"Et alors, dites-moi, comment vous y prenez-vous pour faire le café?" |
Bruno Le Maire a été
touché par la Grace. En ce dernier jour de février, après un
exercice de plus de dix-huit mois comme sinistre de l'Economie et des
Finances, il déclare : « Ma position
sur la fiscalité est simple : il faut baisser les impôts pour les
ménages et pour les entreprises. Et pour cela, il faut baisser la
dépense publique. »
Woaw !
On
comprend tout d'un coup, pourquoi il a été choisi pour ce poste !
Certes, la réflexion a été un peu longue, mais avouez que ça
valait le coup d'attendre ce temps de maturation. Et c'est là qu'on
voit que Macreux a su trouver un candidat plus intelligent que son
prédécesseur à ce poste ! Ce dernier étant parvenu malgré
son incompétence à devenir président de la république, Le Maire a
donc tous les espoirs permis pour son avenir...
Evidemment,
il est dommage que pendant tout le temps de cette longue analyse, il
ait fait l'inverse de ce à quoi il est arrivé comme conclusion,
c'est-à-dire augmenter les impôts (pas pour les plus riches, il est
vrai) et continuer à augmenter la dépense publique.
Peut-être
devrait-il informer son entourage des fruits de ses profondes
réflexions économiques, parce que pendant qu'il nous en faisait
part, des députés en Marche se demandaient : « Et si on
augmentait les impôts sur les successions ? Et si on
rétablissait une taxe carbone ? Et si on instituait un impôt
sur le revenu dès le premier euro gagné ? On pourrait aussi
rogner sur les retraites, ou diminuer les allocations chômage des
cadres, ou les deux ? Euh, non, pour ces deux mesures, peut-être
vaudrait-il mieux attendre après les élections européennes... »
En
revanche, côté réduction de la dépense publique, nos députés En
Marche (en marche façon moonwalk de Michael Jackson, c'est-à-dire qui reculent en
donnant l'impression de marcher en avant) et ministres éclairés
sont beaucoup moins diserts. Peut-être qu'après la facture de plus
d'un demi-million d'euros de renouvellement de vaisselle (pour 50 000
euros annoncés) à l'Elysée, le timing n'était-il pas le meilleur
pour parler réduction de train de vie de l'Etat ?
Toujours
est-il que notre brillantissime sinistre des Finances est arrivé à
synthétiser sa « position » sur la fiscalité. Il n'a
plus qu'à joindre enfin le geste à la parole : Au boulot, Le
Maire !
« Au
boulot », parce qu'il faudrait quand même que quelqu'un se
mette à bosser à la tête de l'Etat!
Nous
avons maintenant un président de la république qui s'est mué en
télé-évangéliste. Il écume les salles de sport des villages et
salles de réunion des villes à prêcher dans un spectacle stand-up
intitulé Grand Débat. Mais une question se pose : y-a-t-il
encore un pilote dans l'avion France ?
Un
exemple : Le gouvernement néerlandais, soucieux, lui, de ses
emplois locaux et de la pérennité de sa société KLM, a décidé
d'augmenter sa participation dans le groupe Air France-KLM pour
arriver au même niveau que celle de l'Etat français.
Et
cela sans même que le gouvernement français n'ait vu le coup venir.
Vous
direz que notre sinistre des Finances Bruno Le Maire (encore lui...)
ne peut pas être partout en même temps : A la fois plongé
dans sa profonde réflexion de politique économique et au courant de
ce qui se passe dans une entreprise de premier plan dans le secteur
aérien et dont l'Etat est le premier actionnaire... Certes.
Mais
pendant ce temps-là, notre télé-évangéliste en bras de chemise,
tout ravi de faire sa campagne européenne aux frais du contribuable
et au nez et à la barbe du CSA, explique doctement à Madame Michu qu'elle n'a aucune raison de se plaindre et qu'elle n'a pas
bien conscience de la chance qu'elle a d'avoir un président aussi
efficace et aussi près de son peuple.
Evidemment,
notre télé-évangéliste n'aime pas trop qu'on lui vole la vedette.
A Pessac, sur les terres de son vassal Ali Juppépé, il fut d'abord
vivement pris à partie par une Gilet Jaune infiltrée au milieu de
participantes militantes En Marche pourtant triées sur le volet. Ça
commençait mal ! Mais ne voilà-t-il pas qu'en plus, la rebelle
est allée répondre à des questions de journalistes sans attendre
la fin de son show, monopolisant ainsi l'intérêt des médias !
