Saucisson-Pinard revient
d'une semaine de sevrage médiatique. Il est bon de temps en temps de
prendre un peu de recul par rapport à l'actualité pour mieux
apprécier ensuite l'évolution des choses : c'est toujours
cette histoire de la grenouille dans le bain chaud (voir « Le
syndrome de Paris », article d'août 2013). L'eau paraît plus
brûlante quand on s'y replonge après une pause que si on y est
resté en permanence...
Voilà ce qu'on constate
quand on a joué aux hibernatus d'une semaine, préservé du
matraquage médiatique, et qu'on survole l'actualité du moment au
retour dans le monde.
D'abord on constate
qu'après quelques jours seulement de gouvernement, ce dernier a subi
déjà sa première purge, avec le départ du Calvin-Bayrou, de son
Hobbes (voir article de mai 2017 « Alchimie gouvernementale »
), et de la crapule Ferrand.
Saucisson-Pinard ne
reprochera certainement pas à Macreux-l'Oreillette d'avoir
débarrassé son gouvernement de ces malfaisants au nom de la
moralisation dont on nous rebat les oreilles. Mais il fera observer
que le nouveau locataire de l'Elysée aurait mieux fait d'étudier
plus attentivement ces candidatures avant la constitution de son
gouvernement plutôt que de devoir agir après, dans la
précipitation.
C'est tout de même le
signe inquiétant d'un manque évident de préparation, d'autant plus
étonnant que Macreux n'est pas arrivé au pouvoir incidemment, dans
le cadre d'une quasi-improvisation, comme c'était par exemple le cas
de Giscard en 1974 dont la campagne présidentielle avait été
provoquée par la disparition soudaine de Pompidou. La campagne de
2017 était prévue de longue date, elle s'est déroulée sur
plusieurs mois. Macreux a eu largement le temps de réfléchir à
l'entourage dont il allait avoir besoin en cas de victoire, à partir
du moment où il a décidé de se lancer dans cette course.
Apparemment, il ne l'a pas fait, et c'est la preuve d'un amateurisme
préoccupant.
Saucisson-Pinard apprend
le premier couac entre le ministre de l'Agriculture et l'animateur
télé promu ministre écolo en rangers. Saucisson-Pinard n'est pas
surpris. Macreux a voulu rassembler des personnalités d'horizons
divers dans un même gouvernement au prétexte qu'il faut attirer la
palette d'électeurs la plus large possible, en faisant fi de toute
cohérence. Le rassemblement En Marche est une sorte d'auberge
espagnole où chacun peut y trouver ce qu'il désire, pour la bonne
raison que chacun y apporte sa propre ration. Donc les couacs vont se
multiplier, ça ne fait aucun doute.
Là encore,
Saucisson-Pinard ne donnera pas tort à Macreux ; il a bien fait
d'avoir tranché en faveur de Hulot, car il est évident que la
protection des abeilles est un sujet crucial. Mais si ça ne fait pas,
pour autant, de Hulot un ministre compétent, il est clair que
d'avoir engagé ce ministre de l'Agriculture soumis au lobby de
l'Industrie de l'Agro-Chimie est une faute personnelle de Macreux et
de sa marionnette de Premier Sinistre. Encore une erreur de casting.
Ça commence à faire beaucoup sur aussi peu de temps.
Et on n'a pas encore
évoqué, parmi d'autres, la Schiappa, une ministre d'Etat qui a donné en toute décontraction, avant sa
nomination, des conseils pour frauder la CAF et qui aujourd'hui
assure que le principe d'égalité Homme/Femme est à adapter selon
les territoires...
Puis Saucisson-Pinard a
été intrigué par la volée médiatique de bois vert qu'a engendré
un documentaire d'Oliver Stone sur Poutine diffusé sur France 3.
Cette réaction provenant de journalistes, comme la Sinclair, et de
médias pour la plupart n'ayant aucune retenue dans le panégyrique
de Macreux-l'Oreillette, Saucisson-Pinard était curieux de voir ce
qui avait pu provoquer autant de reproches, voire d'animosité de la
part de nos bien-pensants officiels. Il a donc visionné en replay le
documentaire en question.
Qu'a-t-il vu ? Il a
vu un président calme et posé, incroyablement lucide sur
l'actualité, sur les faiblesses et égarements politiques des
Occidentaux en général et des Américains en particulier; un
président sincère, sachant aussi déjouer les questions-pièges de
Stone. Poutine a su aussi ne jamais tomber dans le dénigrement
personnel des dirigeants qu'il a rencontrés. On était très loin
des jugements à l'emporte-pièce et imprudents d'un Hollande-Ouille
à l'égard de Trump par exemple.
