... inspiré de « Le
Coche et la Mouche » de Jean de La Fontaine.
Il était une fois, dans
un pays en chaos, perturbé, et de tous les côtés au danger exposé,
un peuple qui tentait à toute force d'avancer. Tantôt suant au
travail, tantôt souffrant d'un chômage endémique, mais toujours
écrasé d'impôts et de taxes, pliant devant une invasion
inexorable, ce peuple se trouvait en outre menacé dans sa chair par
la folie meurtrière de barbares que plus aucune frontière,
délibérément supprimée par excès de candeur, n'arrêtait.
Un moucheron, normal,
survient et du peuple s'approche. Fort de son inexpérience abyssale,
prétend pourtant le sauver de tous les dangers qui le menacent.
Discourt ici, commémore là, et pense à tout moment qu'il dirige
le pays. Il visite des entreprises, préside des forums, déambule
dans les salons. Il prend l'avion, visite les grands de ce monde à
l'ouest, puis à l'est, puis au sud et enfin au nord, déclenchant
partout où il passe, des sourires narquois quoique polis. Il se voit
dans les journaux, il s'entend à la radio, il pérore à la télé.
Il n'en revient pas d'être là où il est. Il croit dur comme fer à
son rôle dans la marche du pays. Quand une maigre réussite illumine
d'un bref éclat le pays, il s'en attribue uniquement la gloire.
Las, le chômage
augmente, les impôts aussi, les taxes se multiplient. Les déficits
se creusent, et le peuple est de plus en plus pauvre. L'insécurité
explose.
L'immigration enfle sans
aucune maîtrise, s'impose chez ses hôtes qui doivent, contraints et
forcés, se pousser pour laisser ces pique-assiettes imposer leur
mode de vie et leurs rites d'un autre âge.
Les crapules, les
parasites et les inutiles pullulent autour du moucheron, dans un
bruissement assourdissant. Ils ont tous l'instinct des courtisans qui
devinent que la soupe est bonne autour de ce ludion qu'un destin
improbable et farceur a placé là.
Nullement perturbé par
son absence totale de réussite, le moucheron cherche une nouvelle
mission dans laquelle il prétend s'investir. Une mission à la
hauteur de compétences qui restent pourtant à être démontrées
dans des ambitions bien plus modestes.
Foin de chômage, foin
d'équilibre budgétaire, foin de sécurité, foin de paix sociale,
foin de compétitivité, foin de réduction de dettes, il s'agit aujourd'hui pour sieur Moucheron
d'abaisser la température de la planète ! Rien de moins.
Négligeant l'influence
du soleil, en pleine sur-activité ponctuelle, dans l'élévation de
température de toutes les planètes du système solaire, notre
moucheron avec la prétention des ignorants, assure à qui veut
l'entendre qu'il saura manoeuvrer le thermostat de la Terre toute
entière.
Le moucheron repart donc
de plus belle, virevoltant à travers le monde prêcher la bonne
parole. S'agitant, papillonnant d'un pays à l'autre, il enchaîne
les commémorations, les minutes de silence, les déclarations d'un
ton grave et pénétré. Il est incapable d' « inverser la
courbe du chômage », mais il empêchera la température de la
Terre de monter de plus de 2 degrés. Peut-être même de 1,5...
Parole de coquin !
Il va, devant les
caméras, caresser le glacier pour constater qu'en été, la glace
fond. Il fait ramener à grands frais un iceberg à Paris comme
preuve de ses dires.
Il paralyse l'activité
de toute une capitale, juste pour mettre en scène sa danse
frénétique et vaine. Il fait cent sottises pareilles.
Et puis, avec le sourire
satisfait de la mission accomplie, il s'exclamera : « Ça,
brave peuple, payez-moi de ma peine et réélisez-moi ! »
Ainsi certaines gens,
faisant les empressés, s'introduisent dans les affaires : ils
font partout les nécessaires et partout importuns, devraient être
chassés.
"devraient être chassés", dites vous ?
RépondreSupprimermais par quel miracle le pourrions nous ?
n'ont-ils pas fait lois et règles de telle sorte
que, pour que le bouricot sorte,
un autre, aux talents tout aussi discutables,
devra prendre sa place dans l'étable.
c'est ainsi dans notre beau pays.
un jour un mauvais génie
a inventé le mouvement perpétuel
qui leur assure une fois sur deux, l'accès à l'écuelle.
Si La Fontaine pensait que c'était possible à son époque, pourquoi ne pourrions-nous pas le penser aussi aujourd'hui? !-D
SupprimerOui nous pouvons penser que c'est possible... mais comme c'est dit dans la pub : "je vois pas comment !"
SupprimerRemarquable idée !
RépondreSupprimerPersonnellement, ce type me répugne tellement que j'y vois plutôt une chenille gluante, mais votre image est très forte. Bravo. Sincèrement, j'attends sa disparition, infarctus, AVC, cancer du cul, n'importe quoi : ce type est une insulte.
une tapette à mouches...
RépondreSupprimervite !
mon royaume contre une tapette à mouches !
Si vous utilisez un papier tue-mouches, appelez-le Saucisson-Pinard, ça me fera plaisir!
SupprimerCe n'est pas vraiment la mouche du coche mais nous apprécions en revanche la couche du moche : elle vaut son pesant de Cop 21!
RépondreSupprimerToutefois depuis deux jours, allez savoir pourquoi, le moucheron a cessé de virevolter...fatigué,peut être?
Amitiés.