Macreux se voit décerner
par les Nations-Unies le Prix de « Champion de la Terre » !
Prière de ne pas rire.
En tous cas, ça ne fait
pas rire les ONG versées dans ce business. Greenpeace fait même
franchement la gueule. C'est curieux ces prix dont on n'a jamais
entendu parler auparavant et qui semblent être créés exprès pour
le président français en place. Hollande Ouille avait aussi reçu,
en son temps, un prix, celui d'"Homme d'Etat de l'Année". C'est dire s'il était aussi bidon que
celui-ci.
C'est le genre de prix
qui fait penser à l'époque où, en fin d'année, dans les écoles,
étaient distribués des prix pour récompenser les meilleurs élèves
dans leur spécialité : il y avait le prix de géographie,
d'histoire, de rédaction etc. Il y avait aussi le prix d'excellence
pour le meilleur en tout, et le prix d'honneur pour le second. Et
pour le cancre, on inventait, pour ne pas le stigmatiser, un prix de
consolation : le prix de camaraderie, le prix de ramasseur de
craie, d'essuyeur de tableau etc... Le prix « Champion de la
Terre » attribué à Macreux-l'Oreillette ressemble bougrement
à ce prix de consolation pour celui qui échoue partout.
On remarquera en outre
que le libellé de ce prix n'est pas forcément le mieux trouvé.
« Champion de la Terre » pour ce Jupiter à l'égo
démesuré, c'est bizarre. Ça fait longtemps qu'avec le melon qu'il
se promène, Macreux ne la touche plus, cette Terre.
Un gag pouvant, comme un
train, en cacher un autre, on apprend que ce prix supposé
récompenser une politique écolo, sera partagé avec le premier
ministre indien ; ce dernier a, mais ça n'a rien à voir,
commandé six réacteurs nucléaires EPR. Pour que ça soit plus
drôle encore, rappelons que cette commande a été faite à la
France...
Les Nations-Unies ont été
aussi le théâtre du discours de Macreux à l'occasion de la 72e
Assemblée Générale. Et là, il faut le reconnaître, Macreux a
fait très fort. Très fort dans le genre parler pour ne rien dire,
brasser du vent force 9.
Sur la forme déjà :
on a vu notre présidenticule s'énerver tout seul, taper du poing
sur son pupitre comme s'il ne comprenait pas lui-même ce qu'il
disait. Il ne devait pas être le seul d'ailleurs, mais l'auditoire a
eu le sang froid de n'en rien laisser paraître.
Saucisson-Pinard s'est
concentré sur l'analyse de seulement deux minutes vingt secondes de
discours. Davantage aurait tenu de l'héroïsme tant l'épreuve est
pénible. Et il les a décortiquées minutieusement afin de voir, non
pas s'il y avait quelque chose de concret derrière les phrases-
Saucisson-Pinard n'avait pas cette exigence- mais juste s'il y avait
un sens dans ce qui était dit. Jugez plutôt.
« Dans un monde où
l'information s'entrechoque... »
S'entrechoque avec qui,
avec quoi, on ne sait pas. Parce que pour s'entrechoquer, il faut au
moins être deux. On ne s'entrechoque pas tout seul.
« … une société
du spectacle où dire les pires choses consiste à être à la
mode... »
Ça ne serait pas le
contraire, plutôt ? « La mode consistant à dire les
pires choses » peut avoir un sens. L'inverse ne veut rien dire.
« … que dénoncer
les conséquences dont on a chéri les causes peut créer des succès
d'estrade ».
On sent bien que Macreux
a voulu faire du Bossuet (Dieu se rit des créatures qui déplorent
les effets dont elles chérissent les causes), mais qui vise-t-il au
juste ? Macreux enfile les mots comme des perles sur un fil,
sans aucune logique, sans aucun sens, juste pour le plaisir d'aligner
des mots, de préférence pompeux. Il aurait pu tout aussi bien
rajouter « et pierre n'amasse pas mousse », emporté
qu'il était dans sa diarrhée verbale.
