- Bonjour monsieur... euh monsieur... ?
- Macreux. Emmanuel Macreux.
- Ah oui, monsieur Macreux, excusez-moi, je n'avais pas votre dossier sous les yeux. Asseyez-vous, je vous en prie. Alors comme ça, vous avez répondu à notre petite annonce de recherche de Président de la République pour notre pays.
- C'est cela.
- Alors vous nous avez dit au téléphone que vous étiez intéressé par ce poste, et que vous l'étiez d'autant plus que c'est un poste que vous avez déjà occupé dans un passé très récent.
- Tout à fait. Et ce, pendant 5 ans, qui ont été une éclatante réussite qui marquera l'Histoire. D'où mon intérêt pour le poste que vous proposez aujourd'hui et qui me permettrait de reproduire la même politique avec les mêmes effets sur la vie des gens.
- Nous vous avons donc convié à venir à cet entretien qui va nous permettre de rentrer un peu plus dans les détails de cette « éclatante réussite » - pour reprendre vos termes. Mais nous avons d'ores et déjà une question. Nous vous avions initialement invité à un entretien groupé, réunissant plusieurs candidats à ce poste, afin de voir comment chacun d'entre vous pouviez vous distinguer et confronter vos expériences et projets. Et vous avez refusé cet entretien collectif. Puis-je vous en demander les raisons ?
- Eh bien, écoutez, vous verrez à travers mon CV et mon press-book que je vous remets maintenant en mains propres, qu'il est évident que mon expérience extraordinaire à tous points de vue, ne saurait être comparée à celles de gens qui, vous en conviendrez, ne sont rien. Vous savez que dans la vie, il n'y a que deux catégories de gens, ceux qui réussissent et ceux qui ne sont rien. Nous n'allons donc pas perdre notre temps, vous et moi, en débats stériles. Soit dit en toute modestie.
- Oui, je peux effectivement d'ores et déjà distinguer dans votre profil de personnalité, une grande modestie. Bien, nous allons donc disséquer ce CV ensemble. Commençons par l'aspect social de votre expérience. Comment jugez-vous votre bilan à ce niveau ?
- Ce fut un succès spectaculaire, n'hésitons pas à le reconnaître !
- Pourtant je vois dans votre cursus, cet épisode de plusieurs mois, dit des « gilets jaunes ». Que pouvez-vous nous en dire ?
- Trois fois rien. Une petite rébellion bien matée. Quelques yeux crevés, quelques mains arrachées, et tout est rentré dans l'ordre.
- Hon hon...
- Faut dire aussi que j'avais sous la main, en plus de mon préfet dans son petit costume de SS, ma milice d'antifas qui a fait ce qu'il fallait pour terroriser les commerçants et discréditer le mouvement pacifique de ces moins-que-rien vêtus de leurs gilets jaunes qui roulent au diésel et fument du papier maïs.
- Puisque vous parlez de votre personnel, vous êtes d'accord que le travail d'un président n'est pas forcément solitaire et que savoir s'entourer de compétences est une nécessité, n'est-ce-pas ?
- Oui bien sûr, et je mets un soin tout particulier à être une référence d'exemplarité pour tous les gueux à qui je fais l'honneur de m'accompagner.
- On vous comprend, mais il n'en reste pas moins que 17 de vos ministres et secrétaires d'état ont été inculpés pour délits divers et variés, sans parler de députés de votre majorité et autres personnels liés de près ou de loin à votre présidence qui ont eu, eux aussi, maille à partir avec la Justice ! Vous ne pensez pas que cet édifiant bilan peut entacher la dignité de votre fonction ?
- Oh vous savez, c'est ma façon à moi d'être proche du peuple. Dans le peuple, vous avez des gens malhonnêtes, comme vous avez aussi des clowns débiles. C'est ce qui explique que j'ai pu m'exposer auprès de déjantés à la fête de la musique sur le perron de l'Elysée, ou encore me mettre en scène avec des ados attardés vedettes d'une chaîne youtube pour bas du front, les regarder faire des galipettes dans le parc élyséen. Je vous le dis, je suis proche du peuple et de tous ses avatars...
- Parlons du peuple justement. Vous êtes conscient que ce peuple est en recherche de sécurité et d'identité. Pouvez-vous nous parler de votre bilan en ces matières ?
