Hollande Ouille a
entrepris une mission charme lors de sa première grande conférence
de presse. Cette mission charme était essentiellement faite à
l'intention des médias qui se sont avérés, comme attendu (voir
article "mais que va devenir la Presse de gauche sans Sarko?" mai 2012) assez prompts à retourner leur veste quand la côte de
popularité présidentielle a commencé à plonger dans les sondages.
C'est ainsi que se sont mis à fleurir récemment des « unes »
hypocritement critiques dans les kiosques. Il était temps pour
Normal 1er de renouer les liens naturels que la gauche entretient
avec les médias français.
Hollande Ouille est donc
venu pérorer devant un parterre de 400 journalistes durant pas moins
de deux heures et demi, en plein après-midi, puisque à l'évidence,
cette conférence était bien destinée à la Presse et non pas au
vulgum pecus qui a, à cette heure, d'autres chats à fouetter que de
regarder la télé. Après un préambule assommant de 40 minutes
pendant lesquelles Hollande Ouille a dit tout le bien qu'il pensait
de lui-même et de son action, comme s'il cherchait à se convaincre
lui-même qu'il avait bossé pendant ces six derniers mois, des
journalistes ont eu loisir de lui poser des questions. N'importe quel journaliste ? Non, pas vraiment. Le moins qu'on puisse dire est
que le micro se destinait irrésistiblement, parmi ces 400
journalistes, à une brochette de médias triés sur le volet. Jugez
plutôt : Chaque journaleux se présentait avant de poser sa
question, ce qui a permis d'entendre une curieuse litanie :
« France 2, Machin Truc... », « France 3, Truc
Bidule... », « France Inter... », « France
Musique... (sic) », « France 4... », « France
ô... ». Ce n'était plus du service public, c'était du
service Hollande.
Puis l'inévitable
thuriféraire de Hollande Ouille, Laurent Mouchard (plus connu sous
le pseudo Laurent Joffrin, du Nouvel Observateur), enfin, un
débraillé s'annonçant de Libération et obsédé par le droit de
vote aux étrangers. C'est à peine si un intervenant du Figaro a pu
glisser une question, comme par hasard, la plus pertinente et la plus
dérangeante. Bref, on sentait bien que Hollande n'avait pas choisi
la date de la journée de la gentillesse au hasard pour faire sa
conférence de presse. Quant aux journalistes de la presse étrangère
auxquels a été tendu le micro pour poser leur question en fin de
conférence, « on » a pris bien soin de choisir ceux dont
le français était le plus approximatif, ce qui rendait leurs
questions plutôt absconses.
Il faut reconnaître que
cet exercice de manipulation a été mené de main de maître :
les commentaires d'après-conférence sont dithyrambiques dans la
presse, à l'image de ceux de Libération : « Pour
sa première conférence de presse, le président était dans son
costume, avec une aisance, une autorité et une solennité qui ne
juraient pas avec l'esprit de la Ve République ». Slurp !
La presse régionale est à l'unisson. La République des Pyrénées
y va aussi de son grand coup de lèche : « il a adopté
hier une double attitude symptomatique du président qu’il est
devenu : l’ exigence de vérité sur la +situation dramatique+ du
pays (...) et une volonté de +tout tenter+ pour lutter contre le
chômage ».
On
peut donc parier que la Presse va reprendre sa lune de miel avec son
président favori, au moins pendant quelques mois ; jusqu'à ce
que le peuple fasse comprendre à travers les prochains sondages,
voire par des manifestations nombreuses et éventuellement violentes,
qu'il n'est plus dupe des pitreries de cet épicier qui n'a
absolument rien en magasin mais qui passe son temps à soigner sa
vitrine, … et à jouer du violon.
Vous voulez plutôt dire jouer de la lyre, non?
RépondreSupprimer(PS : vos captchas sont absolument illisibles, j'ai failli renoncer)