as prélevé une bonne augmentation de la CSG pour compenser les
baisses d'impôts de Bernard Arnault, Pinault, Niel, Drahi et des
nôtres d'une façon générale. Les vieux qui aiment votre France
profonde regardent Jean-Pierre Pernaut à midi. Tu te feras donc
interviewer par lui, dans son émission de TF1. »
- « Faut
que j'aille à TF1 ? »
-
« Non, tu iras dans une salle de classe. Il faut que tes
téléspectateurs comprennent que tu es leur instit' qui sait tout,
qu'ils sont tes élèves qui ne savent rien et qui ne comprennent
rien à notre politique. Donc, tu leur apprends. Tu leur dis merci
pour l'argent que tu leur as volé, ou mieux, qu'ils t'ont donné,
que tu es leur Président à tous, et patin couffin. Je te laisse le
soin de les enfumer copieusement, comme tu en as l'habitude avec tes
formules creuses. C'est ton job.
Ensuite,
tu décideras de te joindre à Trump pour pratiquer une frappe
militaire en Syrie contre Bachar. »
-
« Ah bon ? Mais rien n'est prouvé, quant à cette
prétendue attaque chimique... »
-
« Tu diras que tu as des preuves. Personne ne te les
demandera. »
-
« Oui, mais bon... C'est quand même bizarre que Bachar ait
employé des armes chimiques alors qu'il est en passe de finir sa
conquête de la Ghouta ! Je ne vois pas l'intérêt qu'il aurait
à défier ainsi l'opinion internationale, gratuitement pour ainsi
dire... Et à chaque fois qu'il gagne spectaculairement du terrain,
on reparle comme par magie d'attaque chimique. Ça ne serait pas
plutôt les djihadistes qui auraient intérêt à manipuler ainsi
l'opinion occidentale ? »
-
« T'occupe ! C'est pas ton problème. Le Sionistan a
besoin qu'on se débarrasse de Bachar, alors tu ne cherches pas à
comprendre et tu fais ce qu'on te dit de faire. »
-
« Mais il ne faut pas une décision de l'ONU, pour ce genre
d'intervention militaire dans un pays indépendant ? »
-
« Ah ah ah... » ricana l'homme au nez busqué. « Ceux
qui te donnent les ordres n'ont pas de siège à l'ONU... Et le
Palais Brongniard, Wall Street et les salles de marché d'une façon
générale, n'ont pas de convention sur ce qu'il faut faire ou ne pas
faire quand il s'agit d'intervenir dans un pays indépendant... »
-
« Et les médias, ils ne vont pas trouver à redire à ce que
je me fasse le vassal servile de la politique étrangère d'un
Président américain qu'ils passent leur temps à critiquer, à
traiter d'imbécile et à mépriser ? »
-
« Les médias, c'est notre boulot. Ils diront ce qu'on leur
dira de dire. Je crois que tu es bien placé pour savoir qu'on sait
faire, non ? Et si, pour une fois, ils doivent trouver que
l'action de Trump est formidable, ils la trouveront formidable, sans
sourciller. D'ailleurs, il ne s'agit pas de la politique étrangère
américaine, il s'agit de la nôtre. Donc, tu nous laisses nous
occuper des médias, et tu fais ce qu'on te dit. Compris ? »
« Et
puis..., » continua-t-il en se radoucissant, « tu
adoreras endosser tes habits neufs de « chef de guerre »,
non ? Petit bouchon, va... » dit l'homme au nez busqué en
tapotant paternellement la joue de Macreux.
-
« Allez, exécution ! » dit-il en tournant les
talons. « Ne me raccompagne pas, je connais le chemin. Ah, au
fait... » poursuivit-il, sans même se retourner, « quand
tu seras interviewé, tu penseras à bien relever tes cheveux de côté
sur tes tempes, tu as un début de calvitie. La jeunesse est une
qualité que les Français te trouvent encore, ne la gâche pas, tu
vas en avoir besoin ! A bientôt ! »
-
« A bientôt, Monsieur le Conseiller... ce fut un plaisir,
c'est plus sympa de vous voir ainsi que de vous entendre dans
l'oreillette ! » bafouilla Macreux, en portant
machinalement sa main sur sa tempe.
Mais
la porte avait claqué avant même qu'il ait terminé sa phrase.
Impeccable, comme d'habitude !
RépondreSupprimerÇa y est, La Mouette, vous avez fait ce Saucisson et ce Pinard cramoisis de confusion, avec vos compliments...!
SupprimerJ'approuve Carine !
RépondreSupprimerN'en jetez plus! Merci à tous-tes (Merde, voilà que SP se met à l'écriture inclusive, maintenant! N'importe quoi!!!)
SupprimerEssayez cette graphie : "Merci à tou[te]s !" qui se prononce évidemment "Merci à toutezéàtous !" :D
RépondreSupprimerToutezétous les téléspectateurs et tateuses devraient lire ce billet pour bien comprendre que Moncon n'est qu'un pion choisi parce qu'il crevait d'envie d'être président : on lui a donné le poste, il doit faire comme on lui dit.
RépondreSupprimerLes Français ne s'étonnent même pas qu'un type inconnu du grand public, jamais élu, sans fortune personnelle, sans parti, puisse être élu président de la République, et créer un parti ex-nihilo qui rafle une majorité de députés. Ils ne se demandent pas si ce pion ne va pas avoir des ascenseurs à renvoyer à ceux qui ont permis cette mise sur orbite miraculeuse...
SupprimerEt en plus, ils le trouvent beau...
SupprimerBeurk.
Les Franchouilles sont des veaux...quoi que je ne voie aucune raison valable d'insulter ces pauvres bêtes...
RépondreSupprimerAmitiés.
Un grand escogriffe à képi 2 étoiles, sans illusion sur les Français, l'avait dit avant vous... Ça n'a pas changé depuis.
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