- Eh bien, particulièrement soucieux du bien-être de mes citoyens, j'ai accordé 1 300 000 titres de séjour à des ressortissants non-européens qui sont autant de chances pour la France. C'est un record absolu en si peu de temps. Mes cons citoyens n'ont donc jamais été aussi « chanceux ». Et je ne vous parle pas des clandestins que j'ai accueillis, nourris, financés, abrités, soignés, le tout avec l'argent du contribuable, afin de faire une réserve de chances prêtes à l'emploi en cas de besoin.
- Y aurait-il un lien entre ce record d'immigration et l'explosion du nombre de meurtres et de victimes de blessures et autres violences sexuelles qui a été observée durant votre mandat ?
- Au moins cela démontre que j'ai su mettre en place une force de police suffisante pour recueillir toutes ces plaintes.
- Hon hon... Bon, passons à votre bilan économique.
- Indiscutablement ma grande réussite. D'ailleurs, on m'avait appelé, avant même mon intronisation à ce poste de président, le « Mozart de la finance », c'est vous dire !
- Oui, mais alors, comment qualifiez-vous cette baisse de 3 milliards de recettes fiscales de l'IFI et flat tax suite à votre suppression de l'ISF, avec pour effet, concentration des dividendes chez les plus riches?
- Vous savez, les pauvres, c'est fait pour être très pauvres, et les riches pour être très riches !
- Et l'explosion de la dette du pays qui bat tous les records avec 600 milliards de plus?
- J'ai été le président du quoi qu'il en coûte et j'en suis fier!
- Quoi qu'il en coûte à qui ? Aux contribuables du futur proche, non ?
- Ha ha ha ha ha, forcément ! Pas à moi ! Ha ha ha ha !
- Je vois aussi que votre budget de l'Etat a été en déficit chronique et croissant... C'est pas incohérent avec les principes d'une saine gestion d'un Mozart de la Finance ?
- Vous savez, tout ça, ce ne sont que des chiffres. Les chiffres, on leur fait dire ce qu'on veut...Regardez, mes chiffres du chômage par exemple, on en magnifie certains, on en occulte d'autres, et boum, j'arrive à vous montrer une baisse!
- Justement, parlons de votre bilan social. Vous avez baissé les APL.
- Ça nous coutait un pognon de dingue !
- La révision du code du Travail, avec moins de protection du salarié, et limitation des indemnités de licenciements, baisse des allocations chômage... C'était pour améliorer l'emploi ?
- Oui... Bon, ça a permis surtout de faire des économies...
- Des économies, alors que les déficits ont continué de s'accroître à tous les niveaux ? Ça n'aurait pas plutôt drastiquement augmenté la précarité ?
- Vous savez, d'après moi, il suffit de traverser la rue pour trouver un emploi ! Maintenant si un ingénieur avec 6 ans d'études ne veut pas faire plongeur dans un restaurant, ce n'est pas ma faute...
- Je regarde votre press-book, et je vois que pendant votre dernier emploi, le taux de pauvreté est passé de 14,1 à 14,6%.
- Ouais, peut-être... Mais avec moi, plus on est riche et plus le pouvoir d'achat augmente !
- Hon hon, je vois... Le fait que 44% des Français estiment que leur situation économique s'est détériorée, ça ne vous dérange pas plus que ça ?
- Personnellement, je ne fais pas partie de ces 44 %, Dieu merci ! Ma situation personnelle s'est bien améliorée !
- Oui, bon, passons à votre bilan écologique ?
- L'écologie, c'est bien simple, j'adore. J'adore en parler.
- En parler, mais en termes d'action ?
- Ben j'ai fermé Fessenheim...
- Mais l'énergie nucléaire est décarbonée, non ?
- Bah oui, mais ça faisait plaisir à des écolos qui votent et qui n'y connaissent rien, alors...
- Votre politique des services publics ?
- Ben, j'ai privatisé l'EDF, l'ai soumise ainsi que la SNCF, à la concurrence.
- Et donc, je lis dans votre press-book que les prix ont augmenté et que les services se sont dégradés.
- Que voulez-vous, on ne fait pas d'omelette européenne sans casser des œufs nationaux !
- Nous voyons, effectivement. Vous avez eu de l'intérêt pour l'Industrie ?
