- Bonjour madame, allongez-vous
là. Alors, qu'est-ce qui vous amène ?
- Eh bien voilà : je
crois bien que je développe une phobie !
- Ah oui ? Qu'est-ce
qui vous laisse penser ça ?
- J'ai regardé la
définition du mot phobie dans le dictionnaire, et je crois bien que
j'en ai chopé une !
- Quelle définition ?
- Eh bien, mon dico dit
qu'une phobie est une angoisse, parfois irrationnelle, éprouvée
devant certains objets, actes, situations ou idées. Ça peut aussi
être une aversion instinctive, paraît-il. Et je crois qu'en ce qui
me concerne, il s'agit davantage de cela : une aversion
instinctive.
- Ah ! Et alors, vous
avez peur des araignées ? De l'ascenseur ? Du vide ?
- Ecoutez docteur, ce qui
m'inquiète surtout, c'est de me demander si je suis responsable de
ma phobie ?
- Bien sûr que non !
Vous ne pouvez pas être responsable de votre phobie ! Vous
l'avez dit vous-même, la phobie est de nature irrationnelle ou
instinctive ! Comment pourriez-vous être responsable de ce que
vous commande votre instinct ?
- Ben, si un jour, j'étais
entrée dans un ascenseur qui se serait brutalement décroché et
m'aurait entraînée dans une chute vertigineuse jusqu'à un
écrasement au sol, serais-je responsable désormais de ma phobie des
ascenseurs ?
- Bien sûr que non !
Vous avez mis le doigt dessus ! Votre expérience vous a conduit
à vous méfier instinctivement de ce qui vous a traumatisée un
jour ! Vous ne pouvez donc pas en être responsable ! Vous
êtes donc ascensumophobe ?
- Et si je vois des
araignées arriver en nombre dans mon salon, grouiller et s'insinuer
partout sous les meubles, dans les tapis, et même dans ma cuisine,
s'infiltrer dans mes boîtes alimentaires, si je les vois se
multiplier, et envahir le berceau des mes enfants, dois-je me sentir
responsable de mon envie irrépressible de les écraser sous ma
semelle ou de leur vaporiser une bonne dose de Raid ?
- Bah non, il est même de
votre devoir de vouloir l'extinction de ces araignées ! Vous
êtes donc arachnophobe ?
- Et si je suis au cirque,
que je regarde un spectacle de voltigeurs, et que je constate qu'à
chaque fois qu'ils lâchent leurs trapèzes, ils s'écrasent comme
une merde sur le sable, ai-je raison de me dire qu'il m'arrivera la
même chose s'il me prend l'envie de monter sur un trapèze et de
lâcher la barre ?
- Absolument, c'est juste
faire preuve de bon sens ! Vous vous servez de l'expérience
d'autrui, et c'est plutôt sain ! Vous n'avez donc pas à vous
sentir responsable de ça ! Vous seriez donc sujet à
l'acrophobie ?
- Et si après avoir
assisté à un match de foot du PSG contre l'OM dans un stade
surpeuplé de crétins hystériques vociférants, je n'ai plus envie
de me presser dans des lieux publics si je sens que le QI moyen qui y
règne est inférieur à 70, dois-je ressentir de la honte, docteur ?
- Evidemment que non !
Vous seriez donc agoraphobe ?
- Vous me rassurez
docteur ! Il n'y aurait donc pas lieu, d'après vous, qu'on
puisse manifester contre l'ascensumophobie, au risque de stigmatiser
les ascenseurs ?
- Euh non...
- Il n'y aurait donc pas
lieu non plus de manifester contre l'arachnophobie, pour la défense
des araignées ?
- Je ne vois pas pourquoi,
effectivement, on devrait manifester contre cela...
- Donc, je n'ai aucune
raison de manifester contre l'acrophobie, et de craindre de
stigmatiser les acrobates ?
- Certes non !
- Pensez-vous docteur,
qu'on doive manifester dans la rue contre l'agoraphobie, pour
rassurer les foules ?
- Non, bien sûr, mais de
quelle phobie souffrez- vous donc, enfin ?
