- Oh Martine, je suis
contente de te voir !
J'ai une grande nouvelle
à t'annoncer. Marc et moi sommes allés à la mairie nous inscrire.
- Vous inscrire à quoi ?
- Ben, nous inscrire pour
avoir nos migrants !
- Comment ça, "vos"
migrants ?
- Ben, nos migrants, quoi !
J'allais quand même
laisser les Macheprot être les seuls à avoir des migrants, non ?
- Qu'est-ce qu'ils ont, les
Macheprot ?
- Ben, ils sont toujours à
la ramener, comme quoi ils sont plus de gauche que nous...
- Peut-être parce que vous
avez vos mômes en école privée et eux, ont mis les leurs en école
publique ?
- Forcément, ils font pas
de latin en école publique !
- C'est pas parce qu'il y
a trop d'arabes dans l'école publique, par hasard ?
- Mais non ! Le latin,
c'est important. Avec le latin, on comprend ce que veut dire « errare
humanum est » et tout ce genre de truc...
Bref, on aura nos
migrants. Plus que les Macheprot qui n'en ont que trois. C'est
super.
- Vous hébergerez une
famille syrienne ?
- Euh, en fait, c'est une
famille de cinq hommes...
- Pas de femmes ?
- Non !
- Pas d'enfants ?
- Il semble pas qu'il y en
ait eu de disponible...
- Ils sont syriens, tes cinq
migrants ?
- J'en sais rien... c'est
noir, les Syriens ?
- Pas que je sache.
- L'essentiel, c'est que ça
soit des migrants, non ?
- Oui, bien sûr. Et vous
allez les mettre où ?
- On a un petit appart'
vide en banlieue...
- Pourquoi est-il vide, au
fait ?
- On a demandé à notre
femme de ménage de le quitter. Elle n'avait pas de bail, de toutes
façons... Faut ce qu'il faut pour faire un acte citoyen de gauche,
non ?
- Si tu le dis...
Mais après, qu'est-ce
que vous prévoyez de faire de vos migrants, une fois qu'après
quelques mois, on n'entendra plus parler de ces migrants ailleurs que dans les faits divers?
- Ben, ils trouveront du
boulot...
- Du boulot ? Quel
boulot ? Où ça ? Ils parlent français ?
- Ben non...
On verra bien.
Bon, je te
laisse, il faut que j'aille voir le concierge de notre immeuble. Il y a
deux SDF qui s'abritent tous les soirs dans le hall de l'immeuble et
c'est vraiment dégueulasse... Il faut qu'il les vire. On paye assez
de charges pour ne pas avoir à supporter ça ! T'imagines, quand
on rentre le soir, se retrouver nez à nez avec ces deux mecs qui
glandent toute la journée dans le quartier? Et puis l'autre
jour, ils se sont servis de mon "Libération" qui dépassait de ma
boîte aux lettres pour se torcher avec! Aucun respect pour la
culture, ces clodos !
admirable! je suis hilare la fin n'est pas mal non plus ! bravo une fois de plus
RépondreSupprimerMerci! Content de vous avoir fait rire sur un sujet pas très drôle.
SupprimerDans ma lointaine jeunesse, digne fils d'une droite chrétienne de gauche, j'étais élevé dans la vénération du journal de déférence ,le monde
RépondreSupprimerJe pratiquais aussi le kayak, activité sportive qui nécessité une bonne dose de débrouille et de bidouille pour réparer le matos abimé
Il faut, entre autre, savoir appliquer des rustines de fibres de verre en tamponnant avec un pinceau innbibe de résine
Puis il faut laver le pinceau ( si un pinceau égale une réparation, ça fait cher de la sortie en eaux vives où, par définition, les bateaux prennent des coups et des trous )
Un jour, un de mes potes ,un pinceau à la main ,saisit sous mes yeux un exemplaire du journal en question en disant "c'est quoi ça ? le monde ? voyons voir si c'est bon pour toucher les pinceaux"
Ça l'était
Chemin de Damas ,illumination !
De ce jour, je n'ai plus regardé les journaux de la même façon...
pas pour toucher , pour torcher
SupprimerOn avait rectifié de nous-même !-)
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