Ça y est ! A trois semaines des élections européennes, les choeurs politico-médiatiques entonnent leurs psaumes à la louange de l'Union Européenne : Ô Europe, belle Europe, grande Europe, à laquelle nous devons, modestes contribuables-citoyens que nous sommes, absolument tout et même davantage !
Nos éditorialistes subventionnés, et tout notre personnel politique bien-pensant nous enjoignent à aller célébrer lors des prochaines élections, cette Europe, comme les Grands-Prêtres Mayas demandaient au bas peuple d'aller se prosterner au pied d'une divinité et éventuellement sacrifier quelques volontaires désignés.
En Amérique pré-colombienne, comme l'illustre violemment le film « Apocalypto » de Mel Gibson, la divinité, très susceptible et irritable, était toujours sur le point d'entrer dans une colère terrible. Seuls des sacrifices humains toujours plus nombreux, toujours plus sanglants, pouvaient la calmer ; c'est du moins ce que prétendaient les Grands-Prêtres. Bien entendu, ces derniers vivaient largement aux crochets de ce peuple tout juste bon à travailler dur la terre ou à élever les troupeaux. Et à construire ces pyramides mayas, symbole du pouvoir que s'octroyaient les Grands-Prêtres, en maintenant sous le joug psychologique de la peur, un peuple servile et naïf.
Détenant l'autorité suprême qui leur permettait de vivre dans l'opulence, loin des vicissitudes et des basses contraintes matérielles dont se chargeaient pour eux, en silence, la population civile, les Grands-Prêtres prenaient grand soin de lui rappeler régulièrement tous les maux et malheurs qui ne manqueraient pas de lui tomber dessus si, à tout hasard, la plèbe venait à s'absoudre de ses obligations envers eux. Certainement, la divinité interprèterait très mal ce besoin d'indépendance envers ses émissaires, et ferait payer très cher aux pauvres bougres leur témérité : leurs enfants tomberaient gravement malades, leurs cultures pourriraient sur pied, leurs bêtes mourraient et la malédiction s'abattrait sur leurs familles.
C'était dans la civilisation maya, de la préhistoire jusqu'au XVe siècle. Aujourd'hui, les choses n'ont, au fond, guère changé.
Nos Grands-Prêtres médiatico-politiques contemporains, en cette période pré-électorale européenne, nous jouent un concert mélangeant louanges et menaces. Ils exigent que le bas peuple aille se prosterner au pied de la déesse Europe et faire acte de dévotion en allant glisser son bulletin de vote dans l'urne.
Mais attention, il faudra voter « bien », et les menaces sont à peine voilées si le vote n'est pas le bon. Et voter « bien », c'est voter en faveur des Grands-Prêtres d'hier et d'aujourd'hui, les Lamassoure, les Bérès, les De Sarnez, Juncker, Schulz, Mélenchon, Bové, Hortefeux, pour les plus connus, c'est-à-dire ceux-là même qui ont érigé cette divinité assoiffée de finances et de pouvoirs; cette déesse irritable qui demande sans cesse toujours plus de sacrifices, sacrifices financiers sous forme de taxes et impôts, sacrifices d'emplois, et surtout sacrifices de liberté.
Les pays membres et leurs élus nationaux perdent chaque année qui passe, toujours un peu plus d'autonomie de décision. Les citoyens en butte avec une réglementation envahissante et tatillonne qui prétend se mêler de tout, dans les moindres aspects de leur vie, perdent toujours davantage de liberté individuelle.
En échange de la faculté de franchir, occasionnellement, une frontière intra-européenne sans avoir à présenter une carte d'identité, le citoyen français a dû céder de la liberté d'entreprendre, de la liberté de pensée, de la liberté d'expression. Il a aussi perdu de la sécurité dans sa vie quotidienne, car si les portes européennes intérieures se sont ouvertes pour lui, les portes extérieures se sont aussi largement ouvertes pour le monde extérieur, avec une préférence marquée pour un monde de misère et agressif... Par « Marché Commun », il fallait entendre « Marché de Dupes ».