Pour la petite histoire, la rebelle en question lui avait offert, au
cours de son interpellation, un petit gilet jaune en pendentif.
Appréciant très moyennement le cadeau, notre showman à l'humour
défaillant, l'a refusé en riant... jaune (en guise de compromis sur
la couleur peut-être?) Sans doute le pendentif n'était-il pas
assez long pour passer par le melon qui lui sert de tête...
Notre
président aurait un ego démesuré ? Tsst, tsst, seules les
mauvaises langues l'assurent. Regardez donc comme il est proche des
gueux et des manants. Ce président petit père du peuple est allé
voir de près ce qu'était un SAMU social. Non sans avoir veillé à
être accompagné de toutes les télévisions et radios possibles,
bien sûr, mais que voulez-vous, il n'est jamais trop tard pour
s'instruire ! Car de toute évidence, l'ENA ne prévoit pas,
dans son programme de formation, de faire faire à ses élèves un
stage dans les organismes sociaux. L'école semble les former
uniquement à gérer des structures dont ils ne connaissent rien et à
trouver des solutions pour des problèmes qu'ils ignorent. Pas de
chance ! Mais on peut regretter que Macreux soit obligé de
compléter sa formation de terrain, au détriment du temps nécessaire
pour s'occuper vraiment des dossiers.
On a
donc un pilote d'avion qui lâche le manche pour aller voir comment
les hôtesses s'y prennent pour faire marcher la machine à café...
Ça
vous rassure, vous, en tant que passager ?
Bonjour, l’appellation "télé-évangéliste" est on ne peut plus judicieuse. L'incompétence des membres du gouvernement n'est plus à démonter, hélas. Mais la question que l'on peut se poser est:"Qui est susceptible de piloter correctement l’avion France?" et là, je ne vois personne...
RépondreSupprimerOui, si on veut... mais "Macron" et "évangéliste" ensemble, c'est juste pour reprendre une expression courante, hein ?
SupprimerAh bah bien sûr, c'est l'évangile selon Macreux, évidemment !
RépondreSupprimerBon,pour Lemaire,ce grand crétin inoffensif, sauf pour le ministère qu'il occupe,on dirait que le toufriquet de l'Elysée a enfin trouvé son Monsieur de la Palice ;-)
RépondreSupprimerAujourd'hui, j'applaudis(si, si) au rétablissement miraculeux opéré par Macron à la faveur d'un saut périlleux de haute volée, bien aidé aussi par la propagandastaffel: foireux,aux abonnés absents et aux abois début décembre: quasiment réfugié sous les jupons de sa mère, le voici ragaillardi par des sondages prometteurs pour LREM à trois mois des Européennes et prêt à remonter sur son cheval pour continuer la destruction de la Fronce.
Si on nous avait dit ça il y a encore un mois...
Vendémiaire.
À supposer évidemment qu'on croit à la validité de ces sondages, ce qui n'est pas mon cas. Trop "beau", trop opportun pour être vrai. Il faut lire le livre de De Villiers pour comprendre qu'on peut faire dire aux sondages ce qu'on veut qu'ils disent.
SupprimerL'avion est en pilotage automatique, le cap est fixé, le pilote l'a dit et il est sorti raconter des conneries aux passagers.
RépondreSupprimerLe crash est probable, les agents de piste en gilets jaunes sont en grève technique.
L'ENA leur apprend surtout à créer les problèmes qu'ils nous ferons croire pouvoir résoudre...
RépondreSupprimerLemaire découvre ce qu'il faudrait faire ( et qu'ils ne feront pas )et son patron découvre les problèmes après nous avoir proposé toutes les solutions pendant la campagne...
Y'a pas à dire on a affaire à des champions !
Pendant ce temps la France continue à se dégrader dans tous les domaines sous le regard apathique d'une majorité de Français.
On tombe à grande vitesse du trentième étage mais "jusqu'ici tout va bien" !
Alors, pour répondre à votre titre, le pilote n'a pas les compétences et l'avion ni ailes ni carburant...
Disons que dans l'avion en question, on a tout intérêt à se serrer la ceinture!
RépondreSupprimerAmitiés.
En fait, on se serre la ceinture, mais on aimerait ne pas avoir à le faire...
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