Le pompon, la cerise sur
le gâteau arrive là:
« N'oubliez jamais
que les génocides qui ont fait que vous êtes là, aujourd'hui... »
De quels génocides
parle-t-il ? Et surtout, pourquoi des génocides auraient-ils eu
pour conséquence directe ce rassemblement annuel de diplomates
endimanchés ? S'il fait allusion à la création de l'ONU, il
faudrait que quelqu'un lui apprenne que l'ONU a remplacé la SDN
(Société des Nations), laquelle date d'une décision du Traité de
Versailles de 1919, soit un quart de siècle avant qu'on ne parle de
génocide pour évoquer la persécution des juifs pendant la guerre
39/45. Affirmer que ces
représentants internationaux sont réunis parce qu'il y a eu (ou
aurait eu) des génocides est parfaitement capillo-tracté.
On savait Macreux nul en Histoire, ça se confirme.
Il poursuit : « les
génocides étaient nourris par les discours auxquels nous nous
habituons. »
Phrase complètement
lunaire qui fait juste penser qu'il n'y a aucun risque qu'on
s'habitue aux siens, tant ils sont abscons.
« Ils (les
génocides) étaient nourris par les succès d'estrade que nous
applaudissons ».
S'il fallait illustrer en
BD l'auditoire à ce point du discours de Macreux, il y aurait une
énorme bulle qui dirait : « Mais de quoi parle donc cet
excité qui tape sur son pupitre ? »
Il continue par la phrase
suivante, comme si elle avait été annoncée par ce qui précède,
mais qu'on soit pendu si on voit le moindre rapport.
« Car nous voyons
aujourd'hui se déliter ce droit international... »
On se demandera juste à
ce propos, si Macreux était le mieux placé pour évoquer ce
délitement, après avoir participé au bombardement de la Syrie sans
aucun mandat des Nations-Unies... Mais passons, et écoutons notre
brillant tribun.
« … par
complicité, par peur, parce que ça fait bien »
Holà holà holà !
Il perd les pédales, là. Arrêtons-nous sur l'image, et résumons :
On voit se déliter le droit international parce que « ça fait
bien » ? Ça fait bien par rapport à qui, à quoi ?
On voit se déliter le droit international par complicité ?
Complicité avec qui, avec quoi ? Mais c'est quoi ce charabia ni
queue ni tête ?
« NON, je ne m'y
résous pas. » hurle-t-il comme un damné. « Parce que je
viens d'un pays qui a porté ces déclarations qui nous font là. »
Saucisson-Pinard se
demande comment les traducteurs ont bien pu traduire cette phrase
complètement dépourvue de sens. Il faut donc avoir fait l'ENA pour
parler aussi mal le français ?
« … parce que je
viens d'un pays qui a fait beaucoup d'erreurs, beaucoup de mauvaises
choses... »
Là, on retrouve bien
notre président francophobe, qui nous a habitué à dénigrer notre
pays à l'étranger. Et même si la dernière en date de ces erreurs,
la plus notable, est l'élection de ce pitre verbeux à la
présidence, il serait convenable qu'on la dénonce chez nous, en
famille, et non pas devant un parterre d'étrangers.
« ...mais qui a su
tenir à chaque moment de son Histoire et de l'Histoire
internationale une forme d'universel. »
L'universel : c'est
un mot que Macreux adore, il le met à toutes les sauces. Il le
décline parfois en « universalité » ou
« universalisme », c'est selon. Saucisson-Pinard avait
déjà relevé sa marotte dans un de ses tweets (voir le post
« Balade en Idiocratie » de septembre 2018). Mais il
faudrait qu'il nous explique : c'est quoi la « forme
d'universel » que le pays a tenu ?
« N'acceptons pas
chaque jour ces pages déchirées, ces trahisons à notre Histoire. »
En dehors de la syntaxe bancale de la trahison « à »
notre Histoire, demandons-nous simplement à quelles pages déchirées
il fait allusion.
« Le siècle qui
s'ouvre nous regarde, nos enfants nous attendent ! » Là,
le bonhomme utilise une métaphore dont il devrait se passer. Tout
comme la mère Merkel, dépourvu de descendance, il ferait mieux de
laisser cette image rhétorique à d'autres que lui. Sans compter que
nombre d'auditeurs dans l'assistance ont dû avoir en tête à ce
moment précis l'image de Mamie Trogneux, et réprimer un sourire
narquois en se disant : Eux deux peuvent les attendre longtemps,
leurs enfants...
