Vous l'ignoriez
peut-être, mais la France a sa Police de la Pensée ; de la pensée progressiste, bien sûr. Elle s'appelle « Conscience
Supérieure et Adventiste » (du rayonnement de la Pensée
Universaliste et Cosmique), et son acronyme est CSA.
Oubliez Conseil Supérieur
de l'Audiovisuel, il n'est plus de mise aujourd'hui. D'ailleurs, la
fiche Wikipedia mérite une sérieuse mise à jour. On y lit en effet
que le CSA est une autorité administrative indépendante. Pour ce
qui est de l'Autorité, effectivement, la mission est remplie, le
machin est autoritaire, personne n'en doute.
En revanche, pour ce qui
est de l'indépendance, il y a de quoi piquer une franche rigolade.
Tout le monde sait que la nomination de la tête de l'Ernotte à
celle du service public audiovisuel a été directement téléguidée
du locataire (en phase d'expulsion) de l'Elysée. Ernotte avait
milité pour l'élection de Hollande Ouille, comme elle milite
ouvertement aujourd'hui en faveur de celle du Macreux.
Donc si à l'évocation
de l'indépendance du CSA, vous n'avez pas encore ri, tenez-vous
bien, le CSA en a encore sous le pied pour vous dérider.
Toujours dans Wikipédia,
on y lit également que les missions du CSA sont, entre autres, de
garantir le pluralisme, en particulier en période électorale. Et là
on pense aussitôt au traitement des sujets Fillon et Le Pen par les
services info de France 2 et consorts et on est plié de rire.
Saucisson-pinard vous avait prévenu.
Et si on s'égare
quelques minutes sur la chaîne d'info continue de Drahi, BFMacron,
on a des spasmes.
Le CSA tel que vous
l'imaginiez était aussi censé oeuvrer pour « la protection
des mineurs » devant les écrans. Mais apparemment,
l'omniprésence d'enfants dans les spots publicitaires à des fins de
manipulation des tout-jeunes consommateurs en devenir - et celle des
adultes aussi d'ailleurs- ne dérange pas plus que ça, cette entité
de surveillance « administrative et indépendante ».
Elle n'est pas davantage
perturbée par la diffusion d'images de violences et d'immoralité à
toutes heures, qui gavent nos chères têtes de moins en moins
blondes à longueur de journée.
Le CSA était aussi,
jadis, chargé de défendre la langue et la culture française. Car
figurez-vous, à l'époque où le CSA avait été conçu, il estimait
qu'il existait une culture française. Il avait tort bien évidemment,
puisque Macreux nous l'affirme aujourd'hui, il n'y a pas de culture
française. Donc rien à défendre de ce côté là. La Conscience
Supérieure et Adventiste (du rayonnement de la Pensée etc etc...)
qui laisse nos écrans envahis de jeux importés, la plupart du temps
de pays anglo-saxons, l'a bien entériné. Pas de culture française.
On n'a pas à défendre quelque chose qui n'existe pas. Combien de
fois faut-il vous le répéter ?
Ces mêmes jeux qui
conservent leur appellation d'origine, comme « The Wall »,
pour le plus récent d'entre eux, alors que la traduction ne semble
pas, a priori, être vraiment insurmontable, sont aussi
l'illustration du fait que le CSA d'aujourd'hui n'a rien à talquer
de la défense de la langue française. Le sur-emploi de formules,
expressions, et mots anglais dans les spots publicitaires que cultive le snobisme anglo-saxon de nos « créatifs » d'agences de
pub, témoigne bien aussi de la complète indifférence du CSA envers
la défense de la langue française.
En réalité, la langue
française serait plutôt un obstacle à l'avènement du rayonnement
de la Pensée Universaliste et Cosmique etc etc... que prône la
Conscience Supérieure et Adventiste d'aujourd'hui.
Le CSA n'est pas non plus
concerné par la triche manifeste de chaînes comme M6 sur les quotas
de pub autorisés. C'est ainsi que cette chaîne (et elle n'est pas
la seule) entrelarde ses temps de pubs de messages auto-promotionnels
et d'annonces d'émissions, ce qui fait qu'au lieu d'avoir des
coupures pub de 10 minutes maximum autorisées, il se passe près
d'une demi-heure entre deux programmes télévisuels. Mais ça, le
CSA s'en bat les paupières avec une pelle à gâteau.
Il a mieux à faire.
Vous êtes donc priés
d'oublier l'indépendance de feu le CSA ancienne mouture, ainsi que
ses missions de gardien du pluralisme politique, de protection des
mineurs, de défense de la langue et culture françaises.
Et bienvenue à la Police
de la Pensée ; cette police qui intervient quand un Jean-Pierre
Pernaut s'égare à glisser, dans son journal de 13H, son étonnement
à constater qu'on fait beaucoup pour accueillir des migrants alors que
nos SDF sont toujours plus nombreux à chercher en vain un abri au
cœur de l'hiver.