La divinité Europe est devenue un ogre à l'appétit insatiable. Du club sélect de la CEE de 6 pays membres en 1957, (mais le premier impôt européen date de 1953 avec le CECA...), l'Union Européenne est passée en cinquante ans à un conglomérat obèse et hétéroclite de 28 pays asservis. Et ce n'est pas fini. Elle projette, sans consulter personne, d'absorber bientôt la Turquie, faisant fi de la géographie, fi de l'Histoire, fi des cultures, fi des religions, et fi des opinions publiques.
La déesse Europe se mêle de tout, mais ne rend compte de rien. A personne. Et surtout pas au bas peuple. Si d'aventure, et contrairement à ses habitudes, elle daigne une fois consulter par référendum ses idolâtres obligés, et si ces derniers répondent négativement à la question posée, elle écarte le refus d'un geste distrait et fait ce qu'elle a décidé, seule, persuadée de son omniscience.
Ses Grands-Prêtres, fonctionnaires et élus, de Bruxelles et de Strasbourg vivent très bien, merci pour eux. Leurs bureaux-palais sont vastes, leurs salaires sont confortables, et ils se sont dispensés de payer l'impôt sur le revenu. Leur vie est grandement facilitée, restaurants, crèches, et voitures de fonction sont disponibles pour alléger au maximum les contraintes quotidiennes que connaît normalement le vulgum pecus, et les notes de frais sont généreuses. Le népotisme y règne en maître. Et tout ceci, non pas aux frais de la Princesse, mais plutôt aux frais du gueux et du manant, citoyen contribuable corvéable à merci.
Mais que se passerait-il donc si le bas-peuple se mettait à ne plus marquer sa dévotion au Veau d'or Union Européenne, en ne votant pas « comme il faut » ? Nos Grands-Prêtres journalistes nous mettent en garde, reprenant fidèlement l'argument en carton que vient de nous sortir Super-Grand-Prêtre Hollande-Ouille : l'Europe, c'est la paix.
Donc si vous votez pour sortir de l'Europe, ou si vous votez pour changer d'Europe, vous aurez la guerre.
Assez bizarrement, à entendre les européistes dévots, le seul avantage que semble avoir apporté un demi-siècle d'Europe technocratique, c'est l'absence de guerre.
L'argument est finalement assez spécieux et fait penser irrépressiblement au discours du mafioso démarchant l'épicier de quartier pour une extorsion : payez pour ne pas avoir « d'accident »...
Le bénéfice ainsi annoncé est contestable à plusieurs titres. D'abord, la relation de cause à effet n'est pas évidente : faut-il nécessairement endurer toutes les contraintes administratives et technocratiques européennes, accepter la diminution d'autonomie des gouvernements nationaux, être matraqué de nouvelles taxes et impôts, subir ce choléra qu'est la monnaie unique, pour vivre en paix pendant quelques décennies en Europe ?
Après tout, au sortir de la guerre de 1870, la France a aussi vécu en paix pendant presque un demi-siècle, sans union européenne... Même chose après les guerres napoléoniennes, de 1815 jusqu'en 1870.
Et enfin, l'argument est contestable parce que l'Europe en paix ne signifie pas pour autant que des soldats français cessent de mourir au combat. Faut-il rappeler que la France est encore en guerre, au Mali, en Centre-Afrique ? Faut-il rappeler aussi qu'elle est en guerre larvée sur son propre sol contre les islamistes ? Qu'a fait l'Europe pour éviter ça ? Rien. Rien de positif en tout cas, car sa responsabilité n'est pas nulle en ce qui concerne l'invasion islamique que nous subissons et dont nous payons le prix fort chaque jour.
Dire que la France connaît la paix en Europe parce qu'elle participe à l'Union européenne, c'est un peu comme le gus de Haiti qui affirmerait: « depuis que je me flagelle le dos avec un martinet tous les matins avant le petit déjeuner, il n'y a plus de tremblements de terre sur l'île... ».