« Réglons les
crises, oeuvrons ensemble à lutter contre toutes ces inégalités mais
faisons-le à hauteur d'homme ! »
Comment diable
traite-t-on des inégalités à hauteur d'homme ? Qu'est-ce que
veut bien vouloir dire, dans ce cas précis, « à hauteur d'homme » ?
« … avec notre
universalisme chevillé au corps ! »
Le revoilà avec son
« universel ». Mais cette fois, chevillé au corps. On se
demande à quoi peut bien ressembler un mec avec l'universalisme
chevillé au corps. Est-ce que ça fait mal ?
« En tous cas, ça
sera mon engagement devant vous, et pour cela, je compte sur vous. »
Mais si c'est son
engagement à lui, il compte sur ses interlocuteurs pour quoi au
juste ? Encore une phrase vide sens. Il fallait ça pour achever
ce discours aussi inintelligible que prétentieux.
Saucisson-Pinard a peine
à croire qu'il n'y ait pas eu de journalistes s'étant pastillé les
trois quarts d'heure du même tonneau que ces deux minutes trente,
sans s'apercevoir du verbiage boursouflé de son auteur !
Pourtant, pas un mot critique dans ce sens dans la Presse. C'est à
peine si certains se sont étonnés de l'exaltation surjouée de
l'orateur.
Saucisson-Pinard a du mal
à croire aussi qu'il n'y ait pas un proche de Macreux suffisamment
lucide et courageux pour lui taper gentiment sur l'épaule et lui
dire : « Hé pépère, tu serais bien avisé désormais de
coller au texte qu'on t'a pondu et de ne pas chercher à improviser.
Tu n'es vraiment pas un tribun, et mets la pédale douce dans le ton
et la gestuelle. T'en fais des tonnes et t'es ridicule. » Bon,
bien sûr, ça pourrait être dit avec plus de diplomatie, mais
fondamentalement, ça serait le message.
Aux dernières nouvelles,
Macreux va en Martinique. La tempête Kirk se dirige également vers
la Martinique. Il n'est pas sûr que ça soit Kirk qui y apporte le
plus de vent.
Alors là, mille mercis ! Le bout de discours que vous autopsiez est le seul que j'aie vu et entendu, et j'étais accablé devant ce formidable jargon ampoulé, cette fausse fièvre tapeuse de poing, ces mimiques de Robespierre de banlieue. Et je me demandais comme vous : qu'est-ce que ça veut dire, sait-il au moins ce qu'il dit ?
RépondreSupprimerMerci donc pour cette autopsie. Ce mec est manifestement fou, de lui pour commencer, mais en fait réellement fou, pas les pieds sur terre, pas la tête en ordre. Sincèrement, il aurait très bien pu terminer ce filandreux bouillonnement en hurlant comme il l'a déjà fait, inconscient du ridicule et emporté par l'extase devant lui-même : "Parce que c'est notre projet", en levant ensuite les bras et le regard au ciel.
C'est un fou.
Pour se résumer: un fou qui prend les gens pour des cons. Et ça, c'est fou!
SupprimerIl paraît que les cons, ça ose tout. Mais la proposition peut-elle être inversée ? Dans ce cas-là, tout me porte à le croire ...
RépondreSupprimerN'oubliez jamais que les génocides ont fait que vous êtes la....
RépondreSupprimerHa non
Si on a été génocidé , on peut plus être la, par définition
L'information s'entrechoque ?
RépondreSupprimerQuand il avait 3 ans, mon cadet ne voulait pas qu'on le laisse seul avec son frère de deux ans son aîné. Je le cite :
"Nan, me laissez pas, y va m'entretuer !"
Trop mignon. A 3 ans, c'est mignon. A plus de 40 balais, c'est juste grotesque.
SupprimerJe précise que c'était pour aller acheter mon pain au coin de la rue!
SupprimerJe vais passer pour une marâtre, moi ^^.
"La pédale douce", comme vous y allez!
RépondreSupprimerEn tout cas, vous avez beaucoup de mérite, lire et analyser les élucubrations de ce songe-creux de Macreux, c'est carrément de l'héroïsme!
Amitiés.
On n'imagine pas l'endurance et l'abnégation qu'il a fallu aux cent et quelques diplomates pour se coltiner 45 mn de traduction forcément hésitante et approximative de ce galimatias fumeux! Et ma compassion va aussi à ces interprètes.
Supprimer