« Attention,
Monsieur Pernaut, vous êtes sur une pente savonneuse... On ne vous
sanctionne pas cette fois-ci, mais c'est un premier et dernier
avertissement, tenez-le vous pour dit » fut grosso modo
l'admonestation dirigée en l'encontre de l'insolent journaliste par
le CSA saisi par quelques éminences politiquement correctes.
Le CSA en action. |
Aujourd'hui, le CSA
Police de la Pensée nouvelle mouture se prononce sur les clips vidéo
de nos politiques à l'occasion de la Présidentielle.
Et là, tenez-vous bien,
c'est du lourd : le CSA y interdit le drapeau national et
l'hymne de la Marseillaise.
Ben quoi, vous ne riez
plus ? C'est parce que vous n'avez pas bien compris la mission
de la Conscience Supérieure et Adventiste du rayonnement de la
Pensée Universaliste et Cosmique. En effet, la justification de
cette décision est la suivante : la présentation de drapeaux
bleu blanc rouge et la Marseillaise entraîneraient (sic) « un
nationalisme délirant ». Fallait oser la sortir celle-là, le
CSA l'a fait.
On élit donc celui qui
dirigera le pays et le représentera aux yeux du monde, mais recourir
dans le cadre de cette élection aux symboles les plus forts de ce
pays est proscrit. C'est un peu comme si à l'élection du pape, les
évêques étaient priés de ne pas arborer de croix ou autres signes
ostentatoires de religion en raison d'un risque de « religiosité
délirante ».
On est décidément dans
un pays formidable.
On remarquera que le CSA
ne s'est pas prononcé sur l'utilisation de drapeaux de pays du
Maghreb dans les clips politiques. Hamon et Macreux sont sans doute
rassurés.
Si la décision du CSA
vous choque, c'est que vous n'avez pas bien saisi que la notion même
de nation va à l'encontre de l'idéologie au pouvoir. Le pays, c'est
mal. L'Europe, c'est mieux, mais le but à atteindre, c'est
l'universalisme.
Si le drapeau tricolore
est interdit en campagne électorale, il ne restera plus,
provisoirement, que toléré dans les tribunes de terrain de foot. Et
encore ! A terme, il pourrait bien y être banni, car jugé
vestige de relents nationalistes ringards et dangereux.
En fait, on ne va donc
plus élire le Président de la France, mais juste formaliser la
nomination d'un vague fonctionnaire préalablement choisi par une
élite médiatico-judiciairo-financière. Ce fonctionnaire sera
là pour donner une apparence humaine à un consortium réduit de
décideurs, et pour entériner la politique pensée uniquement dans
l'intérêt du dit-consortium.
C'est plus clair
maintenant, le rôle du CSA ?
D'ailleurs, à terme,
l'électeur ne semblant pas moufter devant l'évolution des choses
qu'imprime en loucedé depuis quarante ans ce consortium, il n'y a
pas de raison pour que bientôt, on puisse se passer de ce cirque
électoral. Cette nomination de fonctionnaire potiche se fera
entre-soi. On laissera l'électeur vautré dans son canapé se gaver
des ricanements crétins de quelques Ruquiers et des pitreries niveau
CM1 d'Hanounas divers et variés.
Reste le 14 juillet.
Cette date est aussi un vestige de nationalisme exacerbé que le CSA
pourrait, - pourquoi pas, le niveau de léthargie du citoyen le
permettant- bannir. Il devrait réduire la célébration de la fête
nationale (« nationale », c'est déjà, en soi, un gros
mot) à simplement trinquer, sans drapeau ni Marseillaise:
- « Allez, c'est le
14 juillet, je lève mon verre, et on passe à autre chose : y a
« Touche pas à Mon Poste » ce soir à la télé. »
Et encore ! il
pourrait bien être interdit de trinquer au champagne, boisson dont
la connotation nationale est bien trop marquée.
Sérieusement, ne
pensez-vous pas qu'il est très très largement temps de mettre un
grand coup de karcher les 23 avril, 7 mai, 11 et 18 juin prochains
dans cette insupportable dictature qu'est devenue la France ? L'interdiction de Marseillaise en période électorale, ça ne vous donne pas envie de crier "Aux armes, citoyens!"?
Et enfin, pour l'anecdote: saviez-vous que si le mandat de chaque membre du CSA est de 6 ans, il est payé pendant 7 ans? Il est donc officiellement en emploi fictif pendant un an... et pour un salaire annuel de 48 000 à 100 500 euros!!
Et enfin, pour l'anecdote: saviez-vous que si le mandat de chaque membre du CSA est de 6 ans, il est payé pendant 7 ans? Il est donc officiellement en emploi fictif pendant un an... et pour un salaire annuel de 48 000 à 100 500 euros!!
L'eau du bain chauffe tranquillement, pas de réaction...la grenouille est bientôt cuite à point...
RépondreSupprimer"La seule chose qui permet au mal de triompher est l'inaction des gens de bien"...
Déjà trop tard pour se réveiller ?
C'est vrai que vues les doses de média- tranxène qu'on leur fait prendre, aux gens de bien, ils ont de quoi dormir ou devenir complètement abrutis.
RépondreSupprimerExcellent article, comme d'habitude.
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