- Eh bien docteur,
j'assiste en France depuis pas mal d'années à des attentats
meurtriers systématiquement revendiqués par les tenants d'une
religion. Et puis je vois les adeptes de cette religion violente se
multiplier et grouiller partout, y compris dans les lieux les plus
incertains comme les services de la Défense, je les vois pomper
avidement nos prestations sociales et subventions sans jamais rien
payer en retour, participer à l'effondrement de notre Enseignement
national, être à l'origine d'une explosion de la délinquance et de
l'insécurité partout où ils font nombre. Je constate d'autre part
que dans tous les pays où ils sont aux commandes, il n'y a
qu'intolérance, violence, injustice, mépris des femmes,
sous-développement social et économique (sauf quand ils peuvent
compter sur une manne pétrolière pour laquelle ils n'ont aucune
responsabilité). Et je me dis qu'il n'y a aucune raison qu'il en
soit autrement ici, s'ils venaient aux manettes du pays.
- Mais madame, vous êtes donc
islamophobe !!!!
- Je vois que vous avez
bien identifié mon aversion sans que j'aie eu besoin de nommer cette
religion !
- Euh, oui, mais... euh...
- Et je dois vous
remercier, docteur, de m'avoir bien rassurée sur l'absence totale de
honte ou de regret que j'éprouve à souffrir de ma phobie, somme
toute, bien naturelle, comme vous me l'avez confirmé. Il me semblait
bien que ces manifestations contre l'islamophobie étaient inutiles,
voire déplacées ! C'est vrai, quoi ! Vous avez raison,
comment peut-on reprocher à un malade d'être malade ? Ça ne
serait pas ça, la vraie stigmatisation ? Stigmatiser le
cancéreux pour son cancer, le bronchiteux pour sa bronchite, le
poliomyélite pour sa polio ? Merci docteur, merci encore, je me
sens bien mieux. Je vais pouvoir désormais assumer ma phobie en
toute sérénité ! Combien vous dois-je ?
CQFD... Une fois encore, bravo.
RépondreSupprimerPetit dialogue philosophique bien enlevé, comme toujours.
RépondreSupprimerToutes les phobies ne sont pas irrationnelles. Face à un infra-humain capable de tout et insensible à la raison, ne pas avoir peur serait de l'inconscience ou de la sottise.
"On vous a annoncé que vous avez le cancer. Les cellules parasites ont engagé le combat contre vos cellules saines, entamé l'invasion de votre corps, la destruction lente de votre économie biologique, procédant à la modification de tout votre être, vers votre disparition. De toutes vos forces instinctives, pour *survivre*, vous allez vous battre, contre l'anéantissement de votre moi.
Vous êtes un sale cancerophobe." (le dernier mot de ce passage signé Roger Minne a été changé).
Et les tumeurs de clamer: "halte à la cancérophobie!".
SupprimerVous me copierez 100 fois, dans votre prochain billet:
RépondreSupprimer"L’islamophobie n’est pas une opinion, c’est un délit..." "L’islamophobie n’est pas une opinion, c’est un délit..." "L’islamophobie n’est pas une opinion, c’est un délit..." "L’islamophobie n’est pas une opinion, c’est
Ce ne serait pas un opinionphobe qui aurait décrété ça, par hasard?
SupprimerBen oui! Mais non, non, c'est pas pareil! Confondons pas, il y a des maladies coupables comme il y avait avant des maladies honteuses, celle en question cumule d'ailleurs les deux tares.
RépondreSupprimerCherchez pas, c'est comme ça et pas autrement!
Amitiés.
Et SP qui pensait trouver l'excuse dans sa pathologie d'islamophobie...! Bon, tant pis, mais il ne cherchera pas à se soigner pour autant! Qu'on se le dise!
SupprimerChapeau bas ! Merci.
RépondreSupprimerJe m'aperçois donc que je ne suis pas le seul islamophobe, ce qui me rassure ; j'aimerais simplement qu'on soit plus nombreux, non seulement à l'être (ça, je n'en doute pas trop), mais à l'assumer pleinement et à en tirer toutes les conséquences qui devraient s'imposer naturellement...
RépondreSupprimerAh... ces malades qui ne veulent pas se soigner...!! Tsst tsst, tsst.
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