Du reste, l'argument vacille dangereusement au moment même où la France et l'Europe pataugent piteusement dans cette affaire ukrainienne. On sent bien que les puissances occidentales européennes, à force de jouer avec des allumettes à côté de barils de poudre, ne sont pas si loin d'initier un beau feu d'artifice en lisière de leur propre jardin...
Parfois, un journaliste se hasarde à avancer un autre avantage de l'Union Européenne, qui justifierait, économiquement cette fois, que le contribuable-citoyen aille voter « comme il faut ». « Pensez, braves gens, que la France est le premier pays bénéficiaire de la Politique Agricole Commune ! Vous voulez donc que cela cesse, bande d'ingrats ? ».
Mais si cette PAC est si bonne pour la France, pourquoi le nombre d'exploitations agricoles s'est-il réduit comme peau de chagrin depuis la construction européenne? Pourquoi nos campagnes se désertifient-elles ? Pourquoi les éleveurs de porcs, vaches, moutons se plaignent-ils tant de l'érosion de leurs marges ? Pourquoi tant d'agriculteurs mettent-ils la clé sous la porte ? Pourquoi sont-ils tant endettés ? Pourquoi ne trouvent-ils pas repreneurs, une fois l'âge de la retraite (de misère) atteinte ? Pourquoi ne peuvent-ils pas, pour un très grand nombre d'entre eux, vivre correctement de leur travail ? Pourquoi le champignon dit « de Paris » est-il de Chine ? Pourquoi le saucisson corse vient-il d'Argentine ? Pourquoi la charcuterie bretonne est-elle faite de produits venant de Corée ? Pourquoi la moutarde de Dijon est-elle faite de produits venant du Canada ? Pourquoi le melon charentais vient-il majoritairement d'Espagne, du Maroc, de Chine et du Sénégal ? Pourquoi le camembert «élaboré en Normandie » est-il fait de laits de toute l'Europe et de Chine, sans respecter du reste la recette traditionnelle ? Pourquoi l'huile d'olive de Provence est-elle faite d'olives (dans le meilleur des cas, de tournesol dans le pire) d'Espagne ou d'Italie ?
La France bénéficiaire de la Politique Agricole Commune ? Voilà un mythe dont se repaissent sans fatiguer les classes médiatique et politique, mais qui ne résiste pas à l'observation objective des chiffres et des faits.
Le 25 mai, les Grands-Prêtres nous demandent donc de venir adorer et présenter nos actes de soumission à la déesse Europe.
Eh bien, soit ! On fera le déplacement. Car s'abstenir serait perçu par elle comme un acte de soumission qui ne dit pas son nom, mais dont, à la limite, elle pourrait se satisfaire.
On ira, mais pas pour l'adorer. On ira pour renverser l'autel. On ira pour chasser les Grands-Prêtres actuels du Temple, à grands coups de bulletins de votes qui seront autant de coups de pieds bien ajustés à leurs cibles fessières. On ira pour exiger que cette divinité descende de son piédestal et devienne ce qu'elle n'aurait jamais dû cesser d'être : un valet au service de nations indépendantes et de leurs citoyens. Et si elle doit poursuivre son règne de divinité, que cela soit hors de France, et sans les Français. Lequel règne serait d'ailleurs, du coup, voué à s'écrouler bien vite. Car, les Grands-Prêtres ne vous le diront jamais, mais si la France peut se passer de cette Europe-là et de l'euro, l'inverse n'est pas vrai.
Tres bon article comme d'habitude, quelque peu déprimant mais telle est la réalité de notre pays ...
RépondreSupprimerje crois que voter ne set à rien puisqu'ils feront ce qu'ils veulent sans en tenir compte mais j'irai voter méchant, puant nauséabond et pour la première fois de ma vie car j'avais en vue une liste de citoyens sans étiquette mais ils chantent la louange de cette muse qui n'amuse plus personne !
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