Photo officielle du président avant les retouches photoshop. |
Macreux-l'Oreillette se
soustraira donc à la traditionnelle interview du 14 juillet, parce
que, comprenez-vous, « la pensée complexe* du président
s'accommode mal du jeu questions-réponses des journalistes... »
En clair, cela signifie :
les journalistes sont vraiment trop cons pour pouvoir se mettre au
niveau du président.
On imagine sans mal le
calvaire qu'a enduré notre Jupiter élyséen pendant toute la
campagne présidentielle. Truster les unes de la quasi-totalité des
médias, alors même qu'il n'était qu'un OVNI déserteur d'un
gouvernement à l'agonie, répondre à un nombre incalculable de
pisse-copies téléguidés par l'oligarchie résolue à mettre enfin
un candidat de son cru à la tête du pays, supposent un esprit de
sacrifice peu commun.
Comment la « pensée
complexe » présidentielle a-t-elle pu se contorsionner si
longtemps pour s'abaisser au niveau de cette piétaille
journalistique ?
Après un tel effort, on
comprend que Macreux-l'Oreillette prenne enfin ses distances.
Il est temps pour lui de
sélectionner les gens fréquentables. Car, voyez-vous, dans
l'échelle des valeurs de notre Astre Céleste de la Pensée
Complexe, il y a deux catégories seulement de gens : ceux qui
réussissent (accessoirement pour pouvoir se payer un costard) et
ceux « qui ne sont rien », comme il a eu l'occasion de le
rappeler dans une de ses allocutions récentes, lors de son
déplacement à Nancy.
Son Altesse républicaine
désire donc désormais se réserver pour ne fréquenter que des
personnalités de son rang ; encore faut-il pour cela un cadre
digne d'elle: Versailles, par exemple.
Car si le
Macreux-l'Oreillette, candidat en campagne électorale, n'avait
jamais vu l'art français, le Macreux élu se souvient soudain que le
château de l'architecte Louis Le Vau et les jardins de Le Nôtre à
Versailles ne constituent finalement pas un si mauvais environnement
pour s'y produire et répandre sa parole christique auprès de
Poutine et, le 3 juillet prochain, auprès des députés fraîchement élus.
Quoi de mieux en effet
que le château du Roi Soleil pour accueillir notre Phébus du XXIe
siècle, notre Guide Suprême, notre Lumière Cosmique de la
Réalisation Politique ?
Macreux-l'Oreillette est
sans nul doute persuadé que Louis XIV est flatté, là où il est,
de voir que sa demeure terrestre a été choisie par Sa Majesté de
la Clairvoyance Budgétaire et du Déficit de 9 Milliards.
C'est vrai que le Palais
de l'Elysée fait un peu « cheap » pour un Président de
ce calibre. Versailles est clairement un bien meilleur choix. Les
manants que nous sommes ne devraient pas oublier que l'énarque
Macreux-l'Oreillette a consenti, dans sa grande mansuétude, à se
soumettre exceptionnellement à cette ringarde coutume républicaine
de l'élection, à « ce cursus d'un autre temps », dans
le seul but de les faire bénéficier pendant cinq ans au moins de
toute sa magnificence intellectuelle. Il serait donc mesquin
aujourd'hui de lui reprocher ce choix de Versailles.
Et regardez comme la
plèbe française a de la chance ; non seulement sa Majesté
présidentielle est un firmament de l'intelligence, mais en plus,
comme le constate, ému aux larmes, Fabrice Humbert, chroniqueur dans
la rubrique internationale de ce média d'exception qu'est France
Culture, Macron est « mille fois plus beau que n'importe quel
leader du monde » ! Le « nouveau leader du monde
libre » comme l'a surnommé Le Point une semaine à peine après
son investiture, est donc un demi-dieu alliant beauté et rayonnement
intellectuel. Que peut demander de plus le bas-peuple ?
Bien sûr, si Versailles
devait devenir définitivement la seconde résidence présidentielle,
deux petits aménagements devraient être entrepris :
Il s'agirait d'abord de
procéder à l'élargissement des portes, afin que le crâne
macroniquement enflé puisse en franchir le seuil sans risque.
Et il faudrait penser à
tamiser les miroirs de la Galerie des Glaces afin que les hôtes ne
souffrent pas trop de l'éblouissement provoqué par une telle
Lumière.
* Pensée complexe... de
supériorité ?
A défaut d'Olympe (manque de pot c'est pas dans les Yvelines) Versailles pourrait en effet convenir, sous les réserves susdites, bien entendu...
RépondreSupprimerAmitiés.
Ce petit micron tombera d'où il est...dans 10 ans.
RépondreSupprimerSuperbe.
RépondreSupprimerBravo et merci pour le :)