- Bonjour monsieur le banquier !
- Bonjour monsieur Macreux !
- J'espère que vous avez de bonnes nouvelles pour moi !
- A quel sujet, monsieur Macreux ?
- Ben, au sujet de ma demande de financement, vous savez, à cause de la maladie qui a frappé ma famille et qui l'a mise KO...
- Ah oui ! En effet, j'ai de très bonnes nouvelles à vous annoncer ! La direction a effectivement accepté de vous financer !
- Ah super ! Je ne regrette pas de vous avoir consulté ! C'est ma femme qui va être contente !
- Je dois vous dire que ça n'a pas été facile, j'ai négocié âprement pour vous auprès de la Direction Centrale. Mais vous êtes un bon client et j'ai finalement eu gain de cause !
- Formidable ! Vous savez, nous sommes nombreux à avoir été frappés par cette épidémie, et j'ai convaincu mes compagnons d'infortune de vous solliciter.
- Oui, je sais, monsieur Macreux. Vous êtes d'ailleurs parmi ceux qui ont été le plus touchés. Peut-être n'avez-vous pas toujours fait ce qu'il y avait à faire pour limiter les dégâts, si?
- Euh, mais si, tout à fait... ! Je suis extrêmement satisfait de la façon dont j'ai géré cette épidémie !
- Alors pourquoi la grande majorité d'entre vous s'en est sortie bien mieux ? Monsieur Pologne, madame Allemagne, monsieur Grèce, monsieur Hongrie, monsieur Suisse et j'en passe...
- Bon, euh... Ce n'est peut-être pas la question aujourd'hui ! Vous étiez en train de me dire que ma demande de financement avait été acceptée...
- Oui, vous avez raison, revenons à nos moutons... à tondre ! Nan, j'rigole, monsieur Macreux, faut bien rire un peu, non ? Un peu d'humour, ça fait du bien !
- Vous avez donc accepté notre demande commune de 1500 milliards d'euros dont 750 de subventions et autant en possibilité de prêts. C'est bien ça ?
- Euh, non, pas tout à fait monsieur Macreux ! Comme vous y allez ! Rappelez-vous, je vous avais dit que c'était bien trop et vous avez finalement demandé 750 milliards d'euros dont 500 milliards en subventions et 250 en prêts !
- Ah... Et nous avons donc eu satisfaction sur ces montants...
- Euh non, pas tout à
fait, monsieur Macreux ! La Direction vous octroie à tous un
total de 750 milliards et...
- Mais c'est super, ça !
- Attendez, je n'ai pas fini. Sur les 750 milliards, vous aurez collectivement 390 milliards de subventions.
- Sur les 750 que nous avions demandés initialement ? Mais c'est la moitié seulement, ça !
- Bravo monsieur Macreux, vous êtes fort en calcul mental !
- Ah...ouais...mais c'est la moitié quand même...
- Mais vous pourrez donc collectivement emprunter à hauteur de 360 milliards d'euros !
- Bon mais, moi personnellement, je vais avoir combien en subventions ?
- 40 milliards, monsieur Macreux. C'est pas formidable, ça ?
- Oui, bien sûr... Mais mes compagnons d'infortune, ils ont combien ?
- Ça dépend. Plus ils ont été touchés, plus ils toucheront !
- Mais j'ai été durement touché, vous l'avez dit vous-même !
- Ben, monsieur Italie et monsieur Espagne toucheront près de trois fois ce que vous touchez !
- Trois fois plus???? Et ma collègue Allemagne, qui s'en est bien mieux sortie ?
- A peine moins que vous : 30 milliards.
- Et monsieur Pologne qui a beaucoup moins souffert que moi ?
- Il aura autant que vous.
- Ben dites-donc, vous êtes sûr que c'est bien logique, tout ça ?
- Mais vous pourrez aussi emprunter, pour compléter votre besoin en financement !
- Ah bon ! Ça va,
alors !Je suis rassuré!
- Oui ! Je vous l'ai dit. Il y a une enveloppe totale pour vous tous, de 360 milliards !
- Qu'il faudra rembourser ?
- Ben, bien sûr, monsieur Macreux, puisqu'il s'agit d'un prêt...
- Et je rembourserai à hauteur de ce que je vais emprunter, sans doute ?
- Euh, pas tout à fait... Vous rembourserez en proportion de votre participation dans notre budget de fonctionnement !
- Je ne comprends pas...
- Eh bien, vous participez actuellement à hauteur de 20% de notre budget de fonctionnement. Donc vous rembourserez à hauteur de 20% de la somme totale empruntée par vous tous.
- Donc j'aurai à rembourser à hauteur de 20% des 360 milliards prêtés, c'est-à-dire... euh...voyons... ça fait....
- 72 milliards d'euros, monsieur Macreux.
- Ah quand même... !
- En fait, un peu plus, parce que, voyez-vous, certains de vos compagnons ont négocié avec la Direction une baisse de leur niveau de contribution dans notre budget de fonctionnement. Donc, si certains payent moins, vous aurez, vous, à payer un peu plus, pour compenser...
- Finalement, pour se résumer, je vais avoir 40 milliards de subventions, mais je vais avoir près de 80 milliards à rembourser pour les emprunts que nous ferons tous, c'est bien ça ?
- Tout à fait, monsieur Macreux ! Vous avez un sens aigu de la concision. On a bien raison de vanter votre intelligence...
- Euh, oui... bien sûr... bon, je vois, je vois... Bon, mais ces 40 milliards de subventions, je pourrai au moins les dépenser comme je veux, bien sûr ?
- Ah bah non ! On vous dira comment les dépenser, et où...
- Ah bien, bien. Bon bah, merci monsieur le banquier, je vais, de ce pas, annoncer toutes ces bonnes nouvelles à ma famille que je vais convoquer d'urgence en réunion exceptionnelle dès ce soir ! Ah, elle va voir comme je me suis bien débrouillé pour obtenir toutes ces aides ! Aussi bien débrouillé que pour faire face à cette épidémie ! C'est dire !!!
Monsieur Macreux ayant tourné les talons et refermé la porte du bureau, le banquier se tourne vers son collègue qui avait assisté à l'entretien sans piper mot, mais en ayant de plus en plus de mal à contenir un fou-rire.
- Non mais, tu l'as entendu ? Je ne le crois pas ! Plus couillon que lui, tu meurs !!!
Un jour, ils finiront par trouver vos micros. Ou votre taupe. ;-)
RépondreSupprimerC’est un risque à courir 😉
RépondreSupprimerEn effet, la conclusion s'impose, plus couillon que lui...ah ben il y a tout de même les millions d'abrutis qui l'ont élu...
RépondreSupprimerAmitiés.
Plus couillon que lui, c'est le prochain, hélas !
RépondreSupprimerC’est vrai qu’après Hollandouille, on ne pensait pas qu’il était possible de faire pire...
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