L'actualité
politico-médiatique de la semaine est tout à fait éloquente. Jugez
plutôt. Un président en exercice, aux lèvres duquel on pourrait
penser que le brave peuple devrait être suspendu, tant son destin
est lié aux décisions de son leader, fait un vrai flop d'audience.
Moins de 1,4 millions de téléspectateurs ont suivi l'allocution de
septembre de Hollande Ouille. Soit moitié moins que le score
enregistré pour son allocution de janvier dernier, qui était déjà
médiocre.
Moins d'une semaine plus
tard, un leader politique en retrait depuis près de deux ans et
demi, sans aucun mandat, s'avance sur la scène et fait près de 9
millions de téléspectateurs, soit près de sept fois plus...
C'est dire la
désespérance du peuple ressentie à l'égard d'un président qu'il
a élu il y a à peine deux ans et demi... Les Français ont enfin
compris qu'il n'y avait rien à attendre, rien à attendre de bon en
tous cas, de ce guignol. Ils sont anxieusement à l'affût d'une
alternative.
C'est dire aussi à quel
point la fascination exercée par Sarko tant sur ses fans que sur ses
détracteurs est grande.
Il est vrai que le
contraste de personnalité entre les deux individus est saisissant.
L'énergie qui transparaît dans la parole de Sarkozy est d'autant
plus criante quand elle fait suite à l'élocution hésitante et
lénifiante de Hollande Ouille et au vide sidéral de son propos.
Sarkozy est à Hollande
ce qu'est la vodka à l'eau du robinet, le Munster au fromage de …
Hollande, un chili con carne très épicé à un régime sans sel.
Tout le monde n'aime pas la vodka, mais on y goûte par défi, ou
parce qu'on aime à se faire peur...
Bien entendu, les médias
qui ont naguère massivement soutenu la candidature de Hollande
Ouille, jettent aujourd'hui un voile pudique sur la médiocrité de
leur favori et se précipitent sur leur chiffon rouge favori, Nicolas
Sarkozy. Assurément un chiffon rouge qui les fait vendre. Beaucoup
vendre. Aussi sa prestation a-t-elle été observée, scrutée,
disséquée pourrait-on même dire, avec à la fois gourmandise et
une mauvaise foi qui rappelle leurs plus belles années jusqu'en
2012.
Sur les radios
périphériques, on multiplie les pseudo débats entre intervenants
auditeurs pour jauger l'accueil réservé à ce retour en politique
de l'ancien président.
Bien entendu, les fans
restent fans et les antis restent antis.
Bien entendu, il ne
fallait pas s'attendre à ce que ce retour soit célébré avec
tambour et trompette dans l'opinion, encore moins dans les médias.
Bien entendu, tous les
poncifs éculés, assénés régulièrement durant tout son
quinquennat, reviennent intacts, notamment ceux relatifs à sa
prétendue agressivité ou nervosité. Curieux peuple qui est
toujours prompt à dénoncer la langue de bois des politiques et qui
s'offusque pourtant quand l'un d'eux appelle un chat un chat, un
menteur un menteur et un incompétent un incompétent.
De la part de ceux qui
avouent avoir voté Hollande en 2012, on aimerait simplement un peu
plus d'humilité et de discrétion. Avoir participé à l'élection
d'un tel clampin devrait inciter à ne plus s'autoriser à donner un
avis trop tranché négativement sur un candidat, quel qu’il soit.
Cela devrait même les obliger à se faire petit, tout petit, et se
faire oublier, plutôt qu'à aller baver sur les ondes.
Cela dit, quel est le
fond du propos de Sarkozy durant cette interview ?
On note avec une certaine
tristesse qu'il tombe dans l'illusion récurrente qu'il existe une
sorte de no man's land politique où la droite et la gauche
n'existeraient pas, une sorte de magma informe et sans teinte dans
lequel on pourrait répondre efficacement aux problèmes de la
société. C'est la fameuse chimère du centre ni-ni. Ni droite, ni
gauche, mais ailleurs. Chimère qui a jadis séduit Giscard, puis
Chirac, aujourd'hui Bayrou. Même Marine Le Pen serait tentée, à
l'entendre, par cette gageure. Feu Edgar Faure avait fort justement
dit : le Centre a le droit de vivre, à condition de faire le
mort.