- Oh ben oui ! J'en ai bradé, de l'industrie, et pas de la camelote ! Par exemple, Alstom, un fleuron français, à General Electric.
- Bradé?
- Oui, mais acheté aussi ! Tenez, j'ai racheté les turbines Arabelle super-sophistiquées d'origine française, deux fois plus cher que ce que je les avais vendues un peu plus tôt à ce même General Electric!
- Hon hon... impressionnant, en effet. Passons à votre bilan diplomatie et politique extérieure...
- Une autre de mes grandes réussites ! J'ai donné des leçons au monde entier. Fallait me voir, en Europe, aux Etats-Unis, au Liban, à Jérusalem, au Mali, en Algérie, face à Poutine, tout ça... J'ai été partout et fréquenté tous les Grands de ce monde!
- On voit surtout dans votre press-book que ça n'a été, partout, qu'échecs, gesticulations, coups dans l'eau, erreurs, inconséquences et dans les cas les plus graves, une humiliation flagrante, que ça soit face à Trump qui vous époussetait vos pellicules, face à Biden qui vous tapotait la main comme on le fait à un petit garçon, face à Poutine qui vous reléguait au bout d'une table de 10 mètres de long, ou dans l'affaire du marché des sous-marins à vendre à l'Australie et le bras d'honneur des Américains qui s'en est suivi...
- Oui, peut-être, mais j'ai fini président de l'Europe !
- Par le hasard du calendrier européen, certes... Voyons votre capacité de gestion en cas de crise : crise sanitaire par exemple.
- Ben quoi ? Ma gestion de crise de la Covid a été magistrale !
- Nous voyons dans votre dossier un enchaînement remarquable sur 2 ans : démission d'une ministre de la Santé en plein début de crise, manque de masques, d'abord inutiles, puis obligatoires, confinement général extrêmement coûteux pour l'Economie, privations de libertés avec confinements, couvre-feux, pass sanitaire puis vaccinal, discriminations avec insultes envers une catégorie de citoyens, renvois de soignants et suppressions continues de lits d’hôpitaux en pleine pandémie, recours à des vaccins coûteux à l'efficacité très discutable mais aux effets secondaires redoutables, occultation de remèdes bon marché et efficaces, manipulation des chiffres qui ne masque cependant pas que le nombre de victimes a été, par millions d'habitants, l'un des pires du monde, le tout dans un manque de transparence hautement suspect à coups de conseils de défense aux délibérations opaques. J'ai oublié quelque chose ?
- Oui. Vous oubliez de mentionner que pendant que j'enfumais les citoyens avec cette histoire de virus, ils ne pensaient à rien d'autre et ne pouvaient donc pas s'inquiéter de tout ce qui ne marchait pas par ailleurs !
- C'est effectivement une façon de voir les choses... Bon, au point où nous en sommes dans cet entretien, on ne va parler de l'état de déliquescence de la démocratie pendant votre présidence passée, on est d'accord ?
- On est d'accord. Inutile de s'appesantir sur des choses sans importance.
- Bien, écoutez, nous allons examiner votre candidature avec soin et nous ne manquerons pas de vous tenir au courant de la suite que nous y donnerons.
- Très aimable à vous. Merci de votre attention et, j'en suis sûr, à bientôt!
Quelques jours plus tard, un courrier...
Le 10 avril 2022
Cher Monsieur Macreux,
Nous avons bien reçu et étudié votre candidature et vous remercions de l'intérêt que vous portez à notre pays. Cependant, malgré l'intérêt que suscite cette candidature, nous sommes au regret de ne pas pouvoir répondre favorablement à votre demande.
Avec nos plus cordiales salutations.
Pour bien vous faire comprendre et accepter que l'avenir de la société occidentale devra impérativement être métissé et que l'homme blanc y sera désormais minoritaire, l'oligarchie mondialiste vous impose quasiment dans chaque publicité de n'importe quel produit ou service, des couples racialement mixtes. Généralement un africain et une femme blanche, rarement l'inverse. Cela n'a pas pu vous échapper.
En
réponse modeste à ce matraquage,
Saucisson-Pinard
vous propose désormais, à chaque fin d'article, comme on le ferait
en soutien à une espèce protégée en voie d'extinction, une image
de couple de type purement caucasien, bien blanc, comme l'a été le
couple français typique pendant des siècles et des siècles.
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