Poutine est resté
simplement factuel dans sa dénonciation de la politique étrangère
des nombreux gouvernements américains qu'il a côtoyés. Il s'est
montré aussi davantage soucieux de la portée de ses propres
décisions sur le moyen et long terme et non pas obnubilé par
l'écume des jours, comme le sont la plupart des leaders occidentaux.
En bref, Poutine est
apparu dans cette suite d'interviews menés sur plusieurs mois par
Oliver Stone, comme un vrai chef d'Etat, cohérent dans la durée,
avec un raisonnement logique et pragmatique, une vision de long
terme, doué d'une grande sagesse, et pourvu de convictions. Et
évidemment tout ceci tranche vivement avec la légèreté, pour ne
pas dire la pusillanimité, de nos dirigeants.
Alors pourquoi cette
levée de boucliers de la part des médias français devant cette
diffusion ? Sans doute d'abord parce qu'aucun journaliste
français n'a su obtenir de Poutine autant de confidences, comme
Oliver Stone a su le faire ; vraisemblablement parce qu'ils
n'ont même pas cherché à les obtenir.
Ensuite parce que le
portrait de Poutine qui ressort de ce documentaire, est aux antipodes
de celui que les médias officiels occidentaux, notamment en France
et aux USA, ont mis tant de soins à nous dresser.
Et évidemment, quand une
voix aussi discordante vient se faire entendre à une heure de grande
audience, qui plus est, sur une chaîne d'Etat (France 3), -ce qui
est assez surprenant, il faut le reconnaître-, c'est assez
contrariant pour le discours mainstream...
On se demande d'ailleurs
comment ce documentaire a franchi les barrières de la censure du
politiquement correct. Une erreur ? Une erreur comme celle
lorsque Arte a diffusé le documentaire de la BBC qui dénonçait
l'escroquerie du prétendu Réchauffement Climatique par le GIEC ? En
terme journalistique de la Pensée Unique, on évoquerait une
« bavure ».
Saucisson-Pinard vous
encourage vivement à visionner cette « bavure », tant
qu'elle est encore présente en replay...
Puis Saucisson-Pinard
doit vous faire part d'un gag. Il est tombé par hasard sur une vidéo
de France Info qui traitait de l'arrivée de Macreux au Parlement de
Bruxelles : les commentaires étaient tellement dithyrambiques
que Saucisson-Pinard a cru quelques secondes qu'il s'agissait d'une
parodie ironique de reportage. Ça n'en était pas une : c'était
un authentique reportage de France Info... !!
A part ça,
Saucisson-Pinard ne s'étonne pas de la tournure dictatoriale que
prend le quinquennat de Macreux-L'Oreillette :
- Castaner, porte-parole
du gouvernement, ose demander officiellement à la Presse de ne pas
s'acharner contre la ministre du travail, Muriel Pénicaud, qui en
sait long sur les détournements de fonds de Macreux pour le
financement de sa petite party à Las Vegas en fin d'année
dernière : normal.
- Macreux-l'Oreillette
rompt avec l'interview traditionnel du 14 juillet et lui préfère,
en lieu et place, un bon vieux Congrès à Versailles. C'est bien
plus coûteux certes, mais ça évite de répondre à des questions
de journalistes : normal. Macreux est bien placé pour savoir
que les journalistes peuvent faire... ou défaire un politique.
- Les nouveaux députés-godillots
En Marche ont reçu l'instruction (l'ordre?) qu'il fallait voter Rugy
au perchoir de l'Assemblée Nationale. Rugy a donc été élu.
Normal.
Rugy, 3,8% des suffrages
des primaires de gauche, est président de l'Assemblée Nationale
(quatrième personnage de l'Etat). Le Maire, 2,4% aux primaires de la
droite, est ministre de l'Economie et des Finances...
Saucisson-Pinard suggère à Cheminade, fort de ses 0,1% des suffrages
au premier tour de la présidentielle, de contacter Macreux pour un
poste...
- L'Assemblée Nationale
déjà dotée de l'écrasante majorité En Marche, délègue le
pouvoir d'opposition du Bureau ... aux « Constructifs »,
ces Républicains qui font officiellement allégeance à Macreux :
normal.
Il n'y a aucune surprise
dans tout cela. Tout était tellement prévisible. Saucisson-Pinard a
bien fait de prendre une petite retraite médiatique : il n'a
rien raté.
Et la CGT prévoit déjà
des mouvements sociaux pour septembre prochain, pour s'opposer à la
remise en cause du droit du travail, auquel d'ailleurs une majorité
de Français est attachée.
Pas de surprise,
l'affaire suit son cours, comme prévu...
L'avantage de ce qui se passe aujourd'hui est que si l'on a un minimum de bon sens. on peut légitimement se croire doué du pouvoir connaître l'avenir.
RépondreSupprimerC'est exact: on peut jouer les Nostradamus à bon compte.
Supprimerça fait longtemps qu'on l'avait dit
Supprimerou alors ma mémoire me joue des tours?