Or toute conception qu'on
peut avoir de la vie en société dépend d'une appartenance
quasi-viscérale à un bord ou à un autre. Et en conséquence, les
réponses à apporter aux problèmes posés par cette vie en
communauté, également.
Les solutions que
pourraient partager droite et gauche sont rarissimes. Elles sont
quasiment toujours de nature philosophique, et dépendent de la façon
dont on conçoit la place de l'homme dans la société et sa
responsabilité personnelle en tant qu'individu.
Sarkozy a par exemple
évoqué la perspective effrayante d'avoir bientôt deux milliards
d'Africains à 12 kilomètres des frontières européennes au détroit
de Gibraltar. Contrairement à ce qu'il semble penser, la réponse à
apporter à ce danger mortel pour notre civilisation est forcément
de droite. Ne pas y répondre ou ignorer le danger est typiquement de
gauche.
On devine évidemment la
(grosse) ficelle de Sarkozy : celle d'attirer des voix de
gauche. Ce qui est parfaitement illusoire, tant il est marqué, à
tort ou à raison (et Saucisson-Pinard penserait plutôt à tort)
très à droite. Il ferait bien mieux de savoir où est sa clientèle
potentielle et d'attirer les sympathisants FN au lieu de les
ostraciser. Quitte à ne pas se fermer à un rapprochement avec le parti de Marine Le Pen, comme
les socialos l'ont toujours fait avec le PC et les
Verts-pastèques.
Aussi, quand il reproche
à Marine Le Pen de n'avoir pas appelé à voter pour lui, il oublie
délibérément Bayrou qui a officiellement, quant à lui, appelé à
voter Hollande, et donc contre lui. La responsabilité de Le Pen dans
l'élection de Hollande Ouille et, par conséquent, dans la situation
dans laquelle se trouve le pays aujourd'hui, est relative. Celle de
Bayrou est absolue.
D'ailleurs, en remettant
en cause en 2014 l'existence de l'espace Schengen alors qu'il s'en
est accommodé pendant tout son quinquennat, il reconnaît avec vingt
ans de retard que le FN avait raison. Encore un effort et il pourra
reconnaître que l'Europe telle qu'elle fonctionne aujourd'hui n'est
pas viable et qu'il faut soit la réformer en profondeur soit la
quitter.
Un plus gros effort sera
nécessaire pour reconnaître que la sortie de l'euro pourrait se
faire sans catastrophe, et que la Grande Bretagne, la Norvège ou la
Suisse ne vivent pas si mal avec une monnaie nationale, dans ou hors
l'Union Européenne.
En ayant la lucidité de
reconnaître la peur de la perte de leur civilisation par les
Français de souche, il ne fait qu'adhérer à la dénonciation par
le FN de l'immigration invasive que subit le pays depuis plus de
quarante ans.
Selon certains sondages,
on reconnaîtrait au moins à Sarkozy du courage. Néanmoins, son
courage n'aura pas été jusqu'à prendre une position claire et
franche sur ce qu'il ferait sur le « mariage pourtousse ».
Le moins qu'on puisse dire est qu'il a botté en touche. Dommage.
En évoquant l'utilité
dans son combat, d'avoir recours à de vieux bonzes comme Juppé le
dhimmi ou de Fillon le prototype UMPS, il donne l'impression de
proposer le remake dont les socialos lui font déjà le procès
d'intention.
Bref, ce n'est pas en se
bayrouïsant ainsi qu'il rassurera les électeurs de son vrai camp.
Bien vu, il se bayrouïse, un peu comme à une certaine époque il s'était kouchnérisé.
RépondreSupprimerCe type n'a qu'un seul objectif : reprendre le pouvoir et il a déjà identifié l'ennemi : Marine! Alors forcément il se centrise un peu et au besoin, pour le second tour il se gauchisera.
Bref, ce n'est pas sur lui qu'il faudra compter pour nous tirer du pétrin.
C'est un africain qui discute avec un français :
RépondreSupprimer- Pourquoi vous, les africains vous voulez absolument venir en france, au péril de votre vie en traversant la méditerranée ?
- Ben, c'est tout simple, vous nous en avez fait la pub pendant 150 ans de COLONISATION
- Ah oui c'est vrai, j'avais OUBLIE...